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* G f. 134 γ'. 2.

ὑδρίσκη ', οἱ δὲ ἕτεροι ἐξ' ὑμῶν λαβέτωσαν 20 τὸ 21 σῶμα ἐκ τῆς φυλακῆς καὶ 22
στειλάτωσαν 23 [τοῦ ἁγίου προφήτου 24.

27

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περι

ἀπέ

Λαβόντες 25 οὖν οἱ ἓξ μαθηταὶ τοῦ ἁγίου 20 Ἰωάννου τὴν κεφαλὴν, ἐπορεύθησαν εἰς πόλιν τὴν παρακειμένην 21 τοῖς Σαρακεινοῖς Ἐμέση 28, καὶ εὑρόντες σπήλαιον 20 θεντο 20 τὴν ὑδρίαν 3' ἐν ᾗ ἦν ἡ κεφαλὴ 32 τοῦ ἁγίου Ἰωάννου· καὶ ἔμειναν ἐκεῖ οἱ ἓξ 5 μαθηταὶ αὐτοῦ ἕως ἡμέρας θανάτου αὐτῶν.

36

34

Ταῦτα * δὲ 33 ἔγραψα ἐγώ, ἀδελφοί, ἁμαρτωλὸς 3 μαθητὴς ὑπάρχων 35 Ἰωάννου, καὶ
ἀκολουθήσας αὐτῷ καὶ διδαχθεὶς 30 ὑπ ̓ αὐτοῦ πιστεύειν ἐπὶ τὸν κύριο)ν ἡμῶν Ἰησοῦ)ν
37
Χ(ριστὸν τὸν ῥυόμενον ἡμᾶς δ ̓ ἀπὸ τῆς ὀργῆς τῆς ἐρχομένης 38.

40

41

Ἦν δὲ ὁ ἅγιος Ἰωάννης ὅτε ἀπεκεφαλίσθη ἐτῶν λγ'30. Απετμήθη * δὲ μηνὶ Δύ- 10 στρου 42 κθ', διὸ καὶ 13 οὕτως ἐπιτελοῦμεν τὴν μνήμην αὐτοῦ “, ὅπως καὶ ἡμεῖς 45 μέρος λάβωμεν μετ' αὐτοῦ ἐν τῇ βασιλείᾳ τῶν οὐρανῶν, διὰ τοῦ κυρίου ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστοῦ

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19. -σκει GQ. GQR add. ταύτῃ. 20. om. GQR. 21. R add. τίμιον. 22. GQR om. èx tñc o̟. xaì. 23. στηλάτησαν P. Ici s'arrête la partie conservée dans le ms. P. 24. R add. καὶ διδασκάλου ἡμῶν. 25. λαβώντες GQ. 26. R add. προδρ. καὶ βαπτίστου. 27. ἐπορ. ἐν σποδῇ καὶ ἀπῆλθον εἰς τὴν παρακ. πόλιν 15 20. εὑρῶντες στήλεων GQ (σπήλεον R). 30. R add. ἐν αὐτῷ. · 31. ὑδρίον

R. 28. ἐνεμέστη (sic) R.

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G. 32. ἡ τιμία καὶ φαλῆ R.

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33. R add. ἀδελφοὶ. τοῦ ἁγίου προδρόμου καὶ βαπτ. 36. διδαχθῆς GQR.

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ἁγίῳ καὶ κορυφαίῳ τῶν ἀποστόλων Πέτρῳ. 39. τριάκοντα ἑνὸς καὶ μηνῶν δύο R. 40. ἔπαθεν R. . 41. μηνή

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cette aiguière. Les autres iront à la prison prendre le corps du saint pro-
phète et l'inhumer. >>

'Les six disciples de saint Jean prirent donc sa tête et allèrent à la
ville d'Emèse, sise près des Sarrasins; ils trouvèrent une caverne et y dépo-
sèrent l'aiguière dans laquelle était la tête de saint Jean, puis ses six disci-
ples demeurèrent là jusqu'à leur mort.

Moi qui ai écrit cela, mes frères, je suis un disciple pécheur de Jean, je l'ai suivi et j'ai appris de lui à croire en Notre-Seigneur Jésus-Christ qui nous délivrera du châtiment futur3.

Saint Jean, lorsqu'il fut décapité, avait trente-trois ans. Il fut mis à mort le 29 du mois de Dystros, aussi nous faisons sa mémoire en ce moment afin que nous ayons part avec lui au royaume du ciel par Notre-Seigneur Jésus

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1. La suite ne se trouve plus dans le ms. P. 2. Locution très ancienne. Saint Jérôme, demeurant dans ces régions, écrit vers la fin du ivo siècle : in ea ad me eremi parte delatae sunt (litterae), quae inter Syros et Saracenos vastum limitem ducit. Migne, P. L., t. XXII, col. 339, Item col. 336 et dans la Vie de Paul premier ermite. 3. Le ms. R porte : « j'ai écrit cela, frère, moi Marc, premier disciple du saint précurseur et baptiste Jean. Après l'avoir suivi et avoir appris de lui à croire dans Notre-Seigneur Jésus-Christ qui nous délivrera de la colère à venir, je m'attachai ensuite au saint coryphée des Apôtres, à Pierre ». - 4. D'après le ms. R « trente et un ans deux mois ». 5. Ce mois coincidait avec mars. Cf. Constitutions Apostoliques, v, 17, Migne, P. G., t. I, col. 888. La mort et la fête de saint Jean-Baptiste sont donc placées au 29 mars. Dans les calendriers gréco-arabe ou de Gaza,

EL

μεθ ̓ οὗ τῷ πατρὶ σὺν ἁγίῳ πνεύματ)ι δόξα, κράτος, τιμὴ καὶ προσκύνησις, νῦν καὶ ἀεὶ καὶ εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Αμήν 46].

46. Ἀλεί G ut videtur. R : (1. διὰ τοῦ κυρίου...) ἐν Χριστῷ Ἰησοῦ τῷ κυρίῳ ἡμῶν ᾧ ἡ δόξα καὶ τὸ κράτος νῦν καὶ ἀεὶ καὶ εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Αμήν.

Christ auquel, avec le Père et le Saint-Esprit, gloire, puissance, respect et adoration, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

au 29 Dystros correspondent le 15 mars ou le 25 mars. Cf. Echos d'Orient, 1903, p. 313. Ces dates, surtout le 15 mars, correspondent bien à l'ancienne tradition qui place la décollation « aux environs de la fête de Pâque » et aussi « très peu avant cette fête ». Les rédactions qui portent « le 29 août »> sont plus modernes ou du moins ont été retouchées, car le 29 août est l'anniversaire de la seconde invention de la tête et non de la décollation. Le ms. R porte : « août ».

LE MIRACLE DE SAINT MICHEL A COLOSSES1

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INTRODUCTION

I. RÉSUMÉ. Un très ancien récit rapporte que l'apôtre saint Philippe réclama l'aide de saint Jean l'Évangéliste contre Diane qui étendait son pouvoir jusqu'à Hiérapolis et Colosses. Tous deux firent jaillir une source à l'endroit précis où ils voulaient que l'archistratège saint Michel fût honoré. Cette eau opéra de nombreux prodiges, et un païen de Laodicée, dont la fille avait été guérie, bâtit près de la source un petit oratoire à saint Michel.

Après une première tentative pour détruire cet oratoire et surtout pour faire disparaître la source qui amenait tant de conversions, les païens détournèrent le cours de deux fleuves qui coulaient près de Colosses pour leur faire submerger l'oratoire et la source. Le gardien se nommait Archippe et vivait dans le plus rigoureux ascétisme. Il ne s'enfuit pas devant l'inondation, persuadé que saint Michel saurait bien le protéger. En effet saint Michel lui apparut, entr'ouvrit un abîme souterrain dans lequel il précipita les fleuves audacieux et changea en statues de pierre les païens qui avaient détourné le cours des deux fleuves et qui contemplaient de loin le résultat de leur travail. Le rédacteurajoute que ces statues se voient encore à son époque et que les deux fleuves disparaissent sous terre durant la portée d'une flèche pour reparaître plus loin.

II. INTERPRÉTATION DE LA LÉGENDE. La première partie est basée sur d'anciens récits apocryphes relatifs aux apôtres et on s'accorde à voir dans la seconde partie une interprétation merveilleuse d'un phénomène naturel. C'est l'opinion des Bollandistes, de M. Max Bonnet et, tout récemment, de Mer Le Camus. Hérodote écrit en effet : ἀπίκετο ἐς Κολοσσὰς πόλιν μεγάλην Φρυγίης, ἐν τῇ Λύκος ποταμὸς ἐς χάσμα γῆς ἐσβάλλων ἀφανίζεται, ἔπειτεν διὰ σταδίων ὡς πέντε μάλιστά κι ἀναφαινόμενος ἐκδιδοῖ καὶ οὗτος ἐς τὸν Μαίανδρον. (Xermès) arriva à Colosses, ville de Phrygie. Le Lycus y disparaît et se précipite dans un gouffre, d'où il sort à cinq

1. Colosses, ville de Phrygie, entre Laodicée et Apamée. Saint Paul écrivait aux fidèles de cette ville. Voir, sur cette ville, un dictionnaire quelconque de la Bible, mais surtout celui de M. Vigouroux où l'on trouvera des photographies de Colosses et de Khonas.

stades de cette ville pour se précipiter dans le Méandre'. La légende aurait eu pour but d'expliquer, de manière surnaturelle, la disparition sous terre du Lycus2.

Les Bollandistes s'en réfèrent plutôt au texte d'Hérodote et M. Max Bonnet à divers voyageurs, mais Me Le Camus, dans sa visite à Colosses et à Chonas, a trouvé une explication, non seulement de la disparition des fleuves sur l'ordre de saint Michel, mais encore du xácμa yñç d'Hérodote, qui peuvent ainsi être indépendants l'un de l'autre et avoir existé successivement. Ni l'un ni l'autre ne subsistent aujourd'hui, et tous deux auraient tiré leur origine des pétrifications de l'Ak-su, rivière qui se jette dans le Lycus à Colosses. Voici le texte de Mer Le Camus 3 :

Les païens << sont peut-être la personnification légendaire des pétrifications croissantes de l'Ak-su qui dirigèrent insensiblement vers le petit oratoire les eaux du fleuve cristallisant. Celui-ci, se heurtant à la chapelle qu'il envahit, forma bientôt une sorte de pont naturel ou plateforme sous laquelle le Lycus se précipitait comme dans un gouffre, laissant croire que saint Michel avait englouti dans l'abîme ses audacieux ennemis.

« Si l'on en juge par les capricieuses évolutions de l'Ak-su sur le plateau où il coule et où il a élevé les murs les plus bizarres et multiplié les avancements de terrain les plus surprenants, on n'aura pas de peine à expliquer par ses invasions sur le Tchoruk-Tchai (ou Lycus) non pas seulement le récit légendaire du meunier (c'est le miracle de saint Michel), mais le fameux xácpa ris ou abîme souterrain dont parle Hérodote, VII, 30, sous lequel le Lycus s'engouffrait près de Colosses, disparaissant pendant près d'un kilomètre, au grand étonnement des anciens (cf. infra, p. 561, 1. 11 : év tỷ xácμxti).

« Le Lycus est en effet en cet endroit très encaissé et quand on a vu les prodigieuses stratifications que produisent les eaux incrustantes de la contrée, à Hierapolis par exemple, rien n'est plus aisé que d'imaginer le pont immense qu'elles avaient pu former sur le fleuve où elles se précipitaient. Sur les deux rives, M. Vigouroux m'a fait observer comme des amorces de ces gigantesques pétrifications. Le dire d'Hérodote, confirmé par Strabon et Pline, sur le long tunnel couvrant le cours du Lycus près de Colosses, nous a donc paru d'autant plus fondé que la nécropole de la ville, sur la rive droite du fleuve, au nord par conséquent des deux collines où fut l'antique cité, se trouve elle-même creusée dans de vastes couches de concrétions produites par les eaux pétrifiantes. »

III. LIEU DU MIRACLE ET DATE DE LA RÉDACTION. La ville de Chonas ac

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1. Hist., VII, 30. 2. Une partie de ce qui regarde l'oratoire ́est vrai et le miracle de saint Michel a été imaginé par celui qui a voulu rendre compte de ce que le fleuve descendait « in terrae hiatum », dit M. Max Bonnet. Narratio de miraculo..., Paris, 1890, p. v.

3. F. Vigouroux, Dictionnaire de la Bible, t. II, col. 865. Voir aussi : Voyage aux sept Églises de l'Apocalypse, par l'abbé E. le Camus, in-4o, Paris, 1896, p. 167 à 180. Dans les deux ouvrages, on trouve des photographies de Khonas, de Colosses et du fleuve Lycus.

tuelle est, d'après Me le Camus, à quatre kilomètres au sud de Colosses; le miracle nous semble devoir être placé, sans doute possible, non pas à l'actuelle Chonas, mais à Colosses. En effet Colosses, comme Chonas, montre les restes d'un temple qui fut dédié à saint Michel; de plus c'est à Colosses et non à Chonas, comme M. Vigouroux nous l'a encore affirmé, que certain meunier raconte et localise la légende; enfin, et c'est ici la raison qui doit enlever tout doute, c'est le Lycus près de Colosses (et non la rivière de Chonas, le Khonos-Tchai) qui disparaissait sous terre d'après Hérodote; de plus, c'est à Colosses (et non à Chonas) que la rivière pétrifiante, l'Ak-su, se jette dans le Lycus et a pu former le pont naturel, cause de la légende'. La date de la rédaction dépend un peu de cette identification. Voici en effet le raisonnement des Bollandistes: Si l'on place le prodige à Chonas (distinct de Colosses), il a dû avoir lieu à l'époque où Colosses était abandonnée et remplacée par Chonas; or, jusqu'en 692, on trouve, dans les souscriptions des conciles, des évêques de Colosses, tandis qu'en 778, on trouve Dosithée

évêque de Chonas, c'est-à-dire de Colosses », et depuis lors des évêques de Chonas. La rédaction se placerait entre 692 et 787, Acta SS., sept. VIII, p. 39 et p. 48, note q.

Nous pouvons reculer un peu cette date si le prodige a eu lieu à Colosses même qui aurait porté aussi le nom de Chonas2, les évêques auraient continué à porter le titre de Colosses comme nos évêques in partibus conservent les anciens noms des localités sans les remplacer par les nouveaux; ils n'auraient adopté le nouveau titre de Chonas qu'à une époque assez postérieure, lorsque les guerres et les tremblements de terre auraient fait disparaître complètement Colosses-Chonas et auraient chassé les habitants à quatre kilomètres de là, dans les montagnes, au bourg actuel de Chonas. Ainsi nous pouvons placer la rédaction au VII° siècle, peut-être au vi°. Le terminus ad quem serait fourni par le tremblement de terre qui a détruit le pont naturel formé par les eaux pétrifiantes (si jamais on peut déterminer sa date); car, ce pont détruit M. Vigouroux et M" le Camus n'ont plus vu que ses amorces — il n'y avait plus ni xón, ni xάopa, ni par suite prétexte à légende. M. M. Bonnet qui χώνη, χάσμα, place le miracle à Chonas, distinct mais contemporain de Colosses, conclut qu'il a pu être rédigé du vo au vir° siècle (thèse, p. xxxviii).

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IV. LES RÉDACTIONS GRECques. Le miracle de saint Michel est raconté dans trois rédactions grecques : 1° La relation anonyme que nous allons éditer; 2o une rédaction attribuée à Sisinnius, archevêque de Constanti

1. Voir en particulier la carte donnée par Mer Le Camus, Voyage aux sept Églises, page 172. 2. C'est ce que disent expressément le synaxaire de Sirmond et le ménologe de Basile, Acta SS., sept. VIII, p. 48, note q. C'est ce que suppose aussi notre rédaction où saint Michel dit aux fleuves : « Précipitez-vous dans cette fosse (ev tỷ xŵvn taútη) et soyez ensevelis (xwvevóμevo) dans ce gouffre (èv top xáopati. Cf. Hérodote) à jamais ». En somme nous croyons que le nom de Chonas (gouffre) a pu n'être à l'origine qu'un second nom du quartier de Colosses où était ce gouffre.

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