Revue de linguistique et de philologie comparée, Volume 14

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Maissonneuve, 1881
 

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Common terms and phrases

Popular passages

Page 226 - ... apporte un changement quelconque à la signification même du mot. Y at-il bien ici une véritable flexion, une flexion au sens vrai du mot, c'est-à-dire (comme nous l'avons vu plus haut) une modification interne de la racine? Le fait est possible; mais ce rapport n'est pas encore démontré. Quant au second procédé de la variation des voyelles, il constitue, à n'en pas douter, une véritable flexion.
Page 415 - Environné de toutes paris, et placé sous le feu de la mitraille anglaise, il fut invité à se rendre. La garde impériale meurt et ne se rend pas, telle fut sa réponse, et aussitôt on vit ces forcenés tirer les uns sur les autres, et s'entretuer sous les yeux des Anglais, que cet étrange spectacle tenoit dans un saisissement mêlé d'horreur (p.
Page 381 - C'est donc de l'exactitude des recherches étymologiques que dépend le succès général, et le perfectionnement de la méthode appliquée à cette étude distingue le linguiste moderne de ses devanciers (1).
Page 214 - Dans la langue indienne ou dans la langue grecque, chaque racine est véritablement ce que dit ce nom, une racine, un germe vivant, car les idées de rapport étant marquées par un changement interne, la racine peut se déployer librement, prendre des développements indéfinis, et en effet elle est quelquefois d'une richesse admirable. Mais tout ce qui sort de...
Page 226 - Nous ne savons pas, à la vérité, quelle est la cause qui détermina la modification du radical \ en AI, mais nous savons fort bien que l'élément TA a été changé en TI pour passer du sens passif au sens actif (1). » Plus loin, revenant à la forme aiti, MA Hovelacque confesse plus explicitement encore « qu'il est difficile de reconnaître en quelle façon cette modification de la voyelle radicale (gouna) apporte un changement quelconque à la signification même du mot.
Page 369 - Toute matière dans laquelle on voit les circonstances, les habitudes et les actes des hommes constituer un élément prédominant, ne peut être autre chose que le sujet d'une science historique ou morale. Pas un mot n'a jamais été prononcé dans aucune langue sans l'intervention de la volonté humaine. Cette même volonté a opéré tous les développements et tous les changements du langage, en vertu de préférences fondées sur les besoins ou sur la commodité de l'homme.
Page 380 - M. Whitney me permettront de confirmer cette observation par un exemple à eux personnel. Dans le chapitre auquel il a donné ce titre significatif : Les dangers de l'étymologie, M. Abel Hovelacque a traité plus que sévèrement la recherche de l'histoire des mots ; il a été jusqu'à dire : « L'étymologie, par elle-même, n'est qu'une jonglerie, une sorte de jeu d'esprit, si bien que le plus grand ennemi de l'étymologie, son ennemi implacable, c'est le linguiste (2) !
Page 243 - La vie du langage, p. 227. relle, au même titre que la classification généalogique. Dans le cas contraire, c'est à bon droit que M. Whitney la déclare artificielle. Or, encore bien que les mots sémitiques n'aient point été ramenés à des racines monosyllabiques analogues à celles des langues indo-européennes, et qu'on ne puisse passer de l'agglutination à la version sémitique, comme on passe de ce même état à la flexion aryenne, toujours est-il que les langues indo-européennes ont...
Page 131 - Pour les femmes, elles viuent en pareil et plus grand degoust, d'autant qu'elles n'ont la conuersation de leurs maris qu'à demy, & auec tous ces essays, doutes, incertitudes et longueurs, elles ne les tiennent aussi pour maris qu'à demy, n'en ayans le secours qu'il faudroit pour leurs familles & pour elles-mesmes : n'estant traictées en femmes qu'à demy, si bien que la pluspart trouuent à leur retour que les mères ont choisi et donné à leurs enfans vn autre père, en ayant faict vn présent...
Page 381 - Pour peu que l'on se rende un compte exact de la nature du langage, on se convaincra que la linguistique ne peut être qu'une science mixte. En effet, le mot a deux facteurs intimement unis ensemble : le son (Lautauschaung) et l'idée (Dingauschaung). Or, si le son est un élément matériel immédiatement soumis aux lois de la nature, l'idée est un élément spirituel soumis, lui aussi, aux lois de la nature, mais indirectement, médiatement, par l'intermédiaire de l'intelligence humaine. Je soumets...

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