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* C 65. premières habitudes et deviennent doux et dociles, à plus forte raison, * nous autres, nous devons agir de la même manière. Si celui qui est invité à entrer dans le palais du roi, pour prendre la nourriture', fait tous ses efforts pour être attentif, ce jour-là, à sa tenue, de peur qu'en le voyant en désordre, on ne le mette à la porte, à plus forte raison, nous, qui sommes invités aux 5 noces célestes, devons-nous orner notre âme des vertus dignes de ces noces, de peur que Notre-Seigneur ne nous dise: Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un habit de noces? Plût à Dieu que le déshonneur s'arrêtât ici! Mais non; car il ajoute : Liez-le pieds et mains, emportez-le et jetez-le dans les ténèbres extérieures. Plaise à Dieu que cela soit temporaire! mais non; car il con- 10 tinue : C'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents 2.

Pour ne pas être sujets à ce châtiment, appliquons-nous au travail, selon les règles de notre enseignement, faisant concorder nos œuvres avec notre instruction: Que votre lumière, dit Notre-Seigneur, luise ainsi devant *C 65. les hommes, afin qu'ils voient * vos bonnes œuvres et qu'ils glorifient votre Père qui 15 est dans les cieux3. Otez le malin du milieu de vous; ne vous mêlez pas à lui, afin qu'il soit confondu; crucifiez-vous au monde; Dépouillez le vieil homme, avec ses œuvres, et revêtez le nouvel homme, qui se régénère par la science à l'image

1. Littér. Avant d'avoir pris sa nourriture. 2. Matlll., XXII, 12, 13. 3. Matth., v, 16.

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de Celui qui l'a créé'. Gloire et respect soient rendus à Lui, à son père et au Saint-Esprit dans tous les siècles des siècles.

Fin de la Cause de la fondation des Écoles.

Gloire à Dieu et rémission des péchés au pécheur Thomas. Amen.

1. Cf. Éph., IV, 22-24.

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Soit dans le document que nous avons édité, soit dans les statuts de l'École de Nisibe, il est question de caso, Hioso, jaso et Loop. Essayons d'en fixer le sens exact et de déterminer le rôle de chacun.

1° veut dire interprète, commentateur. Il commentait le sens littéral et historique de la Bible, en y joignant le sens spirituel, là où il était fondé; les commentaires qui nous sont parvenus le disent. C'était l'interprète qui dirigeait l'école.

2o Le sens exact de est lecteur; il enseignait à lire correctement la Bible. Aussi l'ensemble des travaux concernant la lecture exacte du texte biblique dans les versions nestoriennes est-il désigné sous le nom «< de livres des maîtres de lecture». Le lecteur apprenait à ses disciples à distinguer les propositions des différentes phrases, à élever et à abaisser la voix en prenant les diverses intonations que le sens exigeait les points ou les groupes des points, qu'on marquait pour cet enseignement, étaient au nombre de cinquante environ; dix de ces points concernaient la lecture des livres profanes. Le lecteur enseignait aussi le chant ecclésiastique : dans les règlements de l'École il est question en effet de 2. Il enseignait encore

l'art de la grammaire : Joseph Houzaya, un des lecteurs de l'École de Nisibe, fit pour ses élèves un traité de grammaire, le plus ancien dont il soit question dans l'histoire de la littérature syriaque3.

3o signifie scrutateur; il enseignait vraisemblablement la philosophie. En effet un de ces scrutateurs Loop (VIIe siècle) écrivit plusieurs traités

1. Voir A. Scher, Catalogue des Manuscrits de la Bibliothèque épiscopale de Séert, n• 115, p. 11-12. 2. Voir aussi le passage du Nomocanon de Ebedjésus (apud Assémani, B. O., IV, p. 939), où il est dit: Lectionique quam in tabula tradunt, adjungunt hymnos sacramentorum, etc. 3. En voici le titre song? Lew \\s? nop vio zi Mɔ? kjaso 1109, ama vio Ni hæv? lioso. « Traité du vénérable Rabban Mar Joseph Houzaya, lecteur de l'école de Rabban Mar Narsaï, sur la grammaire ».

philosophiques. D'ailleurs ce serait faire une injure aux écoles nestoriennes que de nier que les sciences profanes y aient été enseignées. Ibas, Komaï et Probus (v° siècle) avaient traduit du grec en syriaque les écrits d'Aristote '; Enanjésus, Théodore de Merw, Paul le perse, le périodeute Bod2 et beaucoup d'autres écrivirent des ouvrages philosophiques; quelques autres écrivirent sur la cosmographie et la géographie3. Išô'dnaḥ de Bassorah' rapporte de Bar 'Edta qu'il était versé dans les sciences ecclésiastiques et profanes. Barḥadbšabba en dit autant d'Élisée l'interprète. D'ailleurs il résulte clairement des commentaires qui nous sont parvenus, qu'on enseignait aussi dans les écoles, la philosophie, la géographie, l'histoire profane, l'astronomie et l'histoire naturelle.

4o signifie celui qui fait méditer, épeler. Je ne crois pas qu'il ait été chargé d'enseigner le sens spirituel des Écritures, car les Syriens n'admettaient le sens spirituel que pour les textes qui étaient réellement allégoriques; et même dans ce cas c'était l'interprète qui l'enseignait avec le sens littéral et historique. Ne serait-ce pas plutôt celui qui enseignait la rhétorique, ainsi que le suppose M. Chabot? Cette hypothèse pourrait être bien fondée; car les Syriens auraient, à l'instar des Grecs, employé le verbe « méditer, faire méditer », pour dire : enseigner la rhétorique. Quoi qu'il en soit, le enseignait dans les basses classes, comme le régent dans les anciennes universités de l'Europe. Son nom vient après celui de et de et dans les statuts de l'École et dans le document de Barḥadbšabba; il aurait donc eu à enseigner les études élémentaires " et à expliquer les mots : car il pouvait y avoir beaucoup de différence entre le syriaque parlé et le syriaque littéraire.

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II

A la bibliothèque de l'épiscopat chaldéen de Diarbekir, j'ai trouvé l'année passée, dans la collection des Homélies de Narsaï', un discours métrique sur les éloges de Narsaï, d'Abraham et de Yohannan, composé par Rabban Sourin. Le discours lui-même contient un passage de R. Jacques disciple de R. Sourin, sur les autres directeurs de l'École. On y trouve en effet en rubrique cette note: « Ces paroles ou plutôt ces poésies ne sont pas de R. Sourin, mais de son disciple Jacques le grand. » Il nous a paru intéressant de réunir ici les quelques passages historiques de ce discours.

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1. Assémani, B. O., III, I, p. 85. 2. Ibid., p. 144, n° 1; 147, 219-220, 439, etc. 3. Ibid., p. 194165, 231-232, 254-256, etc. 4. Livre de la Chasteté, no 15. 5. Mɛλɛtάw-w, méditer, étudier, enseigner la rhétorique. 6. Le même mot en latin (meditamenta) signifie : études préliminaires, premières notions. - 7. Ce ms. mesure 23 centimètres sur 14; il a été écrit au Couvent de Mar Michael de Tar'el

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(en Adiabène) en 1639 des Grecs (1328).

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Discours sur les Saints Pères Mar Narsai, Mar Abraham et Mar Yohannan, composé par leur disciple et leur enfant spirituel Rabban Sourin.

... Ce fut dans ce chemin que marchèrent nos docteurs bénis: Narsaï le grand, Mar Abraham et Mar Yohannan... Ils commencèrent à donner des leçons à Édesse, et ils terminèrent le cours de leurs œuvres dans la ville

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