Revue des deux mondes, Volume 4; Volume 22; Volume 45

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Au bureau de la Revue des deux mondes., 1840
 

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Popular passages

Page 737 - Le poète en des jours impies Vient préparer des jours meilleurs. | Il est l'homme des utopies, Les pieds ici, les yeux ailleurs. C'est lui qui sur toutes les têtes, En tout temps, pareil aux prophètes, Dans sa main, où tout peut tenir, Doit, qu'on l'insulte ou qu'on le loue, Comme une torche qu'il secoue, Faire flamboyer l'avenir...
Page 584 - ... vallées ou ruisselante des flots qu'elle fréquentait. Or, ces retours qu'elle faisait , sans m'instruire jamais des vallons ni des fleuves , mais suivie de leurs émanations , inquiétaient mes esprits, et je rôdais tout agité dans mes ombres. Quels sont-ils, me disais-je, ces dehors où ma mère s'emporte , et qu'y règne-t-il de si puissant qui l'appelle à soi si fréquemment? Mais qu'y ressent-on de si opposé qu'elle en revienne chaque jour diversement émue? Ma mère rentrait , tantôt...
Page 589 - Pour moi, ô Mélampe ! je décline dans la vieillesse., calme comme le coucher des constellations. Je garde encore assez de hardiesse pour gagner le haut des rochers où je m'attarde, soit à considérer les nuages sauvages et inquiets, soit à voir venir de l'horizon les hyades pluvieuses, les pléiades ou le grand Orion; mais je reconnais que je me réduis et me perds rapidement comme une neige flottant sur les eaux, et que prochainement j'irai me mêler aux fleuves qui coulent dans le vaste sein...
Page 737 - Louvre et chaumière, Et les plaines et les hauteurs ; A tous d'en haut il la dévoile ; Car la poésie est l'étoile Qui mène à Dieu rois et pasteurs.
Page 816 - D'un astre impérieux doit suivre les caprices, Et Delphes *, malgré nous, conduit nos actions Au plus bizarre effet de ses prédictions? L'âme est donc toute esclave : une loi souveraine Vers le bien ou le mal incessamment l'entraîne, Et nous ne recevons ni crainte ni désir De cette liberté qui n'a rien à choisir? Attachés sans relâche à cet ordre sublime, Vertueux sans mérite et vicieux...
Page 586 - Moi seul, me disais-je, j'ai le mouvement libre , et j'emporte à mon gré ma vie de l'un à l'autre bout de ces vallées. Je suis plus heureux que les torrents qui tombent des montagnes pour n'y plus remonter. Le roulement de mes pas est plus beau que les plaintes des bois et que les bruits de l'onde; c'est le retentissement du centaure errant et qui se guide lui-même.
Page 587 - Couché sur le seuil de ma retraite, les flancs cachés dans l'antre et la tête sous le ciel, je suivais le spectacle des ombres. Alors la vie étrangère qui m'avait pénétré durant le jour se détachait de moi goutte à goutte, retournant au sein paisible de Cybèle, comme après l'ondée les débris de la pluie attachée aux feuillages font leur chute et rejoignent les eaux.
Page 591 - Mais le jour où, du haut d'une cime perdue, Je vis (ce fut pour moi comme un brillant réveil!) Le monde parcouru par les feux du soleil , Et les champs et les eaux couchés dans l'étendue , L'étendue enivra mon esprit et mes yeux; Je voulus égaler mes regards à l'espace, Et posséder sans borne, en égarant ma trace , L'ouverture des champs avec celle des cieux.
Page 607 - Le Roi est le chef suprême de l'État ; il commande les forces de terre et de mer, déclare la guerre, fait les traités de paix, d'alliance et de commerce...
Page 579 - Je ne tirerai jamais rien de bon de ce maudit cerveau où cependant, j'en suis sûr, loge quelque chose qui n'est pas sans prix ; c'est la destinée de la perle dans l'huître au fond de l'Océan. Combien, et de la plus belle eau, qui ne seront jamais tirées à la lumière ! » Ailleurs il se raille lui-même et sans amertume, sans dépit contre la gloire qui ne vient pas à lui, et qu'il ne veut pas chercher.

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