Œuvres de Malherbe: poesies et prose

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Firmin Didot frères, 1858 - 592 pages
 

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Popular passages

Page 89 - La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles ; On a beau la prier, La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles, Et nous laisse crier. Le pauvre en sa cabane, où le chaume le couvre, Est sujet à ses lois ; Et la garde qui veille aux barrières du Louvre N'en défend point nos Rois. De murmurer contre elle et perdre patience II est mal à propos ; Vouloir ce que Dieu veut est la seule science Qui nous met en repos.
Page 86 - Mais elle était du monde, où les plus belles choses Ont le pire destin; Et, rose, elle a vécu ce que vivent les roses, L'espace d'un matin.
Page 86 - L'augmenteront toujours ? Le malheur de ta fille, au tombeau descendue Par un commun trépas, Est-ce quelque dédale où...
Page 1 - Enfin Malherbe vint, et, le premier en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D'un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir.
Page 99 - Tu nous rendras alors nos douces destinées ; Nous ne reverrons plus ces fâcheuses années Qui pour les plus heureux n'ont produit que des pleurs. Toute sorte de biens comblera nos familles, La moisson de nos champs lassera les faucilles, Et les fruits passeront la promesse des fleurs.
Page 1 - N'offrit plus rien de rude à l'oreille épurée. Les stances avec grâce apprirent à tomber, Et le vers sur le vers n'osa plus enjamber. Tout reconnut ses lois; et ce guide fidèle Aux auteurs de ce temps sert encor de modèle. Marchez donc sur ses pas; aimez sa pureté, Et de son tour heureux imitez la clarté.
Page 51 - Apollon à portes ouvertes Laisse indifféremment cueillir Les belles feuilles toujours vertes Qui gardent les noms de vieillir. Mais l'art d'en faire des couronnes N'est pas su de toutes personnes; Et trois ou quatre seulement, Au nombre desquels on me range, Peuvent donner une louange Qui demeure éternellement.
Page 66 - Je suis vaincu du temps, je cède à ses outrages ; Mon esprit seulement, exempt de sa rigueur, A de quoi témoigner en ses derniers ouvrages Sa première vigueur. Les puissantes faveurs dont Parnasse m'honore Non loin de mon berceau commencèrent leur cours; Je les possédai jeune, et les possède encore, A la fin de mes jours.
Page 231 - Là s'anéantiront ces titres magnifiques , Ce pouvoir usurpé , ces ressorts politiques , Dont le juste autrefois sentit le poids fatal : Ce qui fit leur bonheur deviendra leur torture ; Et Dieu , de sa justice apaisant le murmure , Livrera ces méchants au pouvoir infernal. Justes , ne craignez point le vain pouvoir des hommes ; Quelque élevés qu'ils soient , ils sont ce que nous sommes : Si vous êtes mortels , ils le sont comme vous.
Page 115 - Avecque sa beauté toutes beautés arrivent ; Ces déserts sont jardins de l'un à l'autre bout; Tant l'extrême pouvoir des grâces qui la suivent Les pénètre partout. Ces bois en ont repris leur verdure nouvelle; *" L'orage en est cessé, l'air en est éclairci ; Et même ces canaux ont leur course plus belle Depuis qu'elle est ici.

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