La foi

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Didier, 1870 - 372 pages
 

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Popular passages

Page 167 - ... dérobé la vue, m'en rendait de moment en moment les détours plus visibles. En vain je m'attachais à ces croyances dernières comme un naufragé aux débris de son navire; en vain, épouvanté du vide inconnu dans lequel j'allais flotter, je me rejetais pour la dernière fois avec elles vers mon enfance, ma famille, mon pays, tout ce qui m'était cher et sacré; l'inflexible courant de ma pensée était plus fort...
Page 167 - Je n'oublierai jamais la soirée de décembre où le voile qui me dérobait à moi-même ma propre incrédulité fut déchiré. J'entends encore mes pas dans cette chambre étroite et nue où, longtemps après l'heure du sommeil, j'avais coutume de me promener; je vois encore cette lune à demi voilée par les nuages qui en éclairait par intervalles les froids carreaux. Les heures de la nuit s'écoulaient, et je ne m'en apercevais...
Page 175 - Voilà donc les débris de l'humaine science ! Et depuis cinq mille ans qu'on a toujours douté, Après tant de fatigue et de persévérance, C'est là le dernier mot qui nous en est resté ! Ah ! pauvres insensés, misérables cervelles, Qui de tant de façons avez tout expliqué, Pour aller jusqu'aux cieux il vous fallait des ailes; Vous aviez le désir, la foi vous a manqué.
Page 189 - Demandez-lui comment le monde a été créé et à quelle fin? Pourquoi Dieu ya mis des animaux, des plantes ? Comment la terre a été peuplée, si c'est par une seule famille ou par plusieurs? Pourquoi les hommes parlent plusieurs langues? Pourquoi ils souffrent? Pourquoi ils se battent et comment tout cela finira? Il le sait. Origine du monde, origine de l'espèce, question des races, destinée de l'homme en cette vie et en l'autre, rapports de l'homme avec Dieu, devoirs de l'homme envers ses...
Page 39 - Ce peuple m'honore des lèvres ; mais son cœur est loin de moi '.
Page xii - Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande.
Page 93 - Si mon cœur, fatigué du rêve qui l'obsède, A la réalité revient pour s'assouvir, Au fond des vains plaisirs que j'appelle à mon aide Je trouve un tel dégoût que je me sens mourir. Aux jours même où parfois la pensée est impie, Où l'on voudrait nier pour cesser de douter, Quand je posséderais tout ce qu'en cette vie Dans ses vastes désirs l'homme peut convoiter...
Page 234 - Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent; et priez pour ceux qui vous persécutent et qui vous calomnient; 45.
Page 257 - A mesure que l'on a plus d'esprit, les passions sont plus grandes, parce que les passions n'étant que des sentiments et des pensées, qui appartiennent purement à l'esprit, quoiqu'elles soient occasionnées par le corps', il est visible qu'elles ne sont plus que l'esprit 1 • De ce qu'elles seraient. » Cell est bien d'un géomètre. J < Ils sont machines. » Expression familière a Pascal. Voir v, 7, etc. même, et qu'ainsi elles remplissent toute sa capacité.
Page 167 - ... les froids carreaux. Les heures de la nuit s'écoulaient, et je ne m'en apercevais pas; je suivais avec anxiété ma pensée, qui, de couche en couche, descendait vers le fond de ma conscience, et dissipant l'une après l'autre toutes les illusions qui m'en avaient jusque-là dérobé la vue, m'en rendait de moment en moment les détours plus visibles.

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