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ment, et les rendre dignes d'entrer dans le ciel. C'est pour cela que l'église a prié de tout temps pour ceux qui sont morts dans sa paix et dans sa communion, et qu'elle offre pour eux des aumônes, des sacrifices, et toutes sortes de bonnes œuvres.

NOUS

LEÇON LVII.

De l'Extrême - onction.

ous avons besoin à la mort d'un secours particulier de Dieu; les attaques du diable sont alors plus violentes, et l'ame se ressent de la faiblesse du corps. Ce secours nous est donné par un sacrement que l'apôtre saintJacques nous explique en ces termes : quelqu'un est-il malade, qu'il appelle les prêtres de l'église, et qu'ils prient sur lui, en l'oignant d'huile, au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le malade, le Seigneur le relevera, et s'il a commis des péchés, ils lui seront remis. Ce sacrement a donc trois effets; premièrement, il remet les péchés, c'est-à-dire, les péchés véniels, et les restes de toutes sortes de péchés pardonnés ; secondement, il fortifie le malade, le relève et lui donne du courage; en troisième lieu, il lui rend même la santé corporelle, s'il est expédient pour son salut. Les ministres de ce sacrement sont les prêtres, et le signe sensible de la grace est l'application de l'huile avec la prière. L'huile

est très-propre à marquer l'effet de ce sacrement, puisque l'on s'en sert pour guérir les plaies et fortifier les corps. On ne le doit donner qu'aux malades qui sont en péril, sans toutefois attendre la dernière extrémité. Autrefois les malades se faisaient souvent conduire à l'église pour le recevoir. Le prêtre étant entré dans la chambre du malade, y donne sa bénédiction, et avertit le malade de recevoir le sacrement de pénitence, s'il est besoin; car il faut, autant qu'il est possible, se mettre en état de grace pour recevoir l'extrême onction. Ensuite il l'instruit de l'institution de ce Sacrement et des dispositions avec lesquelles on doit le recevoir qui sont la foi, le courage, la résignation à la volonté de Dieu, le détachement de la vie présente, la componction des péchés. Il se met à genoux avec tous les assistans, et récite les litanies des saints, puis il s'approche du malade, et dit plusieurs oraisons sur lui. Alors il fait des onctions avec l'huile qui a été consacrée pour cet usage à la messe du jeudi saint, disant à chacune ces paroles: par cette onction de l'huile sacrée, et sa très pieuse miséricorde, Dieu veuille te pardonner tous les péchés que tu as commis par la vue ou par P'ouïe, et ainsi à proportion. On fait sept onctions: aux yeux, aux oreilles, aux narines; à la bouche, pour les péchés du goût et des paroles; à la poitrine, pour les péchés d'impureté; d'autres font cette onction aux reins,

et ne la font point aux femmes; les deux dernières se font aux mains et aux pieds. On les essuie aussitôt avec des étoupes, ou du coton que l'on brûle, afin que l'huile sainte ne soit pas profanée. Le prêtre fait encore quelques prières, où il demande à Dieu de fortifier le malade, d'adoucir ses souffrances, d'apaiser ses passions, et lui pardonner ses péchés. Il l'interroge sur les principaux articles de sa croyance, et lui fait faire plusieurs actes de foi, d'espérance et de charité, pour le disposer à bien mourir. Les prières qui accompagnent l'administration de ce sacrement, sont différentes selon les coutumes des églises, et on peut les omettre en cas de nécessité; se réduisant aux seules onctions, et aux paroles qui y sont jointes. Si le malade revient en santé, rien n'empêche de donner ce sacrement plusieurs fois.

LEÇON LVIII.

Du Sacrement de l'Ordre, et de la Tonsure.

L Es cinq sacremens que nous avons expliqués, regardent l'utilité de chaque chrétien en particulier. Les deux autres regardent le bien de toute l'église. L'ordre lui donne des officiers publics et des pères spirituels pour la gouverner. Le mariage lui fournit de nouveaux sujets qui puissent devenir ses enfans par le baptême, et la perpétuer jusqu'à la fin Ꭱ 5 .

des siècles. Jésus-Christ institua le sacrement de l'ordre, quand il appela ses apôtres, et quand, à diverses fois, il leur donna le pou voir de prêcher, de baptiser, de remettre les péchés, de consacrer, de distribuer l'eucharistie, en un mot, d'administrer tous les sacremens. La grace de ce sacrement ne se termine donc pas à la seule sanctification de celui qui le reçoit, elle lui donne le pouvoir de sanctifier les autres, en leur conférant tous les sacremens. Il n'y a que les évêques qui aient reçu la grace de ce sacrement dans toute sa plénitude, puisqu'il n'y a qu'eux qui puissent conférer tous les sacremens, même le sacerdoce; mais comme on ne peut monter à l'épiscopat que par les degrés de tous les ordres, il faut les parcourir tous ici pour connaître entièrement la nature de ce sacrement. L'entrée à tous les ordres est la tonsure, qui n'est point un sacrement ni un ordre, mais seulement une sainte cérémonie qui prépare aux ordres, faisant passer un laïque au nombre des clercs. On peut faire clercs de jeunes enfans dès l'âge de douze ou de quatorze ans, pour les élever, autant qu'il se peut, dans des séminaires, et les dresser à la vie ecclésiastique, Mais à quel âge que ce soit, ils doivent avoir reçu ía confirmation, être bien instruits du catéchisme, et savoir lire et écrire. L'évêque doit, ou les choisir lui-même, ou du moins avoir grand sujet de roire qu'ils embrassent ce genre de vie pour

servir Dieu fidèlement, non par aucun intérêt temporel, comme de posséder des bénéfices ou de jouir des priviléges des clercs. La tonsure est la prise d'habit, et l'entrée au noviciat de la vie ecclésiastique. L'évêque fait d'abord une prière, afin que ceux à qui il va la donner, soient autant changés au dedans qu'en la figure extérieure; et pendant que l'on chante un psaume qui marque l'attachement au service de Dieu, il leur coupe un peu de cheveux. On chante un autre psaume, qui montre la pureté que doivent avoir ceux qui entrent dans la maison de Dieu; puis il leur met un surplis, priant Dieu de les revêtir du nouvel homme; enfin il les avertit qu'ils viennent de passer sous la juridiction de l'église, et qu'ils doivent s'appliquer à plaire à Dieu par la modestie de l'habit, les bonnes mœurs et les bonnes œuvres. Dès ce jour, ile ne doivent plus paraître qu'avec l'habit et la tonsure ecclésiastique.

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LEÇON LIX.

Des Ordres Mineurs et Majeurs.

De l'état de simple elerc où l'on est entré par la tonsure, on passe premièrement aux quatre ordres moindres, puis aux trois ordres sacrés. Les quatre moindres sont ceux de portier, de lecteur, d'exorciste et d'acolyte, ins titués pour sanctifier jusqu'aux moindres des

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