pôtre?.... des excommunications, des menaces? Non, mais simplement: « le Seigneur le lui apprendra plus tard. » Admirable tolérance, noble largesse de vues, qui, sans contrarier un zèle jaloux pour la vérité essentielle, sait reconnaître d'inoffensives divergences dans les choses accessoires! A l'égard de ces choses, «< que chacun agisse non selon les décisions d'une autorité humaine, non selon la conviction d'autrui, mais selon qu'il est pleinement persuadé en son esprit. >>

Ainsi, sur certains points, obligation absolue d'unité, anathême contre ceux par qui elle est rompue; et sur les autres points, liberté de sentiment et de pratique suivant les convictions personnelles. Comment reconnaître plus explicitement la réalité de la distinction que nous avons affirmée ?

1

Ainsi limitée aux vérités essentielles du salut, la possibilité de comprendre l'Écriture-Sainte se fera facilement admettre du lecteur. L'échafaudage de difficultés épineuses, de problèmes insolubles, de questions abstraites, de dogmatisme embrouillé et de casuisme subtil, cet échafaudage élevé à grand' peine contre la lecture de la Parole croule de lui-même; le chrétien, simple ou même érudit n'est pas obligé d'éclaircir toutes ces questions pour être sauvé; son succès à les résoudre peut avoir quelques avantages comme son manque de réussite peut être suivi de quelques inconvénients, mais ni l'un ni l'autre ne décide du salut, et s'il n'est pas apte à trancher infailliblement toutes les difficultés relatives aux choses non essentielles, le chrétien est du moins capable de trouver infailliblement dans la Bible le chemin du salut.

CHAPITRE DEUXIÈME.

Possibilité de comprendre la Bible. Ses conditions.

On se tromperait si après avoir placé l'homme devant la Bible, on se contentait de mettre directement l'intelligence humaine en rapport avec la révélation divine, entre la Bible et l'homme

intervient le Dieu de la Bible, l'Esprit qui l'a dicté, l'Esprit qui la fait comprendre.

Nous n'avons pas besoin de rechercher ce qui arriverait si l'homme, isolé de toute assistance divine, et dans l'exercice de ses seules facultés, se prenait à la parfaite révélation du ciel pour en saisir le sens. On pourrait soutenir que ce qui a lieu pour les autres livres aurait également lieu pour celui-ci, et qu'il serait compris ; que, de plus, son sens principal est reproduit sous tant de formes, avec tant d'insistance et de sagesse, que, ne comprît-on rien de tout le reste, on devrait dans tous les cas le comprendre. Mais ce point de vue peut être facilement abandonné pour un meilleur ; la Bible peut être comprise, parce que, pour la comprendre, l'assistance de l'Esprit de lumière est assurée.

En plaçant l'homme devant la Bible, si vous vous borniez à lui dire, prends et lis! elle viendrait bientôt elle-même combler la lacune, en disant à celui qui l'aurait ouverte : prie! Si par