ARCHEVÊCHÉ Tours, le 30 Avril 1881. DE TOURS MADAME, Je vous remercie de l'envoi que vous avez bien voulu me faire d'un exemplaire de votre livre ayant pour titre: UNE ANNÉE DE MÉDI TATIONS. Ces Méditations ont été pensées avant d'avoir été écrites, et elles ne furent, dans le principe, fixées sur le papier, que pour la personne seule à qui Dieu les avait inspirées. C'est là ce qui fait, non pas comme vous le dites trop modestement, Madame, leur seule valeur, mais leur puissance de pénétration et ce qui leur donne un charme, un parfum que n'auraient jamais eues des pages composées à loisir pour le public. Parce que les pensées qu'elles contiennent et les sentiments qu'elles expriment ont un jour répondu aux besoins réels d'une âme, elles se trouveront répondre aux aspirations de beaucoup d'autres.. Tout est vrai, tout est senti, dans ces simples réflexions inspirées des passages choisis de l'Evangile, et constamment tournées à la pratique. Les femmes du monde surtout y trouveront des observations pleines de justesse, parfaitement en harmonie avec leurs instincts, leurs habitudes et leurs besoins, et d'autant plus capables de faire impression sur leurs cœurs, qu'elles sont exprimées dans une forme naturellement élégante et distinguée. Parmi tant de pensées fines, il y en a qui seront pour beaucoup d'esprits, malheureusement trop frivoles, de véritables traits de lumière, et qui pourront amener plus d'une intelligence éprise des ombres, à la recherche et à l'amour des VII véritables réalités. Vous avez donc été très heureusement inspirée, Madame, en livrant au public ces remarquables pages dans lesquelles la piété la plus sincère et la plus tendre revêt, pour se faire bien venir de tous, la forme la plus gracieuse et la plus aimable. Veuillez donc agréer, Madame, avec mes félicitations, l'hommage de mon profond et respectueux dévouement en Jésus-Christ. + CHARLES, Archevêque de Tours. |