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les imaginer, ils vouloient les avoir près d'eux its faifoient des ftatues de bois, de pierre, de bronze ou d'autres métaux, à qui ils donnoient les noms de leurs dieux, prétendant qu'ils y habitoient en effet : ils adreffoient leurs prieres & leurs adorations à ces idoles. Ils leur dreffoient des temples & des autels, leur faifoient des facrifices & des fêtes magnifiques. Le démon les abufoit ainfi, pour fe faire adorer fous ces noms, & pour leur faire commettre toutes fortes de criSap. XIV. mes, fous prétexte de religion. Car leurs fêtes n'étoient que jeux & diffolutions. On honoroit Bacchus, en bûvant avec excès: il y avoit des lieux où les femmes s'abandonnoient publiquement en l'honneur de Venus; Baruch. iv. d'autres où les peres facrifioient & brûloient leurs propres enfans, pour appaifer les dieux infernaux. Il y avoit mille impofteurs qui fe vantoient d'être les prophétes de ces dieux, & de prédire l'avenir, ou deviner les chofes cachées; les uns par l'aftrologie, les autres par l'obfervation du vol ou du

22. 23.

43.

Herod. I.

chant des oiseaux, ou par les entrailles des victimes. On croyoit des jours heureux, d'autres malheureux : on obfervoit les fonges: tout étoit plein. de fuperftitions ridicules. Cependant la corruption des mœurs étoit univerfelle tous les vices régnoient fur la terre, & quoique la lumiere de la Rom. 1. 31. raison & la loi de nature reftât dans le cœur des hommes, elle étoit fi peu fuivie, quelle ne fervoit qu'à les rendre coupables d'agir contre leur confcience. Il étoit réservé au Sauveur de tirer le genre humain de cette mifere.

11. 15.

LEÇON XVI.
De David & du Meffie.

Près que les Ifraëlites eu-
rent été long-tems gouver
nés par des juges, ils vou-
lurent avoir des rois. Le

1. Reg. x. premier fut Saül, de la tribu de Benjamin, qui fut bientôt reprouvé 2. Reg. xvi. pour fes péchés. Le fecond fut David, de la tribu de Juda, que Dieu trouva felon fon cœur, & le fit sacrer avec de l'huile fainte par le prophéte Samuel. Il fut long-tems perfécuté par Saul; & étant devenu roi, il foutint de grandes guerres contre les infidéles; mais enfin Dieu le délivra de tous fes travaux, le mit au-deffus de tous fes ennemis, & le combla de richeffes & de gloire. Auffi fut-il fort

A&t. XIII.2.
Pf. c.

fidéle à le fervir. Toute fon application étoit de méditer la loi de Dieu, la mettre en pratique, & la faire obferver à fes fujets: c'eft à quoi il employoit fa puiffance. Comme il avoit l'efprit très-beau, & entendoit parfaitement la poëfie & la mufique, il compofa un grand nombre de cantiques pour louer Dieu & enfeigner la vertu: & ce font les pfeaumes que nous chantons encore tous les jours. Jérufalem, qui avoit été autrefois la demeure de Melchifédech, fut auffi cel

le de David. Il y fit bâtir un palais fur 2. Reg. VII. la montagne de Sion, où il fit apporter l'arche d'alliance. Il vouloit bâtir un temple magnifique pour la placer, & faire les facrifices. Car depuis que le peuple étoit entré dans la terre promife, il n'y avoit point encore eu de lieu fixe pour le service divin. Mais Dieu déclara à David, que cet honneur de bâtir le temple, étoit réfervé à fon fils; & lui promit en même tems que fa postérité régneroit éternellement fur le peuple fidéle. C'est donc un renou- Pf. cxxxi. vellement d'alliance que Dieu fit avec

ce faint roi. Car il promit de donner un repos éternel à fon peuple, & de prendre Jérufalem pour fa demeure ; c'eftà-dire, pour le lieu où il vouloit que fon nom fût honoré, & fa préfence au milieu de fon peuple particulierement reconnue. Ainfi cette fainte cité devint l'image de l'églife qui eft l'affemblée des fidéles & du ciel, qui eft le féjour des bienheureux. Dieu découvrit en même-tems à David de Pf. LXXI. plus hauts myfteres. Il lui révéla que le Sauveur des hommes feroit de fa

Pf. CIX

race; qu'il feroit roi ; qu'il régneroit, non-feulement fur la maifon d'Ifraël, mais encore fur toutes les nations de la terre; & que fon regne n'auroit point de fin. Qu'il feroit pontife, non felon l'ordre d'Aaron, mais felon l'ordre de Melchifedech, plus ancien que 'la loi écrite ; qu'il feroit fils de Dieu, Pf. XI. 7. & Dieu lui-même. Tout cela fut révé· lé à David. Mais il lui fut auffi révélé que le Sauveur, avant que d'arriver à Pr. XXXI. fa gloire, fouffriroit de grandes afflictions, dont celles de David n'étoient. qu'une légére peinture. Depuis ce

LXIV. 8.

LXVIII.

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