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vous avez la lumière de la raison, dans la sagesse divine, de peur que les ténè-
bres de l'erreur et de l'ignorance ne vous surprennent '.

Cette intelligence raisonnable et éclairée, qui est l'image de son Créa-
teur, a eu le privilège d'habiter en deux endroits : une partie habite sur cette
terre, où elle est revêtue de la robe corporelle, et où elle se conduit dans
le bercail de chair; et l'autre partie a eu le privilège de marcher là-haut dans
la plaine fluide de l'air (anp) ce sont tous les êtres (Táypa) spirituels.

Mais comme notre parole a pour objet l'intelligence qui est en nous, voyons comment elle est en nous et quel est son siège. Les philosophes 10 grecs se trompèrent tellement qu'ils lui attribuèrent même le nom de divinité. Son principe et sa raison d'être, c'est l'âme qui est liée en nous et qui a trois facultés intellectuelles, à savoir l'esprit (mens), le sens (interne) et la pensée. De ces trois facultés en naissent ' trois autres qui sont : le désir, * 7 309-. la colère et la volonté. L'intelligence est au-dessus de toutes ces facultés, comme un cocher (víoxos) sagace et un pilote (zubeрvýτns) habile, dont le re

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1. Jean, XII, 35.

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gard plonge dans le lointain et écarte sa barque chargée de ces trésors, des écueils de l'erreur et des tempêtes de l'ignorance; par les premières facultés intellectuelles, elle épure les forces cognitives de l'âme, pour qu'elles ne prennent pas une chose pour une autre, mais pour qu'elles saisissent la vérité et la certitude des objets; par l'autre partie pratique, elle purifie les 5 forces animales de l'âme, elle les prédispose de telle sorte qu'elles ne se comportent pas inutilement mais que leurs mouvements soient conformes à l'équité et à la convenance.

Mais, comme les facultés sur lesquelles elle domine, sont diverses et différentes entre elles, pour ne pas faire naufrage à cause de leur diversité et 10 pour ne pas périr à cause de leurs contrastes, l'intelligence procura, comme le nageur sur les flots de la mer, en guise d'outre et de barque, le navire neuf du raisonnement, afin que par lui elle pùt marcher sans crainte sur la surface du monde, et qu'en fait de perles et de pierres précieuses, elle en * T 310. tirât la sagesse de la crainte de Dieu, qui s'acquiert par une connaissance 15 droite.

Et, comme tout ce que renferme la science se partage en deux parts, à savoir la théorie et la pratique, il faut savoir que la perfection de la

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* C 32".

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* T 310".

théorie consiste à saisir et à comprendre exactement tous les êtres, et que la
perfection de la pratique, c'est l'excellence des biens (les bonnes actions).

Et comme la théorie et la pratique ont chacune son opposé, comme l'ombre a pour opposé le corps, et l'accident la substance, c'est-à-dire comme 5 complément de la théorie et de la substance, la nécessité du raisonnement s'imposa comme moyen, pour nous aider à distinguer cette opposition de la complète perfection de chacune des facultés de l'âme. En effet, si le complément parfait de la théorie est la connaissance exacte de toutes choses existantes, il est clair qu'elle a l'ignorance pour opposé. Aussi avons-nous 10 besoin du raisonnement pour distinguer la vérité du mensonge; car ce qui se révèle comme étant vrai, nous le saisissons par une conviction saine qui est basée sur la connaissance des choses; et ce qui est reconnu faux par le témoignage d'arguments véridiques, nous l'abandonnons comme contraire à la vérité. Il est donc évident que sans la raison, il ne peut être distingué

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et connu convenablement par ceux qui jugent humainement les objets. CarT 310".
celui qui ne parle pas par l'Esprit de Dieu, sa doctrine, pour être crue par
les auditeurs, a besoin de preuves basées sur la raison.

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* T 311".

Il en est de même de cette seconde partie, qui est la pratique. Car si sa perfection consiste dans le choix des bonnes actions, comme nous l'avons montré, il est clair que le contraire du bien, c'est le mal. Or, dans cette partie aussi, nous avons besoin du raisonnement, pour distinguer le bien du mal, de peur qu'en poursuivant le bien, nous ne choisissions, sans le savoir, le mal et n'abandonnions le bien. Personne, en effet, n'exalte, de propos délibéré, le mal et ne blâme le bien. Or ce qui est montré par cet art comme bien, est véritablement un bien; et ce qui est montré comme mal, il faut nécessairement qu'il soit réellement mal.

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Par cet admirable instrument (opyavov) du raisonnement, l'intelligence 10 dessine toutes les augustes images de la science certaine; elle érige (fait) une glorieuse statue (άvdp:άc) d'après le type original. Or pour que la théorie et le raisonnement de l'intelligence ne demeurent pas inactifs et sans utilité -car elle n'avait pas d'alphabet pour construire des noms et épeler, * pour s'instruire sur cette essence (divine) et manifester la puissance de cette ma- 15 jesté il a fallu pour l'exercice de ses facultés et comme signe de sa liberté, que son Créateur fit cette corporéité, qu'il l'ornât de forces et de couleurs, la divisât en genres et en espèces, la distinguât par des figures (ña) et

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comme dit

des opérations, lui accordât des propriétés individuelles, et la plaçât dans ce
vaste intervalle qui est entre le ciel et la terre. Il a disposé et écrit, pour
ainsi dire, sur un tableau, tous les corps visibles, afin que l'intelligence y
lise, (et) puisse connaître par eux l'auteur de cet enseignement
Paul Ils demandent Dieu et le cherchent, et c'est dans ses œuvres qu'ils le trou-
vent, — afin qu'il possède des biens excellents, jouisse de ses beautés admi-
rables et mette sur sa tête une couronne de joie, ornée des beautés et des
louanges de ce Maître excellent.

Les nobles créatures, qui sont invisibles, habitent les espaces supérieurs 10 et les vastes régions du firmament: Cet homme Gabriel, dit Daniel, que j'avais vu en vision auparavant, vola promptement et descendit du ciel '. Notre-Seigneur dit aux Juifs: Désormais vous verrez les cieux ouverts, et les anges de Dieu vous Venez_les * 311. monter et descendre vers le Fils de l'homme 2. L'échelle de Jacob aussi démontre l'existence des anges, qui ont le pouvoir de cultiver cette plaine immense

*

15 de l'air, depuis le haut jusqu'au bas, en y opérant des changements utiles et fortifiants Ils sont puissants en force, est-il dit, et accomplissent ses ordres, et sont ses ministres qui exécutent sa volonté3.

:

1. Daniel, IX, 21. 2. Jean, 1, 51. 3. Ps. CIII, 20.

T 311".

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