Ibid. 43. 4. meurtres. Ce n'eft pas affez d'aimer nos amis; il ne faut hair perfonne & aimer même ceux qui nous haïffent & nous perfécutènt. Il ne fuffit pas de ne pas commettre d'adulMath. xIx. tére; il ne faut pas même regarder une femme avec un mauvais defir, & le mariage doit être réduit à fa premiere inftitution d'une feule femme avec un feul homme, qui ne Matth. v.38. doivent fe féparer qu'à la mort. Il ne faut pas fe contenter de ne pas prendre injuftement le bien d'autrui ; il ne faut pas même fe faire juftice à la rigueur: il faut céder & relâcher de fes intérêts perdre, ou fouffrir quelque chofe, plûtôt que de bleffer la charité; n'avoir aucune inquiétude pour la nourriture, le vêtement & les autres néceffités de la vie : s'abandonner à la providence, & chercher avant toutes chofes le royaume de Dieu & la vertu. LEÇON XXXIV. Des confeils, de la grace, & de la priere. Our accomplir la loi plus facilement, & arriver à la perfection, dont les hom mes font capables: Jesus- 23. confeils, outre les commandemens. Il Matth. xix. confeille à ceux qui voudront fe mettre en sûreté contre l'avarice, de vendre tout leur bien, le donner aux pauvres, & le fuivre lui-même dans la pauvreté, dont il nous a donné l'exemple; & il leur promet un tréfor dans le ciel. Pour s'aflurer contre l'incontinence: Ibid. 11. il confeille de renoncer au mariage, & de vivre dans la continence parfaite: ajoûtant néanmoins que tous n'en font pas capables; mais feulement ceux à qui il eft donné par fa grace. Il nous enfeigne que par nous-mêmes nous ne pouvons pratiquer ni fes comJo. IV. 51. mandemens, ni fes confeils. Sans moi, dit-il, vous ne pouvez rien faire, comme une branche ne peut porter de fruit, fi elle ne demeure fur l'arbre. Etailleurs Je fuis la voie, la vérité & la vie. Et ailleurs: Je fuis la porte: fi quelqu'un entre par moi il fera Jo. IV. 14. fauvé. Et ailleurs, il dit : Qu'il don Jo.. 9. ne une eau qui rejaillit jufques à la vie Jo. VII. 58. éternelle, & que qui croit en lui de viendra une fource d'eau vive: ce qu'il entendoit de l'efprit que devoient recevoir ceux qui croiroient en lui. Toutes ces figures fignifient, que pour accomplir la loi de Dieu, & nous fauver, nous avons befoin du feJo. 111. 8. cours de fa grace: qui eft le don du S. Efprit. Mais la grace ne dépend Jo. v. 44. pas de nous l'Efprit fouffle où il veut, dit Jefus. Et ailleurs: Personne ne peut venir à moi fi le Pere qui m'a envoyé ne l'attire. Il eft donc bien néceffaire de prier pour demander à Dieu Dieu cette grace, fans laquelle nous ne pouvons rien faire. Auffi n'y a-t-il rien que Jefus nous ait plus recommandé que la priere. Il dit qu'il faut Luc. XVIII. toujours prier fans jamais fe rebuter. 7. Matth, VI. 9. Il dit: Demandez, & vous recevrez; Matth. vII. cherchez, & vous trouverez ; frappez, & on vous ouvrira. Ses difciples lui demanderent un jour qu'il leur apprît à prier. Il leur donna ce modéle de priere. Notre pere, qui êtes dans les cieux, que votre nom foit fanc- Luc. XI. tifié que votre régne vienne : que votre volonté foit faite en la terre comme au ciel : donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien remettez-nous nos dettes , comme nous remettons à ceux qui nous doivent : & ne nous induifez point en tentation; mais délivrez-nous du mal. Ainfi foit-il. Nous l'appellons l'oraison dominicale, c'eft-à-dire, l'oraifon du Seigneur. LEÇON XXXV. De l'état des fidéles, dans la vie préfente. J ESUS CHRIST nous dé couvrant la perfection, où Dieu nous appelle en cette vie, nous montre auffi Matth. v. 19. quelle en fera la récompenfe. Nous ne devons pas borner nos espérances fur la terre, comme faifoient les Juifs charnels. Nous ne devons pas amaffer ici-bas des tréfors périffables; mais Luc. VI. 14. thefaurifer dans le ciel. Malheur aux Luc.x111.24. riches, parce qu'ils ont leur confoMat. 111. 15. lation: malheur à ceux qui rient, & à ceux qui font honorés des hommes. Efforcez-vous, dit-il, d'entrer par la porte étroite car il y a deux porya tes & deux voies; une voie large, qui méne à la perdition, & où mar |