<< Comme il était heureux, rapporte l'un d'eux, en nous rendant compte, chaque mois, des bonnes œuvres offertes, lorsqu'il pouvait nous annoncer un progrès! Quand, au contraire, il y avait baisse sur quelques points particuliers, il nous excitait à « nous rattraper << vigoureusement » le mois suivant. » << M. Le Guillou, écrit un autre, déposait chaque mois son billet comme les congréganistes. L'un d'eux était chargé de recueillir ces billets. Plus d'une fois il lui arriva d'ouvrir celui de M. Le Guillou, moins par vaine curiosité que pour s'édifier et s'exciter à la vue du nombre presque incroyable de bonnes œuvres qu'il faisait chaque mois. Lui qui avait si peu de loisirs, qui avait ses classes à préparer, ses devoirs, ses compositions à corriger, un si grand nombre de confessions à entendre, les deux Œuvres de l'Apostolat de la Prière et de la Communion réparatrice à diriger, trouvait encore le moyen de dire environ de cent trente à cent soixante, chapelets par mois, de faire un nombre presque incalculable de visites au Saint Sacrement, de communions spirituelles, etc. Aussi, quelque part qu'on le vît, il était toujours occupé soit à lire, soit à dire son chapelet, soit à réciter son bréviaire, soit à méditer : jamais oisif... Tout est à imiter dans cette vie : puissent tous ceux qui ont eu le bonheur de l'avoir pour professeur se rappeler ses exemples et les mettre en pratique ! »> Afin d'entretenir parmi ses chers enfants la dévotion. au Cœur de Jésus, le zèle de la prière et de la réparation, il faisait circuler parmi eux le Messager du Cœur de Jésus. Le Petit Messager du Cœur de Marie circulait aussi régulièrement. « A ce propos, observe un de ses élèves, il lui fallait, au commencement de chaque année, parler finances, comme il disait, c'est-à-dire prier chaque élève de verser sa petite cotisation pour l'abonnement. Il y mettait toute sa pieuse adresse et rendait la chose si plaisante que tous étaient gagnés, et le plus grincheux sous ce rapport n'avait pas l'idée de regimber. » Loin de s'attribuer le mérite de ces oeuvres, fruit de son zèle, l'humble directeur ne cessait d'en reporter la gloire, après Dieu, sur ses chers congréganistes. L'un d'eux rend de lui le témoignage suivant : « Sa charité pour Dieu n'avait d'égale que son humilité. A l'entendre, c'étaient le bon Jésus et ses zélateurs qui faisaient tout. Quant à lui, il se considérait comme quantité négligeable. » Jusqu'à la fin de sa vie M. Le Guillou se dévoua sans relâche aux diverses œuvres dont il était le directeur. Bien que brisé par la souffrance, il sut trouver toujours assez de forces pour venir présider les réunions de la Congrégation et de l'Apostolat de la Prière, réalisant ainsi dans toute sa conduite les paroles de l'Apôtre : Impendam et superimpendar ipse pro animabus vestris '. Pour moi, je sacrifierai tout et je me sacrifierai moi-même pour vos âmes. (II Corinth., XII, 15.) CHAPITRE XI L'homme d'œuvres. Zèle au dehors. -- M. Le Guillou propagateur de l'Euvre des Prêtres-Adorateurs, de l'Agrégation du Très Saint Sacrement, de l'Apostolat de la Prière. Conseils relatifs au zèle dans les Œuvres. Le Kannad. Propagateur du Tiers-Ordre de Saint-François. Euvre militaire de Quimper. OUT enflammé du désir d'étendre le règne de Dieu dans les âmes, l'abbé Le Guillou ne déploya pas moins de zèle à encourager, à établir et à soutenir les œuvres de piété au dehors qu'il n'en déploya au collège. Adorateur passionné de la sainte Eucharistie, sachant par expérience ce que le prêtre puise en Elle de lumières, de forces, de consolations, d'ardeur pour la vertu et de zèle pour sa sanctification personnelle, il se constitua apôtre et propagateur de l'Association des Prêtres-Adorateurs dont il a été parlé plus haut, et s'efforça d'enrôler dans cette association le plus de confrères possible. |