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mencé par un service qu'a célébré M. l'évêque Herzog dont le discours, vraiment évangélique, a été écouté avec recueillement. La séance synodale s'est tenue dans la salle du Grand Conseil ; il s'y trouvait des délégués de Zurich, Berne, Soleure, Bâle, Argovie, Neuchâtel et Genève, au nombre d'environ 80, dont une trentaine d'ecclésiastiques. D'après le rapport de M. Herzog, l'Eglise compte 48 paroisses; 3000 enfants suivent l'enseignement religieux, et 1000 catéchumènes ont été admis à la communion. D'autres rapports sur divers sujets ont été présentés et discutés. L'ordinaire de la messe en allemand et un livre de prières ont reçu l'approbation. Un évêque du Mexique et un d'Irlande étaient parmi les assistants, ainsi que M. Hyacinthe Loyson, dont la présence a surpris bien du monde. Un banquet à l'hôtel national a réuni, avec les membres du Synode, les autorités civiles et ecclésiastiques du canton.

Ce Synode était certainement de nature à donner une idée favorable des catholiques chrétiens de la Suisse. Mais des séances d'administration ne suffisent pas pas pour faire la vie d'une Eglise, il faut que cette vie circule dans le cœur de ses membres; c'est ce qu'on ne paraît pas assez comprendre à Genève.

Sous ce rapport, les catholiques romains, excités par les oppositions qu'ils ont rencontrées, manifestent, il faut le reconnaître, bien plus de ferveur religieuse, et, en particulier, bien plus d'empressement à suivre leurs offices.

Comme par le passé, l'Eglise évangélique célèbre régulièrement ses services dans trois lieux de culte, l'Oratoire, la chapelle de la Pélisserie et la salle de la Rive droite; elle a aussi ses Ecoles du Dimanche.

L'Eglise évangélique allemande est en pleine voie de prospérité : le service divin, qui a lieu au Casino, est suivi régulièrement; l'Ecole du Dimanche compte 150 enfants et la cure d'âmes est faite avec soin par M. le pasteur Christen, secondé par deux évangélistes.

L'autorisation donnée par le Grand Conseil à l'Eglise luthérienne allemande d'exister comme fondation a été renouvelée pour trente ans, avec les mêmes statuts que ceux approuvés par la loi de 1850. Son Comité de Direction a été réélu, le 31 octobre, à peu près tel quel; ses institutions prospèrent.

Les chrétiens de langue anglaise continuent à avoir, chez nous, plusieurs congrégations et lieux de culte English Church; Emmanuel Church, américaine épiscopale; English and

American Church, sur les bases de l'Alliance évangélique; Church of Scotland, Eglise établie d'Ecosse, dont les offices se font dans la cathédrale de Saint-Pierre.

On voit ainsi que les étrangers, comme les nationaux, trouvent à Genève des ressources abondantes au point de vue religieux; mais, malgré tant de ressources, l'indifférence, l'incrédulité, le matérialisme sous ses différentes formes, tendent à progresser. Il importe donc que tous les amis de l'Evangile, à quelque dénomination qu'ils appartiennent, travaillent individuellement et d'un commun accord, avec le secours de Dieu, à ranimer le zèle, à répandre la vérité, à surmonter le mal par le bien. Il importe qu'ils se rappellent ces paroles du Maître à ses disciples: Vous êtes le sel de la terre; mais si le sel perd sa saveur avec quoi la lui rendra-t-on ?

Vous êtes la lumière du monde... Que votre lumière luise devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les Cieux.

Louis ROEHRICH, pasteur.

ÉPHÉMÉRIDES GENEVOISES

C'est à M. le pasteur Gaberel que nous devons l'idée première des pages qui vont suivre. Comme l'indique son titre, ce petit recueil de dates s'adresse essentiellement à des lecteurs genevois. Les principaux évènements qui forment le patrimoine de nos souvenirs nationaux, et, à côté d'eux, bien des faits accessoires, assez divers de nature et d'importance, mais tous plus ou moins relatifs à l'histoire politique ou religieuse de la patrie, à ses institutions, à ses mœurs, à ses hommes distingués, à l'état matériel de Genève, tels sont les épis dont se compose notre gerbe. Le glaneur qui l'a recueillie s'est efforcé de son mieux d'être exact, et, malgré les lacunes que présente toujours un travail de ce genre, il aime à espérer que celui-ci pourra être utile.

Il importe de ne point oublier que toutes les dates figurant dans nos Ephémérides sont indiquées, jusqu'à l'année 1700 inclusivement, selon le vieux style. Le nouveau calendrier n'entra en vigueur à Genève qu'en janvier 1701.

Th. CLAPARÈDE.

Janvier.

1 1533. Antoine Froment prêche publiquement la Réforme au Molard. 1703. Le Conseil des

Deux-Cents siège pour la première fois dans la salle neuve de l'Hôtel de Ville.

2 1814. Entrevue de J. Pictet-Diodati avec Napoléon Ier aux Tuileries.

3 1827. On cesse de fermer le dimanche les portes de la ville pendant le service divin. 1880. Inauguration du buste de Rodolphe Topffer. 4 1851. Mort du baron Théodore de Grenus. 1876. Ouverture de l'Asile de Nuit.

5 1826. Le nouveau Journal de Genève (hebdomadaire) commence à paraître.

6 1789. Incendie de la maison Galline, au bas de la Cité.

7 1451. Mort d'Amédée de Savoie, évêque de Genève (ex-duc Amédée VIII et ex-pape Félix V). 8 1736. Mort du théologien Jean Le Clerc, professeur en Hollande.

9 1852. Restauration du carillon de St-Pierre, grâce au legs fait dans ce but par Gabriel Gallot.

10 1828. Fondation de la Société genevoise d'Utilité publique.

11 1847. Le Grand Conseil décrète la création d'une route et d'un quai sur la rive gauche

du lac.

12 1603. Du Plessis-Mornay offre à Genève, menacée de la guerre par le duc de Savoie, les services de son fils.

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