Correspondance inédite de Victor Jacquemont avec sa famille et ses amis, 1824-1832: précédée d'une notice biographique, Volume 1

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Michel Lévy frères, 1867
 

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Page vii - ... à dissimuler de mauvais penchants. Dans notre jeunesse, nous avions été choqués de la fausse sensibilité de Rousseau et de ses imitateurs. Il s'était fait une réaction exagérée, comme c'est l'ordinaire. Nous voulions être forts, et nous nous moquions de la sensiblerie.
Page 312 - Il est vrai qu'il n'avait pas eu, comme son persécuteur, la gloire de désoler le monde. Ce n'était qu'un obscur patriote, qu'un penseur innocent. Son crime secret était d'avoir gardé les opinions et les amitiés qui l'avaient fait exclure du...
Page 4 - Ma fin, si c'est elle qui s'approche, est douce et tranquille. Si tu étais là assis sur le bord de mon lit, avec notre père et Frédéric, j'aurais l'âme brisée, et ne verrais pas venir la mort avec cette résignation et cette sérénité. Console-toi, console notre père, consolez-vous mutuellement, mes amis.
Page x - De sa part, il n'y avait ni orgueil, ni modestie, mais s'adresser au public lui eût paru aussi étrange que de parler de ses affaires à un inconnu. Je me souviens qu'à propos d'une scène d'amour dans un roman qu'on trouvait belle, quelqu'un disait que l'auteur avait si bien réussi parce qu'il racontait une aventure qui lui était arrivée : « Que penseriez-vous, dit Jacquemont, d'un chirurgien qui ferait une préparation anatomique de sa maîtresse et l'exposerait dans le...
Page vi - Je l'ai quelquefois entendu accusé de penchant pour le paradoxe. A mon avis, ce n'était nullement son défaut. Au contraire, dans toute discussion où il prenait part, il était, ou du moins croyait être du côté de la vérité ; mais il donnait souvent à sa pensée un tour singulier, auquel pouvaient se méprendre ceux qui font plus d'attention à la forme qu'au fond. Le charme de son esprit était précisément de n'être jamais ni cherché ni apprêté. J'ajouterai que le timbre remarquablement...
Page iv - Pourriez-vous , lui dit-il , me donner votre parole de gentleman que votre ami n'est pas un espion du gouvernement français ? — Assurément ! s'écria Sharpe. Mais pourquoi cette question? — Parce que, s'il en est ainsi , je vais vous donner une lettre de recommandation pour lui. — Mais .vous lui en avez déjà donné une douzaine pour des officiers de la Compagnie. — Oui, des lettres comme on en donne' quelquefois; maintenant, il en aura comme on n'en donne jamais.
Page 33 - Shakspeare, que je lui avais prêté il ya quinze jours. Il l'a gardé tout ce temps, l'ayant fait lire à d'autres, et l'ayant lu lui-même trois fois pour sa part avec un plaisir extrême. Cet ami est un jeune homme de mon âge qui est sorti il ya quelques années le premier de l'Ecole polytechnique.
Page 33 - ... polytechnique. Il a beaucoup d'esprit, assez de sensibilité. Elle n'a pas été desséchée par l'étude; il a au plus haut degré le sentiment des beaux-arts, et point du tout de littérature; car jusqu'ici il n'a pas eu le temps de lire. Tout son loisir, depuis deux ans, il l'a employé aux choses de son métier (il est officier d'artillerie), afin de devenir très promptement le plus habile de son corps, et de n'avoir plus ensuite à s'en occuper. Il n'avait jamais réfléchi aux systèmes...
Page 35 - Sciarra2 lui a fait également bien comprendre le développement des sept périodes de l'amour; mais elle l'a beaucoup moins amusé. Elle me fait aussi cet effet. Je la voudrais décidément plus amusante. Il faudrait là un crescendo pour soutenir l'intérêt jusqu'au bout de votre introduction.
Page 269 - ... jaunes des peupliers couvraient déjà la terre et les bois offraient les riches teintes de l'automne. Je cherchais à résoudre le problème suivant : « Madame ... m'aime-t-elle ou ne m'aime-t-elle pas?

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