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vie; ceux qui ont mal fait, à la résurrection du jugement. Tel sera donc le dernier état des hommes. D'un côté la vie éternelle, le repos, la joie, le banquet, les noces, le royaume, le ciel, le paradis : car Jésus-Christ lui donne tous ces noms, pour s'accommoder aux idées de bonheur que nous avons en cette vie. D'un autre côté sera l'enfer, le feu éternel, la gêne, les ténèbres extérieures, la mort éternelle; là seront les pleurs et les grincemens de dents, le ver qui les ronge ne mourra point, c'est-à-dire, le remords et le reproche de la conscience. Or, la vie éternelle consiste, comme il nous l'enseigne, voir Dieu, être avec Jésus-Christ, à voir la gloire qu'il avait avant la création du monde, à être tous en Jésus-Christ, et par lui être unis à Dieu d'une charité parfaite. Voilà le sommaire de la doctrine de Jésus-Christ.

LEÇON XXX VII

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JÉSU ÉSUS-CHRIST préchant cette doctrine, et la soutenant par ses vertus et par ses miracles devint odieux au monde, c'est-à-dire aux homnies corrompus, à qui il montrait la vérité qui les condamnait. Ils aimaient mieux les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises (1). Ils jngeaient de

(1) Joan, iij, 19.

lui selon les apparences, et le méprisaient comme un Galiléen de Nazareth, fils d'un charpentier (1). Les Juifs charnels le voyant si pauvre, si simple, si humble et si doux, ne pouvaient croire qu'il fût ce grand roi fils de David, qui devait venir les délivrer de. leurs ennemis, et soumettre toutes les nations à son empire. Ceux qui le haïssaient le plus, étaient les scribes ou docteurs, les pharisiens, les sacrificateurs et les sénateurs, qui gouvernaient le peuple; ils étaient envieux de sa gloire, et irrités des reproches qu'il leur faisait (2). Les docteurs ne pouvaient souffrir qu'il montrât au peuple leur ignorance, et le mépris qu'ils faisaient de la loi de Dieu. pour établir des traditions humaines. Il faisait connaître l'hypocrisie des pharisiens, leur orgueil et leur avarice. Ils le haïssaient tous parce qu'il prédisait la ruine du temple et de la ville, qu'ils regardaient comme un lieu où la vraie religion était attachée, et qui ne. devait jamais être détruit. Cependant ils n'avaient rien à lui reprocher, et il leur dit publiquement: qui de vous me reprendra de. péché (3)? Quoique sa vie fût exposée à la vue de tout le monde, ils ne laissèrent pas de le calomnier de ce qu'il guérissait les malades le jour du sabbat, et de ce qu'il disait qu'il était le Fils de Dieu venu du ciel, quoiqu'il

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(1) Joan. yij, 24. (2) Matth. xxxiij. (3) Joan, vij, 46...

ne leur parlât qu'au nom de Dieu, et qu'il ne cherchât que la gloire de Dieu, quoique les miracles qu'il faisait, et dont on n'avait jamais vu de semblables, fussent une preuve infaillible de la vérité de ses paroles et de l'accomplissement des prophéties, qui leur promettaient le Christ. Ses ennemis ayant résolu de le faire mourir, ne purent exécu ter leur dessein que quand son heure fut venue, c'est-à-dire, dans le temps où il avait résolu de souffrir: jusque-là il se cacha plusieurs fois; et un jour, comme ils pensaient le prendre il se rendit invisible, et passa au milieu d'eux (1). D'ailleurs, ils se pressèrent de le perdre, voyant que ses miracles le faisaient. suivre de tout le monde, et que venant à Jérusalem pour la pâque, on lui avait fait une entrée magnifique. Car le peuple vint en foule au-devant de lui, portant des branches de palmier en signe de joie, et criant hosanna, c'est-à-dire sauvez nous, fils de David; béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. C'était le reconnaître publiquement pour le Messie. Ses ennemis ne le purent souffrir; ils tinrent conseil, ils résolurent de le prendre par artifice (2), et gagnèrent Judas Iscariot, un des douze apôtres, qui promit de leur livrer son Maître pour trente sicles d'argent, c'est à-dire environ quinze écus

de notre monnaie.

(1) Luc. iv, 30. (2) Matth. xxxvj, 14.

LEÇON XXXVIII.

De la Cène de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Le temps de la pâque étant venu, Jésus

vint souper avec ses disciples au lieu qu'ils avaient préparé par son ordre pour y manger l'agneau, suivant la coutume (1). Dans ce souper, qu'on appelle aussi la cène, il se leva de table, et leur lava les pieds à tous, pour leur montrer l'exemple de se servir les uns les autres, et pour achever de les purifier. Puis il se remit à table; et comme ils mangeaient, il prit du pain, rendit graces à Dieu, bénit le pain, le rompit, et le distribua à ses disciples, disant: prenez, mangez ceci est mon corps, qui sera livré pour vous faites ceci en mémoire de moi. Tout de même après le souper, il prit le calice, c'està-dire la coupe où il buvait, avec du vin; et ayant rendu graces, le bénit et les leur donna, disant buvez tous de ceci, car c'est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui sera répandu pour vous et pour plusieurs en rémission des péchés: faites ceci, toutes les fois que vous en boirez, en mémoire de moi. Ce fut ainsi que Jésus institua le saint sacrement de son corps et de son sang, que nous appelons l'eucharistie. Il avait dit aux

(1) Joan. xiij.

Juifs qu'il était le pain vivant descendu du ciel, que qui mangerait ce pain, vivrait éternellement, et que l'on ne pouvait avoir la - véritable vie sans manger sa chair et boire son sáng: car ma chair, disait-il, est vraiment viande, et mon sang est vraiment breuvage: qui mange ma chair et hoit mon sang, demeure en moi, et moi en lui. Les Juifs avaient été choqués de ce discours, le prenant grossièrement, comme si Jésus eût voulu mettre son corps en pièces, et le leur donner avec son sang sous leur forme naturelle, pour servir de nourriture à leur corps. Jésus avertit ses disciples que ces paroles avaient un sens plus relevé, et c'est ce mystère qu'il accomplit le jour de la cène, leur donnant véritablement son corps et son sang, mais sous une forme étrangère, sous les apparences du pain et du vin, pour être la nourriture de leurs ames, Après la cène, Jésus parla long-temps à ses apôtres, qu'il ne devait plus voir jusqu'à sa mort. Il leur prédit qu'ils l'abandonneraient tous, et à Pierre en particulier, qu'il le venierait trois fois. Et pour les consoler dans la tristesse où ils étaient de sa perte, il promit de leur envoyer dans peu le SaintEsprit, qui leur ferait entendre tout ce qu'il leur avait enseigné : il leur recommanda surtout de s'aimer les uns les autres. Il sortit ensuite avec eux hors de la ville, et alla au Mont des Olives, dans un jardin où il avait accoutumé de prier.

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