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examinons, voulurent soumettre à la pierre de touche de l'Écriture jusqu'aux doctrines annoncées par le grand apôtre des Gentils, « examinaient tous les jours les Écritures pour savoir si ce qu'on leur disait y était conforme, »* cette conduite leur attira-t-elle le blâme qu'elle ne manque pas de mériter de nos jours à ceux qui les imitent? Tout au contraire, l'histoire sacrée, les comparant aux Thessaloniciens qui avaient rejeté la Parole, les loue en ces termes : « Ils eurent des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique.»

Enfin, saint Paul écrit à Timothée : « Tu as dès ton enfance la connaissance des SaintesÉcritures, qui peuvent t'instruire pour le salut. >>

Certes, si l'on ne trouve pas là le droit de la lecture de la Parole, qui avait lieu aux temps apostoliques dès l'enfance, on ne le trouvera nulle part. Quoi de plus évident que le droit de lire

* Act. XVII, 11.

un livre qui peut instruire pour le salut, et cela dès l'enfance !

Ainsi, directement et indirectement, explicitement et implicitement, la Bible enseigne et

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sanctionne le droit que nous défendons, et qui acquiert ainsi un caractère absolu.

CHAPITRE DIXIÈME.

Négation du droit de lire la Bible.

Il faut se rappeler quel accueil reçut au milieu des hommes la Parole faite chair, pour s'expliquer l'accueil que reçoit la Parole écrite.

Objet de l'indifférence des masses, des hési

tations du scepticisme et des dénégations de l'incrédulité, il ne manquait à la Bible que de provoquer les attaques détournées de quelques hommes qui professent d'y croire et d'inspirer une défiance déraisonnable et outrageante à quelques autres qui y croient réellement. Et telle a été sa destinée. L'usurpation ecclésiastique, qui avait ses raisons à elle, a formulé la défense de lire, et la bonne foi ignorante des fidèles l'a acceptée. Et pourtant bergers et troupeaux trouvent leurs titres, leur nom, leur foi, leur espérance, seulement dans le livre que les premiers défendent, que les seconds redoutent de lire! Certes, il y a là une des réalisations nombreuses de la prophétie : « Ce sont des blessures que j'ai reçues dans la maison de mes amis.» Et ce n'a pas été une des moindres blessures faites à la vérité révélée que l'obéissance déplorable qu'a obtenue la défense de la lire!

Nous avons promis dans notre introduction de rechercher les causes de l'hostilité contre la Bible

et les raisons par lesquelles on prétend la justifier. Nous avons avancé qu'on ne pouvait avouer pour motif spécieux de cette défense que l'impossibilité de la comprendre. C'est après avoir démontré le droit, et en traitant de son exercice, que nous allons examiner cette étonnante affirmation, qu'il est impossible de comprendre le le livre de Dieu.

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