Page images
PDF
EPUB

enseignent les lettres aux jeunes gens, afin que tant de personnes concourant ensemble à leur instruction, il n'y en ait point qui périssent par ignorance. Les enfans étant suffisamment instruits, au jugement du pasteur, peuvent être présentés à la confirmation dès l'âge de sept ans. L'évêque étend les mains sur eux, et prie Dieu, qui les a régénérés par l'eau et le Saint-Esprit, et qui leur a donné la rémission de tous leurs péchés, d'envoyer sur eux du ciel son Saint-Esprit avec ses sept dons; puis il exprime ces sept dons, qui sont la sagesse et l'intelligence, le conseil et la force, la science, la piété et la crainte de Dieu. Il prend ensuite du saint chrême, dont il fait à chacun l'onction sur le front, le nommant par son nom, en lui disant je te marque du signe de la croix, et je te confirme du chrême du salut, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et le frappe légèrement sur la joue. Le bandeau que l'on met quelquefois sur le front n'est que pour empêcher que l'onction da saint chrême ne soit profanée.

TR

LEÇON XLIV.

Du Saint Chrême.

E saint chrême dont on se sert au baptême et à la confirmation, est composé d'huile d'olive et de baume. L'huile sert à guérir les plaies, Q

[ocr errors]

à fortifier le corps qui en est frotté, à éclairer quand ou la brûle. Ainsi elle est très-propre à marquer la grace qui nous guérit, nous fortifie, et nous éclaire (1). Le baume nous représente aussi la sainteté, parce qu'il préserve de la corruption, et répand une bonne odeur. De ces deux liqueurs mêlées ensemble, l'évêque fait lasainté chrême, qu'il consacre tous les ans le jeudi saint à la messe, assisté de douze prêtres, de sept diacres et de sept sous-diacres. Il souffle dessus, pour marquer que la vertu du Saint-Esprit se joint à ces créatures matérielles, et il fait d'excellentes prières, pour demander à Dieu que cette onction fasse participer les nouveaux baptisés à l'onction spirituelle dont NotreSeigneur a pris le nom de Christ, dont Dieu a oint les prêtres, les rois, les prophètes et les martyrs; que ce soit en ceux qui la recevront, un sacrement de perfection; que délivrés de la corruption de leur première naissance, ils deviennent, par cette onction, des temples de bonne odeur par l'innocence de leur vie ; qu'ils aient l'honneur des rois, des prêtres et des prophètes, suivant la promesse mystérieuse de Dieu. Dans la même cérémonie l'évêque bénit l'huile des malades et l'huile des catéchumènes. Le saint chrême sert encore à la consécration des évêques, à

(1) Pont. Rom. off. fer. v, in cœen,

eelle des églises, des autels et des vases sacrés; mais on voit par cette prière qu'il est fait principalement pour la confirmation après le baptême; et cette même prière montre quel en est le fruit. L'eau dont on nous lave dans le baptême, marque principalement le premier effet de la grace, qui est de nous purifier et d'effacer nos péchés. L'onction da saint chrême marque le second, qui est l'infusion du Saint-Esprit et la grace sanctifiante. Or, quoiqu'on ait déjà reçu une onction au baptêine, l'imposition des mains et l'onction sur le front qui se fait à la confirmation, est très - importante pour nous rendre parfaits chrétiens, et pour nous fortier contre les ennemis de notre salut. Ces ennemis sont trois, principalement, le diable, toujours attentif à nous surprendre; le monde, c'est-à-dire, l'exemple et la compagnie des hommes corrompus; la chair, c'est-à-dire, notre concupiscence et nos mauvaises inclinations. Onˆ nous marque sur le front avec la croix, pour montrer que nous ne devons point rougir de ce que la religion chrétienne semble avoir de bas et de méprisable, que nous devons faire gloire d'appartenir à Jésus-Christ, et d'imiter ses souffrances; et pour nous y préparer, on nous frappe sur la joue. C'est donc un grand péché de négliger ce sacrement, quoiqu'il ne soit pas si absolument nécessaire que le baptême. Oa ne reçoit qu'une fois la confirma

tion, non plus que le baptême, parce que l'un et l'autre impriment un caractère en l'ame qui ne s'efface jamais.

LEÇON XLV.

Du Saint Sacrifice de la messe.

APRÈS le baptême et la confirmation, l’eu

charistie est nécessaire pour nourrir le chrétien, et lui donner la force de persévérer dans la grace. Aussi Jésus-Christ a dit : si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buyez son sang, vous n'aurez point la vie en vous (1). Le pain et le vin qui sont la nourriture la plus commune de nos corps, sont la matière de ce sacrement, pour montrer qu'il est la nourriture de nos ames; et comme il faut tous les jours se nourrir pour réparer les forces que l'on perd à tous momens, l'usage de ce sacrement doit être fréquent et ordinaire. On le consacre au saint

sac

rifice de la messe, qui est l'action la plus saint et la plus importante de la religion; c'est pourquoi il est nécessaire de la bien entendre). Tous les sacrifices de fruits et d'animaux que les fidèles offraient à Dieu sous la loi de nature et sous la loi écrite, n'étaient

(1) Joan vji, 34.

(2) Conc. Trid. sess. c.10. Hebr.x..

que les figures du grand sacrifice que . C. devait accomplir sur la croix, et ce sacrifice a été seul capable de remplir les quatre fins pour les-. quelles on offrait tous les sacrifices; la première, de rendre à Dieu un honneur convenable à sa souveraine majesté ; la seconde, de satisfaire sa justice pour les péchés des hommes; la troisième, d'obtenir les graces dont ils ont besoin; la quatrième, de le remercier de ses bienfaits. Il n'est donc plus permis d'offrir d'autres sacrifices, mais il faut continuellement renouveler la mémoire de celui de Jésus

Christ, pour obéir à l'ordre qu'il nous en a donné, quand il a dit faites ceci en mémoire de moi, et pour appliquer à chacun en particulier la vertu de cet inestimable sacrifice. Avant que de célébrer la messe, il y a plusieurs préparations nécessaires. Le lieu doit être saint, c'est-à-dire, autant qu'il se peut, une église consacrée solennellement, ou du moins un oratoire béni par l'évêque. L'autel où doit reposer le sacré corps de JésusChrist, doit contenir quelques reliques des saints, et être consacré par plusieurs prières, accompagnées d'onctions et d'encensemens dans la suite d'une longue cérémonie. Les vases sacrés et les ornemens dont on se sert à l'autel ont aussi leurs bénédictions particulières, afin que tout contribue à rendre plus sensible la majesté de cet auguste sacrement. Le temps de la célébrer est régulièrement

« PreviousContinue »