mestre Fouques, et il defailloit de venir.... Liv. des Mét. 106. Au matin, quant il ajorna, Sire Lietart s'apareilla, Ren. 17527. Diex! quant sera il ajorné? Trop ai en ce lit sejorné, la Rose, 2503. Bien furent trente mil sor les chevaux monté, Et ont tant chevalchié et tant esperonné Qu'ils vienent à Artois encontre un ajorné, Ch. d'Ant. II, 537. Je voz ajorne à respondre à voz lettres, BEAUM. X, 4. Ne li ajorné n'aloient pas à lor jor, ID. 54. Et le roi l'ajourna au parlement à Paris, et le roy Thibaut de Navarre le secont, qui là estoit pour oyr et pour droit fere aus parties, JOINV. 289. || xv s. Et l'avoient les douze pairs et les barons de France donné à messire Philippe de Valois, d'accord et ainsi comme par jugement, sans appeler ne ajourner partie adverse, FROISS. I, 1, 62, Ledit duc seroit adjourné à comparoir en parlement à Paris, COMM. III, 1. XVI s. Te faudroit voir tous ces vieux romans et poetes françois, où tu trouveras un ajourner, pour faire jour; que les praticiens se sont faict propre; et mil autres bons mots, que nous avons perdus par nostre negligence, DUBELL. I, 29, recto. D'une entresuivante fuyte Il ajourne, et puis ennuyte [il fait 'huit], ID. II, 78, verso. ETYM. Provenç. ajornar; ital. aggiornare; de à et jour. Dans l'ancien français ajourner signifiait faire jour, et assigner à un jour dit: double signification très-bien en rapport avec l'étymologie. Il est facheux que nous ayons perdu la première des deux; car nous sommes réduits à une périphrase: il fait jour, le jour naft. AJOUTAGE (a-jou-ta-j'), s. m. Terme d'arts mécaniques. Chose ajoutée à une autre: ETYM. Ajouter. AJOUTÉ, ÉE (a-jou-té, tée), part. passé. ||1° Passage ajouté à un livre. La guerre ajoutée à la peste. La province ajoutée à l'empire, par la conquête. 2° S. m. Addition faite à un manuscrit. Il y a des ajoutés à toutes les pages. réfl. Etre ajouté. Toute chose ne s'ajoute pas à une autre. A la vieillesse s'ajoutait la cécité. Une seule année s'ajoutant à votre travail. Cet homme qui vient s'ajouter à mes ennemis. De nouvelles affaires s'étant ajoutées aux anciennes. Il ne se peut rien ajouter à ces excès contre la piété, PASC. Prov. 11. HIST. XI S. Quatre cent mille [il] en ajustet en trois jours, Ch. de Rol. LXXI. [Que] Devant Marsile as autres si s'ajust, ib. LXXII. Franz et payens aslesvous [voilà] ajustez (aux prises], ib. xc. Onques mais homs ne vit tel [bataille] ajustée, ib. cxI. XII s. Et je ferai nos Franzois ajoster [ranger en bataille], Ronc. p. 47. Gelers s'ajouste à la gent honorée, ib. p. 53. A l'ajouster fut la noise esbaudie, ib. p. 58. En la grant presse à Rolant [ill s'ajosta, ib. p. 80. Iluekes [ici] sunt andui [tous deux] lié [unis] et ajusté, Qu'il seront mais ami en estabilité, Th. le Mart. 99. As altres chambres out une chambre ajustée, Par unt la veie esteit al cloistre plus privée, ib. 146. E vindrent es herberges, et ajosterent soi od eaus [eux], Machab. 1, ch. 3. Mouchet, n° 9. Et avoec ce nous adjostons que les dimes de vos bestes nuls ne vos osece demander, TAILLIAR, Recueil, p. 501 || xm S. Cil qui sont adjostei à le [la] banlieue, b. p. 327. Tu ajousteras jours seur les jours de ton roi, Psautier, B. M. 258, f. 71. Or entendés come grans domages ce fu, quant il ne furent avec aus [eux] ajousté; tous jors mais en fust crestienté haucie, VILLEH. c. Uns singes qui fu nez d'Espaingne S'est ajostez à la conpaingne, Ren. 9026. Li Diex d'Amors se fu bien pris A une dame de haut pris, Et delez lui iert ajoustés: Icele dame ot non Biautés, la Rose, 995. XIV s. Se un autre bien, ja soit ce qu'il soit très petit, est adjousté.... ORESME, Eth. VIII, 15. || xv s. Ledit duc n'y adjousta point de foy, COMM. IV, 13. || xvi s. Ceste oraison ne me prouffictera de rien, car je n'y adjouste point de foy, RAB. Garg. 1, 42, Adjoustant que ce n'estoit raison de molester ainsy ses voisins, ID. 1, 47. Il adjouste que les dicts ambassadeurs.... MONT. I, 59. Les ambassadeurs lui adjousterent qu'il avoit cinquante mille hommes.... ID. 1, 229. Il conseilla au perple de n'adjouster foy quelconque à personnes qui estoient si manifestement convaincues de mensonge, AMYOT, Nic. 18. - ETYM. Provenç. ajostar, ajustar; de à (voy. A) et juxta, près (voy. JOUTER). Quelques étymologistes l'ont fait venir de justus; mais le sens est bien plus favorable à juxta qu'à justus. Dans l'ancien français, il est impossible de distinguer ajouster d'ajuster. AJOUTOIR (a-jou-toir), s. m. Voy. AJUTAGE. † AJOUX (a-jou), s. m. Les deux lames de fer qui servent à retenir les filières du tireur d'or. † AJUS (a-ju) ou AJUST (a-ju; cette dernière orthographe est préférable), s. m. Terme de marine. Action de faire un aboutage, c'est-à-dire de réunir par un noeud les bouts de deux cordages ou d'ua cordage cassé. ETYM. Ajuster. les différentes pièces d'un instrument, d'une machine. L'ajustage d'un fusil. AJOUTER (a-jou-té), v. a. 1° Mettre en plus. Ajouter ce travail à tous les autres. Ajouter une aile à une maison. Un bon régime ajoute des années à la vie. Des arbres ajouteraient du prix à cette maison. César ajouta la gloire des lettres à celle des armes. Les alluvions ont ajouté plus d'une lieue à ce rivage. Aux auteurs déjà nommés il faut ajouter Cicéron. Ce je ne sais quoi d'achevé que les malheurs ajoutent aux grandes vertus, BOSS. L. de Bourbon. Gardez-vous bien d'ajouter à la faute de votre promesse celle de l'accomplir contre les lois de la nature, FEN. Télém. v. Il n'y a point dans le cœur d'une jeune personne un si violent amcur auquel l'intérêt ou l'ambition n'ajoute quelque chose, LA BRUY. 3. Mille petites pratiques qui ont passé en coutume et qu'une sainte ferveur ajoute à la règle, ne sont plus dans son estime que des minuties et des dévotions de novice, BOURD. Pensées, t. II, p. 389. Elle n'a point prétendu par là vous dresser un piége, ni vous exposer au péril d'ajouter péché sur péché, ID. Carême, t. I, AJUSTAGE (a-ju-sta-j'), s. m. || 1° Terme de monp. 114. A ce fils supposé dont il me faut défendre, nayeur. Action d'ajuster, de donner à une pièce le Tu parles d'ajouter un véritable gendre, CORN. Hé-poids légal. || 2° En général, action d'ajuster ensemble racl. in, 3. Et vous ne deviez pas envelopper d'un crime Ce que votre victoire ajoute à votre estime, ID. Nicom. II, 2. J'ajoute à ces tableaux la peinture effroyable De leur concorde impie, affreuse, inexorable, ID. Cinna, I, 3. Mais j'espère qu'enfin le ciel, las de tes crimes, Ajoutera ta perte à tant d'autres victimes, RAC. Brit. v, 6. Est-ce ainsi qu'au parjure on ajoute l'outrage? ID. Iphig. IV, 6. Ajoutez cette grâce à tant d'autres bontés, ID. Baj. v, 4. 12. Ajouter foi à quelqu'un, le croire. Ajouter foi à quelque chose, y croire. Je ne veux pas que vous m'ajoutiez foi, LA FONT. Cal. || 3° Pris absolument. Votre départ a ajouté à mon affliction. Il fut obligé d'ajouter du sien. Cela ajoutait encore à l'horreur du crime. L'habitude a ajouté à l'affection. Les dernières nouvelles ont ajouté à l'inquiétude générale. Ajoutez quelquefois, et souvent effacez, BOIL. A. P. 1. Vous avez ajouté à des désordres qui n'ont jamais été pardonnés, MASS. Car. Rechute. Mon fils, que la clémence ajoute à votre gloire, VOLT. Alz. IV, Au poids de nos fers il [l'amour] ajoute, Elle [l'amitié] nous aide à les porter, BÉRANG. Amitié. | Ajouter au conte, ajouter à la lettre, amplifier, exagérer. Ne vous fiez pas sans réserve à ses discours; il ajoute à la lettre. Ajoutez, ajoutons; de plus, en outre. Ajoutez 1 ETYM. Ajuster. AJUSTE, EE (a-ju-sté, stée), part. passé. || 1°Rendu juste. Une balance ajustée. || 2° Accommodé. Cette pièce est bien ajustée. Tout est bien ajusté ensemble. Faux cheveux ajustés sur la tête. 3° Orné, paré. Cette femme est très-bien ajustée. | Ironiquement. Vous voilà bien ajustél en parlant d'un homme dont les vêtements sont en désordre ou qu'une voiture a éclaboussé. | Maltraité en parole ou en action. Parbleu! chevalier, te voilà mal ajusté, MOL. Crit. sc. 7. C'est ainsi Que les fourbes.... sont ajustés ici, ID. l'Étourd. IV, 1.|| 40 Visé. Un lièvre ajusté. AJUSTEMENT (a-ju-ste-man), s. m. || 1° Action par laquelle on ajuste quelque chose. L'ajustement d'un poids. L'ajustement d'une machine. 2° Accommodement, conciliation. Chercher des ajustements dans une affaire. Ils ne connaissent point ces relâchements, ces ajustements, comme on parle aujourd'hui en Italie, BALZ. 6° disc. s. la cour. || 3° Disposition, arrangement. L'ajustement d'une maison, d'un jardin. 4° Parure. C'est un ajustement des mouches emprunté, LA FONT. Fab. IV, 3. Pour moi je tiens que la braverie et l'ajustement est la chose à cela que.... Ajoutez que j'aime son père. Ajoutez qui réjouit le plus les filles, MOL. l'Amour med. 1, 1. que si je reste.... Ajoutons que les vieillards appren- Je ne comprends pas comment un mari, qui est trop nent encore. || 4° Dire en sus, écrire en sus. Il négligé dans son ajustement.... LA BRUY. 3. J'appelle ajouta que.... Je n'ajouterai plus rien. Quelque obs- superflu, femme mondaine, ce que vous dépensez, tacle imprévu rompra de si doux noeuds, Ajoutais-disons mieux, ce que vous prodiguez en mille ajusje.... CORN. Pulch. II, 1. Si vous me fâchiez, j'ajou- tements frivoles qui entretiennent votre luxe, BOURD. terais peut être ID. Nic. III, 2. || 5° S'ajouter, v. Carême, t. 1, p. 173. 5° Action de réduire les flans de monnaies au poids qu'ils doivent avoir avant d'être frappés sous le balancier. SYN. AJUSTEMENT, PARURE, TOILETTE. Ces mots donnent l'idée de la recherche et du soin qu'on met à s'orner dans son habillement. Toilette est plus gé néral que ajustement et parure, n'ayant pas le sens spécial que l'un ou l'autre emporte. L'ajustement exige du temps, du talent et du goût; la parure veut des objets qui aient de l'éclat et qui soient propres à relever la figure. La toilette embrasse à la fois l'ajustement et la parure. Toilette en ce sens ne se dit guère que des femmes; ajustement peut se dire aussi des hommes. ETYM. Ajuster; provenç. ajustamen. AJUSTER (a-ju-sté), v. a. || 1° Rendre conforme à, rendre juste. Il ajuste la balance. Ajuster une pièce de monnaie. || 2 Accommoder une chose en sorte qu'elle s'adapte à une autre. Vous ajusterez ce manche à la bêche. Bien qu'au moins mal qu'il pût, il ajustat l'histoire, Le loup fut un sot de le croire, LA FONT. Fab. x1, 6. Pour ajuster les temps de l'histoire sainte avec ceux de la profane, BOSS. Hist. 1, 6 || 3° En termes de musique, rendre juste. Ajuster un tuyau d'orgue. Ajuster un diapason. || Familièrement. Ajustez vos flutes, se dit à un homme qui n'est pas d'accord avec lui-même; à plusieurs. personnes qui ne peuvent s'entendre. 4° Ajuster deux personnes, les concilier. Il n'est pas aisé de nous ajuster ensemble, BALZ. liv. 7, lettre 42. Ajuster un différend, le terminer à l'amiable. || 5° Mettre une chose en état. Ajuster une machine. Et c'est ce même Dieu de qui la main puissante De ma frêle machine ajusta les ressorts, CHAUL. Sur la mort. Mon hymen ajustait vos affaires, MOL. Femmes sav.v, 5. || Ajuster toutes choses pour quelque dessein, prendre toutes les mesures nécessaires pour réussir. || 6° Embellir, disposer. Il se divertit fort à faire ajuster cette maison, SÉV. 164. Elle s'amusa à faire ajuster l'appartement de M. de Montpensier, ID. 12. 7° Disposer avec soin, avec goût les choses de la toilette. On ne peut venir à bout de l'ajuster. Ajustons un peu nos cheveux au moins, et soutenons notre réputation, MOL. Préc. rid. sc. 7. Après s'être peigné et avoir ajusté ses canons, ID. to. sc. 10. | Fig. On l'a ajusté de toutes pièces, on l'a maltraité en paroles ou en actions. || 8° Viser Ajuster son coup. Ajuster un lièvre. || Absolument. Il ajuste bien. | Fig. Ce sont les conseillers fidèles Dont il prend les avis pour ajuster ses coups, CORN. Agesil. 1, 3. || 9° Terme de manége. Dresser un cheval aux divers exercices. Ce terme ne paraît plus usité aujourd'hui dans les manéges. || Ajuster les rênes, rendre chaque rêne égale. || 10° Terme de marine. Réunir deux cordages entre eux par lenceud appelé ajust. S'AJUSTER v. réf. || 1 Etre unies, adaptées, en parlant de plusieurs choses. Ces deux pièces s'ajustent bien. Combien de ces sortes de mouvements doivent s'ajuster pour opérer cet effet, BOSS Conn. de Dieu, v, 3.|| 20 Etre d'accord. Ces deux hommes ne sauront jamais s'ajuster. Elle viendra tantôt elle-même en personne, Vous vous ajusterez ensemble en quatre mots, REGNARD, le Joueur, 1, 4. || 3° S'accommoder. Tout le globe de l'œil s'allonge ou s'aplatit selon l'axe de la vision, pour s'ajuster aux distances, comme les lunettes longue vue, Boss. Conn. IV, 2. Elle leur fait [à ses fils] une destinée au gré de ses souhaits, sans consulter si les conseils éternels s'ajustent avec la témérité de ses espérances, MASS. Car. Voc. Tout ce qui ne s'ajuste pas à nos vues et à nos lumières dans l'arrangement des choses d'ici-bas, trouve auprès de nous sa condamnation et sa censure, ID. Pur. 1. Que votre langage à mon faible s'ajuste, MOL. le Dép. 11, 7. Cela s'ajuste assez mal au dessein.... ID. Sicil. 7. Ne voyezvous pas bien que tout ceci n'est fait que pour nous ajuster aux visions de votre mari? ID. B. gent. V, Suivons, suivons l'exemple, ajustons-nous au temps, ID. Psyché, 1, 1. Tâchez de vous ajuster aux mœurs, SEV. 29. || 4° Se parer. Chacun s'ajuste au mieux qu'il peut. 7. HIST. XII s. Et doit avoir cil cui la mesure est, pour la mesure, soit mine, soit minot, quatre deniers pour l'ajouster et pour le seigneir, Liv. des Mét. 22. || xvI s. Afin de pouvoir ajuster toutes les contrarietez qui s'y rencontreroient, D'AUB. Vie, cx. Il lui demanda s'il n'y avoit pas moyen de l'en retirer en s'ajustant de bonne foi et en cherchant quelque temperament pour concilier les controverses qui divisoient les esprits, ID. CXIV. Synarthrose: quand la jointure des os est serrée et adjutée de près, PARÉ, IV, 43. ETYM. 4 (voy. A) et juste; ital aggiustare. רית LIBRARS Dans l'ancien français ajouster et ajuster se confon- — ETYM. Ajuster ; ital. aggiostatore (voy. AJUSTER). – ÉTYM. Ajuster. +ALANDIER (a-lan-dié), s. m. Technologie. Bou- - HIST. XV S. Entre tous biens, je suis de mal AJUTAGE ou AJUTOIR ou AJOUTOIR (a-juta-j', a-ju-toir, a-jou-toir. Le premier est le plus usité), s. m. Terme d'hydraulique. Tuyau court qu'on adapte à un orifice d'écoulement pour en augmenter la dépense. L'ajutage produit cet effet en détruisant la contraction de la veine fluide. ETYM. Ajouter. +ALABASTRITE (a-la-ba-stri-t'), s. m. Terme de minéralogie. Variété saccharoïde de sulfate de chaux, avec laquelle on sculpte des vases et des statuettes. ETYM. VOY. ALBÂTRE. + ALAISE (a-lê-z'), s. f. Voy. ALÈZE. HIST. XI S. Por quoi donc en tristor demo- -ÉTYM: Provenç. elambic; catal. alambi; espagn. alambique; ital. lambicco, limbicco, de l'arabe al anbiq. Ce mot, venu aux Occidentaux par l'intermédiaire des Arabes, comme l'indique l'article arabe qu'il a conservé, dérive du grec au6ik, vase, et en particulier vase à distiller. ALAMBIQUE, ÉE (a-lan-bi-ké, kée), part. passé. 4° Passé à l'alambic. Inusité en ce sens. Et [Jupiter] te répandre encor [sur Danaé], Alambiqué d'amour, en grosses gouttes d'or, REGNIER, Élég. IV. || 2° Fig. Trop subtil, trop raffiné. Ils s'égaraient dans des discours alambiqués, BOSS. Var. 11. Elles sont d'une spiritualité sèche et alambiquée, ID. Lett. Corn. 102. 8. האונים נירי -HIST. XIV S. Lors la gaite renois [renégat, re- ALARGUER (a-lar-ghé), v. n. ||1° Gagner le large, s'éloigner de la terre ou d'un autre vaisseau. Il a vieilli en ce sens. || 2° Porter plus largue, c'est-à-dire manoeuvrer de telle sorte que le vent devienne plus largue. Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir. ETYM. A et largue. ALARME (a-lar-m3), s. f. || 1o Cri, signal pour faire ALAMBIQUER (a-lan-bi-ké), v. a. ||1° Fatiguer à des choses subtiles. N'allons pas là-dessus nous alambiquer la cervelle. Il faut donc alambiquer son esprit dans ces questions, BOSS. Avert. 6. || 2o Absolument. Subtiliser. Aller au fait sans alambiquer. 3° S'alambiquer, v. réf. Même sens. [Ces gens] A qui l'ambition la nuit tire l'oreille, De qui l'esprit avare en repos ne sommeille, Toujours s'alambiquant après nouveaux partis, Qui pour Dieu ni pour loi n'ont que leurs appétits, RÉGNIER, Sat. XII. Pour moi j'ai déjà vu cent contes de la sorte; Sans nous alambiquer [tourmenter], servons-nous-en qu'importe ? MOL. l'Etour. IV, 4. -HIST. XVI S. Mais le mal par les yeux ne s'allambique pas; De quoi donques nous sert ce fascheux larmoyer? DUBELL. VI, 17, recto. Oude tes yeux appaise mes douleurs, Ou bien les miens alambique en fontaine, RONS. 97. Cacher sous un glaçon des flammes allumées, S'alambiquer l'esprit, se paistre de fumées, ID. 212.... Car sans honneur la muse, consommée De long travail, s'alambique en fumée, ID. 680. - ETYM. Alambiquer. - ETYM. Bourguig. ailarme; provenç. alarma; espagn. alarma; ital. allarme; de à (voy. A), l' (voy. LE), et arme. Dans le xvir siècle on écrivait volontiers allarme, et beaucoup de livres ont cette orthographe. Dans le xvie on faisait indifféremment alarme masculin ou féminin. ALARMÉ, LE (a-lar-mé, mée), part. passé. Tout le pays est alarmé de ces préparatifs de guerre. Alarmés sur leur situation. Alarmé par un bruit subit. Alarmé de tout ce qu'il entendait. Je suis tout alarmé de la maladie de mon père. Je pensais en voyant sa tendresse alarmée.... RAC. Andr. II, 5. Vous l'accusiez pourtant quand votre âme alarmée Craignait qu'en expirant ce fils vous eût nommée, CORN. Rodog. v, 4. Je ne vis point sa pudeur alarmée, HAMILT. Gramm. 11. Les matelots furent alarmés jusqu'à perdre l'esprit, BOSS. Reine d'Anglet. Parmi les frayeurs d'une conscience alarmée et les douleurs de l'enfer, BOSS. Anne de Gonzague. Et passant du Jourdain les ondes alarmées, Cueillir mal propos les palmes idumées, BOIL. Sat. IX. ALARMER (a-lar-mé), v. a. Donner l'alarme Les bruits qui couraient alarmèrent la ville. Il m'importe de me souvenir qu'en mille occasions cette censure des hommes m'alarme, me déconcerte, m'humilie, m'abat, BOURD. Carême, t. 1, p. 249. Un ordre qui d'abord a pu vous alarmer, RAC. Brit. I, 2. Cet enfant dont la vie alarme tant d'Etats, ID. Andr. 1, 1. Ces discours commencés, ce visage interdit Pourraient de quelque ombrage alarmer mon esprit, VOLT. Mérope, ш, 6. Heureux si ses discours craints du chaste lecteur, Ne se sentaient des lieux où fréquentait l'auteur, Et si du son hardi de ses rimes cyniques, Il n'alarmait souvent les oreilles pudiques, BOIL. A. Р. II. S'ALARMER, v. réfl. | 1° Prendre l'alarme, s'effrayer, être ému. On s'alarma d'autant plus qu'on ne s'attendait à rien de tel. Nous nous alarmons, nous nous troublons, nous nous désespérons, à mesure que les biens du monde nous échappent et que nous nous en voyons privés, BOURD. Carême,t. I, p. 2. Vous vous alarmez peu d'une telle menace, CORN. Sertor. Iv, 2. Mais je m'alarme trop et Rome est plus égale, ID. Nicom. IV, 6. On ne voit pas mon peuple à mon nom s'alarmer, RAC. Brit. IV, 3. Tous vos voisins s'alarment pour vous, FÉN. Tél. XIV. Nulle raison de crainte; et, loin de s'alarmer, Confiant, il se livre aux délices d'aimer, A. CHEN. Élég. 33. || 2° Fig. Sa pudeur s'alarma d'abord, mais elle céda à l'utilité publique, MONTESQ. Esp. vi, 14, ETYM. Alarme. Alarmer, dont on n'a pas d'exemple pour le XVI siècle, paraît être venu en usage dans le xvu". ALARMISTE (a-lar-mi-st'), s. m. et f. Celui, celle qui se plaît à répandre des bruits alarmants. C'est un alarmiste. Défiez-vous des alarmistes. || Mot né dans les alarmes de la Révolution. ETYM. Alarmer. † ALBARELLE (al-ba-rè-l'), s. f. Champignon bon à manger, qui croît sur le châtaignier et le peuplier blanc. - ETYM. Espagn. albino, de albo, blanc, de al- ALBRAN, s. m. Voy. HALBRAN. ALBUGINÉ, ÉE (al-bu-gi-né, née), adj. Terme ETYM. Albugo (voy. ce mot). ALBATRE (al-ba-tr'), s. m. || 1° Espèce de pierre ALBUGINEUX, EUSE (al-bu-ji-neu, neu-z'), fort blanche. Les minéralogistes désignent par ce nom adj. Terme d'anatomie. Blanchâtre. Une peau albudeux espèces de pierres tendres, blanches, demi-gineuse sortit de ses yeux [de Tobie], VOLT. Phil. transparentes l'une, l'albâtre gypseux, est la Iv, 438. chaux sulfatée compacte; l'autre, l'albâtre calcaire, HIST. XVI S. Le tiers et dernier humeur de l'œil est la chaux carbonatée compacte. Cette dernière à est le vitreux ou plustost albugineux, ainsi nommé été employée en médecine comme absorbante. à cause qu'en consistence et couleur il est semblaBlanc comme l'albâtre, très-blanc. || 2° Par exten-ble au verre, ou bien au blanc d'un œuf, PARÉ, sion, blancheur éclatante. Il [Dieu] se plut à pétrir IV, 6. d'incarnat et d'albâtre Les charmes arrondis du sein de Pompadour, VOLT. Ép. 75. HIST. XII s. En celle chambre n'oit noienz De chaux, d'areine, de cimenz, Enduit, ne moillerons n'emplaistre; Tote entiere fu d'alambastre, DU CANGE, alabaustrum. xv s. Elle a très bien cette gorge d'albastre, Ce doux parler, ce cler taint, ces beaux yeux, MAROT, III, 78. Et dont la petite folastre Dessus la gorge d'allebastre De sa dame, si doucement, MAROT, III, 152. Marbre blanc, albastre.... o. DE SERRES, 905. Alabastre, ID. 906. - ETYM. Provenç. alabastre; de alábαoтpov. ALBATROS (al-ba-tros'), s. m. Oiseau palmipède très-vorace. Une des espèces d'albatros, connu aussi sous le nom de mouton du Cap, nous offre le plus grand des oiseaux aquatiques. ETYM. Corruption de l'espagnol alcatraz, nom donné à l'onocrotale. Quant à la dérivation d'alcatraz, elle est incertaine. L'Académie espagnole, dans son dictionnaire, regarde alcatraz comme une onomatopée du bruit que l'oiseau fait dans l'eau avec son bec. Mais cela paraît douteux. ALBERGE (al-ber-j'), s. f. Sorte de pêche dont la chair est si adhérente au noyau qu'on ne peut la partager. || On disait aussi auberge. HIST. XVI S. Les noiaux des menus abricots, des auberges et des peches, o. DE SERRES, 634. Il y a diverses qualités d'auberges toutes symbolisans avec les abricots. Les auberges incarnates d'un costé, jaunes de l'autre, colorées de rouge brun en la chair attachée au noiau, sont fort prisées; celles aussi de jaune doré, duracines, ayans la chair ferme, ID. 678. - ETYM. Albugo (voy. ce mot). ETYM. Albugo, même signification; de albus, m. - ETYM. Espagn. alcalde; portug. alcaide; de l'arabe, al, le, et kadi, juge, ou caid, gouverneur. +ÁLCAEST ou ALCAHEST (al-ka-est), s. || 1 Terme d'alchimie. Liqueur qui était supposée propre à guérir toute sorte d'engorgements. || 2° Dissolvant universel, capable de ramener tous les corps de la nature à leur première vie. - ETYM. Ce mot a été inventé par Paracelse at ne paraît avoir aucune étymologie. ALCAÏQUE (al-ka-i-k'), adj. || 1°Vers alcaïque, sorte de vers grec inventée par Alcée, et adoptée par les Latins. | 2° Strophe alcaïque, strophe grecque ou latine, où entre le vers alcaïque. || 3° Substantivement. Le grand, le petit alcaïque. Le grand alcaïque avait deux pieds de plus que le petit. ΕΤΥΜ. Ἀλκαϊκός, de Αλκαῖος, nom du poite Alcée. Aλxaios veut dire le fort et vient de aλxn, force (VOY. ALCÉE). ALCALESCENCE (al-ka-lè-ssan-s'), s. f. Terme de chimie. Mouvement par lequel une substance devient alcaline. ETYM. Alcalescent. ALCALESCENT, ENTE (al-ka-lè-ssan, ssan-t'), adj. Terme de chimie. Qui prend ou qui a déjà les propriétés alcalines. ETYM. Alcali. ALCALI (al-ka-li), s. m. || 1° Plante marine qui produit la soude du commerce. || 2° Produit salin de l'alcali réduit en cendres. || 3° Toute substance qui a des propriétés analogues à celles de la soude. Chez les anciens chimistes, alcalis fixes, la soude et ALBUM (al-bom'), s. m. || 1° Livre sur lequel les la potasse; alcali volatil, l'ammoniaque. Loin de voyageurs consignent leurs observations. Un Alle- donner aucun vestige d'alcali volatil, J. J. ROUSS. Ém. mand porte son album chez tous les savants, J. J. ROUSS. 1. || 4o En chimie, les alcalis sont des corps compoEm. v. || 2° Cahier sur lequel on prie d'inscrire quei-sés qui ont pour caractères distinctifs de verdir le ques lignes de prose, quelques vers, un dessin. Que sirop de violette, de rougir la couleur jaune de curbien longtemps cet album vous redise Qu'un chan- cuma, de ramener au bleu les couleurs bleues végésonnier.... Fut un moment la dupe de vos yeux, tales rougies par les acides, de remplir le rôle de BERANG. Coupl. d'alb. || 3° Terme d'antiquité romaine. base en présence des acides dans les combinaisons Tablettes recouvertes d'un enduit de plâtre sur les connues sous le nom de sels. quelles étaient inscrits les actes du préteur. ETYM. Albumen, blanc d'œuf, de albus, blanc ETYM. Espagn. alberchigo et alberchiga. Mot (voy. ALBUM). La forme de l'ancien français aubun ou douteux; Ménage le tire de albus, blanc (voy. AL-albun est régulière ; albumen ou, au régime, albumine, BUM), à cause de la blancheur du fruit. ALBERGIER (al-ber-jié), s. m. Arbre qui produit des alberges. † ALBERTINE (al-bèr-ti-n'), s. f. Terme de jardinage. Espèce d'anémone nommée aussi pa ayant l'accent sur bu, donne albun. Albumine a été +ALBUMINE, ÉE (al-bu-mi-né, née), adj. Terme ALBUMINEUX, EUSE (al-bu-mi-net, neu-z'), adj. Qui contient de l'albumine. +ALBINISME (al-bi-ni-sm'), s. m. Terme de médecine. Anomalie congénitale d'organisation qui consiste dans la diminution ou même l'absence totale du pigment destiné à colorer la peau d'une race quelconque, humaine ou animale. L'albinisme peut être total ou partiel. || Albinisme des plantes, état maladif d'une plante dont les parties, ordinairement vertes, sont blanchies par suite de la résorp-d'une lésion des reins. tion de la matière colorante. On l'obtient en faisant végéter une plante en un lieu obscur; il se produit quelquefois sur une culture en plein air. ETYM. Voy. ALBINOS. ALBINOS (al-bi-nos'), s. m. Individu qui est affecté d'albinisme. On a prétendu que les facultés intellectuelles des albinos étaient très-faibles; la meilleure histoire que nous possédions de l'albinisme chez l'homme a pourtant été écrite par un albinos, Sachs, qui, en 1812, a parfaitement décrit l'état que lui et sa soeur présentaient. Il y a trèspeu de ces albinos, dont un a été présenté à l'Académie des sciences de Paris, VOLT. Russie, 1, 1. ETYM. Mot hybride, composé de albumine et oùpeiv, pisser (comp. URINE). ETYM. Alcali, et ficare, fréquentatif de facere (voy. FAIRE). + ALCALIMETRE (al-ca-li-mè-tr'), s. m. Terme de chimie. Instrument propre à mesurer la quantité réelle d'alcali que contient une soude ou une potasse du commerce, d'après celle d'acide sulfurique qu'il faut employer pour saturer une quantité donnée de l'une ou de l'autre de ces substances. - ETYM. Alcali, et uérpov, mesure (voy. METRE). † ALCALIMÉTRIE (al-ka-li-mé-trie), s. f. Terme de chimie. Nom donné aux procédés de dosage à l'aide desquels on détermine la proportion du volume d'alcali contenu dans un liquide. ALCALINITE (al-ka-li-ni-té), s. f. Terme de chimie. Etat ou caractère d'une substance qui possède les propriétés des alcalis. + ALCALISATION (al-ka-li-za-sion), s. f. Terme de chimie. Action d'alcaliser. ETYM. Alcaliser. ALCALISÉ, ÉE (al-ka-li-zé, zée), part. passe. ALCALISER (al-ka-li-zé), v. a. Terme de chimie. Dégager d'un sel neutre, par l'action du feu, la partie acide qui y était contenue, de manière qu'il ne reste plus que la partie alcaline. ETYM. Alcali. † ALCALOÏDE (al-ka-lo-i-d'), s. m. || 1° Terme de chimie. On nomme ainsi certains corps qu'on extrait des végétaux et qu'on regarde comme des al+ ALBURNO (al-bur-no), s. m. Sorte de vêtement calis parce qu'ils neutralisent les acides. La morphine des Maures. Des lances ornées de pennons blancs et est un alcaloide. || 2° Il y a aussi des alcaloides azobleus, des alburnos étaient rangés auprès des bou-tés ou animaux, qui sont des composés neutres, ou cliers, CHATEAUB. D. des Abenc. 151. ce mot vient de l'arabe al, le, et canthara, pont, | de vin, et dont les éléments sont semblablement dis- | ran defent Le vin, qui n'est creé que pour l'humain razas. REM. L'Académie écrit au singulier alcarazas; mais il n'y a aucune raison pour ne pas suivre l'orthographe espagnole, alcarraza; surtout il faut supprimer au singulier l's qui est signe du pluriel, et qui rend le mot tout à fait barbare. – ETYM. Espagn. alcarraza, de l'article arabe al, et de quraz, cruche. ALCÉE (al-sée), s. f. Belle plante bisannuelle, nommée aussi passe-rose ou rose trémière. Nous traversâmes une prairie semée d'alcées à panaches roses, CHATEAUB. Amér. 418. Les vignes sauvages s'élancent du tulipier à l'alcée, ID. Atala, 204. ETYM. Latin, alcea; grec, àλxéa, de áλxeîv (d'où vient àλxn), être fort, secourir. ALCHIMIE (al-chi-mie. Le dictionnaire grammatical de 1784 dit qu'on prononce alkimie; aujourd'hui on prononce alchimie, comme chimie), s. f. Chimie du moyen âge, qui, au lieu d'avoir pour but l'étude de la composition des corps, cherchait la panacée universelle et la transmutation des métaux. L'alchimie a été la préparation de la vraie chimie. Mazarin se faisait un mérite de ce qu'il avait fait évanouir avec un peu de poudre d'alchimie cette nuée de prétentions, RETZ, II, 375. HIST. XIII s. Ou d'alquemie tant aprengne Que tous metaus en color taingne, Qu'el [Part] se porroit ainçois tuer, Que les especes remuer, Se tant ne fait qu'el les ramaine A lor nature premeraine, la Rose, 16267. || XIV s. Le penser est erreur infaicte Contre le noble art d'alchymie Et profonde philosophie, L'alch. à nat. 728. || xve s. Il fauldroit faire l'arquemie, Qui vouldroit forgier faulceté, Tant qu'elle devint loyaulté, Quant en malice est endurcie, CH. D'ORL. Rondel. Il avoit acointance à ung des habiles hommes du monde qui estoit le meilleur arquemiex que on peust trouver, et avecques faisoit escuz d'arquemie les plus beaulx que on pourroit dire, Du CANGE, arquemia. Y dussai-je employer mon bien, Je ne vueil point d'autre alchymie; Encore n'y perdrai-je rien; Car boire contente ma vie, BASSELIN, XI. || XVI s. A la fin tout leur cas s'en va en fumée, tellement que leur arquemie se pourroit plus proprement dire art qui mine, ou art qui n'est mie, DESPER. Contes, XIV. ETYM. Provenç. alkimia; espagn. alquimia; ital. alchimia; de l'article arabe, al, et chimie. ALCHIMILLE (al-ki-mi-ll'), s. f. Terme de botanique. Plante de la famille des rosacées, dite aussi pied-de-lion, et employée à l'extérieur comme astringente, vulnéraire et détersive. ETYM. On tire ce mot de l'arabe alkemelieh, à cause de l'importance de cette plante pour les alchimistes, qui avaient cru trouver dans la rosée recueillie sur ses feuilles un adjuvant pour la transmutation des métaux vils en or. ALCHIMIQUE (al-chi-mi-k'), adj. Qui a rapport à l'alchimie: ALCHIMISTE (al-chi-mi-st'), s. m. Celui qui s'occupe d'alchimie. Tu vas, dis-tu, vieux et pauvre alchimiste, Tirer de l'or des métaux indigents, BERANG. Alchim. HIST. XVI s. Le commun langage des alquemistes, c'est qu'ils promettent un monde de richesses, DESPER. Contes, XIV. On pourra toucher ces ulceres avec eau alumineuse, ou eau des alkemistes corrigée et adoucie, comme celle qui aura jà operé (qui est bleue) eau de sublimé, PARÉ, XVI, 13. Les alchymistes tiennent une autre forme de traiter les fievres, que ne font pas les medecins qui suivent la doctrine de Galien, ID. XX, 4. ETYM. Alchimie. ETYM. L'article arabe al, le, étant mis à part, on est en doute sur l'étymologie du reste; les uns tirent cohol de qochl, poudre très-fine, de qachal, enduire d'une poudre fine, d'un collyre; les autres de kaly, rôtir, griller (voy. ALCALI). La première de ces dérivations parait pour la forme la plus directe; mais on ne comprend pas tout d'abord comment le sens a passé d'une poudre très-fine à l'esprit-de-vin. La seconde, qui ne rend pas compte de la forme du mot, est plus favorable au sens, puis que c'est par le feu que la distillation s'opère. Mais on remarquera que le mot alcohol, dans la pharmacie ancienne, désigne deux choses: 1° une poudre très-fine; 2° l'esprit-de-vin. Or ces deux significations attachées au même mot portent, par cela seul, à croire que ce mot ne provient pas de deux racines; et de plus, les deux significations, bien que très-différentes, se rencontrent en cela qu'elles expriment des objets d'une très-grande ténuité; l'étymologie de qochl est donc véritable. Dans la sixième édition de son dictionnaire, l'Académie a supprimé l'h étymologique qu'elle mettait précédemment au mot alcohol. † ALCOOLAг (al-ko-o-la), s. m. Terme de pharmacie. On donne ce nom à tout médicament liquide qui résulte de la distillation de l'alcool sur une ou plusieurs substances aromatiques, végétales ou animales; c'est ce que l'on nommait autrefois esprit. ETYM. Alcool. ALCOOLATE (al-ko-o-la-t'), s. m. Terme de chimie. Combinaison de l'alcool avec un sel. † ALCOOLATURE (al-ko-o-la-tu-r'), s. f. Terme de pharmacie. Médicament liquide qu'on obtient en faisant macérer des substances organiques avec l'alcool. † ALCOOLE (al-ko-o-lé), s. m. Terme de pharmacie. Alcool qui, par la macération, la digestion, l'infusion et la décoction, a été chargé des principes solubles d'une ou de plusieurs substances. ÉTYM. Alcool. ALCOOLIQUE (al-ko-o-li-k'), adj. Qui contient de l'alcool. Liqueurs alcooliques, le vin, l'eau-de-vie et toutes les liqueurs de table. ÉTYM. Alcool. s. f. + ALCOOLISATION (al-ko-o-li-za-sion), Terme de chimie. Développement, dans les liquides, des propriétés qui caractérisent l'alcool. -REM. Alcoolisation s'est dit, dans l'ancienne pharmacie, pour l'action de réduire une substance en poudre fine. ALCOOLISÉ, ÉE (al-ko-o-li-zé, zée), part. passé. Se dit d'un liquide qui contient de l'alcool ou dans lequel il s'en est développé. ALCOOLISER (al-ko-o-li-zé), v. a. || 1° Mêler de l'alcool avec un autre liquide. || 2o Dans l'ancienne pharmacie, réduire en poudre fine, à cause de la signification primitive d'alcool, qui est poudre fine. + ALCOOLISME (al-ko-o-li-sm'), s. m. Terme de médecine. Alcoolisme chronique, maladie caractérisée par une détérioration graduelle de la constitution et par des accidents nerveux; elle s'observe surtout dans les pays froids, où les travaux pénibles exigent l'emploi des boissons alcooliques de la part des ouvriers; ce qui en conduit beaucoup à abuser de ces boissons. -ÉTYM. Alcool. † ALCOOLOMÈTRE (al-ko-o-lo-mè - tr'), s. m. Terme de chimie. Pèse-liqueur employé pour déterminer ce qu'un liquide contient d'alcool absolu. ALCÔVE (al-kô-v. Le dictionnaire grammatical de 1784 dit que l'o est bref: al-ko-ve. Aujourd'hui il est long), s. f. Enfoncement pratiqué dans une chambre pour y placer un lit. Dans le réduit obscur d'une alcôve enfoncée, BOIL. Lutr. 1. Son lit de velours rouge est dans son alcôve, sév. 443. Là, sous l'alcôve sombre.... Une jeune beauté dort sur un lit d'ébène, LAMART. Harold, vi. Le Caveau avait un lit dans une alcôve où Monseigneur couchait souvent l'hiver, ST-SIM. 91, 195. || Quelques-uns font mal à propos alcôve masculin. ETYM. Genev. alcovre; espagn. alcoba; portug. alcoba ou alcova; ital. alcovo; de l'arabe al, le, et koba, petite maison, ou kubbet, voûte, tente. D'autres ont cherché une étymologie allemande; mais le mot est espagnol et, par conséquent, arabe. ALCYON (al-si-on), s. m. || 1° Oiseau de mer assez semblable à l'hirondelle, dit aussi martin-pêcheur. Les anciens racontaient que la mer demeure calme pendant que les alcyons font leurs nids. Pour tout bruit le cri des alcyons et le murmure des vagues, CHATEAUB. Itinér.217. Oiseaux chers à Thétys, doux alcyons, pleurez, A. CHEN, Élég. 20. || 2o Nids d'alcyon, nids de la salangane ou hirondelle du rivage de la Cochinchine. Les nids d'alcyon sont construits avec une matière gélatineuse que les cryptes du jabot de cet animal sécrètent au temps de la ponte. Ils sont employés en Chine comme aliment. ĚTYM. Aλxuwv, de aλ, la mer (pour les rapports de ce mot, voy. SEL), et de xúwv, qui fait ses petits, de xúɛtv, faire des petits, parce que l'alcyon fait son nid sur la mer. M. Benfey, II, 165, rattache la dernière partie du mot à xúwy, chien (voy. CHIEN). A cause de l'étymologie quelques-uns écrivent en latin Halcyon et Halcyone. ALCYONE (al-si-o-n'), s. f. Etoile tertiaire, la plus brillante des Pléiades, marquée ʼn dans les cartes. ALCYONIEN (al-si-o-niin), adj. m. Qui appartient à l'alcyon. Jours alcyoniens, les sept jours qui précèdent et les sept jours qui suivent le solstice d'hiver, pendant lesquels l'alcyon, dit-on, fait son nid, et la mer passe pour calme. - ETYM. Alcyon. ALDÉBARAN (al-dé-ba-ran), s. m. Terme d'astronomie. Nom d'une étoile de première grandeur, qui est dans l'œil du Taureau. ETYM. Arabe, al,-le, et debaran, nom de l'étoile en question. ALDÉE (al-dée), s. f. Terme de géographie. Sert à désigner les bourgs et les villages des possessions européennes en Afrique et dans les Indes. ETYM. Espagn. aldea; portug. aldea et aldeia, village, et de là aldeião, villageois, aldeiar, diviser par villages; de l'arabe, al, le, et daiah, fonds de terre. On a indiqué d'autres étymologies; mais l'arabe est le seul qui explique bien la terminai son ea. ALDERMAN (al-dèr-man'), s. m. Officier municipal en Angleterre. ETYM. Anglais, alderman; suédois, ælderman; de l'anglo-sax. ealdor, ancien; danois, ældre; allem. alt, vieux; et de man, homme. Pour les mots germaniques qui signifient âgé, voyez ADOLEScent. Quant à mann, homme, il tient au sanscrit manu, homme, auquel tient aussi le latin mas, måle (Voy. MALE). +ALE (é-l'; on suit la prononciation anglaise), s. f. Sorte de bière anglaise où il entre moins de houblon que dans le porter —ÉTYM. Alcool, et péτpov, mesure (voy. MÈTRE). ETYM. Angl. ale; dan. et suéd. æl. ALCORAN (al-ko-ran), s. m. || 1o Le livre qui con- ALÉATOIRE (a-lé-a-toi-r'), adj. || 1o Terme de tient la loi de Mahomet. Ajouter un chapitre à l'al- droit. Dépendant d'un événement incertain, quant coran, BOSS. Hist. II, 13. Le glaive et l'Alcoran dans au gain ou à la perte, Vendre une récolte avant mes sanglantes mains Imposeraient silence au reste qu'elle ne soit mûre, est une vente aléatoire. L'asdes humains, VOLT. Fanat. 1, 6. Pour moi, je lis surance est un contrat aléatoire. || 2o Dans le lanla Bible autant que l'Alcoran, BOIL. Lutr. IV. || 2° Fa-gage général, soumis aux chances du hasard. Tout milièrement. Je n'y entends pas plus qu'à l'Alcoran, je n'y entends rien. ALCOOL (al-ko-ol. On écrivait autrefois alcohol), tions chimiques sont semblables à celles de l'alcool HIST. XV S. Turc ne serai vraiment, Car l'alco-privatif, et λnyev, cesser, qui ne cesse pas. † ALECTRYOMANCIE (a-lè-ktri-o-man-sie), s. f. Terme d'antiquité grecque. Sorte de divination qui se pratiquait à l'aide d'un coq et de grains de blé. ETYM. 'AλEXTρuv, coq, et pavτeía, divinaion (voy. MANCIE). ALEGRE, adj. Voy. ALLEGRE. ALEGREMENT, adv. Voy. ALLEGREMENT. ALÉGRESSE, s. f. Voy. ALLÉGRESSE. ALEGRETTO, adv. Voy. ALLEGRETTO. ALEGRO, adv. Voy. ALLEGRO. †ALEMBROTH (a-lan-brot), adj. et s. m. Sel alembroth ou sel de la sagesse, nom que les alchimistes avaient donné au produit que l'on obtient en sublimant ensemble du deutochlorure de mercure et du chlorure ammonique. ALÊNE (a-lê-n'), s. f. || 10 Poinçon de fer dont on se sert pour percer et coudre le cuir. || 2° Terme de pêche. Nom vulgaire d'une espèce de raie. HIST. XIIe s. Fers de alene, greiffies, aguilles, estamines, Liv. des Mét. 324. Laiens s'est li païens trestout seus [seul] enfermés; Deus bons cotiaus d'acier en a o lui portés, Et poinchons et alesnes; moult bien est apensés, Ch. d'Ant. vi, 358. De s'alesne son œil [il] cassa [creva] dont il cousoit sa caucemente [soulier], DU CANGE, calceus. Onc ne fu faus plus esmolue, Ne nule alesne plus ague, Unicorne et serpent. || XVI s. Il lui feit percer la langue avec trois coups d'alesne en trois endroits, AMYOT, Artax. 17. Tu perceras lesdits os avec alaines quarrées, PARE, IV, Chap. compl. -ETYM. Berry, alègne, alogne; limousin, lerno; provenç. alena; ital. lesina; espagn. lesna etalesna; de l'anc. haut allem. alansa, transposé en alasna; suisse, alasme; allem. mod. ahle (comp. LESINE). † ALÉNÉ, ÉE (a-lé-né,née), adj. Terme de botanique. Qui est en forme d'alêne. Feuille alénée. On dit plus communément subulé. ALENIER (a-lè-nié), s. m. Celui qui fait et vend des alênes. HIST. XIII s. Aus et oingnons à longue alaine! Puis après cresson de fontainel Vey-ci bon cresson orlenois, G. DE LA VILLENEUVE, Cris de Paris, beste le lion, Et com font li oisel le fort alerion, Girart de Ross. v. 3380, † ALENTISSEMENT (a-len-ti-se-man), s.m. Action d'alentir. ALENTOUR ou À L'ENTOUR (a-lan-tour), adv. -ETYM. On lit dans J. Salisbery, De nugis curial. 1° Aux environs. Tourner alentour. Röder alen-1, 13: « Aquila namque sicut rex avium est, si non tour. Elle répandait alentour une puanteur insup- aalarionem excipias, quæ forte aquilarum species portable, MASS. Rech. Loth vit alentour une contrée < potentissima est. » Le nouvel éditeur de Du Cange fertile, douce, aimable, riante, telle que son cœur ajoute que dans Salisbery alarionem est sans doute la souhaitait, ID. Car. Salut. || 2o D'alentour, des en- une faute et qu'il faut lire valeriam, d'après virons. La ville et les villages d'alentour étaient Pline, x, 3, qui dit : « Aquila valeria viribus præcipleins de jeunesse, FÉN. Tél. xm. Le temple et les << pua. » Mais nos textes français du xn et du xur⚫sièbâtiments d'alentour, BOSS. Hist. II, 9. L'horrible cles prouvent qu'alerion est un mot réel et qu'alario cri d'une troupe d'orfraies A rempli d'un grand doit être conservé dans J. de Salisbery. Ces anciens bruit tous les lieux d'alentour, ROTR. Antig. V, 5. textes montrent que l'alérion était non pas seuleDes postes d'alentour il faut te rendre maître, ment une figure de blason, mais aussi un oiseau VOLT. Catilina, IV, 3.|| 3° Prép. Les voilà tous à véritable, et le passage de J. de Salisbery, que c'était l'entour de lui; courage! ferme! MOL. la Princ. une grande espèce d'aigle. Il est probable qu'alario Interm. sc. 1. A son réveil il trouve L'attirail de la vient de aquilario, augmentatif barbare de aquila mort alentour de son corps, LA FONT. Fab. III, 7. Le (voy. AIGLE). Qu'ensuite le blason en ait fait un petit malheureux lion se déchire lui-même, Fait résonner aigle sans pied ni bec, il n'y a pas beaucoup à s'en sa queue à l'entour de ses flancs, ID. ib. II, 9. Il eût étonner. perdu son temps alentour de la dame, iD. Coupe. Alentour du muet toutes huit accoururent, ID. Mazet. 1. ALERTE (a-lèr-t'), loc. interj. Debout, garde à vous. Alerte! alerte! voici nos gens qui accourent. Alerte, cet homme peut nous échapper à tous les REM. 1. L'Académie dit que alentour de, prépo- moments, RETZ, III, 97. Melac avait réussi à faire sition, a vieilli. Mais il a pour lui de bons auteurs, peur de son nom et à tenir alerte vingt lieues, à il se comprend bien, et pourrait s'employer. || 2. L'or-sa portée, de pays ennemi, ST-SIM. 110, 191. thographe reste indécise entre alentour et à l'en- HIST. XVI S. Le pilot, prevoyant ung grain, tour; et, de fait, il importe assez peu de la fixer. commenda tous estre l'herte, tant nauchiers et Seulement quand alentour est précédé de la prépo- mousses que nous aultres voyagiers, RAB. Pant. IV, sition de, il n'y a plus de choix, et il faut écrire 18. Eschylus a beau se tenir à l'airte, le voylà asalentour d'un seul mot. sommé d'un toict.... MONT. I, 74. Et se contenta d'avoir cinq cents bons chevaulx d'eslite, pour se tenir allerte, et secourir à propos ceulx qu'il verroit en avoir plus grand besoin, CARL. VIII, 36. ETYM. Ital. all'erta; espagn. et portug. alerta; de l'ital. all', à la, sur la, et erta, côte, pente, mot à mot, être sur un lieu éminent d'où l'on voit tout ce qui se passe à l'entour; de là être vigilant, prêt, sur ses gardes; de là donner une alerte, c'est-à-dire appeler à la vigilance. Erta est le féminin du participe erto, qui veut dire dressé, élevé, et qui est une abréviation de eretto, même signification, du verbe erigere ou ergere, qui est le français ériger (voy. ERIGER). HIST. Xv s. Ung seul saige homme on ne l'entremet à l'entour [près des jeunes seigneurs], COMM. I, 10. || XVI s. J'espere le trouver par dessa Tournon. Mais le grant seneschal luy doit donner à l'entour de Vienne quelques chasses qui le pourront retarder, MARG. Lett. xxxvI. Elles n'eussent point planté leur camp dedans la propre ville d'Athenes, si premierement elles n'eussent conquis le païs d'aETYM. Aléne. lentour, AMYOT, Thés. 33. Ils se perdent eulx mesALÉNOIS (a-lé-noi), adj. m. Il ne s'emploie que mes, dansant, comme l'on dit en commun prodans cette dénomination cresson alénois, le cres-verbe, la danse d'alentour du puis, ID. Comment disc. son des jardins. le flatt. 47. Le païs d'alentour est une vallée ceinte et environnée de montagnes, ID. Fab. 15. L'offrande estoit un rameau d'olive sacrée entortillé, l'entour, de laine blanche, ID. Thes. 24. Et la [cette danse] dansa premierement Theseus à l'entour de l'autel, ID. ib. 25. On monstre encore de leurs sepultures à l'entour de la ville de Scotuse, ID. ib. 35. Tarpeia leur vendit la place, pour l'envie qu'elle eut d'avoir les bracelets d'or qu'ilz portoient à l'entour 3. ALERTE (a-lèr-t'), adj. || 1° Qui est vigilant, qui de leurs bras, ID. Rom. 26. Vous avez fait tran- se tient sur ses gardes. Notre chat vit de loin Son cher la teste à l'escuyer Merveilles mon ambassa- rat qui se tenait alerte et sur ses gardes, LA FONT. deur residant à l'entour de vostre personne, M. DU Fab. v, 22. Combien j'ai sans cesse l'oreille alerte! BELLAY, 200. Il envoya sonner le tabourin alentour J. J. ROUSS. Em. II. || 2° Prompt à voir et à saisir. Les de la ville, RAB. Garg. 1, 26. Qu'elle ne puisse por- fripons sont toujours alertes. A Colin toujours alerte, ter joyaux d'or à l'entour de sa personne, MONT. I,Ne faites pas les yeux doux, BERANG. Mère av. || 3° Vif, 337. Les taureaux respandent et jectent la poussiere agile. Ce garçon, cette jeune fille est très-alerte. à l'entour d'eulx, ID. ib. II, 164. Il munit son corps, et Trajet de trois jours pour des gens alertes. Domestile crouste tout à l'entour de limon bien paistri, ID. que peu alerte. ib. II, 164. V. 29. ETYM. L'historique montre que alénois est une corruption pour orlenois, c'est-à-dire cresson d'Orléans. ALENTI, IE (a-lan-ti, tie), part. passé. Qui est devenu plus lent. Non que ma passion s'en soit vue alentie, CORN. Sert. IV, 2. ALENTIR (a-lan-tir). || 1o V. a. Rendre plus lent. Votre passion alentissant son cours, MOL. 'Étour. I, 5. Un exemple si lâche alentit leur ardeur, MAIRET, Mort d'Asdr. Iv, 3. || 2o V. n. Et laissant alentir Jes flammes légitimes, QUINAULT, Mort de Cyrus, IV, 4. 3° S'alentir, v. réfl. La fureur s'alentit par le retardement, ROTR. Antig. IV, 3. [J'avais vu] De César irrité le courroux s'alentir, m. St. Genest, IV, 2. [11] ne sent pas que par là son ardeur s'alentit, MAIRET, Soph. II, 4. | Mot très-bon, employé par Corneille, Molière et Rotrou. HIST. XMI S. Les fenestres [ils] ouvrirent, ne sont pas alenti, Berte, LXXXIV. Des nouviaus chevaliers nuls ne s'en alenti, ib. cvi. Tout ce dist il, mais il menti; N'onques por ce ne s'alenti De ma grant honte porchacier, Ren. 8330. || xIv s. Bertran s'en vint à li, et si l'ala saisir, Et li dit doucement: A pié puissiez venir; Il vous faut remonter sans point de l'alentir», Guesclin, 8850. || xvs. Dame, j'i vois [vais] sans alentir; Ne tarderay ne pas une heure, la Nativité de N. S. Í. C. || XVI® s. Nouveau Sylvain j'alenterois l'ardeur Du feu qui m'ard d'une flamme trop vive, RONS. 78. Mais la fievre d'amours Qui me tourmente, Demeure en moy tousjours Et ne s'alente, ib. 459. Plus je m'efforce alenter son ardeur, Plus d'aiguillons elle me lance au cœur, ib. 643. Il fut resolu à Blois de traiter une paix, ou à bon escient ou pour alentir les desseins des refformez, D'AUB. Hist. 11,268. J'en treuve qui se mettent inconsideréement et furieusement en lice, et s'alentissent en la course, MONT. IV, 168. Leurs forces s'estoient plus alenties et diminuées par cinq ou six ans de paix que par dix ans de guerre ouverte, Satire Mén. p. 132. Car l'arc tendu trop violentement Ou s'alentit ou se rompt vivement, RONSARD, 415. Pour rompre et alentir un peu l'impetuosité du fil de l'eau, AMYOT, César, 30. ETYM. A et lent; provenç. alentar et alentir. Dans l'ancien français il y avait aussi les deux formes alentir et alenter. ETYM. A, le et entour. à 2. ALERTE (a-lèr-t'), s. f. Appel à la vigilance; inquiétude subite. Donner une alerte. Avoir une alerte. Dans une alerte. La souris ne sort de son trou que pour chercher à vivre; elle ne s'en écarte guère, y rentre à la première alerte.... BUFF. Souris. ETYM. Alerte 1. ALENTOURS (a-lan-tour), s. m. plur. || 1o Lieux circonvoisins. Les alentours de la ville. L'ennemi infestait tous les alentours. Les alentours des bivouacs étaient jonchés des corps de plusieurs milliers de chevaux, SEGUR, Hist. de Nap. XI, ch. 11. La Suisse se trouva, dès sa naissance, puissance militaire son sol, sa pauvreté, ses alentours, tout l'appelait à être guerrière, mais à ne l'être que pour se défendre, FERRAND, Esprit de l'histoire, t. I, p. 223. || 2o En parlant des personnes, ceux avec lesquels on est en commerce suivi. Cependant Louis XVI l'aurait fait s'il avait été moins dominé par ses alentours, MIGNET, Révol. fr. 1, 57. - ETYM. Alentour. +ALÉPINE (a-lé-pi-n'), s. f. Sorte d'étoffe de soie et de laine. La dame apparaît sombre dans ses vêtements d'alépine noire, sous son chapeau et sous son voile noir, Roman moderne. - ETYM. La ville d'Alep. ALÉRION (a-lé-ri-on), s. m. Terme de blason. Petit aigle aux ailes étendues, sans pied ni bec. La marquise du Chastelet porte les armes pleines de Lorraine, avec trois fleurs de lis d'argent sur la bande, au lieu des trois alérions de Lorraine, STSIM. 39, 204. † ALÈSE (a-lê-z3), s. f. Voy. ALÈZE. ALESER (a-lé-zé. La syllabe le prend l'accent grave quand la syllabe qui suit est muette, excepté au futur et au conditionnel où l'accent aigu reste), v. a. || 1o Technologie. Unir la surface intérieure d'un objet qui a été foré. | 2° Aléser les monnaies, redresser les bords. en ETYM. Berry, aliser'; espagn. alisar, rendre poli. L'espagnol vient de la préposition a et de liso, lisse, poli. Je pense que le verbe français est le même le berry aliser servant d'intermédiaire), et a par conséquent la même origine (voy. LISSE). +ALESOIR (a-lé-zoir), s. m. Technologie. Instrument qui sert à aléser, c'est-à-dire polir à l'inté rieur un objet foré. ETYM. Aléser. ALESTER ou ALESTIR (a-lè-ster ou a-lestir), v. a. || 1° Terme de marine. Rendre plus léger un bâtiment ou son gréement. || 2° S'alestir, v. réfl. Se disposer à faire quelque travail dans un navire. HIST. XII s. Un dart molu tenoit li gloz felon, Envers Guillaume le lança de randon; Si bruit li cops comme un alerion, Li coronemens Looys, v. 961. || xm s. Sire Frobert le gresillon Plus tost que +ALETTE (a-lè-t'), s. f. || 1° Terme d'architecture. un alerion Vint poingnant encontre Renart, Ren. Petite aile, jambage sur le pied droit. Bords d'un tru27608. || xiv s. Tout ainssin [ils] le redoubtent commeau qui dépasse une glace ou un pilastre. ¡¡ 2o Terme |