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ETYM. Provenç. abbat; espagn. abad; portug. | abbade; ital. abbate; de abbatem, au nominatif abbas, du syrien aba qui signifie père. Dans l'ancien français aunominatif singulier li abe [e muet], venant de dbbas avec l'accent sur la première syllabe; le abé, li abé, les abés [e fermé] au régime singulier, au nominatif pluriel et au régime pluriel, venant de abbátem, ahbátes, avec l'accent sur la seconde syllabe. AEBESSE (a-be-s'), s. f. Supérieure d'un monastère de filles et ayant droit de porter la crosse. Nommer, élire une abbesse.

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ETYM. Provenç. abbadessa; espagn. abadesa; ital. abbadessa; de abbatissa, de abbas (voy. ABBÉ). ABC (a-bé-sé) s. m. L'Académie écrit ABC en séparant les lettres; d'autres écrivent ABC en les joignant; d'autres A, B, C, avec des virgules. || 1° Petit livre contenant l'alphabet et la combinaison des lettres pour apprendre à lire aux enfants. Cet ABC est commode. || 2° Fig. Le commencement, le rudiment d'un art, d'une science. C'est le fondement et l'ABC de toute notre morale, PASC. Prov. 5. L'enchanteresse Nérie Fleurissait lors, et Circé Au prix d'elle en diablerie N'eût été qu'à l'Abc, LA FONT. Coupe ench. || Loc. Par Abc, par toutes les lettres de l'alphabet. Il l'a maudit par Abc, il lui a donné toutes les malédictions du monde. || Prov. Renvoyer quelqu'un à l'Abc, le traiter d'ignorant. Remettre quelqu'un à l'Abc, le remettre aux éléments.

HIST. XIII s. Il vos apenra l'abc, F. et Contes, Iv, p. 436. Lor novoz [neveux] sont avant chanoine, Qu'il aient apris l'abecé, ib. 1, p. 305. || xiv s. Pour ceste science plus clerement entendre, je veul exposer aucuns mos selon l'ordre l'a b c, ORESME, Éth. 334. xv s. Nous avons tenu à l'escole le dit Henri dès ce qu'il fust mis à l'abeçoy, DU CANGE, abecedarium. xvi s. Rendre nos soldats autres qu'eux mesmes, les remettre à l'abc de leurs pas et paroles, D'AUB. Hist. II, 486.

+ ABCD (a-bé-sé-dé) s. m. Se dit quelquefois pour

ARC.

ABCÉDÉ, ÉE, (ab-cé-dé, dée), part. passé. Terme de chirurgie. Tumeur abcédée, tumeur qui s'est terminée par un abcès.

ABCÉDER (ab-sé-dé; cé devient grave quand la syllabe qui suit est muette: abcède; non au fut. et au condit.: abcédera, abcéderait), v. n. Terme de chirurgie. Se terminer par un abcès. Cette tumeur est dure; elle n'abcédera pas. La tumeur abcédant, la peau se décolla. Ce verbe se conjugue avec être ou avoir. La tumeur est abcédée, en parlant d'un état durant déjà depuis quelque temps. Elle a abcédé, pour exprimer l'action même de s'ouvrir.

REM. On trouve quelquefois dans des livres de médecine s'abcéder, comme si abcéder était un verbe réfléchi. C'est une faute, abcéder est un verbe neutre, et on ne peut pas plus dire s'abcéder que se procéder.

ETYM. Abcedere, de ab signifiant sortie, et cedere, aller, se porter (voy. CÉDER).

ABCES (ab-se; I's en liaison ne se prononce pas d'ordinaire dans la conversation. L'abcès est ouvert, dites: l'ab-se est ouvert. Mais, dans la lecture soutenue, on dirait : l'ab-sê-z est ouvert), s. m. || 1 Terme de chirurgie. Amas de pus dans une cavité accidentelle dont la formation est due à la production de ce liquide au milieu des tissus. On reconnaît les abcès par la fluctuation. Ouvrir, percer un abcès. Vider un abcès. Il y avait un abcès dans la poitrine qui s'est crevé, SÉVIG. 364. || 2° Fig. [Par la confession] dès qu'on a percé l'abcès et qu'on l'a jeté dehors, on sent tout à coup la sérénité se répandre dans l'âme, BOURD. Pens. t. 1, p. 330.

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SYN. ABCÈS, ÉPANCHEMENT DE PUS, INFILTRATION DE PUS. L'abcès est dans une cavité accidentelle; l'épanchement de pus est dans une cavité naturelle du corps; il y a un épanchement de pus dans l'articulation. Dans l'infiltration purulente, le pus est en contact immédiat avec les tissus, tandis que, dans l'abcès, il en est séparé par une couche molle de nouvelle formation.

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Dioclétien, de Charles-Quint. Faire abdication. | rangé suivant les lettres de l'alphabet. En ce sens,
L'abdication de la couronne, de l'empire. || 2o Dans abécédaire ne diffère d'alphabétique qu'en ce qu'il
l'ancienne jurisprudence, l'acte par lequel un père est moins usité. || 2. Qui en est à l'Abc. Enfant abé-
privait son fils des droits que celui-ci avait dans cédaire. Ignorance abécédaire. || 3° S. m. Petit livre
la succession: l'abdication était une exhérédation où s'apprend l'Abc. Donnez un abécédaire à cet en-
prononcée pendant la vie.
fant. Les abécédaires ne sont pas aisés à faire.

ETYM. Abdicatio, de abdicare, abdiquer. ABDIQUÉ, ÉE (ab-di-ké, kée), part. passé. La couronne de Suède abdiquée par Christine. ABDIQUER (ab-di-ké), v. a. || 1° Abandonner le pouvoir suprême, de hautes fonctions. Dioclétien abdiqua l'empire. Abdiquer le consulat. C'était une chose assez rare qu'un philosophe turc qui abdiquait la couronne, VOLT. Maurs, 89. J'abdique pour jamais le rang de sénateur, ID. Catil. IV, 2. || 2° Fig. Renoncer à.... Abdiquer sa liberté. Si j'étais l'offensée, écoutant l'indulgence, J'abdiquerais pour vous le droit de la vengeance, M. J. CHEN. Tib. IV, 3. || 3° v. n. Charles X abdiqua en 1830 en faveur de son petit-fils. Lors de la fin du schisme, un pape fut forcé d'abdiquer. Un inconstant vieillard, lassé du diadème, Abdique imprudemment et s'en repent de même, DUCIS, Lear, 1,^.

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SYN. ABDIQUER, SE DÉMETTRE. C'est en général quitter un emploi, une charge. Abdiquer ne se dit guère que des postes considérables. Se démettre s'applique plus aux petites places qu'aux grandes. L'abdication peut être forcée aussi bien que la démission, Guiz. Il semble aussi que l'abdication se fait plutôt d'une manière publique, éclatante. Une autre différence tient à celle des préfixes ab et dé. Abdiquer exprime un acte brusque, s'achevant en un seul coup, au lieu que se démettre désigne quelque chose de successif, une délibération. Abdiquer exprime le fait; se démettre le représente s'accomplissant, ou dépeint le travail qui y mène, LA FAYE.

ETYM. Provenç. et espagn. abdicar; ital. abdicare; de abdicare, de ab, indiquant séparation, et dicare, faire connaître, publier. Bien que l'i soit bref dans dicare, et long dans dicere, cependant ces deux mots ne sont probablement que deux formes différentes d'un même mot.

ABDOMEN (ab-do-mè-n), s. m. Terme d'anatomie. Le ventre, c'est-à-dire l'une des trois cavités splanchniques, la plus grande, située au-dessous de la poitrine, et bornée en haut par le diaphragme, en bas par le bassin, en arrière par les vertèbres lombaires, en avant par des plans musculeux.

HIST. XVI S. La folle chose qu'un vieillard abecedaire; on peut continuer en tout temps l'estude, mais non l'escholage, MONT.

ETYM. Abecedarius, mot composé des quatre premières lettres de l'alphabet, et de la terminaison adjective arius.

ABECQUÉ ou ABÉQUÉ, ÉE, part. passé. Petits oiseaux abecqués par leur mère.

ABECQUER ou ABÉQUER (a-bè-ké), v. a. Donner la becquée. Abecquer un oiseau, et, par extension, abecquer un enfant.

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REM. Entre les deux orthographes indiquées par l'Académie, la meilleure est abecquer, à cause qu'elle indique la prononciation de la seconde syllabe qui est celle de bec, un e moins fermé que l'e fermé proprement dit. De plus, il n'est pas besoin de changer l'accent, ce qu'il faut faire avec abéquer, mettant un accent grave quand la syllabe qui suit est muette: abèque, mais au futur abéquerai. ETYM. A et bec; génev. abécher.

ABÉE (a-bée), s. f. Ouverture par laquelle coule l'eau qui fait aller un moulin. On l'a aussi définie ouverture par où l'eau a son cours quand les moulins ne tournent pas.

ETYM. A et bée, ouverture, aujourd'hui baie (voy. ce mot). On a prétendu, ce qui est possible, que abée est une corruption, une méprise, qui de la bée a fait l'abée, d'où abée. Abée se trouve dans LAURIÈRE, Dict. du droit.

ABEILLE (a-bè-ll'; ll mouillées), s. f. Insecte qui produit le miel et la cire, et qui appartient au genre des insectes hyménoptères. Un essaim d'abeilles se compose d'une femelle, de mâles et de neutres cu ouvrières; les femelles et les neutres sont armés d'un aiguillon long d'environ deux lignes. L'aiguillon de l'abeille reste presque toujours dans la piqûre, si l'insecte a été chassé brusquement. L'abeille recueille le miel dans les fleurs. Comme on voit les frelons, troupe lâche et stérile, Aller piller le miel que l'abeille distille, BOIL. Sat. I. Les lieux où croft l'encens, où murmure l'abeille, DUCIS. Abuf. 1, 5. Je suis chose légère et semblable aux abeilles, A qui le bon Platon compare nos merveilles, LA FONT. Ép. à HIST. XVI S. Les membranes de l'abdomen qui Huet. Et semblable à l'abeille en nos jardins éclose, sont parties grandement sensibles, PARÉ, 20 bis, 1. De différentes fleurs j'assemble et je compose Le ETYM. Le latin abdomen, dont l'étymologie est miel que je produis, J. B. ROUSs. Ode au C. de Luc. incertaine. Il semble que le verbe abdere, cacher, y Le ruisseau n'apprend pas à couler dans sa pente, a la part principale; mais la finale omen est-elle un L'aigle à fendre les airs d'une aile indépendante, suffixe verbal, comme imen dans regimen de regere? L'abeille à composer son miel, LAMART. Nouv. méd. v. Pourquoi alors le mot n'est-il pas abdimen? La finale Et que mes doux regards soient suspendus au tien, omen est-elle, au contraire, une autre forme de Comme l'abeille avide aux feuilles de la rose, m omentum, épiploon, de sorte que le mot signifierait ib. x. || La reine des abeilles. Autrefois on croyait qui cache l'épiploon? Mais on ne connaît rien qui que c'était un roi. Jusqu'au son de sa voix [de justifie l'admission de omen pour omentum. Enfin Louis XIV] et à l'adresse et à la grâce naturelle et mafaudrait-il prendre omen dans son sens de présage,jestueuse de toute sa personne le faisaient distinet entendre ce qui cache le présage, à cause queguer jusqu'à sa mort comme le roi des abeilles, STl'on consultait les entrailles des victimes pour savoir SIM. 406, 68. || Le manteau impérial et les armoiries l'avenir? Comme on voit, le mot reste douteux. de Napoléon étaient semées d'abeilles d'or. Aussi a-tABDOMINAL, ALE (ab-do-mi-nal', nale; au plur. on dit quelquefois les abeilles pour l'Empire. || Conab-do-mi-nô), adj. Qui appartient ou se rapporte à stellation australe qu'on nomme aussi Mouche inl'abdomen. Muscles abdominaux. Parois abdomi- dienne. nales.

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ETYM. VOY. ABDUCTION.
ABDUCTION (ab-du-ksion), s. f. Terme d'anat.
Mouvement qui écarte un membre ou une partie
quelconque du plan mitoyen qu'on suppose partager
le corps longitudinalement en deux moitiés sembla-
bles ou symétriques. Pour la main et le pied, plu-
sieurs anatomistes ont admis une ligne médiane
particulière et ont appelé abduction le mouvement
par lequel les autres doigts s'écartent de celui du
milieu.

f. 143. xv s. Le suppliant et Colin trouverent une bezanne [ruche] d'abeulles, la levèrent et en prirent tout le couppeau et le miel de dedans, DU CANGE, besana. Une multitude d'avilles, ce sont mouches qui font la cire et le miel, ID. avillarium. || XVI S. Les ruches sont pleines quand les abeilles chassent opiniastrement de leurs ruches les freslons ou abeillauds, OL. DE SERRES, 447. Les abeilles ou avettes, les guespes, les fresions, PARE, 23, 34. Ainsi qu'au mois d'avril, on voit de fleur en fleur, De jardin en jardin, l'ingénieuse abeille Voleter et piller une moisson vermeille, RONS. Sonn. à des Caurres.

ETYM. Berry, avette; picard, ès, eps; provenç. HIST. XVI s. Des interrossels, l'externe monte abelha; espagn. abeja; ital. ape. L'ital. ape, l'anc. pour estendre la paume de la main et aider l'ab-franç. ée, le picard ès, eps viennent de apis; le berry duction des doigts du poulce, PARE, IV, 29. vient d'un diminutif en ette, apette ou avette; le français, le provenç. et l'espagn. d'un diminutif apicula. Dès les premiers temps du bas-latin, on trouve une tendance à substituer le b au p du mot primitif: par ex. De furtis abium, Lex Sal. LASPEYRES, p. 26.

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ETYM. Abductio, de abducere, emmener, de ab, indiquant écartement, et ducere, mener (voy. DUIRE).

+ ABEAUSIR (S') (a-bô-sir), v. réfl. Marine. Se mettre au beau. Le temps s'abeausit.

ABÉCÉDAIRE (a-bé-sé-dê-r'), adj. || 1° Qui est

ABERRATION (a-bè-rra-sion), s. f. || 1° Terme d'astronomie. Mouvement apparent observé dans les étoi

les et qui résulte du mouvement annuel de la terre., L'étoile pouvait donner quelque marque d'aberration, VOLT. Newton, II, 1. L'aberration des étoiles dépend da la vitesse de leur lumière, combinée avec celle de la terre dans son orbite, LAPLACE, Exp. IV, 17. 2. Terme d'optique. Aberration de réfrangibilité, diffusion du foyer des rayons lumineux concentrés par un verre biconvexe, qui dépend de ce que, les rayons diversement colorés n'ayant pas la même réfrangibilité, la lentille ne peut les concentrer tous dans le prolongement de son axe. || Aberration de sphéricité. Autre genre de diffusion des rayons lumineux concentrés par un verre biconvexe, qui tient à ce que la figure des lentilles ne permet qu'aux rayons trèsvoisins de l'axe de concourir sensiblement en un point commun, tous les autres, qui éprouvent une réfraction plus forte, coupant l'axe en deçà de ce point; d'où il suit que le foyer, au lieu de représenter un point, est réellement un espace d'une certaine étendue, et que l'image principale, celle qui se produit à l'endroit où se réunissent le plus de rayons, est comme offusquée par une multitude d'autres images qui rendent la vision confuse. || 3° Fig. Erreur de jugement, égarement. Aberration des sens, du jugement. Les aberrations de la philosophie sophisti que. Des aberrations morales. Ce mot n'a pris le sens figuré que dans le courant du XVIII siècle; il s'introduisit grâce à l'usage qu'on en faisait dans le langage scientifique.

ETYM. Aberratio, de aberrare, de ab, loin, et errare (voy. ERRER).

ABÊTI, TIE (a-bê-ti, tie; quelques-uns disent abé-ti), part. passé. Enfant abêti par de mauvais traitements. Esprits abêtis par la superstition. Il est tout abêti.

ABÊTIR (a-bê-tir; quelques-uns disent a-bé-tir). || 1° v. a. Rendre bête. Une crainte perpétuelle abêtit l'esprit. Cela vous fera croire et vous abêtira, PASC. Moyens, I. Ils n'ont songé le roi et Mme de Beauvilliers], s'écriait-il [le duc de Berry], qu'à m'abêtir et à étouffer tout ce que je pouvais être, ST-SIM. 243, 252. || 2° S'abêtir, v. réfl. L'esprit s'abêtit dans l'oisiveté complète. 13° Abêtir, v. n. Devenir bête. Les enfants qu'on maltraite abêtissent de jour en jour.

de celle-là, de ab et de hoc et hac (voy. HOC). L'Aca- | sans fond. Les abimes de la terre. Il s'est formé
démie met sur hac un accent circonflexe que rien ne plusieurs abimes. Rouler dans un abime. Il n'est
légitime, sinon la coutume de nos rudiments de guère de hauteur qui ne soit voisine d'un abime.
grammaire latine.
Sondez cet abime, si vous le pouvez, MASS. Conf.

ABHORRÉ, ÉE (a-bo-rré, rrée), part. passé. Abhorré comme il est. Abhorré de tous. Abhorré de tout ce qui l'environne. Néron abhorré par Rome et par les provinces. Chez nos dévots aïeux le théâtre abhorré, BOIL. Art poét. II. Le nom de Polyphonte est partout abhorré, VOLT. Mér. v, 8..... Et, changeant la gloire en outrage, T'offrir un triomphe abhorré, LAMART. Médit. XIX.

REM. Abhorré de, abhorré par. L'un et l'autre se disent. Plutôt de, quand abhorré est surtout considéré comme indiquant un état; plutôt par, quand abhorré est surtout considéré comme participe passif. Néron, abhorré de ses sujets, succomba sous l'indignation générale. Néron a été abhorré par ses sujets. Plutôt de que par quand le nom n'a pas d'article: Abhorré de tous.

ABHORRER (a-bo-rré), v. a. || 1° Eprouver de l'horreur pour, repousser avec horreur. Abhorrer quelqu'un. Se faire abhorrer de quelqu'un. Il abhorre la cruauté. Abhorrer le nom de roi. Dans l'éternel oubli je dormirais encore; Mes yeux n'auraient pas vu ce faux jour que j'abhorre, LAMART. Médit. XVII. Il déteste l'autre, il l'abhorre, parce qu'il y voit tout à la fois et Dieu déshonoré et l'homme perdu, BOURD. Pens. t. ш, p. 367. Le Roi n'avait point donné d'ouverture ni de prétexte aux excès sacriléges dont nous abhorrons la mémoire, BOSS. R. d'Anglet. C'est ce qui me le fait justement abhorrer, RAC. Phèd. 1, 5. Honteux d'avoir poussé tant de vœux superflus, Vous l'abhorriez : enfin, vous ne m'en parliez plus, ID. Andr. 1, 4. Oracles que j'abhorre, Sans vos ordres, sans vous, mon fils vivrait encore, VOLT. OEd. IV, 1. Sauvez-moi du tourment d'être à ce que j'abhorre, MOL. Tart. IV, 3. || 2° S'abhorrer, v. refl. || 1. Se hair réciproquement. Ces deux hommes s'abhorrent. || 2° Se haïr soi-même. Je hais le monde en tier, je m'abhorre moi-même, VOLT. Zaïre, v, 6.

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du fond de l'abîme entr'ouvert sous ses pas, RAC. Ath. I, 5. Je frémis quand je voi Les abîmes profonds qui s'ouvrent devant moi, ID. Esth. III,4. Sur cent premiers peuples célèbres, J'ai plongé cent peuples fameux Dans un abime de ténèbres, Où vous disparaîtrez comme eux, BÉR. Temps. Pour se rabaisser jusqu'aux derniers abimes du néant, PASC. Conv. du péch. Tout à coup le terrain s'affaisse et ouvre un abîme, FÉN. Tél. xxI. || 2° L'abime, les flots, l'océan. Il se précipita dans l'abime. || 3° L'enfer, dans le langage de l'Ecriture. Les puits de l'abîme. Ils tombent dans les abimes éternels, BOSS. Prédic. I. Puisqu'il suit l'âme jusque dans le fond de l'abîme, où il la tient captive et asservie, quand, malgré lui, sera-t-elle en état d'en sortir? BOURD. Pens. t. I, p. 69. L'Hébreu.... invoque l'abime et les cieux et Dieu même, VOLT. Henr. v. || Par exagération poétique. Sa sombre tyrannie entassait les victimes, Et des prisons d'Etat il peuplait les abimes, M. J. CHEN. Ch. IX, m, . || 4° Ce qui est extrême, le dernier degré; précipice, ruine, perte. C'est un abîme de vices. Se jeter dans un abîme de débauches. Cette maison est un abime. Le luxe est un abîme qui engloutit tout. Tomber du faite des grandeurs dans l'abîme. Mes ennemis me poussent dans l'abîme. Nous dormons sur les bords de l'abîme. L'homme impatient est entraîné dans un abîme de malheurs, FÉN. Tél. XXIV. Il est toujours dans l'abîme de la douleur, SEV. 249. Pour moi qui ne vois rien dans le trouble où je suis, Qu'un gouffre de malheurs, qu'un abîme d'ennuis, CORN. Rodog. v, 4. Sous mes pas, c'est creuser un abîme, ID. ib. v, 1. Didon regarde avec horreur autour d'elle et ne voit que des abîmes, CHATEAUB. Génie, II, III, 2. Mes frères, quel abîme qu'une grande place! MASS. Louis. Ses yeux s'étaient fermés sur les bords de l'abîme, VOLT. Alz. v, 2. Dans l'abîme effroyable où je suis descendu, ID. SYN. ABHORRER, DÉTESTER, HAIR. Les deux pre- Tancr. II, 6. sur le bord de l'abime Où votre aveumiers mots marquent également des sentiments d'a- glement vous conduit par le crime, ID. Catil. 1, 5. version, dont l'un est l'effet du goût naturel ou du Dans quel abîme affreux vous me précipitez! RAC. penchant du cœur, et l'autre, l'effet de la raison et Mithr. 11, 6. De piége en piège et d'abîme en abîme, du jugement. Ou pour mieux dire, suivant l'étymo-ID. Ath. IV, 3. Vous qui portez sur la conscience les logie, on abhorre tout ce pour quoi on a une hor- abîmes d'une vie entière de désordre, MASS. Av. Bonh. reur, une répulsion; on déteste tout ce que l'on L'homme n'est qu'un abime de faiblesse, ID. Prière, 1. veut écarter, tenir loín de soi. Dans abhorrer et dé- Faut-il que vous soyez un abîme de contradictions? SYN. ABÊTIR, RABÊTIR. Rabêtir indique une ac- tester, le sentiment que l'on ressent n'est pas le ID. Délai. Fait-elle monter de l'abime de sa douleur tion plus forte, de la résistance à vaincre dans le même: avec le premier on frissonne, avec le second les cris d'un repentir sincère? ID. Impén. Cet abime sujet. Un maître abêtit l'enfant, quand il laisse ses on repousse. C'est pour cela que les auteurs de sy- de soins et d'embarras ne lui laissait pas le loisir de facultés sans exercice; il le rabêtit, si, toutes les nonymes ont dit que détester s'applique à ce qu'on ne chercher dans les prophéties d'Isaie.... ID. Bonh. Si fois que l'élève manifeste quelque tendance à se dé- peut estimer, à ce que l'on condamne, à ce que l'on Vous ne sortez pas de l'abime où vous vivez, ID. Car. velopper, le maître la refoule. On abêtit peu à peu, juge mauvais; et que abhorrer s'applique à ce qui Conv. Les Juifs tombèrent dans un autre abime, BOSS lentement; on rabêtit par des réprimandes infli-excite antipathie, répugnance. Cela exposé, on voit Erreur. Replonger dans de nouveaux abîmes, LA gées par occasions. On a abêti cet enfant par une quelle nuance sépare ces deux verbes, et comment BRUY. 1. || 5o Dans un sens favorable. Cet homme est mauvaise éducation. Il est tout rabêti par les re- ils peuvent être pris l'un pour l'autre. Haïr est le un abîme de science, il est très-savant. Les habitants proches qu'il vient de recevoir, LAFAYE. terme général, par conséquent il exprime une de l'Elysée sont plongés dans cet abime de délices. nuance moins forte. On hait tout ce qu'on déteste et comme les poissons dans la mer, FÉN. Tél. XIX. L'âme ce qu'on abhorre; mais dans hair ne sont pas marva se perdre dans le vaste abîme de ses perfections, quées les distinctions qu'impliquent détester et ab- BOSS. Excel. de Dieu. || 6o Lieu, chose impénétrable, horrer. mystère. La nature a caché la vérité au fond d'un abîme. L'âme humaine a des abîmes impénétrables. L'infini est un abîme pour l'esprit humain. Il se figure des abimes inconnus dans sa conscience, MASS. Tiéd. 1. O mon Dieu! je n'ose regarder d'un œil fixe les abîmes de vos jugements et de votre justice, ID. Car. Nombre des élus. Je ne viens pas, Seigneur, sonder les abîmes de vos jugements, FLECH. Tur. Dieu, dont les jugements sont des abîmes, ID. ib. Dieu seui de nos esprits pénètre les abîmes, ROTROU, Bél. v, Б. Des plus affreux complots il perce les abîmes, VOLT. Sém. 1, 3. Je n'ai jamais d'Helmonde approfondi le crime; Mes yeux ont toujours craint de percer cet abime, DUCIS, Lear, 1, 2. || 7° Terme de blason. Centre de l'écu lorsqu'il porte une ou plusieurs pièces qui ne chargent aucune des autres. Il porte trois besans d'or, avec une fleur de lis en abime. || 8° Géolog. Cavité naturelle presque perpendiculaire, d'une grande profondeur et ne renfermant aucun liquide. Il 9° Chand. Auge de bois contenant le suif fondu. || Prov. L'abime appelle l'abîme, un malheur en appelle un plus grand. Un abîme attire un autre abîme, et une médisance une autre médisance, BOURD. Pens. t. III, p. 167.

REM. L'Académie dans ses précédentes éditions écrivait abétir; c'est qu'en effet la prononciation, devant une finale aussi sonore, a une grande tendance à changer l'e ouvert en e fermé.

- HIST. XV's. Etj'ai repris à mes despens Ce de quoi jeme hontioie [j'avais honte]; Dont grandement m'abestioie; Car mieux vaut science qu'argens, FROISS. Buisson de jeun. Gens qui cuident estre si sages, Qu'ils pensent plusieurs abestir, Si bien ne se sauront couvrir Qu'on n'aperçoive leurs courages, CH. D'ORL. Rond. Il sembloit que ses ennemis fussent aveugles et abestis, COMM. VIII, 4. || XVI s. Combien ai-je veu d'hommes abestis par temeraire avidité de science! MONT. I, 181. Il nous fault abestir pour nous assagir, ID. II, 214. Laissant ces pompes de farces qui esblouissent les yeux des simples et abestissent leurs sens, CALV. Inst. 1062. En la fin, ayant là fiché leurs yeux et leurs sens; ils s'y sont abestis, ID. ib. 59. Ung homme par maulvais gouvernement se peult abestir, PALSG. p. 773. A sa contenance, il ressembla proprement à une personne estonnée ou abestie, et qui a perdu le sens et l'entendement, ne se souvenant plus qu'il estoit le grand Pompeius, AMYOT, Pomp. 102. Le plus souvent les princes s'abestissent De deux ou trois que mignons ils choisissent, RONS. 051.

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ETYM. A et bête.

† ABÊTISSEMENT (a-bê-ti-se-man), s. m. Action d'abêtir. L'état de celui qui est abêti. L'abêtissement de cet enfant.

AB HOC ET AB HAC (a-bo-ké-ta-bak, et non, comme quelques personnes, a-bo-ké-a-bak), loc. adv. et famil. Confusément, sans raison. Il parle ab hoc et ab hac.

HIST. XVI s. Il en prend ab hoc et ab hac [se dit d'un homme peu scrupuleux quant à l'argent]. ABEST. Précell. p. 77.

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HIST. XVI s. C'est la cause pour quoi de tous sont hués et abhorryz, RABEL. Garg. I, 40. Ilz crachoient dedans les platz, affin que les houstes [hôtes], abhorrens leurs infames crachatz, desistassent manger, ID. Pant. III, 16. Ceux qui soufroient de fait tout ce que font les rois à leurs subjets, detestoient et abhorrissoient encore neantmoins ce nom de roi, AMYOT, Ant. 16.

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ETYM. Provenç. aborrir, aorrir; espagn. aborrecer; ital. aborrire; de abhorrere, de ab, indiquant séparation, et de horrere, avoir horreur (voy. HORREUR). La conjugaison a été en ir en provençal, en français et en italien, le verbe latin ayant été transformé en abhorire. C'est après le xvi siècle qu'on a dit, d'après le latin, abhorrer au lieu d'abhorrir. ABIGÉAT (a-bi-jé-a), s.m. Terme d'ancien droit criminel. Délit de celui qui détourne les troupeaux d'autrui pour se les approprier.

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- ETYM. Abigeatus, enlèvement de troupeau, de abigeus, voleur, de abigere, chasser, éloigner, détourner, de ab, indiquant séparation, et igere pour agere, mener (voy. AGIR).

† ABIGOTI, IE (a-bi-go-ti, tie), adj. Devenu bigot, rendu bigot. Mot bon à remettre en usage.

HIST. XVIe s. Ce moine [Jacques Clément] aiant
donc esté receu du roi [Henri III], comme estoient
les moines de cet esprit abigoti, il receut sa lettre
estant à la chaise percée, D'AUB. Hist. Î, 102.
ETYM. A et bigot.
ABÎME (a-bi-m'), s.

m. 1° Cavité profonde ou

logie.

REM. On n'écrit plus abyme, malgré l'étymo

ПIST. XII s. Molt est griés chose d'eschevi. l'abisme des vices, S. BERN. p. 167. Li quatre venz eissent d'abisme, BENOIT, II, 2055. || XII s. Et puis recheoit [le navire] si profond que avis estoit qu'elle cheïst en l'abisme et avenoit priès la tere el fons,

Ch. de Rains, 47. || v s. Son Jugement [de Dieu] est un abisme; N'est homs qui en sache la disme, MACHAULT, p. 97. || xv s. Tant sur terre comme en abysmes [en mer], FROISS. Buiss. de jeun. Pourquoi ne dirons-nous abysme do hardement et de prouesse estre en celui vaillant mareschal et sa noble compaignie, Bouc. II, 22. || XVI s. Toi qui du cœur les abysmes connois, DU BELLAY, I, 35, recto. Je vois sortir des abysmes Une orque pour m'abysmer, ID. II, 37, recto. Certainement il entendoit combien estoit grande l'abysme de nos pechés, CALV. Inst. 498. Que l'abysme de ta misericorde engloutisse l'abysme de nos pechés, ID. ib. 500. Ila les grand'eaux amassées En la mer comme en un vaisseau; Aux abysmes les a massées, Comme un tresor en un monceau, MAROT, IV, 272. Là de la terre et là de l'onde Sont les racines jusqu'au fond De l'abysme la plus profonde, RONSARD, 356.

ETYM. Provenç. abis et abisme; espag. abismo; ital. abisso; de abyssus, de dévoσos, de a priv. et Bucoóc, fond, sans fond. Buscó; est de même radical que bout (voy. ce mot). Abisme en français eten provençal, abismo en espagn. est un substantif superlatif représentant abyssimus, le gouffre le plus profond, comme en latin oculissimus, dominissimus. Les formes provençales et italiennes abis et abisso reproduisent directement le latin abyssus. Ce mot a été féminin dans le xvr siècle, sans aucune raison, si ce n'est la terminaison en e muet.

vaisseau s'abima dans la mer. Une grande partie s'a- | manches, t. IV, p. 233. Un sauveur pauvre, un sau-
bima dans le fleuve. L'infanterie s'abima dans un veur abject et humilié, un sauveur souffrant et
marais. Troie s'abima dans les flammes. Au fond de pénitent, ID. Pensées, t. III, p. 232. Et moi, tout mé-
l'eau bouillante elle s'est abimée, ROTROU, M. de prisable, tout néant que je suis, vile et abjecte
Chrispe, v, 10. Mourez; tout doit mourir, et nos créature, ID. ib. t. II, p. 12. Le reconnaître, malgré
saints monuments S'abîment avec nous sans laisser son état pauvre et abject, pour le Dieu et le souve
plus de trace, C. DELAVIGNE, Paria, IV, 7. Terre où rain maître de l'univers, ID. ib. t. III, p. 244. Le sang
je n'ai plus rien que mon cœur puisse aimer, Ou- le plus abject vous était précieux, RAC. Brit. IV, 3.
vre-toi ! Dans tes flancs puissé-je m'abîmer! LEMERC. De quoi peut satisfaire un cœur si généreux Le sang
Fréd. et Br. Iv, 4. || 2° Fig. Tout s'abime dans abject et vil de ces deux malheureux? CORN. Mort ce
l'oubli. S'abimer dans l'étude. Il s'abime dans de tris- Pomp. IV, 1. Un choix abject, ID. Sert. v, 4. Et
tes pensées. S'abimer dans le désespoir. Toi donc qui dans les plus bas rangs les noms les plus abjects Ont
vois les maux où ma muse s'abime, BOIL. Sat. I. Et voulu s'ennoblir par de si hauts projets, ID. Cinna,
dans les doux torrents d'une allégresse entière Tu ver- IV, 4. [Elle] ne prendra jamais un cœur assez ab-
ras s'abimer tes maux les plus amers, CORN. T. d'or, ject Pour se laisser réduire à l'hymen d'un sujet, ID.
Prol. Que les tristes pensers où votre âme s'abîme, Nic. 1, 1. Rang abject, ID. ib. II, 1. Exemple abject,
Ne vous empêchent pas de prévenir son crime, MAIR. ID. Ed. II, 4. Esclave abject, ID. Agés. II, 1. For-
Sol. 1, 8. Ces tristesses profondes où vous vous abi- tune abjecte, ROTROU, St-Gen. 1, 7. Au contraire,
mez, BOURD. Pensées, t. 1, p. 65. Occupé de tout cet autre, abject en son langage, Fait parler les ber-
cela, rempli d'admiration à la vue de tout cela, gers comme on parle au village, BOIL. Art poét. 11.
on voudrait de quelque manière s'abimer et s'anéan- J'avoue que la modestie des ministres et des pas-
tir, ID. ib. p. 386. Boufflers s'abîma en respects, et teurs de l'Eglise ne doit avoir rien d'abject et de
répondit [au roi] que de si grandes marques de sa- méprisable, MASS. t. x, p. 298. Le mot esclave ne se
tisfaction le récompensaient au-dessus de ce qu'il présente à notre esprit qu'avec des idées abjectes,
pouvait mériter, ST-SIM. 244, 144. Je m'abime dans DIDER. Ess. sur Richardson.
ces pensées, sEv. 12, 6. Château, chapelle, donjon,
tout s'en va, tout s'abime, P. L. COURR., 176.
|| 3° Etre gâté ou endommagé. Certaines étoffes s'a-
biment au soleil.

REM. Ce mot offre une idée de profondeur. Pourquoi, dit Voltaire dans ses remarques sur Corneille, dit-on abîmé dans la douleur, dans la tristesse? C'est que l'on peut y ajouter l'épithète de profonde. Des grammairiens ont reproché à l'Académie d'avoir admis abîmer avec le sens de gâter: un habit abîmé. L'Académie n'a fait en cela que constater un usage, peu élégant sans doute, mais qui est très-réel. En tout cas, cet usage n'a point amoindri le mot abtmer, qui garde dans sa plénitude sa grande signification.

ABÎMÉ, ÉE (a-bi-mé, mée), part. passé. || 1° Jeté ABİMER, v. n. Tomber dans un gouffre, se perdans le fond. Le vaisseau abimé dans les flots. La dre. Sodome abîma en une nuit. Toute sa fortune flotte abîmée ou dispersée par la tempête. Il est ar- abimera quelque jour. Sa maison a abimé dans le rivé plusieurs fois que des terrains mis à sec ont été tremblement de terre. Il semblait que le monde dût recouverts par les eaux, soit qu'ils aient été abimés, abimer, PERROT D'ABLANC. dans FERAUD. Jurant à ou que les eaux aient été seulement portées au-des- faire abîmer la ville de Valence, SCAR. Rom. com. sus d'eux, cuv. Rev. 21. Le petit espace que je rem-II, 14. || Peu usité en cet emploi. plis et même que je vois abimé dans l'infinie immensité des espaces que j'ignore, PASC. Édit. Cous. || 2o Fig. Le Messie abimé dans la douleur, Boss. Hist. 1, 4. Possédé de Dieu et abîmé dans la gloire, ID. Culte. Vous vous trouverez abîmés devant lui dans un sentiment de respect, ID. Retr. La douleur où elle se voit abimée, CORN. Ex. du Cid. L'autre, par Néron dans le vice abimé, Ramènera ce luxe où sa main l'a formé, D. Oth. III. 3. Le roi [Charles XII] paraissait abimé dans une rêverie profonde, VOLT. Ch. XII, 1. Toujours abimé dans sa philosophie, SEV. 642. Le pauvre chevalier était bien abîme de douleur, D. 214. Mme de Vias est abimée dans ses procès, ID. 422. J'étais abimé dans la plus amère douleur, FÉN. Tél. 11. Bacchus était tel qu'il parut à la malheureuse Ariane, lorsqu'il la trouva seule, abandonnée et abîmée dans la douleur sur un rivage inconnu, ID. ib. XVII. Une tendre amante abimée dans la douleur, HAM. Gramm. 11. Un homme abimé dans la débauche, MASS. Doute. Le crime où vous êtes abimés depuis tant de temps, ID. Délai. || 3° Ruiné, abattu, endommagé, en parlant des personnes et des choses. Il est abimé. Abimé dans une discussion. Pays abîmé par les impôts. Routes ablmées par les pluies. Robe tout abîmée. Sire, ce sont mes dettes; je suis abîmé, SEV. 111. Voilà une femme bien abimée, ID. Tout le monde est abîmé [sans argent], ID. 127. Un tribut que le prince lèverait difficilement sur des sujets abîmés, MONTESQ. Esprit, v, 15.

HIST. XVI s. Il estoit homme désordonné, dissolu et desbordé en despense et abysmé de dettes, AMYOT, Galba, 26. En toute autre sumptuosité de faire jouer jeux et donner festes publiques, il abysma, par manière de dire, la magnificence de tous ceulx qui s'estoient efforcés d'en faire auparavant, ID. César, 6. Si que les nefs sans crainte d'abismer Nageoient en mer à voiles avallées, MAROT, II, 249. Dont plus n'auront crainte ne doute, Et deust trembler la terre toute, Et les montagnes abismer Au milieu de la haute mer, ID. IV, 294. Sers-moi de phare et garde d'abismer [que ne s'abime] Ma nef qui flotte en si profonde mer, RONSARD, 595. Dont il est necessaire que les uns soient par desespoir jettés en un gouffre qui les abysme, CALV. Inst. 662. Tous ensemble forment une indissoluble amitié pour abysmer les Lutheriens, CARL. VIII, 16. Oh! quantes fois de ton grave sourcy Tu abysmas ce faulx peuple endurcy! DU BELLAY, III, 93, verso.

- ETYM. Abime; Berry, abisser; provenç. abissar; anc. catal. abisar; espagn. abismar; ital. abissare. Le patois du Berry, ainsi que d'autres, ont suivi abyssus et non abyssimus.

nent ab intestat partager sa succession, LA BRUY. 11.
Les lois restreignirent le nombre de ceux qui pou-
vaient succéder ab intestat, MONTESQ. Espr. xxvII.
· ETYM. Ab intestato, de ab, de, et intestatus,
intestat (voy. ce mot).

ABÎMER (a-bi-mé), v. a. || 1° Précipiter dans un abime. Jehova abima Sodome. Un tremblement de terre abime parfois une maison. Nous ne pouvons abimer Télémaque dans les flots de la mer, FÉN. Tél. XIX. Dieu résolut enfin.... D'abimer sous les AB INTESTAT (a-bin-tes-ta), loc. adv. Terme de eaux tous ces audacieux, BOIL. Sat. XII. 2° Fig. jurisprud. A la suite d'une mort sans testament. HériAbîmer dans la douleur," r, dans les dettes. Cette nou-tier ab intestat, succession ab intestat. Dix têtes vienvelle l'abima en de graves réflexions. En l'esclavage un autre hymen l'abime, CORN. Sert. 1. Faites qu'elle aime ailleurs et punisse son crime Par ce désespoir même où son change m'abîme, ID. Perth. u, 1. L'inceste où malgré vous tous deux je vous abime, Recevra de ma main sa première victime, ID. Ed. v, 10. || 3° Ruiner, endommager, gåter, tacher. Les procès ont abimé sa fortune. L'ouragan abime les blés. Les pluies abtment les chemins. Son chapeau est tombé dans la boue; il est tout abimé. Le soleil abime certaines étoffes. Maux qui sont capa- ABJECT, ECTF (ab-jè-kt' ou ab-jè, au fém. abbles d'abimer l'Etat, BOSS. Lett. XXXIV. Pour soutenir jè-kt'), adj. Qui est rejeté et digne de l'être; et, par tes droits.... Abime tout plutôt, c'est l'esprit de l'E- conséquent, vil, méprisable. Les âmes abjectes. Il est glise, BOIL. Lutrin, 1. Un procès, une saison cruelle, d'une naissance abjecte. Tout ce qu'il y a de grand une taxe qui vous abime, MASS. Visit. 4 Dans et tout ce qu'il y a d'abject, PASC. Edit. Cous. A une discussion. Abimer son adversaire, ne lui laisser peine peuvent-ils souffrir que l'Eglise soit dans l'érien de bon à répondre. On voit en tous ces en-clat où elle est maintenant; ils voudraient qu'elle droits comme il les abime [ces théologiens], BOSS.

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AB IRATO (a-bi-ra-to), loc. adv. Sous l'influence de la colère. Lettre écrite ab irato. Testament fait ab irato.

- ETYM. Ab, par, et iratus, en colère, de ira, colère, ire (voy. IRE).

fút aussi dépendante des puissances temporelles,
aussi pauvre et aussi abjecte qu'elle l'était du temps
des premiers Césars, BOURD. Sermons pour les di-

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-REM.1.Il se met après son substantif; dans quelques circonstances on peut le placer avant, mais surtout avec des noms féminins: abjecte naissance, abjecte créature. || 2. La prononciation de ce mot est incertaine. Plusieurs prononcent ab-je-kť', et de même au pluriel; d'autres ne font pas sentir le c, et disent abjè, comme dans sujet; mais au féminin, ab-jé-kť. Le fait est que dans le xvii siècle Corneille a feit rimer abject avec sujet et projet (voy. les exemples), ne prononçant pas le c. Je crois que c'est en effet la meilleure prononciation, et qu'il faut prononcer abject au masculin singulier ou pluriel comme on prononce sujet et projet, qui d'ailleurs sont composés de même; et si la langue avait été conséquente, le c aurait disparu d'abject comme il a disparu des mots précités. On pourrait ainsi formuler la règle : quand la voix pourra s'arrêter sur abject, on ne fera entendre ni le c ni le t: un homme abject, prononcez abjè; mais quand la voix ne s'y arrêtera pas, on fera sentir le c et le t: et dans ce vers de Boileau, Au contraire cet autre abject en son langage, on dira: ab-je-kt en son langage. L'intervention de l'Académie pour décider ce cas de prononciation serait nécessaire.

HIST. XVI's. N'y ayant si pauvre, vil et abjet, criminel et prisonnier à qui, cette permission [de faire l'aumône] soit jamais par aucune loi refusée, MARIE STUART, Lettre du 15 mai 1585.

ÉTYM. Ábjectus, de abjicere, rejeter, de ab, marquant éloignement, et jicere pour jacere, jeter (voy. ce mot).

† ABJECTEMENT (ab-jè-kte-man), adv. D'une façon abjecte.

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ETYM. Abjecte au féminin, et ment (voy. MENT). ABJECTION (ab-jèk-sion), s. f. || 1° Etat abjec?. Tomber dans l'abjection. Il vécut dans la débauche et l'abjection. L'abjection des sentiments. Pour abaisser notre orgueil et relever notre abjection. On ne remarque chez cette nation [espagnole] aucun de ces tours de phrase qui annoncent l'abjection des pensées, CHATEAUB. Abenc. 165. || 2° Terme de dévotion. Humiliation profonde devant Dieu. Une abjection volontaire et une entière abnégation des honneurs. || 3° En style de l'Ecriture, rebut. L'opprobre des hommes et l'abjection du peuple.

SYN. ABJECTION, BASSESSE. Signification commune, défaut d'élévation. La nature a placé des êtres dans l'élévation et d'autres dans la bassesse; mais elle ne place personne dans l'abjection: l'homme s'y jette de son choix ou y est plongé par la dureté d'autrui, GUIZOT. En effet bassesse exprime un état où l'on est, et abjection un état où l'on a été jeté. La bassesse, quoique aussi grande que l'abjection, n'excite pas autant de mépris. Dans la bassesse on est au plus bas degré, dans l'abjection on inspire la répugnance et le dégoût. Dans la bassesse du langage et des sentiments, il y a manque de dignité; dans l'abjection, il y a quelque chose d'ignominieux qui repousse, LAFAYE.

ETYM. Provenç, abjectio; ital. abbiezzione; de abjectione, de abjectus (voy. ABJECT). ABJURATION (ab-ju-ra-sion), s. f. Action d'abjurer, se dit et de celui qui abjure et de la chose abjurée. L'abjuration de Henri IV. L'abjuration du calvinisme par ce prince. L'abjuration du christianisme par Porphyre. L'abjuration qu'il fit de ses plus chères amitiés. L'abjuration de ses anciens principes lui a fait le plus grand tort. || Faire abjuration, se dit d'une

cérémonie publique par laquelle on quitte sa religion et on entre dans le sein du catholicisme. Elle fit abjuration au couvent de la Visitation, J. J. ROUSS. Conf. I I.

HIST. xvs. Abjuration est un serrement quo home ou feme prennent, quant ils ont commise felonie, et fui à l'Eglise pour tuition de leurs vies, eslisant plustost perpetuel banissement que à ester à la loi, DU CANGE, abjuratio. || xvi s. Ce fut là où les jesuites dresserent la forme d'abjuration que nous avons alleguée, D'AUB. Hist. II, 484.

– ÉTYM. Abjuratio, de abjurare, abjurer (voy. ABJURER).

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ETYM. Ablativus (voy. ablatif).
ABLE (a-bl') s. m. ou ABLETTE (a-blè-t') s. f.
Petit poisson blanc bon à manger, dont les écailles
servent à la fabrication de l'essence d'Orient.

HIST. xvs Es-tu le fol vieillart gregeois Qui nos dieux ne prise deux ables? Mart. de St Denys. ETYM. Bas-lat. abula, de albula qui se trouve dans les gloses pour désigner une sorte de poisson, de albus, blanc (voy. AUBE). Ablette est le diminutif de able.

+ABLE, suffixe Ce suffixe a deux significations. Dans la première, il est passif et il indique ce qui est digne de recevoir l'action exprimée par le radical: de aimer, aimable, qui mérite d'être aimé; de exécuter, exécutable, qui peut être exécuté. Dans la seconde signification, ce suffixe est actif et indique ce qui peut produire l'action exprimée par le radical: de faveur, favorable, qui donne faveur; de secours, secourable, qui donne secours. Dans cette seconde

s'en ensuit ablation de l'action des muscles du thorax | maître les rompit, Bien que de leurs abois iis perçaset des autres servans à la respiration, ID. VII, 10. sent les nues, LA FONT. Fab. XII, 23. Trois pasteurs, ETYM. Ablatio (Voy. ABLATIF). enfants de cette terre, Le suivaient, accourus aux ABLATIVO (a-bla-ti-vo). Mot populaire qui ne s'em-abois turbulents Des molosses..., A. CHÉN. 23. || 2° S. -REM. On a prétendu qu'il ne pouvait y avoir ab-ploie que dans ce cas ablativo tout en un tas, c'est-m. plur. Moment où le cerf, serré par les chiens qui aboient après lui, est à l'extrémité. Le cerf est aux juration que dans le sein du christianisme, c'est-à-à-dire tout ensemble, avec confusion et désordre. abois. Il tient les abois. Son frère ayant couru mainte dire que le mot ne s'employait que pour exprimer l'action de passer d'une secte chrétienne dissidente haute aventure, Mis maint cerf aux abois, maint sandans le sein du catholicisme. Cela n'est pas fondé. glier abattu, LA FONT. Fab. VIII, 24. || 3° Fig. Dernière extrémité. ils sont aux abois. Les assiégés étaient Abjuration ne comporte rien d'aussi précis; et on peut dire en parlant d'un juif : l'abjuration du juréduits aux derniers abois. Mais pardonne aux abois daïsme. d'une vieille amitié, Qui ne peut expirer sans me faire pitié, CORN. Cinna, п1,2. [11] nous surprend, nous assiége, et fait un tel effort, Que, la ville aux abois, on lui parle d'accord, 1D. Rod. 1, 6. Unissons ma vengeance à votre politique Pour sauver des abois toute la république, ID. Sert. 1, 3. Ah! quel âpre tourment! quels douloureux abois! ID. Méd. v, 5. Ah! je m'en souviendrai jusqu'aux derniers abois [la mort], ID. Théod. 1, 2. En cet heureux moment rappelés des abois, [ils] Rendent grâces au Ciel d'une commune voix, ID. Ed. v, 14. Et ces esprits légers, approchant des abois, Pourraient bien se dédire une seconde fois, ID. Nic. IV, 2. J'en laissai deux sans vie et mis l'autre aux abois, ID. OEd. Soph. v, 8. D'effroyables remords, mégères éternelles, Invisibles bourreaux des âmes criminelles, Vous persécuteront jusqu'aux derniers abois, ROTROU, Antig. v, 5. Sans languir si longtemps aux abois, REGNIER, Dial. Une nymphe fuyante Qui, réduite aux abois...., ID. Ép. 1. Où l'on voit tous les jours l'innocence aux abois, BOIL. Sat. 1. Dès que j'y veux rêver, ma veine est aux abois, m. ib. vu. Cette idée est capable de me réduire aux abois, MOL. Ier inDu-term. de la Princ. Louis XIV réduisant l'hérésie aux derniers abois, LA FONT. Disc. à l'Acad. Il semblait, à me voir, que je fusse aux abois, ID. Epit. XXII, 49. Réduire un esprit aux abois, ID. Je vous prends sans verd, 3. Nous sommes réduits aux abois, boss. Pent.1. Philisbourg est aux abois en huit jours, ID. L. de Bourb. L'idolâtrie qui semblait aux abois, ID. Hist. II, 12. || 4° Tenir quelqu'un en aboi, le repaître de vaines espérances.

† ABJURATOIRE (ab-ju-ra-toire), adj. Qui concerne l'abjuration. Formule abjuratoire.

ETYM. Abjurer.

ABJURÉ, ÉÉ (ab-ju-ré, ée), part. passé. Le cal

vinisme abjuré par Henri IV. De vieilles haines, de-acception le suffixe ible est plus souvent employé.1, 6. De sa haine aux abois la fierté se redouble, IL. puis longtemps abjurées.

ABJURER (ab-ju-ré), v. a. || 1o Renoncer solennellement à. Abjurer un culte profane. La seule chapelle royale a vu plus de trois cents convertis abjurer saintement leurs erreurs entre les mains de l'aumônier, BOSS. R. d'Angleterre. Quel spectacle que celui d'un vénérable vieillard [Galilée] abjurant à genoux, contre le témoignage de sa propre conscience, la vérité qu'il avait prouvée avec évidence! LAPLACE, Exp. v, 4. || 2o Absolument. Des calvinistes abjurèrent lors de la révocation de l'édit de Nantes. [[ 3° Fig. Abjurer ses principes. Abjurer ses erreurs. Il abjura ses préventions. Abjurer le monde. Ce prince abjura toute prudence et se perdit. || 4° S'abjurer, être abjuré. L'hérésie s'abjurait. Des erreurs peuvent s'abjurer.

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HIST. XVI s. A cela fut ajoustée une forme de serment pour abjurer le roi d'Espagne, D'AUB. Hist.

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471.

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– ÉTYM. Abjurare, de ab, indiquant éloignemen, et jurare, jurer.

ABLACTATION (a-bla-kta-sion), s. f. Terme de médecine. L'action de cesser d'allaiter. Il a été employé pour exprimer la cessation de l'allaitement considérée par rapport à la mère, le mot sevrage s'appliquant plus particulièrement à l'enfant.

ETYM. Ablactatio, de ab, indiquant séparation, et lac, lait (voy. LAIT).

† ABLAIS (a-blė), s. m. plur. Blés coupés qui sont encore dans le champ.

ETYM. Bas-latin, abladium, de ad, à, et baslatin, bladum, blé (voy. BLE). TABLAQUEATION (ab-la-kué-a-sion), s. f. Action de creuser autour du pied d'un arbre une petite fosse destinée à retenir l'eau.

ETYM. Ablaqueatio, de ab, exprimant extraction, et laqueare, arroser, de lacus, lac (voy. LAC).

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ÉTYM. Abluere, de ab, indiquant séparation, et luere, laver (voy. LOTION).

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ABLUTION (a-blu-sion), s. f. || 1° Action d'abluer. Dans la messe, l'ablution désigne le vin que le prêtre prend après la communion, ainsi que le vin et l'eau qu'on verse sur ses doigts et dans le calice après qu'il a communié. M. de Metz, ayant pris la première ablution et voyant au volume des petites burettes qu'il restait peu de vin pour la seconde, en demanda davantage, ST-SIM. 329, 62. || 2o Pratique religieuse qui consiste à se laver diverses parties du corps. Se HIST. Xin s. Il n'a garde d'aba de chien, RUpurifier par une ablution. Faire une ablution. Com-TEB. 253. Renart li commença à rire, Si lui a jeté un bien toutes ces ablutions et ces expiations remplis abai; Certes, fait-il, je me gabai; Ce fis je pour vous saient l'esprit de superstitions, FONTEN. Oracl. I, 15. peor [peur] faire, Ren. 1785. || xv s. Quand il eut HIST. XVI S. Les indulgences font du sang des esté bien reprouvé et rigolé de ses compagnons, et, comme un sanglier, mis aux abois de tous costés, martyrs ablution des péchés, CALV. Inst. 523, Etsubit lui fait ablution d'Egyptiac, avec un petit d'eau LOUIS XI, Nouv. 19. || xvi° s. Las! quantes fois par rochers et par bois, Les chiens courans l'ont tenu de vie, PARÉ, VIII, 15. aux abbois, MAROT, IV, 82. Avoir pour son exercice Force oiseaux et force abbois, DU BELL. III, 87, recto. Et finirent leur vie, chantans jusques aux derniers abois un cantique, D'AUE. Hist. i, 67. L'authorité duquel doit bien rabattre tous les abois de ce chien mastin, CALV. Inst. 321. Par leur importunité, comme par aboi, ils arrachent..., ID, ib. 875. L'empereur avoit deja rendu les abbois [cédé] et fait toutes submissions proposées par le duc Maurice, CARL. IV, 25. L'autre pressant le cerf d'abois, Devient satyre des bocages, RONS. 882. Car tant seulement mangeoit pour refrener les abois de l'estomac, RABEL. Garg. 1, 23. Rendre les abbois [n'en pouvoir plus] a bonne grâce en ce passage de BELLEAU : Auзsitost que ces advocas Nous ont empietez une fois, Ils nous font rendre les abbois, H. EST. Précell. p. 90 ETYM. VOY. ABOYER. ABOIEMENT ou ABOÎMENT (a-boi-man), s. m

ABLATIF (a-bla-tif), s. m. Terme de grammaire. Le sixième cas de la déclinaison latine. L'ablatif est dit parfois le cas latin, parce qu'il n'existe pas en grec. Ablatif absolu, nom d'une forme particulière à la ETYM. Ablutio, d'abluere, abluer. langue latine, où un mot, accompagné d'un partiABNÉGATION (ab-né-ga-sion), s. f. Renoncement. tipe ou d'un adjectif, se mettait à l'ablatif, sans être en rapport avec un autre mot dans la phrase. Faire abnégation de ses intérêts. Agir avec abnégaNous avons imité cette tournure : les parts étant fai-tion. L'abnégation est un sacrifice. Avec une partes, le lion parla ainsi. Abusivement, puisqu'il n'y a faite abnégation de ses désirs, Boss. Lettr. abb. CL. pas de cas en français, on a donné quelquefois le Est-il un plus beau sacrifice? est-il une abnégation nom d'ablatif absolu à ces membres de phrases, dé- de soi-même et une mortification plus parfaite? tachés de tout le reste BOURD. Pens. t. шI, p. 153. Legrand avantage de la vie religieuse, c'est l'abnégation chrétienne, c'est la mortification des sens, c'est la croix, ID. ib. t. II, p. 362. La pratique de cette abnégation évangélique en quoi consiste le vrai christianisme et par conséquent le salut,1D. ib. t. I, p. 88. C'est une qualité dans les individus que l'abnégation de soi-même, STAEL, Allem. 1, 2.

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HIST. XVI s. La justice de Dieu git en abnegation de nous mesmes et obeissance de sa volonté, ABLATION (a-bla-sion), s. f. || 1° Terme de chirur-CALV. Inst. 191. A tous autres de la dite religion, gie. Action d'enlever, de retrancher. L'ablation d'un d'en venir faire abnegation dans six mois, D'AUB. Hist. membre, d'une tumeur, d'une exostose. || 2° Terme, de grammaire. C'est la même chose que l'aphérèse, · ETYM. Abnegatio, de ab, indiquant sépara-son. || 2° Au fig. Les aboiements de l'Envie. le retranchement d'une lettre au commencement tion, et de negare, nier (voy. NIER).

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|| 1° Cri du chien. Les aboiements redoublés des chiens de garde réveillèrent les habitants de la mai

REM. Ce mot était anciennement de quatre

ABOI (a-boi), s. m. || 1o Cri du chien. L'aboi des syllabes, a-boi-ye-man; et quelques personnes ont différentes espèces de chiens. Dans la rage, l'aboi du conservé cette prononciation. L'usage tend à contracchien est modifié d'une façon caractéristique. Leurter les mots de cette nature. On a demandé à l'Acadé

mie de se prononcer entre les deux orthographes; il
n'est peut-être pas nécessaire absolument qu'elle le
fasse; mais il serait nécessaire qu'elle fût conséquente
et que tous les mots de cette catégorie fussent traités
de même, autant que faire se peut.
STYM. Aboyer.

ment du duel, ce fut la nouvelle manière de faire
combattre les armées, VOLT. Mœurs, 100.

HIST. XVI s. Pour l'abolissement du ciel et de
la terre, les fideles ne laissent point d'estre establis
devant Dieu, CALV. Inst. 334. Au dernier abolisse-
ment de leur chair, qui sera parfait en la fin de
cette vie mortelle, ID. ib. 1056. Aussi leur advient
aux cuisses un refroidissement et abolissement de
sentir et mouvoir, PARÉ, XIV, 15. Abolissement des
lettres et arts, M. DU BELLAY, Prol.

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ÉTYM. Abolir.

ABOIS (a-bol), s. m. plur. Voy. ABOI. ABOLI, IE (a-bo-li, lie), part. passé. Usage aboli. Termes abolis. Ses honneurs abolis, son palais déserté Sont autant de liens qui retiennent Junie, RAC. Brit. II, 3. Les histoires seront abolies avec les empires, et il ne se parlera plus de tous ces faits ABOLITION (a-bo-li-sion), s. f. || 1o Action d'abolir. éclatants dont elles sont pleines, BOSS. L. de Bourb. La paralysie est l'abolition du mouvement et de la Ah! si quelques années après votre mort vous re-sensibilité. L'abolition de l'ordre des Templiers. Y aveniez, hommes oubliés, au milieu du monde, vous t-il rien de si grand que ce qu'il [Louis XIV] faisait vous vous hâteriez de rentrer dans vos tombeaux pour détruire l'hérésie ? Et comptez-vous pour rien pour ne voir pas votre nom terni, votre mémoire l'abolition des duels? dit d'un air content un autre abolie, ID. Letel. homme...? MONTESQ. Lettr. pers. LIX. || 2° En termes de droit ancien, le pardon que le prince accordait d'autorité absolue pour un crime. Abolition d'un crime et abolition d'une peine. Obtenir une abolition. Lettres d'abolition. Le duc de Bourgogne [l'assassin du duc d'Orléans] daigna prendre des lettres d'abolition, VOLT. Mœurs, 79. ou l'autre qui poursuit des abolitions, REGNIER, Sat. v. Son père [le cardinal de Bouillon] tint deux fois de son souverain la dignité de duc et pair, après avoir pensé renverser l'Etat, après avoir vécu d'abolitions, ST-SIMON, 279, 31. || 3o Dans un sens qui n'est plus de la langue du droit, effacement, remise. C'est par là que Magdeleine, cette fameuse pécheresse et cette pénitente aussi célèbre, obtint l'entière abolition de tous les déréglements de sa vie, et qu'elle parvint à un degré si éminent de sainteté, BOURD. Pens. t. II, p. 165.

....

ABOLIR (a-bo-lir), v. a. || 1o Mettre à néant. Abolir une loi. Les actes de ce gouvernement furent abolis. Des sectes ont voulu abolir le mariage. Les parlements furent abolis par l'Assemblée constituante. Dans les républiques anciennes, on abolissait quelquefois en partie les dettes pour soulager la plèbe obérée. En vain l'hérésie lui a-t-elle refusé ce culte suprême, et, par une audace insoutenable, a-t-elle entrepris de l'abolir, BOURD. Pens. t. III, p. 262. Pour en abolir la mémoire, Boss. Hist. 1, 10. L'idolâtrie allait abolir la loi de Dieu, ID. ib. II, 109. On verra de David l'héritier détestable Abolir tes honneurs, profaner tes autels, RAC. Ath. v, 6. Et veulent aujourd'hui qu'un même coup mortel Abolisse ton nom, ton peuple et ton autel, ID. Esth.1, 4. Une mode a à peine détruit une autre mode, qu'elle est abolie par une plus nouvelle, qui cède elle-même à celle qui la suit et qui ne sera SYN. On a cherché une différence entre abolispas la dernière, LABRUY. 13. Il abolit la dignité de sement et abolition; mais il est impossible d'en troupatriarche, quoique assez dépendante de lui, et par ver une qui soit fondée, si ce n'est que seul abolà se trouva plus maître de son église, FONTEN. Czar lition se dit pour la remise d'un crime, d'une peine. Pierre. J'abolis les faux dieux, VOLT. Mah. 1, 5. Tu -HIST. XVI s. Ces gens-là trop ceremonieux n'ont juras toi-même D'abolir pour jamais l'autorité su- pas voulu prendre sur leurs consciences l'abolition prême, ID. M. de Cés. 1, 3. || 2o Terme d'ancien droit de tant de meurtres et ravissements, D'AUB. Fæn. III, criminel. Abolir une créance, en interdire les pour- 17. Il monstre quelle est l'abolition de la loi, et aussi suites.Mes services.... Pour le faire abolir [mon crime] quel est l'usage d'icelle, CALV. Inst. 1056. Et se firent sont plus que suffisants, CORN. Cid, 11,1. || 3° S'a-plusieurs autres traittés, et mesme de l'abolition bolir, être aboli. Cet usage s'est abolí peu à peu. Une maison de confusion où les plus anciennes pratiques s'abolissent, BOURD. Pens. t. 11, p. 386. [Liberté] Tes purs adorateurs, étrangers sur la terre, Voyant dans ces excès ton saint nom s'abolir, Ne le prononcent plus, LAMART. Méd. II, 20. Tout crime s'abolit a bout d'un certain nombre d'années, Acad.

de la pragmatique sanction, M. DU BELLAY, 21. Au
different que le peuple eut avec les nobles touchant l'a-
bolition des debtes, AMYOT, Alc. et Cor. comp. 5. Il se
fit decerner abolition generale de tout le passé, et
pour l'advenir licence de faire mourir qui bon lui
semblerait, ID. Sylla, 68.

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— ETYM. Provenç. abolitio; espagn. abolicion; ital. abolizione; de abolitio (voy. ABOLIR).

† ABOLITIONNISTE (a-bo-li-sio-ni-st'), s. m. Se dit, aux Etats-Unis, des partisans de l'abolition de l'esclavage.

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comme un mauvais présage. Omen, d'après les
Latins, signifie proprement un augure qui se fait
par la bouche des hommes, comme l'explique Cicé-
ron, De div. 1, 45, et par extension toute espèce de
présage bon ou mauvais. Ainsi, pendant que les
Romains délibéraient après la destruction de Rome
par les Gaulois, s'ils iraient s'établir à Veies, un
centurion qui faisait ranger sa troupe, cria: Porte-
drapeau, arrête le drapeau, nous serous très-bien ici.
Le sénat, entendant cette parole, s'écria qu'il acceptait
l'augure (omen). En conséquence, les Latins ont fait
venir omen, archaïque osmen,
de os,
bouche (voy.

ORAL).

ABOMINABLEMENT (a-bo-mi-na-ble-man), adv. D'une manière abominable.

—ÉTYM. Abominable, et le suffixe ment (voy. MENT).

ABOMINATION (a-bo-mi-na-sion), s. f. || 1o Aversion, répulsion. Avoir en abomination. Il est ez abomination à tout le monde. Ce sacrement qu'elles auraient en abomination, PASC. Prov. 16. Vous laisserez votre nom en abomination à mes élus, iD. Proph. 23. || 2o Chose abominable. Il serait à souhaiter que ces abominations fussent ensevelies dans un éternel oubli, BOURD. Pens. t. II, p. 135. Les désordres et les abominations de toute sa vie, Mass. Injust. du monde. L'abomination entre jusque dans le lieu saint, ID. Médis. Il a vu les abominations en honneur au milieu de son peuple, ID. Conv.Nos prières et nos vertus sont abomination devant Dieu, PASC. Rel. 46.

3o Dans les sermonnaires, abomination signifie particulièrement le culte des idoles, et même toute fausse religion. Manassès qui avaitintroduit l'abomination dans le lieu saint, MASS. Mélange. Mahomet était déjà prêt de (prêt à venir placer l'abomination dans le lieu saint, MASS. Franc. L'abomination était répandue sur toute la terre, PASC. Juifs, 20. Les abominations où tu es tombé sous Achaz, BOSS. Hist. II, 10. On voit l'abomination dans le temple, ID. ib. u, 4. || 4° En style de l'Ecriture, l'abomination de la désolation. Vous verrez l'abomination de la désolation, Boss. Hist. ¤, 9, c'est-à-dire les plus grandes profanations.

HIST. XII s. La menthe conforte l'estomac et donne appetit de manger et oste abomination [dégoût], DU CANGE, abominatio. || XIV s. De tout mensonge ou tout comme mensonge, il a horreur et abomination, ORESME, Eth. 134. || xv s. Le seigneur de Cohan avait en abomination les pommes; et pour ce le meirent en un grenier où il y en avoit à foison, pour le mettre à finance, JUV. DES URSINS, || xvi s. Votre encens m'est abomination, CALV. Inst. 609.

1411.

- ÉYTM. Provenç. abhominatio; espagn. abominacion; ital. abbominazione; de abominatio (voy. ABOMINABLE).

+ABOMINER (a-bo-mi-né), v. a. Avoir en stomination. Ce verbe, très-ancien dans la langue, mérite d'être repris; il se comprend sans peine, et n'a rien qui choque, puisqu'on a abominable et abomination.

-HIST. XIV s. Il est inutile à telles collocutions et esbattements; car il n'i confere et n'i fait rien, mes est triste en toutes choses et abhomine gieu qui est necessaire, ORESME, Eth. 138. || xv s. [choses] Dont Dieux et le ciel s'abhomine, EUST. DESCH. dans RAYNOUARD, abhominar. || XVI s. Certaines nations abominent la.... MONT. ¤, 226. Qu'est-ce que veut dire cela, que le Seigneur rejette et abomine si fort l'observation de la loi ?... CALV. Instit. 609. Quant aux menetriers et decepteurs, Celui qui terre et ciel domine, Les abomine, MAROT, IV, 234.

SYN. ABOLIR, ABROGER. Idée commune, mettre hors d'usage. Abolir est plus général que abroger; tout ce qui met hors d'usage abolit, mais tout ce qui abolit n'abroge pas. La désuétude, l'oubli, l'in- ABOMINABLE (a-bo-mina-bl'), adj. || 1° Qui différence abolissent une loi, mais ne l'abrogent mérite répulsion, aversion. Ils ont tenu des propos pas pour qu'elle soit abrogée, il faut un acte so- abominables. Jours abominables. C'est une femme lennel et régulier de la puissance publique. C'est abominable. Projets abominables. Tout ce qui est pour cela qu'une loi seule, un édit, un règlement dans les hommes, est abominable, PASC. Edit. Cousin. sont abrogés; tandis qu'une coutume, une tradition, Des plaisirs abominables, ID. ib. De l'offrir [le saint en usage sont abolis. sacrifice de l'Eucharistie] pour avoir de quoi contenHIST. XVI s. Jésus dit qu'il n'est point venu ter nos passions, de quoi nourrir nos cupidités... ne pour abolir la loy, mais pour l'accomplir, CALV. serait-ce pas l'usage le plus abominable? BOURD. Pens. Inst. 267. L'Eglise est establie gardienne de la verité t. I, p. 291. Ah! quel abominable maître me voisde Dieu, afin qu'elle ne s'abolisse point en ce monde, je obligé de servir, MOL. Festin de Pierre, 1, 14. VoiID. ib. 820. Les pierres moyennant lesquelles Deu-là, je vous l'avoue, un homme abominable, ID. Tart. calion et Pyrrha restituoient le genre humain aboly | Iv, 6. Qui? ce chef d'une race abominable, impie, par le deluge, RAB. Pant. III, 8. Le temps me peut RAC. Est. 11,1. Fourbe abominable, VOLT. Zaïre, IV, 5. abolir avant eage, Et mon malheur me garder de L'abominable arrêt de ce conseil farouche, ID. Alz. Vous voir Beaucoup de jours, ST-GELAIS, 174. V, 4. || 2° Par exagération, se dit de tout ce qui est très Voilà comment Timoleon alloit coupant et arrachant mauvais. Une odeur abominable. Il fait un temps les tyrannies de la Sicile et y abolissant toutes abominable. || Se dit des personnes et des choses, ETYM. Berry, abominer; provenç. abominar; guerres, AMYOT, Tim. 46. Onques puis le peuple n'en et se met avant ou après le substantif, suivant l'oreille,ital. abbominare; de abominari (voy. ABOMINABLE). voulut user [de l'ostracisme] et en abolit l'usage surtout dans le style poétique et passionné; car dans †A-BON-COMPTE, s. m. Terme d'administrat. entierement, ID. Arist. 18. Ils conspirerent ensemble le style ordinaire il se met presque toujours après. milit. Payement à régulariser.|| Au plur. des à-bonde ruiner et abolir à Athenes l'autorité du peuple, -HIST. XIII s. Ces malades estoient si despis que compte. ID. ib. 32. les privés sergeants du benoit roi en estoient abomiABONDAMMENT (a-bon-da-man), adv. Avec abonETYM. Provenç, et espagn. abolir; ital. abo-nables [en avaient de l'abomination, du dégoût], dance. Cette source fournit de l'eau abondamment. lere; de ab, indiquant diminution, et de olescere, JOINV. 352. || XIV S. Chose naturelment abhominable, Nourrir abondamment. Boire abondamment. Cette croître, par conséquent faire décroitre. La com- ORESME, Thèse de Meunier. || xv s. Finalement ils re-ville était abondamment pourvue. Fumer la terre paraison d'abolere avec adolescere, inolescere, garderont et considereront entre eux que cette mesaise abondamment. Cette question sera abondamment exolescere, montre un radical commun ol, qui si ils ne pouvoient longuement souffrir ni porter, tant traitée. Cet avocat parla plus abondamment que son gnifie croître. Les langues néo-latines ont changé leur estoit la punaisie abominable, FROISS. 1, 1, 115. adversaire. Parce qu'il ne jeûnait et qu'il ne payait abolere en aboliscere, d'où la conjugaison de ce mot | xvi s. C'estes vous qui vous justifiez devant les si abondamment là dîme que par orgueil, BOURD. en italien, abolisco, etc. hommes; mais ce qui est haut est abominable à Dieu, Pens. t. II, p. 136. Le Seigneur se communiquait à CALV. Inst. 593. Icelle ostée, toutes les choses qu'on eux [aux saints] plus abondamment, MASS. Myst. lui presente non-seulement sont fatras, mais ordures Purific. Animés plus abondamment de son esprit (or puantes et abominables, ID. ib. c09. parle de Dieu], FLECH. Serm. I, 228.

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† ABOLISSABLE (a-bo-li-sa-bl'), adj. Qui mérite d'être aboli, qui peut être aboli. ETYM. Abolir.

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ABOLISSEMENT (a-bo-li-se-man), s. m. Action ETYM. Provenç. abhomenable; espagn. abod'abolir. L'abolissement de la constitution. L'abolis- minable; ital. abbominabile; de abominabilis, de sement de la faculté de sentir et de se mouvoir dans abominor, détester, de ab, indiquant l'éloignement, l'apoplexie. Ce qui contribua le plus à l'abolisse-et omen, présage: abominable, ce qui doit être écarté

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SYN. ABONDAMMENT, EN ABONDANCE. Beaucoup; l'adverbe convient mieux en parlant de ce qui arrive: boire abondamment, suer abur lamment. La locution adverbiale se dit seulement en parlant de

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