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PERMIS D'IMPRIMER

Paris, le 20 juillet 1906.

G. LEFEBVRE, vic. gén.

Tous droits réservés.

· AVERTISSEMENT

Les Homiliae cathedrales que Sévère composa pendant qu'il était patriarche d'Antioche (512-518), ne se sont pas conservées en grec, mais elles nous sont parvenues dans deux traductions syriaques. La plus ancienne de ces traductions est due probablement à Paul, évêque de Callinice, qui vivait dans la première moitié du vie siècle; la seconde a pour auteur le célèbre évêque d'Édesse, Jacques, qui l'acheva en 701. Ces traductions témoignent de l'autorité dont jouissaient chez les Syriens jacobites les Homiliae cathedrales, qui sortent complètement du genre de l'homélie syriaque et rappellent d'une manière frappante l'éloquence sacrée des Pères grecs.

Le présent fascicule de la Patrologia orientalis renferme six de ces homélies (homélies LII-LVII) d'après la traduction de Jacques d'Édesse conservée dans le manuscrit 141 du Vatican et le manuscrit 12159 du British Museum. L'homélie LII, qui traite des Macchabées, a déjà été éditée d'après le manuscrit du British Museum par MM. Bensly et Barnes dans The fourth Book of Maccabees, Cambridge, 1895; les six autres sont inédites. Le manuscrit de Londres, daté de 868, est très exact; il est décrit dans le catalogue des manuscrits syriaques du British Museum par Wright, p. 534 et suiv. Le manuscrit du Vatican, plus ancien, est également excellent et ne présente pas, dans ses parties lisibles, de variantes notables; malheureusement, il était du nombre des manuscrits qui, par un déplorable accident, furent précipités au fond du Nil pendant leur transport du couvent de Scété au Vatican; la majeure partie des pages est effacée et illisible.

Jacques d'Édesse a divisé d'une manière méthodique les phrases de sa traduction au moyen des points d'interponction. On sait par ses travaux sur la massore et la grammaire syriaque tout l'intérêt qu'il attachait à ces matières. Mais les deux manuscrits que nous avons consultés, ne sont pas toujours d'accord en pareil cas; de notre côté, nous ne sommes pas sûr d'avoir reproduit ces points avec toute l'exactitude désirable.

Nous remercions particulièrement M. Brooks d'avoir bien voulu collationner sur le manuscrit les mots peu lisibles sur les reproductions que Mor Graffin nous avait remises.

RUBENS DUVAL.

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Le panégyrique des jeunes Macchabées fournira, semble-t-il, à cause de la splendeur de leurs combats, d'abondantes matières de dissertations à ceux s qui en traiteront. Mais, comme il surpasse toute imagination de l'esprit, il montrera la faiblesse et la pauvreté de ceux qui feront l'éloge, et combien, avec de grands moyens, ils demeureront au-dessous de la vérité.

Un peintre qui verrait un objet étrange et en dehors des conditions ordinaires, possédant par sa nature une beauté infinie, et qui chercherait à rendre

1. Comp. The fourth Book of Maccabees and Kindred Documents, BENSLY et BARNES, Cambridge, 1895; texte, p. j; traduction, p. XXVII.

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cet objet par des couleurs, peindrait sans doute une image parfaitement belle et convenable qui ressemblerait au modèle si splendide et séduisant, mais qui serait inférieure à son sujet parce que l'art ne peut reproduire exactement la beauté naturelle.

Nous aussi, lorsque par les artifices de la parole, pour ainsi dire, nous * fol. 99 voudrons peindre la beauté (εÙπρéπεα) * spirituelle et l'ardeur juvénile et courageuse pour la religion (εvéбɛtα) des sept jeunes gens, nous dirons assurément de belles choses, de très belles choses, mais c'est le propre du sujet que ces choses soient fort éloignées de la grandeur des exploits, qu'elles s'écartent aussi et soient au-dessous de la nature même.

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Nous apprenons seulement que les sept jeunes gens, au sortir de l'enfance, s'avançant par la porte de la jeunesse, étaient comme les degrés d'une échelle, à peu de différence d'âge les uns des autres. Mais ces jeunes gens souffrirent tous la même mort pour la religion en subissant des supplices de différentes espèces. Avant eux, ce fut Éléazar, un vieillard et un prêtre, qui 15 enseignait les souffrances pour la vertu plutôt que la Loi'. Après eux, ce fut leur mère, d'un àge avancé, qui elle aussi, parce qu'elle supportait héroïquement les supplices de ses enfants, résista à ses sentiments de mère.

1. Comp. II Macc., chap. iv, 18 et suiv.

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