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Places pour six gentilshommes au collége royal de SaintLouis, à Metz

Places pour douze jeunes demoiselles aux Dames-du-SaintSacrement, à Nanci, avec des pensions de 600 et 300 liv. à leur sortie.

Pension faite au collége de Bar, pour continuer l'instruction de la jeunesse

10,666 fr.

Ecoles gratuites à Commercy .

13,200

Ecoles chrétiennes fondées à Bar

26,400

Pension pour douze gentilshommes lorrains qui s'attacheront au service militaire de France.

10,666

Fondation en faveur des curés et vicaires infirmes du Idiocèse de Toul

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48,000

Fondation en faveur des pauvres honteux dès villes de Lorraine et Barrois ...

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200,000

Fondation en faveur des malheureux de la ville de Nanci et de ses faubourgs, pour les cas imprévus.

100,000

On a lieu de s'étonner que, pendant une longue suite d'années, on n'eût point songé à rendre au bon Stanislas un témoignage public d'amour et de reconnaissance. Plusieurs personnes en avaient cependant conçu la pensée. Dès 1803, M. Blau (inspecteur de l'Université) avait exprimé le vœu de voir ériger une statue à ce modèle des rois, et l'Académie royale des sciences avait depuis pris à cet égard une honorable initiative. En 1823, M. le vicomte de Villeneuve-Bargemont, préfet de la Meurthe, jugeant le moment favorable pour provoquer une souscription, à l'effet d'élever un monument à Stanislas, publia la circulaire ci-après.

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CIRCULAIRE A MM. LES SOUS-PREFETS ET MAIRES RELATIVEMENT A LA SOUSCRIPTION ÉTABLIE DANS LE DÉPARTEMENT DE LA MEURTIE, POUR ÉLEVER, A NANCI, UNE STATUE AU ROI STANISLAS-LE-BIENFAISANT.

Nanci, le 12 mars 1823.

Messieurs, depuis long-temps les habitans de l'ancienne province de Lorraine manifestaient le vœu aussi légitime qu'honorable de voir élever au roi Stanislas, bienfaiteur de cette contrée, un monument public qui attestât leur reconnaissance et leur amour.

Personne n'ignore quels sont les titres de cet excellent prince à la vénération et à l'affection de ses anciens sujets. Dans les trois départemens qui composent l'ancienne Lorraine, la plupart des villes, et quelquefois de pauvres villages, attestent encore sa munificence royale, son admirable sagesse, ou sa touchante humanité. La ville de Nanci, surtout, offre à tous les yeux et à tous les cœurs la preuve de l'affection particulière de

Stanislas, qui s'était plu à l'embellir par des édifices magnifiques, et à l'enrichir de toutes les institutions propres à honorer et à fortifier la religion, répandre les lumières utiles, faire fleurir les sciences et les arts, et enfin soulager tous les genres d'infortune.

Et cependant lorsque la voix si pure de la postérité a justifié les noms de Bienfaisant et de Délices de la Lorraine, que des contemporains décernèrent à Stanislas, rien ne signale aux regards la reconnaissance de cette province; aucun monument public ne présente à l'admiration et au respect de ses habitans les traits révérés de ce bon roi. Les citoyens ne peuvent les contempler que dans l'église qui renferme ses cendres, ou dans l'intérieur de quelques-uns des édifices publics, élevés par ses soins.

L'étranger qu'appelle la curiosité dans cette cité remarquable, s'étonne de cet oubli, et sa surprise est, en quelque sorte, un reproche. Le moment est arrivé de le faire cesser et d'acquitter une dette sacrée.

C'est lorsque la France semble à l'envi rétablir tous les monumens détruits par le vandalisme révolutionnaire; c'est lorsqu'elle s'occupe d'en élever de nouveaux à ses plus grands rois, comme à ses plus grands hommes; c'est, enfin, lorsqu'une généreuse émulation anime, à cet égard, les provinces, les villes, et même de simples particuliers, que le vœu des anciens sujets de Stanislas devait être proclamé et exaucé. La Lorraine ne peut être étrangère au noble mouvement qui inspire le reste du royaume, et ce n'est pas en vain qu'un appel y sera fait pour élever, au moyen d'une souscription, une statue à l'aïeul maternel de notre bien-aimé monarque Louis-le-Désiré, qui porte aussi le nom de Stanislas, comme il en possède les vertus, les lumières et l'amour pour ses peuples.

Organe des vœux de mes administrés, j'ai prié Son Exc. le ministre de l'intérieur de les soumettre à l'approbation du roi. Sa Majesté a daigné les agréer et autoriser qu'une souscription fût ouverte dans le département de la Meurthe, de la Meuse et des Vosges, à l'effet d'élever une statue au roi Stanislas sur la place dite de la Carrière, à Nanci.

Pour arriver au but honorable qui m'est proposé aujourd'hi, je viens de prendre l'arrêté que vous trouverez à la suite de la présente lettre, et dont je confie les dispositions à votre zèle.

J'invite MM. les maires à donner à ces deux actes la plus grande publicité.

Je crois n'avoir pas besoin, messieurs, d'exciter votre empressement et vos soins sur un objet qui appelle tous les sentimens nobles et généreux. Les amis de la religion, les ministres des autels, les magistrats, les sayans, les artistes, tous les citoyens, surtout les protecteurs des pauvres, et peut-être les pauvres eux-mêmes (objets de la sollicitude si tendre de Stanislas), voudront à l'envi payer un tribut d'amour à sa mémoire. Il n'est aucune famille chez laquelle la tradition n'ait perpétué le souvenir d'un bienfait du bon roi. Il n'est aucun citoyen qui ne jouisse encore tous les jours de ses travaux immortels, et qui ne doive être heureux de

témoigner sa gratitude. Tous les bons Français doivent également se féliciter de pouvoir honorer ainsi un souverain que nos augustes princes se plaisent à compter au nombre de leurs aïeux. Tant de motifs ne nous permettent donc pas de douter, messieurs, que notre voix sera entendue, et que nous pourrons un jour contempler avec respect, dans la capitale de l'ancienne Lorraine, la statue d'un roi, grand dans l'une et l'autre fortune; d'un roi éclairé, sensible, digne d'inspirer et de connaître l'amitié; d'un roi qui porta sur le trône la véritable philosophie, celle du chrétien; d'un roi enfin qui a si bien mérité ce nom de Bienfaisant, que son siècle lui donna par acclamation, et que le nôtre a confirmé.

Recevez, messieurs, etc.

Le maître des requêtes, préfet de la Meurthe,
Vicomte DE VILLENEUVE.

Les mesures prescrites ayant obtenu tout le succès que l'on pouvait en espérer, M. de Raulecour, maire de Nanci, confia, au nom de la ville, la confection de la statue au jeune Jacquot, pensionnaire du roi, à Rome, né à Nanci, et dont cet honorable magistrat avait reconnu et protégé les brillantes dispositions. La statue de Stanislas a été inaugurée le 7 novembre 1831.

Voici en quels termes le Courrier Lorrain a rendu compte de cette cérémonie.

<<.....

Enfin s'élève au milieu de nous l'image vénérée du moderne Titus !... Stanislas ne vit plus seulement dans nos souvenirs, il se montre à nos yeux. Quelle douce majesté, quelle bonté paternelle brillent dans ses traits! quel cortège de vertus couronne son front royal! Tous les vrais Lorrains sont émus les magnifiques édifices qui l'entourent semblent même s'animer en revoyant leur auteur, et s'embellissent de sa présence ! Honneur aux enfans de la Lorraine ! Ils se sont montrés dignes de leurs pères! Ce gage de reconnaissance ajoute une page nouvelle aux annales de leur gloire. Honneur aussi au digne magistrat à qui nous sommes redevables de la réalisation d'un vou trop long-temps différé.

Hier a eu lieu l'inauguration de la statue de Stanislas. Nous n'entrerons point dans le détail des cérémonies; le programme tel que nous l'avons annoncé a été rempli.

Mais, ce qu'il ne pouvait exprimer, c'est l'élan des cœurs, c'est l'empressement d'une foule de citoyens qui, malgré le mauvais temps, couvraient la place, jaloux de prendre part à cette fète de famille, et de payer leur tribut d'hommages et de reconnaissance au bienfaiteur de la Lorraine. La garde nationale de Nanci, des détachemens des gardes nationales de plusieurs communes et les troupes de la garnison rangés en carré, relevaient, par leur superbe tenue, la pompe de cette touchante solennité.

A onze heures, M. le préfet de la Meurthe, à la tête de la commission, les autorités municipales, les différens corps constitués et un grand nombre

de députés de nos populations parurent autour du monument *. On y remarquait avec émotion un vieillard vénérable, qui, la mémoire et le cœur tout pleins des souvenirs de l'excellent roi, représentait les générations qui eurent le bonheur de vivre sous son règne. Témoin, le 26 novembre 1755, de l'inauguration de la statuc de Louis XV, faite par Stanislas en personne, il revoyait ce monarque chéri l'objet d'une semblable cérémonie; mille souvenirs attendrissans se pressaient dans son âme, se peignaient sur sa figure !.....

Nanci fut la ville de prédilection de Stanislas: mais quelle partie de la Lorraine n'a pas ressenti les effets de sa bienfaisance? On a donc pu s'étonner que des villes restaurées ou embellies par sa munificence, telle que Saint-Diez, Plombières, Commercy, ne fussent pas représentées dans ce grand acte de la reconnaissance publique. Toutefois M. Moreau, avocat, et M. Welche, ancien député, y figuraient, l'un au nom du département de la Meuse, et l'autre au nom du département des Vosges.

⚫ La statue de Stanislas tenait, à la main, un drapeau tricolore, et la balustrade qui entourait son piédestal était également couverte de rubans et de drapeaux aux mêmes couleurs. Cet alliage bizarre des emblêmes de la révolution et d'un bommage rendu à un roi, n'est pas un des traits les moins curieux de l'époque actuelle. Mais il surprendra peu ceux qui ont vu, à Paris, les statues de Henri IV, de Louis XIII et de Louis XIV décorées du drapeau qui, jadis, présida à leur violente démolition. Toutefois il a fallu que le prestige si légitime qui s'attache au nom de Stanislas en Lorraine, fût bien puissant, pour que la révolution ait permis, en 1831, cette manifestation éclatante d'amour et de gratitude; et ce fait est peut-être le plus bel éloge que l'on puisse faire de Stanislas.

FIN DES NOTES DU LIVRE HI.

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