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lité les langues et se fait aimer des Indiens par son affabilité. Il y a 16 ans qu'il travaille à l'œuvre du Seigneur à la Côte des Mosquites. Tu serais aussi étonné de l'éloquence de deux autres instituteurs noirs, Pimock et Smith, qui, doués de belles connaissances, donnent à nos jeunes gens des conférences justement appréciées. Toutefois les Indiens reçoivent plus volontiers des instructions et exhortations de la bouche de l'homme blanc.

Le 26 juillet, nous avons célébré une belle fête des enfants dans le temple orné, pour la circonstance, de fleurs et de verdure. Trois cents enfants proprement vêtus s'y pressaient, écoutant attentivement les exhortations qu'on leur adressait et recevant avec une vive joie traités, estampes, petits pains et chocolat. Notre école du dimanche compte 80 jeunes enfants et 90 adultes, divisés en 14 groupes. C'est une occasion de répandre beaucoup de bonne semence.

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Notre œuvre prospère dans nos 6 stations, que je me propose de visiter toutes au mois de septembre. Ce sera un voyage de 16 jours sur le Messager de paix. Veuille le Seigneur m'accompagner et me préserver de tout accident! Le Messager a dû subir de grandes réparations. Il a été malheureusement construit de bois trop vert qui pourrit vite.

Notre cher petit Joseph à Kleinwelke nous écrit souvent; il se sent heureux à la pension et se plaît aux leçons. Ma chère femme jouit ici d'une bonne santé, et moi aussi, je me porte bien et me sens heureux à ce poste de Bluefields où j'ai commencé mon service missionnaire il y a 15 ans.

Salue tous nos chers amis en Suisse, qui montrent un intérêt si sympathique pour notre pauvre Côte des Mosquites. Priez le Seigneur pour qu'il donne efficace à la prédication de

1 C'est-à-dire à Bluefields. Elle avait été souffrante à Magdala où les époux Grunewald ont demeuré auparavant.

sa Parole et qu'il introduise dans sa sainte maison des gens de toute nation. Nous travaillons ici au milieu de nègres, de créoles, d'Indiens, d'Américains espagnols et même de colons européens. J'apprends dans ce moment l'espagnol pour trouver accès auprès de ceux qui ne comprennent que cette langue. ED. GRUNEWALD.

Nouvelles des Missions.

Ebenezer prospère.

Australie.

Si nous ne pouvons pas parler de réveils éclatants, écrit le frère Spieseke, nous constatons avec bonheur que nos gens se pénètrent toujours plus de connaissances évangéliques. En outre, plusieurs candidats au baptême vont être ajoutés à l'église, et nos baptisés assistent avec plaisir non seulement aux cultes, mais aussi aux leçons que nous donnons aux candidats. Une trentaine d'écoliers nous donnent de la satisfaction. Outre cela, des femmes adultes viennent régulièrement, certains après midi, s'exercer à la lecture. Nous avons ces temps-ci environ 120 noirs à la station.

Nos lecteurs savent que les époux Hartmann ont dû revenir temporairement en Europe. Les frère et sœur Stahle les remplacent. Ceux-ci étaient arrivés à Ebenézer tard dans la soirée. Le lendemain matin, de bonne heure, ils furent réveillés par le chant d'un cantique. C'étaient les noirs de la station, réunis sous leurs fenêtres, pour leur souhaiter la bienvenue.

Quant à Ebenézer, écrit le frère Stæhle, je puis dire avec la reine de Scéba: Ce que j'ai appris dans mon pays de son état est véritable, et voici, on ne m'avait point rapporté la moitié de ce que mes yeux voient présentement (I Rois 10, 6-7).

En effet, le Seigneur a béni abondamment, de grâces extérieures et intérieures, l'œuvre dans ce pays. Nous lui sommes reconnaissants de nous avoir assigné ce beau champ de travail. Qu'il veuille y bénir l'ouvrage de nos mains. »

A Ramahyuk, le nouveau bâtiment de l'école a été inauguré, et deux jours après cette solennité, les frais de construction. étaient intégralement payés, grâce à la libéralité de deux messieurs, chauds amis de cette station missionnaire lique et l'autre juif!

l'un catho

Grænland

Le Rapport annuel que nous avons publié au numéro d'octobre ayant déjà donné les dernières nouvelles relatives au Grænland, nous nous bornons à quelques détails: Pendant qu'à Friedrichsthal (au sud) le thermomètre de Réaumur n'a jamais de tout l'hiver, marqué plus de 10 degrés de froid. Umanak, la station la plus septentrionale, jouissait aussi d'un hiver exceptionnellement doux. Jamais le froid n'a dépassé 16 degrés, Réaumur et, pendant quelques jours des mois de janvier et de février, il dégelait avec † 3 à 4 degrés. La neige aussi était si peu abondante que le frère Schneider jugea prudent d'en faire porter au jardin qui, sans cela, aurait souffert de sécheresse, au printemps.

Neu-Herrnhut et Lichtenfels ont été douloureusement éprouvés par de nombreux décès. Cinq membres de la première de ces églises ont péri sur mer dans l'exercice de leur dangereuse profession, et Lichtenfels pleure la mort de quatre de ses aides-indigènes. Friedrichsthal, visité par une épidémie ma. ligne, a été le plus cruellement frappé. De 160 à 170 membres que compte cette station, 30 ont succombé, et des 23 garçons qui fréquentent l'école, il n'y en a plus que 3 qui ont encore leurs pères; 7 sont orphelins de père et de mère. Disons, pour

terminer cette lugubre statistique par un fait réjouissant, que dix Esquimaux païens de la côte orientale, sont venus se fixer à la station pour vivre désormais dans la communion de leur Sauveur et de leurs frères chrétiens.

Le pardon gratuit.1

En faisant visite à un vieillard inquiet au sujet de son salut, rapporte un pasteur, j'éprouvai une grande difficulté à lui faire comprendre que le pardon est un don gratuit que Dieu nous fait pour l'amour du précieux sang de Christ. A la fin je lui dis: Si j'étais allé acheter quelque chose pour vous dans un magasin et que je l'eusse payé, auriez-vous besoin, en allant chercher mon emplète, de vous munir d'argent? - mais non, fut la réponse du vieillard, ce serait payé. - Promettriez-vous au moins d'apporter l'argent plus tard? Non, je l'aurais gratis. Il en est de même à l'égard du pardon des péchés, poursuivis-je, le Seigneur Jésus l'a acquis pour nous en prenant sur lui tout ce que le péché coûte. Soupirs, larmes, douleurs, malédiction, châtiment, il a tout pris sur lui. Il a tout payé. Oui, il a acheté le pardon au prix de son précieux sang, et ce pardon, il le donne il ne le vend pas il le donne comme un don gratuit à quiconque lui apporte ses péchés. Ah! oui, s'écria alors le vieillard, tandis que ses yeux se remplissaient de larmes, je comprends maintenant : c'est un pardon qui ne me coûte rien, un pardon qui m'est donné; Christ l'a acheté et il veut me le donner!»

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Quand la discipline de l'Esprit du Seigneur n'est pas sufAsante, la discipline des hommes n'aboutit pas à grand chose. F. SCHÆFER.

4 Tiré du Moravian.

Souvenez-vous de la femme de Lot!

Sermon sur Luc 17, 32, par E. R.

Il est bon nombre de personnages de l'Ancien Testament au sujet desquels l'histoire entre dans beaucoup de détails. Nous connaissons à fond le caractère et la vie d'Abraham, de Jacob, de Joseph, de Samuel, de David. Quant à la femme de Lot, au contraire, nous ignorons jusqu'à son nom. Ni son caractère, ni sa vie ne paraissent avoir présenté rien de remarquable, et cependant c'est la seule personne de l'Ancien Testament dont le Seigneur Jésus ait dit: Souvenez-vous-en!. — Puisqu'il nous y exhorte, il faut bien que ce souvenir renferme des leçons utiles et salutaires. Souvenons-nous donc de la femme de Lot.

Voici en grands traits l'histoire de l'événement dans lequel il est question d'elle. Deux anges se présentent un soir chez Lot, qui habitait Sodome, pour lui dire : Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles, et sors de ce lieu-ci, car nous allons détruire cette ville, parce que le cri des péchés de ses habitants s'est élevé devant l'Eternel, et il nous a envoyés pour la détruire (Gen. 19, 13-15). Lot croit et obéit. Son séjour dans un milieu corrompu et dépravé n'a pas entièrement éteint en lui la foi au Dieu vivant. Et cependant il lui en coûte de s'arracher à son chez-lui, Quand le soleil du jour du jugement se lève sur Sodome, il semble regretter le mouvement d'obéissance qu'il a eu, il tarde à partir. Mais les anges du Dieu des compassions le prennent par la main, lui, sa femme et ses filles, et les entraînent hors de la ville (v. 16). Puis, avant de les quitter, ils disent encore: Sauve-toi, au nom de ta vie, ne regarde point derrière toi et ne t'arrête en aucun lieu de la 38me ANNÉE. - FÉVRIER 1873.

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