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c'est par ment que

du texte, parfois un peu obscur, et tantôt pour l'explication de la doctrine. Si j'ai été trèsréservé sous ce dernier point, on sentira aisé

la raison qu'une morale si belle et si lumineuse a rarement besoin de commentaire. Lorsque ces notes se sont trouvées un peu longues, et pour éviter de laisser des vides désagréables à l'æil, je les ai fait commencer au bas de la page latine. Il en est quelques-unes qui ne m'appartiennent point, mais je n'ai jamais négligé de mettre à la suite les noms des auteurs qui me les ont fournies.

Comme mon dessein n'étoit pas d'offrir dans la Morale de la Bible la doctrine complète du Christianisme, je n'ai, en ce qui concerne les articles de croyancé, rapporté que les passages de l'Ecriture relatifs aux dogmes principaux, tels que l'existence, l'unité et la providence de Dieu, la création, l'immortalité de l'amé, la résurrection et le jugement dernier, etc.; dogmes qui sont les bases essentielles de la morale. Mais si je n'ai pas consacré des articles particuliers aux autres points d'enseignement, qui, fondés sur la parole divine et sanctionnés par la tradition universelle de l'Eglise , sont

aussi l'objet de la foi chrétienne, je me fais un devoir de déclarer ici que je les regarde comme dignes, sous tous les rapports,

de l'entière soumission de la raison. La Morale de la Bible

peut

donc être considérée comme un manuel nécessaire non-seulement aux gens du monde, mais encore aux ecclésiastiques ; car si elle est propre à inspirer aux premiers le respect et l'amour de la religion, en leur en faisant connoître le véritable esprit, si elle doit leur rendre familières une foule de beautés qu'ils ignoroient ; elle aura aussi cet avantage à l'égard des autres, de retracer, pour ainsi dire à chaque page, les vérités adorables

que

Dieu même a révélées, qué ses ministres doivent méditer sans cesse et qu'ils ne sauroient propager avec trop de zèle ; elle sera pour ceux qui se vouent spécialement à la prédication une mine de textes inépuisable, et une source abondante de sujets; enfin elle leur évitera souvent, quelque versés qu'ils soient dans l'étude des lettres sacrées, de longues et pénibles recherches, puisqu'ils y trouveront, classé par ordre alphabétique et rassemblé dans des espaces circonscrits, tout ce que

a

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l'Ecriture renferme de préceptes et de maximes de morale , et de plus un grand nombre d'observations lumineuses et de réflexions pleines de sagesse, applicables aux diverses situations de la vie (1),

Je crois avoir suffisamment démontré de quelle utilité peut être la Morale de la Bible, soit qu'on l'envisage sous le point de vue religieux, soit qu'on la considère sous des rapports purement humains. Il me reste à parler maintenant de l'Introduction qui lui sert de prolégomènes.

Comme nous sortons à peine des temps malheureux où , fière de la multitude de ses adeptes, l'impiété attaquoit avec une audace sacrilége ces dogmes si consolans et si sublimes sur lesquels reposent les saintes espérances de la

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(1) Un travail semblable à celui que j'ai entrepris sur l'Ecriture sainte, a été fait, sur les plus célèbres poètes latins et français, par un homme de lettres distingué. M. Moustalon, auteur du Lycée de la jeunesse, a publié, sous le titre de Morale des poètes, un recueil de pensées extraites des poètes latins, depuis Plaute jusqu'à Martial, avec la traduction en regard , et des poètes français, depuis Marot jusqu'à Delille. Cet ouvrage', utile sous le double rapport des mours et du goût, renferme en outre des notices historiques placées en tête des pensées de chaque auteur.

vertu, nous devons nécessairement nous ressentir encore de la déplorable influence qu'elle a si long-temps exercée parmi nous. Désabusés par trente années de révolutions sanglantes, nous commençons, il est vrai, à revenir aux

à anciens principes, à ces principes qui, fondés sur l'immuable vérité et consacrés par l'expérience des âges, ne sauroient être entièrement bannis du coeur humain; mais ce retour s'opère avec lenteur, nous ne sommes pas tout-à-fait guéris des vertiges du philosophisme, la foi chancelle encore. D'ailleurs les sectateurs de l'incrédulité n'ont-ils

pas, pour propager et perpétuer leurs tristes doctrines , laissé une foule d'écrits d'autant plus dangereux que la fausse sagesse s'y montre presque toujours sous le masque

de la philosophie, et souvent même avec tous les prestiges de l'éloquence ? On doit donc plus que jamais redoubler d'efforts pour prémunir les ignorans et les foibles contre ces séductions, et ramener à la religion les enfans égarés qui sont encore éloignés d'elle. Mais pour arriver à cet heureux résultat, il ne suffit d'émouvoir et de persuader, il faut encore produire la conviction. C'est ce qui m'a déterminé à faire pré

suffit pas

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céder la Morale de la Bible d'une Introduction, dans laquelle, en démontrant la vérité du Christianisme, je prouve que sa morale n'est si excellente que parce qu'elle est divine. Je m'y suis imposé l'obligation rigoureuse de n'adopter, quant aux preuves matérielles, que des faits positifs, des témoignages certains ou des probabilités fondées sur la nature même des événemens. Cette sévérité dans le choix des moyens, lorsqu'il s'agit de défendre l'autorité des Ecritures, est devenue indispensable depuis la révolution funeste qu'ont opérée dans les opinions religieuses les théories du dix-huitième siècle. Ce n'est plus au coeur seulement que les apôtres de la foi ont à parler , ils sont encore obligés de s'adresser à la raison : non pas à cette raison humble, sobre et modérée qui sait s'arrêter quand elle le doit, se soumettre quand il le faut, et ne recherche point avec une téméraire curiosité ce qui passé sa foible intelligence; mais à une raison contentieuse et superbe qui dédaigne les preuves touchantes et veut toujours des argumens et des démonstrations.

Toutefois, nous pouvons le dire avec assu

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