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une imprudence commise, ou n'est-ce pas plutôt une main criminelle qui a causé ce désastre? Un des garçons de l'orphelinat dit avoir vu un drôle rôder autour de la maison, et, si je ne me trompe, la femme du paysan a vu, il y a peu de jours, un homme qui menaçait la maison du geste. Le Seigneur sait seul ce qui en est. Mais nous, nous savons qu'il ne nous arrive rien sans qu'il le permette et que ce nous soit salutaire, et nous savons aussi qu'il a du baume pour toutes les plaies. Lui, le Fidèle, viendra sans nul doute, au secours de notre frère dans la détresse; l'or et l'argent lui appartiennent et il incline les cœurs comme il lui plaît. Le dommage est considérable, car toutes les récoltes et les provisions de farine et autres choses pour l'hiver sont anéanties. Cependant la partie inférieure de la maison bâtie presqu'entièrement en voûtes de pierres a résisté, et frère et sœur Hattwig ont pu ainsi sauver la plus grande partie de leur avoir, tandis que les garçons et la domestique n'ont plus ni lits, ni vêtements; il ne leur reste que ce qu'ils avaient sur le corps. Le plus pressant est de les fournir du nécessaire et de refaire le toit de la maison pour les abriter. '

J'ai trouvé qu'il était de mon devoir de t'avertir de ce malheur, puisque frère Hattwig n'est pas en état, ou du moins ne l'était pas hier, d'écrire encore. Je sais que tu prendras un chaud et fraternel intérêt à la détresse de notre pauvre frère. Le Seigneur veuille ouvrir les cœurs et les mains pour lui venir en aide! Ton frère dans le Seigneur,

DAVID PETER.

Les amis de frère Hattwig qui seraient disposés à venir à son aide, peuvent adresser leurs dons soit à Montmirail, à la Rédaction du Journal, soit à Mesdames Bille à Cormondrèche.

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Ce qui aflige le Sauveur, ce n'est pas tant le grand nombre de nos infidélités que notre infidélité à les lui confesser. T.

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La grâce et la paix soient avec vous tous par la connaissance de Dieu et de notre Seigneur Jésus-Christ!

Chers frères et amis ! C'est notre bien-aimé Seigneur et Sauveur qui nous a appris à adresser à notre Père céleste cette prière: Que ton Nom soit glorifié! Que ton règne vienne! Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel! Mais ces demandes seraient-elles devenues superflues de nos jours au sein de la chrétienté? Hélas! bien au contraire: ne voyons-nous pas tous les jours le saint Nom de Dieu déshonoré au milieu des chrétiens? Combien n'y en a-t-il pas qui rompent sans honte avec la foi en Dieu, le Tout-puissant, le Juge du monde, et en Jésus, le Sauveur et le Rédempteur de l'humanité, et qui croient assurer le bonheur des peuples en extirpant cette foi? Combien, qui, semblables aux hommes de Sodome et de Gomorrhe

38 ANNÉE. · DÉCEMBRE 1873.

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et à ceux du déluge, s'avanċent avec témérité au-devant du jugement de Dieu, prenant pour règle de leur vie et pour but de leurs efforts, non la volonté de Dieu et ses commandements, mais les convoitises de la chair!

Et même au milieu de nous, qu'en est-il à cet égard? Sommes-nous des chrétiens qui ne se contentent pas d'une confession de bouche et des apparences de la foi, mais qui glorifient réellement le nom de Dieu en paroles et en actions et deviennent ainsi un bon sel de la terre? - Des chrétiens dont le cœur et la conscience soient purifiés des œuvres mortes et de toute inimitié naturelle contre Dieu, ensorte qu'ils implorent la venue de son règne, et que, bien loin de s'effrayer en voyant les signes de la fin qui s'approche, ils lèvent la tête avec joie, parce qu'ils savent que leur délivrance est proche?

S'il en est ainsi, si tous nos désirs, si le premier et grand but de notre vie est de nous laisser réconcilier avec Dieu par la foi en Christ, si nous nous savons citoyens de son royaume et goûtons déjà quelque chose de ce bonheur par la paix et la joie du St-Esprit, oh! alors, nous ne mettrons pas en oubli ce commandement de notre Maître: Allez et instruisez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du St-Esprit et leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé. Nous nous unirons bien plutôt de cœur, et chacun selon sa position particulière, à l'œuvre de l'évangélisation des païens; nous aiderons, selon notre pouvoir, à ce que des messagers de paix aillent porter la bonne nouvelle du pardon à ceux qui ne l'ont point encore entendue.

Chers frères et amis ! Notre Eglise des Frères travaille aussi à cette œuvre de foi et de charité et vous nous soutenez dès longtemps par vos dons et par vos prières. Le Seigneur veuille vous le rendre et vous ouvrir ses trésors de grâces! Nous sommes done assurés de votre sympathique intérêt en vous

présentant ici l'aperçu général de ce qui s'est passé dans notre champ d'activité missionnaire depuis la publication de notre dernier rapport. Nous vous fournirons ainsi de quoi louer et bénir de nouveau le Seigneur avec nous de ce que, malgré nos faiblesses et nos manquements, il a continué à faire reposer sa grâce sur les travaux de nos ouvriers, et vous nous aiderez à persévérer dans son service et à hâter son règne au milieu des pays païens, selon la foi et la grâce qui nous seront accordées.

Nous allons parcourir rapidement notre champ de travail.

Grænland.

Tandis que nos trois stations les plus septentrionales NeuHerrnhut, Umanak et Lichtenfels ont suivi une marche paisible, gardées de disette et d'épidémie, nos stations du sud, au contraire, Lichtenau et surtout Friedrichsthal, ont été visitées par de cruelles épreuves. Notre dernier rapport faisait. déjà mention d'une maladie, espèce d'inflammation de poumons, qui avait fait de nombreuses victimes durant l'automne de 1871, mais qui semblait avoir disparu avec l'hiver. Elle fit cependant sa réapparition au printemps de 1872. Chaque maison de Lichtenau se transforma bientôt en hôpital et la détresse fut plus grande encore dans les annexes. De 700 membres que comptait cette église avec sa filiale Igdlorpait, 50 avaient été déjà enlevés dans l'automne de 1871 et 21 ont succombé le printemps suivant. Mais la mortalité fut plus grande encore à Friedrichsthal. Une société de dix personnes de la côte orientale arrivées en 1871 et qui avaient été baptisées quelques mois plus tard se vit en peu de temps réduite à 4. Une autre société de païens venus pour visiter seulement la station et qui s'étaient montrés attentifs au message de paix, furent atteints par la maladie dans leur voyage de retour et leurs cadavres

furent retrouvés épars sur le sol. Durant l'été de 1872, il ne se trouva pas au nombre des morts moins de 11 aides indigènes, 6 frères et 5 sœurs, perte sensible et presque irréparable. Ces deux douloureuses années ont réduit à 386 les membres de cette florissante station, et il y a peu d'espoir de la voir se repeupler, en même temps que la population des côtes s'éclaircit et que la crainte de ces fréquentes épidémies se répand au loin. Le manque de bras valides se fait aussi sentir douloureusement sous le rapport matériel, et ce n'est pas sans angoisse que nous envisageons l'avenir. « La main du Seigneur, écrivent nos missionnaires dans leur tristesse, s'est appesantie sur nous. Oh! puisse-t-il bientôt faire lever sa face sur nous pour nous consoler et nous réjouir de nouveau! » Grâce à la sécheresse de l'atmosphère, l'épidémie a cessé au mois de juin de l'année dernière. Que de motifs de reconnaissance n'avons-nous pas d'ailleurs de ce que nos familles missionnaires ont été préservées et ont pu poursuivre leur vocation durant ce temps si pénible. Nos frères ont eu sujet de se réjouir en général de l'assiduité aux cultes ainsi que des progrès des enfants à l'école. La prédication de l'Evangile et les soins spirituels donnés aux âmes isolément ne sont pas restés sans porter des fruits qui se sont montrés dans la vie d'un bon nombre de membres de l'église sérieux et fidèles. Le 14 et le 15 juillet devait se célé

brer le jubilé centenaire de la fondation de Lichtenau.

Labrador.

Parlons d'abord de la jeune station de Rama. Grâce à Dieu, nous pouvons dire que l'œuvre y est en progrès et autorise à de belles espérances pour l'avenir. Nos missionnaires, les époux Wes et le frère Hlawatschek n'ont pas souffert dans leur santé et ont pu vaquer à leur vocation. Leur pauvre petite habitation a suffi pour les préserver du froid et de l'humidité, et ils

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