Page images
PDF
EPUB
[merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][subsumed][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

gnement des bagatelles, mais encore orner les Livres divins d'une vraie doctrine ; ils aimèrent donc la gloire humaine plus que la gloire divine. Or ceux *T 326". qui * fréquentaient Alexandrie, dans le but de s'instruire, étaient très nombreux. Bientôt l'école des philosophes disparut, et la nouvelle école devint prospère.

Après la mort de Philon, le pervers Arius se rendit célèbre à Alexandrie; 5 il promettait une ample discussion relative aux livres divins; il avait même acquis l'érudition profane. Ayant été appelé à expliquer les Écritures, il inventa, dans l'ivresse de l'orgueil, une nouvelle et fausse doctrine, disant que le Fils est créé.

2

On convoqua contre lui à Nicée, sous Eustathe, évêque d'Antioche', un 10 concile œcuménique, qui dura trois ans et anathématisa la doctrine d'Arius. Le concile s'occupa aussi de toutes les hérésies qui avaient paru dans l'Église depuis le temps des Apôtres jusqu'alors. La discussion contre toutes les hérésies dura quarante jours, la réplique des Pères à leurs objections quinze jours, et la rédaction des canons et de leurs causes trois jours'.

1. S. Eustathe, évêque de Bérée vers 323, fut transféré à l'église d'Antioche avant l'an 325 où il assista au Concile de Nicée; il fut exilé en Thrace et de là en Illyrie vers l'an 331, et mourut vers 337. 3. Je crois qu'au lieu de il faut lire poä..

.ܬܠܬ ܫܚܢܝܢ au lieu de ܬܠܬܐ ܝܪ̈ܚܝܢ Il faut lire sans doute .2

[subsumed][ocr errors][merged small][subsumed][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors]

5

au concile

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Après la clôture du concile, le bienheureux Eustathe ouvrit une école dans sa ville d'Antioche et Jacques à Nisibe' -car ce saint aussi assista T 327-. et Alexandre2 à Alexandrie. Nous n'avons pas l'intention de parler de toutes ces écoles. Mar Ephrem fut établi commentateur par Jacques, et Athanase par Alexandre. Quant à Eustathe, ayant été exilé, il confia la direction de l'assemblée à saint Flavien, qui pour une pareille affaire s'associa Diodore3. Ils dirigèrent l'assemblée d'Antioche dans la voie de l'orthodoxie, ne faisant aucun cas des menaces du roi Valens et de l'insolence des Ariens, fils de l'erreur, mais accomplissant leurs œuvres tantôt à l'intérieur 10 de la ville et tantôt au dehors.

Quand Flavien fut consacré évêque, le bienheureux Diodore se retira dans un couvent, où il ouvrit une école, qu'il dirigea longtemps; il eut beaucoup de disciples, parmi lesquels les bienheureux Basile, Jean (Chrysostome),

1. S. Jacques, évêque de Nisibe vers 297, assiste au concile de Nicée en 325; il obtient de Dieu le châtiment d'Arius en 336, et la levée du siège de Nisibe en 338; sa mort eut lieu cette même année. - 2. S. Alexandre, évêque d'Alexandrie vers 313, assista au Concile de Nicée; il mourut en 326 et désigna S. Athanase pour son successeur. - 3. Voir ci-dessous, p. 381, n. 1. - 4. Celui-ci, après la mort d'Eustathe d'Antioche, se décide en faveur de son successeur Mélétius, à la mort duquel il est élu évêque à sa place en 381. 5. Diodore, natif d'Antioche, se rend célèbre par ses vertus et sa science. Aussi est-il appelé « le grand et très sacré Diodore, le fort athlète de la piété, la colonne et le défenseur de la vérité », etc. (voir Fabricius, Biblioth. Græca, éd. Harles, I, 1x, p. 277, et Leo Allatius, Diatriba de Theodoris, Num. LXV1); il est élu évêque de Tarse en 378 et est mort en 394, -6, Voir Théodoret, lib. II, cap. x1x; lib. IV, cap. xxrr; lib. V, cap. XXVII.

[merged small][merged small][merged small][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]

Évagrius et Théodore le grand (de Mopsueste), qui puisèrent chez lui la science des Écritures'. Diodore, en effet, était accompli plus que tout autre * T 327. dans la science de la philosophie * et dans l'exégèse.

5

Ce saint ayant été consacré évêque de Tarse, ses disciples se dispersèrent, et il ne resta dans le monastère que le bienheureux Théodore, qui lui seul y enseigna longtemps, non seulement oralement, mais encore en composant des ouvrages, sur la demande des Pères. Par la force de la grâce, il fit des commentaires sur tous les Livres et des controverses contre toutes les hérésies. Jusqu'à l'époque où la grâce fit paraître cet homme sur la terre, toutes les branches de l'instruction, de l'exégèse et des traditions sur les 10 Écritures divines, comme les différentes matières dont on fait l'image du Roi des rois, étaient dispersées et éparpillées partout sans ordre dans les ouvrages des premiers écrivains et des Pères de l'Église Catholique.

Dès que cet homme eut distingué entre le bien et le mal, et se fut instruit dans les écrits et les traditions des premiers (écrivains), alors, comme un 15 * T 328. habile médecin, il réunit en un corps toutes les traditions et tous les chapitres, qui étaient dispersés, de sorte qu'il les adapta les uns aux autres avec beau

1. Voir Théodoret, lib. V, cap. XXVII.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small]

coup d'art et d'intelligence; il en prépara et combina de parfaits et de très beaux remèdes instructifs, qui déracinent et font disparaître des esprits de ceux qui les prennent avec désir, toutes les maladies fâcheuses de l'ignorance. Certes, notre corps est sujet à bien des maladies et des souffrances, mais la maladie de non-savoir est la plus terrible et la plus nuisible à nos àmes. Or, de même que ceux qui veulent faire une statue, commencent d'abord à façonner séparément tous les membres, et ensuite les adaptent l'un après l'autre, comme le demandent les lois de l'art, et perfectionnent la statue, de même le bienheureux Théodore, ayant disposé, coordonné, ajusté et 10 jeté chacun des membres de cette science dans un moule divin, en façonna dans tous ses livres une image parfaite et admirable de l'essence divine infiniment bienheureuse. Et c'est en lui que s'accomplit ce qui a été dit de Salomon: Il a été plus sage* que tous ceux qui étaient avant et après lui. Tel T 3281 fut le travail de Théodore pendant cinquante ans. Durant sa vie épisco15 pale à Mopsueste, il allait prier toujours sur le tombeau de la bienheureuse Thècle, et lui demandait du secours afin de pouvoir expliquer les Écritures'.

1. Théodore, évêque de Mopsueste (390-428), acquit une grande répulation de savant et d'écrivain;
PATR. OR. - T. IV.
26

*

[ocr errors][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

4

[ocr errors]

:

A sa mort, comme le bienheureux Nestorius était déjà élu patriarche de * C 55". Constantinople, il chargea son disciple Théodule' d'enseigner à sa place, à Mopsueste. Celui-ci vécut jusqu'au temps des bienheureux Mar Narsaï et Barsauma évêque, qui l'allèrent voir, pour recevoir sa bénédiction témoin Akhsénaïa 2, méchant ouvrier, qui dit que de son temps il était encore en vie. 5 [Malgré la considération que le monde avait pour Théodore, Rabbulas, évêque d'Édesse, le méprisa beaucoup]. Rabbulas montrait auparavant beaucoup d'amitié au célèbre Interprète et étudiait ses ouvrages. Mais, étant allé à Constantinople pour assister au concile des Pères, il fut accusé de frapper les clercs; ayant répondu que Notre-Seigneur frappa lui aussi, quand il 10 entra au temple, l'Interprète se leva et le réprimanda en disant : « NotreSeigneur ne fit pas cela; aux hommes, il adressa seulement la parole, disant : Otez cela d'ici, et renversa les tables. Mais il fit sortir à coups de fouet les ses ouvrages furent tous traduits du grec en syriaque; quelques-uns sont parvenus jusqu'à nous, entre autres, le commentaire sur l'Évangile selon S. Jean, édité par l'abbé J.-B. Chabot, et son livre sur l'Incarnation qui se trouve dans un manuscrit de notre bibliothèque de Séert. - 1. Théodule mourut en 492. Ebedjésus de Nisibe lui altribue des commentaires sur Isaïe et sur les Psaumes (Assémani, B. O., III, I, 37). 2. signifie étranger. C'est le célèbre Philoxène de Mabroug, qui fit ses études à l'École d'Édesse avec Narsaï et Barsauma, mais qui prit le parti contraire et devint un des plus ardents apôtres de la confession monophysite (R. Duval, Littérature syriaque, p. 356). 3. Rabbulas, nommé évêque d'Édesse en 412, mourut en 435; voir sa Vie publiée par Overbeck, S. Ephr. Syri, etc., opera selecta, p. 160; et réimprimée dans Bedjan, Acla Martyrum, IV, 396. 4. Théodore de Mopsueste, auquel les Nestoriens donnent le titre d'Interprète des Livres saints par excellence.

* C 56".

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
« PreviousContinue »