aimeroit mieux mourir que d'estre contre le roi, J. DE TROYES, 1475. Et avec telles mensonges se abusent bien aucuneffois les maistres, COMM. II, 2. On abusoit le roi quand on lui conseilloit entreprendre ceste guerre, m. m, 2. || XVIe s. Ils sçavent l'arithmetique si parfaitement que jamais ne s'abusent à conter, LANOUE, 183. Cet enfant nous abuse, car les estables ne sont jamais on hault de la maison, RAB. Garg. I, 12. Laissons les abuser de leur loisir, MONT. I, 487. Il me venoit compassion du pauvre peuple abusé de ces folies, ID. I, 200. On ne peult abuser que des choses qui sont bonnes, ID. II, 60. Elle n'y trouva les efforts repondants à sa taille, beauté et jeunesse par où elle avoit été prinse et abusée, ID. III, 371. Il usa d'une ruse par la quelle il abusa l'une et l'autre partie pour le bien de la chose publique, AMYOT, Solon, 21. Solon pour vrai est un fol abusé, Qui de son gré lui-même a refusé Un si grand heur que lui offroient les dieux, ID. ib. 22. Stesimbrotus s'abuse grandement pour n'avoir pas bien pris garde à la suitte des temps, m. Thém. 3. Son filz abusoit un peu trop de l'affection que lui portoit sa mere, et de lui aussi semblablement par le moyen d'elle, à. Thém. 36. Abusant la jeunesse de vaine espérance, ID. Fab. 51. Les Lacedemoniens abuserent d'Alcibiades plus tost qu'ils n'en userent, ID. Alc. et Cor. 4. Il abusa de son eloquence à calomnier et faussement charger et accuser ceux qui valoient mieux que lui, m. Pélop. 44. Celui qui ne vise à la voie Par où il va, faut et s'abuse, MAROT, III, 59. ETYM. Abus; provenç. et espagn. abusar; ital, abusare. ABUSEUR (a-bu-zeur), s. m. Celui qui abuse, qui trompe. sont gens de même acabit. Vous ne le corrigerez | la pureté du goût. || 5o Par métaphore, en fait de HIST. XV* s. Se en cest malheur et labit Nous mourions par quelque acabit [accident], Ame n'y a qui bien nous fasse, VILLON, Baill. et Mal. On a dit aussi acabie: BOURSAULT, Ésope, IV, 3: Et de quelle acabie étoit-il conseiller? Le féminin n'est plus usité. 7° Lieu où les jeunes gens apprennent l'équitation et d'autres exercices du corps. Tenir académie. Faire son académie. Pour m'entretenir à l'acadéETYM. Bas-latin, acapita, acapitis, acapita- mie, HAMILT. Gramm. 3. En 1691, je commençais à gium, mots qui signifient au propre l'action de se monter à cheval à l'académie des sieurs de Mémon constituer vassal d'un seigneur, mot à mot, action et Rochefort, SAINT-SIMON, 1, 21. Sans avoir fait de prendre pour chef; par extension, droit d'en- son académie, un voyageur monte à cheval, J. J. trée, et, par une nouvelle extension, toute espèce ROUSSEAU, Ém. II. || 8° Les écoliers mêmes qui fréd'achat. Acabit veut donc dire achat, débit, et, quentaient une académie. Ce jour-là tel écuyer fit comme le remarque MÉNAGE, des fruits d'un bon monter toute son académie à cheval. || 9° Lieu où acabit signifient proprement des fruits d'un bon dé- l'on donne à jouer en public. Les académies de jeux bit. Acapita, acapitagium sont composés de ad et sont souvent des coupe-gorges. Il y a un livre inticapitagium; capitagium, de caput, chef (voy.tulé Académie des jeux, qui donne les règles des CHEF). jeux en usage. Il a perdu son argent dans une acaAĆACIA (a-ka-sia; Castel et Béranger l'ont fait, démie. Ma maison n'est point une académie, PICARD, en vers, de trois syllabes, et la prononciation ordi- les Deux phil. п, 19. On dit maintenant maison de naire ne lui en donne non plus que trois; mais jeu. || 10 Division de l'Université de France dirigée on pourrait aussi, en vers, le faire de quatre sylla-par un recteur. || 11° En termes de peinture, une bes, suivant l'habitude de notre poésie, qui tend figure entière qui est peinte ou dessinée d'après un plus à allonger les mots qu'à les raccourcir), s. m. modèle, et qui n'est pas destinée à entrer dans la 1o En botanique, nom d'un genre de la famille des composition d'un tableau. légumineuses, dont deux espèces fournissent la gom- -ÉTYM. Academia, du grec àxadnuía et ånadńme arabique et la gomme du Sénégal. Suc d'acacia, ueta. Ce mot vient d'Académus, personnage de l'âge suc exprimé des gousses pilées du mimosa nilotica. héroïque. Dans la guerre que les Lacédémoniens fiSuc d'acacia indigène, suc tiré du fruit non encore rent à Athènes pour reprendre Hélène enlevée par mûr du prunellier. Le suc d'acacia est astringent. Thésée, Académus leur révéla où elle était cachée. | 2o Dans le langage ordinaire, l'acacia est le faux En récompense de ce service, ils ménagèrent dans acacia ou acacia blanc, arbre d'agrément, espèce leurs ravages sa maison de campagne, qui était à de robinier à rameaux épineux et à fleurs blanches 1000 pas d'Athènes. L'orthographe n'est pas conset odorantes. Ses gais refrains vous égalent en nom-tante; on écrit aussi Hecadémus, 'Exádnuoc et par conséquent Exadnuía. Dans Horace, Ep. 11, 11, 45, Atque inter silvas Academi quærere verum on trouve la variante Ecademi. 'Axάônμos vient sans doute de axos, remède, et dμos, peuple, qui guérit le peuple; et exádnuos de éxàs, loin, qui est loin du peuple. HIST. XVI s. Berberis, sumac, acacia et leurs semblables, PARÉ, VIII, 53. Quant aux sucs solides et endurcis, comme l'aloès, l'acacia.... ID. XXV, 27. HIST. XIV S. Se le dit tel abuseur avoit aucune chose prins ou gaingné sous ombre de la dite abu-bre, Fleurs d'acacia qu'éparpillent les vents, BEsion, DU CANGE, abusor. || xv s. Et trouva on que RANGER, Em. Debraux. Sous l'acacia léger j'aurais ce n'estoit qu'un abuseur; si le fit prendre et em- placé Delille, CASTEL, les Plantes, Iv. || Au pluriel, prisonner et eut sa finance qui estoit grande, J. DES des acacias. URSINS, 1389. Et se trouva un cordelier forgé qui de lui-même prit debat au dit frere Hieronime [Savonarole], l'appellant heretique et abuseur de peuple, COMM. VIII, 19. | XVI s. C'estoyent divinateurs, enchanteurs et abuseurs du simple peuple, RAB. Pant. IV, 58. [Traitz] dont le cruel abuseur plein d'attraits A bien souvent faict mainte plaie amere, MAROT, II, 280. D'un petit nombre d'abuseurs sont sorties plusieurs sectes, CALV. Inst. 89. —ÉTYM. Abuser. ABUSIF, IVE (a-bu-zif, ziv'), adj. || 1° Qui tient de l'abus. Tout privilége qui tend à l'exemption de cette contribution étant injuste et abusif, VAUBAN, Dime, 104. || 2° En termes de grammaire, emploi abusif d'un mot. -HIST. XIV S. Faire une comparaison abusive de choses qui ne sont pas comparables, ORESME, Thèse de Meunier. | XVI's. Tout ce que les hommes apprennent de Dieu par les images est frivole et mesme abusif, CALV. Inst. 56. Il rompit et annulla cette coustume comme abusive, pleine de larcin, CARLOIX, V, 32. – ÉTYM. Abusivus, de abusus, abus. ABUSIVEMENT (a-bu-zi-ve-man), adv. || 1o D'une manière abusive. On avait établi abusivement cette mesure. 2o En termes de grammaire, employer abusivement un mot. ÉTYM. Provenç. acassia; du latin acacia, du grec axanía. Ce mot paraît venir de axaxia, défaut de méchanceté [de a privatif, et xaxós, méchant], parce que ce végétal, bien que couvert d'épines, fournit de bonnes choses. 1 ACADÉMIQUE (a-ka-dé-mi-k'), adj. || 1° Qui appartient à la doctrine de Platon. La philosophie académique. || 2° Qui appartient ou qui convient à des académiciens, à une académie. Questions aca-, démiques. Séances académiques. || 3° Plus particulièrement, qui appartient à l'Académie française. Discours académique. Fauteuil académique. || 4° En parlant du style, des compositions littéraires et aussi des peintures correctes, élégantes, mais où la correction et l'élégance font tort à la vérité et à la simplicité. Pourquoi appelle-t-on académique un discours fleuri, élégant, ingénieux, harmonieux, et non un discours vrai et fort, lumineux et simple? VAUVEN. Nouv. maz. 12. || 5o Dans les beaux-arts, figure académique, figure d'étude, traitée sans égard à l'ensemble d'un tableau. || 6o En parlant des personnes, digne d'être de l'Académie. Sujet académique, homme qui mérite d'être élu de l'A ACADEMICIEN (a-ka-dé-mi-siin; en vers, il est de six syllabes; par exemple, dans l'épigramme de Piron: Ci-gft Piron, qui ne fut rien, Pas même académicien. Cependant on pourrait aussi suivre la prononciation ordinaire et le faire de cinq syllabes), s. m. || 1° Philosophe de la secte de l'Académie. Cicéron était académicien. || 2° Celui qui fait partie d'une société de gens de lettres. De zélés académiciens. Les réceptions de nouveaux académiciens. Il fit lever le plan de cette mer [Caspienne], et, grâce à ce conquérant académicien, on en connut enfin la véritable figure, FONTEN. Czar Pierre. Il possédait souverainement les qualités d'académi-cadémie. cien, c'est-à-dire, d'un homme d'esprit qui doit vivre avec ses pareils, profiter de leurs lumières et ACADÉMIQUEMENT (a-ka-dé-mi-ke-man), adv. leur communiquer les siennes, ID. Dodart. D'une manière académique. Cela est écrit académi - ETYM. Académie. REM. Académicien a quelquefois un féminin.quement. L'Académie de peinture a nommé quelques femmes académiciennes. Il y a en Italie des académiciennes. SYN. ACADÉMICIEN, ACADÉMISTE. Le premier se - ETYM. Abusive au féminin, et ment (voy. MENT). + ABUTER (a-bu-té), v. a. etv.n. || 1° Terme de marine. Mettre bout à bout, ou toucher par un bout. Ces pièces de bois abutent. || 2° Au jeu de boule ou de palet, lancer la boule ou le palet vers un but pour savoir qui jouera le premier. Eh bien, abutons. HIST. XVI S. Le temple St-Sorlin fut gagné à coups de canon par les assiegés: ce qui fit tenir conseil en la place St-Georges, et resoudre de mettre ACADÉMIE (a-ka-dé-mie), s. f. || 1o Jardin près le feu en toutes les rues qui abuttoient à la mai-d'Athènes où Platon enseigna. || 2o La doctrine mêson de ville, D'AUB. Hist. 1, 38. Articulation, c'est-me de Platon et de ses successeurs. || 3° Par extenà-dire jointure sçavoir quand iceux os sont tel- sion, compagnie de gens de lettres, de savants ou lement abuttés et alliés que.... PARE, IV, 43. Fault luy [à l'âme] fournir d'object où elle s'abbutte, MONT. d'artistes. L'Académie française, l'Académie des ETYM. Académique, et ment (voy. MENT). ACADÉMISTE (a-ka-dé-mi-st'), s. m. || 1° Celui qui, dans une académie, se forme à certains exercices. Les gens de cette sorte sont académistes, écoliers, PASC. Préf. g. Avec un extérieur austere il [Harley fils] était aussi parfaitement débauché et auss: ouvertement qu'un jeune académiste, ST-SIMON, 470, 107. || 2° Čelui qui tient une académie et enseigne les exercices. · ETYM. Académie. ACAGNARDÉ, ÉE (a-ka-gnar-dé, dée), part. passé. Acagnardé par la fainéantise. ACAGNARDER (a-ka-gnar-dé), v. a. || 1° Rendre cagnard. La mauvaise compagnie l'a acagnardé, Acad. | 2° S'acagnarder, v. réfl. Devenir cagnard. S'acagnarder dans un fauteuil. Ces enfants se sont acagnardés au coin du feu. || Loc. vicieuse: acagnardir ou s'acagnardir. Ce verbe est de la conjugaison en er. HIST. XVI S. Je ne me peux contenter de moi mesme, me voyant ici oisif, acagnardé à un foyer, YVER, 563. Vous avez secouru des personnes qui estoient dans les rues ou accagnardées près du feu; je vous demande l'aumosne pour des gens qui servent nuit et jour, HENRI IV, Lettres. ETYM. A et cagnard; Genevois, s'acagnardir et aussi s'acagner, se blottir. ACAJOU (a-ka-jou), s. m. || 1° Bois d'acajou ou - 4 I. – ÉTYM. Acanthus, de ǎxavooc, de axavba, épine, mot dans lequel est la racine άxý, pointe, aiguille (Voy. AIGU). simplement acajou, bois rougeâtre et susceptible | un fardeau trop lourd. Dante a peint les avares ac- n'accable pas un malheureux qui t'aime, ID. Andr d'un beau poli, employé dans l'ébénisterie, la ta- cablés sous des chapes de plomb. La vigne était ac-1, 1. Ne rougissez-vous pas d'accabler ma misère? bletterie, etc. et fourni par un arbre de l'Amé-cablée sous son fruit, FÉN. Tél. 1. || 2o Fig. Accablé VOLT. Orphel. IV, 4. Est-il donc permis de se mettre rique Méridionale (Swietenia Mahogoni et Cedrela de maux. Accablé de dettes. Il fut accablé par le si aisément au hasard de la violer, cette justice odorata). Meuble d'acajou. Lit d'acajou. || Au plu- nombre. Cet homme d'Etat, accablé par ses en- qu'on ne connaît pas, et qui peut être toute pour une riel, des acajous. || 2o Ñoix d'acajou, fruit en forme nemis. Le régiment accablé par des forces supé-partie adverse que l'on accable? BOURD. Pensées, t. í, de rein, lisse, coriace, et d'un brun grisâtre. Sous rieures. Accablé d'affaires. Accablé d'honneurs. Ac- p. 260. Tout cela formera contre lui un témoignage l'enveloppe se trouve un suc huileux, noir et caus- cablé d'outrages. Accablé d'une aussi haute fortune. qui l'accablera et qui ne lui laissera nulle excuse tique. A l'intérieur est une amande bonne à man- Je suis accablé de voir que le mal a fait tant de pour se justifier, ID. ib. p. 434. || 3° Fig. Il est acger. Ce fruit est fourni par l'anacardium occidentale, progrès. Une femme qui n'avait nuls signes de cablé de maladies. Un si grand malheur m'accagrand arbre de la famille des térébinthacées. La grossesse, accablée d'ailleurs d'un grand nombre ble. Je suis si accablé de douleur que.... On l'accable - ETYM. Reiff le tire du brésilien acajaba. d'incommodités très-cruelles, FONTEN. Littre. Acca- d'injures, d'outrages. Accabler quelqu'un de quesACANTHE (a-kan-t'), s. f. || 1o Plante dite vul- blé des malheurs où le destin me range, CORN. Cid. tions. Depuis qu'il est en place, ses connaissances gairement branche-ursine et remarquable par ses 1, 8. Il semble à l'âme que son mal est sans remède, l'accablent de sollicitations. Le sommeil l'accablait belles feuilles découpées et recourbées vers l'extré- tant elle en est possédée et accablée, BOURD. Pen- Le combat qu'elle [la vertu] soutient au dedans conmité. On a dit que la feuille d'acanthe avait servi de | sées, t. 11, p. 22. Tâche de les convaincre par une mul- tre tant de tentations qui accablent la nature modèle pour l'ornement du chapiteau corinthien. titude de preuves dont ils devraient être accablés, maine, BOSS. Reine d'Angleterre. L'ambition, l'a Voici la fête d'Olympie! Tressez l'acanthe et le lau- ID. ib. p. 274. j'allais, accablé de cet assassinat, mour, le dépit, tout m'accable, VOLT. Brut. I, 1. Et rier, V. HUGO, Odes, IV, 10. || 2o Ornement d'archi- Pleurer Britannicus, César et tout l'Etat, RAC. Brit. plus vous la pouvez accabler d'infamie, CORN. Nic. II, tecture imité de la feuille d'acanthe. v, 5. Non, non, je ne puis vivre accablé de sa haine, 4. Le poids de mes habitudes m'accable, la multiID. Alex. IV, 4. Vous pensez.... qu'un cœur, acca- tude et la grièveté de mes offenses m'effraye, blé de tant de déplaisirs, De son persécuteur ait BOURD. Pensées, t.n,p. 159. S'il pouvait apprendre que brigué les soupirs? ID.. Andr. II, 1. Lusignan, ce son fils ne sait imiter ni sa patience ni son courage, vieillard accablé de douleurs, vOLT. Zaïre, II, 6. cette nouvelle l'accablerait de honte, et lui serait Si je l'ai jusqu'ici de tant d'honneur comblée, De plus rude que tous les malheurs qu'il souffre depuis tant de faveurs accablée.... CORN. Agés. v, 2. si longtemps, FÉN. Tél. II. La mort de M. de Guise ACCABLEMENT (a-ka-ble-man), s. m. || 1° Etat dont je suis accablée, sÉV. 73. || Absolument. Cette d'une personne, d'un corps, d'un esprit, d'un peuple nouvelle accable, D. 147. || 4° Etre à charge. Et sans accablés. Etre dans l'accablement de la douleur. doute elle attend le moment favorable Pour dispaSon accablement est extrême, Plongé dans l'acca-raître aux yeux d'une cour qui l'accable, RAC. Bér. blement. Et je préférerais un peu d'emportement 1, 3. Je me suis laissé accabler de visites, SEV. Aux plus humbles devoirs d'un tel accablement, 463. Un homme de ce caractère nous accabla penCORN. Sert. IV, 1. On croit cette imposition prématu- dant deux heures de lui, de son mérite, MONTESQ. rée dans l'accablement où sont les peuples, BOSS. Lett. pers. 50. || 5° Charger en bonne part. Accabler Lett. quiét. 472. Quand il dort, c'est d'accablement, de biens, de louanges, de politesses. Ceux au conSEV. 502. Des infortunés qui vivent dans l'accable- traire que la fortune, aveugle, sans choix et sans disment, MASS. Affl. Vous qui n'avez jamais de sou- cernement, a comme accablés de ses bienfaits, en rire moqueur Pour les accablements dont une âme jouissent avec orgueil et sans modération, LA BRUY. est troublée, v. HUGO, Crép. 38. || 2° Action d'ac-1. Il me comble d'honneurs, il m'accable de biens, cabler. Pour 'dernier accablement, son adversaire CORN. Cinna, III, 3. Tu trahis mes bienfaits, je les lui donna un coup de pied, SCARR. Rom. com. 10. veux redoubler; Je t'en avais comblé, je t'en veux || 3° Surcharge. Accablement d'affaires. Que devien- accabler, ID. Cinna, v, 3. Je sais ce que je dois - ETYM. Picard, accarienne. Ce mot vient de l'an-nent les lois et le prodigieux accablement de leurs au souverain bonheur Dont me comble et m'accacien français acarier, confronter, d'où l'adjectif commentaires? LA BRUY. 12. Si c'est trop de se trouble un tel excès d'honneur, ID. Mort de P. IV, 5. désignant, avec le sens défavorable qu'a la finale ver chargé d'une seule famille, si c'est assez d'avoir à Madame, achevez donc de m'accabler de joie, ID. atre, celui qui tient tête dans la confrontation, et répondre de soi seul, quel poids, quel accablement Perth. 1, 3. || 6° Absolument. Vous m'accablez, vous de là de difficile humeur. Acarier vient de à et de que celui que donne un royaume! m. 10. êtes trop bon, trop poli, etc. || 7° S'accabler, v. résl. cara, face, visage (voy. CHÈRE). Il ne faut pas s'accabler de travail. Ne vous accablez pas d'inutiles douleurs, RAC. Alex. iv, 2. A CAPELLA (a-ka-pèl-la). Terme de musique d'église, signifiant que les instruments marchent à l'unisson ou à l'octave avec les parties chantantes. Style à capella, style grave, posé, sans instruments. - ETYM. Ital. A capella, à chapelle. † ACARE (a-ka-r'), s. m. Terme d'histoire naturelle. Sorte d'animaux articulés de la classe des arachnides, dont un genre renferme le petit ciron qu'on trouve dans les vésicules de la gale, tant chez l'homme que chez le cheval. Le soufre ne guérit la gale qu'en tuant les acares. - ETYM. "Axapt, sorte de petit insecte. ACARIÂTRE (a-ka-ri-â-tr'), adj. Qui est d'une humeur fâcheuse et aigre. || Il se met toujours après le substantif: Une femme acariâtre; un esprit acariâtre. -HIST. XVI® s. A tant de gens qui sont acariatres, RAB. Garg. 1, 2. + ÁCATÁLECTIQUE (a-ka-ta-lé-kti-k'), s. m. et adj. Terme de métrique ancienne. On appelait ainsi les vers auxquels il ne manquait aucune syllabe. – ÉTYM. Âxaтaλnxτixò, qui n'a pas de finale, de a privatif, et de xaтaλnxτixó, qui a une finale; xaraAnxtixós, de xataλńyev, finir,de xatá, à, et nysiv, cesser. ACATALEPSIE (a-ka-ta-lé-psie), s. f. Expression technique de Pyrrhon et des philosophes sceptiques, qui désigne l'impossibilité de connaître. ETYM. Axataλnfía, de a privatif, et xatáλnic, compréhension: impossibilité de comprendre, et par conséquent absence de certitude dans les connaissances humaines (voy. CATALEPSIE). ACATALEPTIQUE (a-ka-ta-lé-pti-k'), adj. Qui a rapport à l'acatalepsie. ETYM. Acatalepsie. ACAULE (a-kô-l'), adj. Terme de botanique. Qui n'a pas de tige apparente. ETYM. A privatif, et caulis, tige (voy. CHOU). ACCABLANT, ANTE (a-kå-blan, blan-t'), adj. 1° Qui accable. Un poids accablant. Une charge accablante. Une douleur accablante. Des reproches accablants. A ces mots, Idoménée parut comme un homme qu'on soulage d'un fardeau accablant, FEN. Tél. XII. Les affaires les plus désagréables, les embarras les plus accablants, les dégoûts et les déboires les plus affreux, BOURD. Pensées, t. III, p. 142. Le nombre des matériaux nécessaires devient toujours plus accablant pour le géographe, et, s'il se pique de précision, tous ceux qu'il peut recouvrer lui sont nécessaires, FONTEN. Éloges, Delisle. Les remarques sont jugées accablantes pour M. de Cambrai, BOSS. Lett. quiet. 371. Ces foudroyants regards, ces accablants reproches, TH. CORN. Ari. IV, 6. Ah! penser accablant où mon cœur s'abandonne! CAMPIST. Andron. v, 4. Il n'avait répondu que par un silence accablant à ses supplications, MASS. Prière, 2. Mais qu'il est accablant de parler de sa honte! VOLT. Brut. 11, 1. || 2o Importun, incommode. Un homme accablant. Visites accablantes. Il se met avant on après le substantif: Une nouvelle accablante; une accablante nouvelle. ACCABLE, ÉE (a-ka-blé, blée), part. passé. [] 1°Cédant, succombant sous le poids. Accablé sous SYN. ACCABLEMENT, ABATTEMENT, DÉCOURAGEMENT. L'idée commune est un état de langueur de l'âme. L'accablement est plus fort que l'abattement. -SYN. ACCABLER, OPPRIMER, OPPRESSER. Accabler L'homme abattu peut se relever; l'homme accablé a exprime l'idée la plus générale; il veut dire simple succombé sous le poids, et ses forces sont brisées. Pour ment faire succomber sous le poids; il se prend en l'abattement et l'accablement, il y a toujours une bonne et en mauvaise part: accabler de chagrin, accause extérieure et antérieure, un coup porté, une cabler de bienfaits. Les Romains accablèrent les surcharge imposée. Le découragement, au contraire, Carthaginois. Opprimer ne se prend qu'en mauest plus général, et ne suppose pas nécessairement vaise part : le fort opprime le faible; un roi opquelque chose de grave qui ait précédé. Certains prime ses sujets; un tyran domestique opprime sa hommes sont pris de découragement pour des mo- femme et ses enfants. Oppresser n'indique qu'une tifs fort légers; on peut avoir perdu courage et n'e-action physique : une respiration gênée est opprestre ni abattu ni accablé, mais l'abattement et l'ac-sée; oppressé par la douleur. De ce côté, opprescablement ôtent le ressort de l'âme et impliquent le ser redevient équivalent à accabler, sauf que opdécouragement. presser indique plutôt la gêne de la suffocation, et accabler l'anéantissement des forces. C'est l'usage seul qui a introduit une différence entre opprimer et oppresser; car ils sont de même origine, si bien que l'oppresseur est non pas celui qui oppresse, mais celui qui opprime. - ETYM. A et ancien français caabler. DU CANGE, au mot cité, rapporte ceci : De abattre à terre, que l'on appelle caable; ce qui est traduit en latin: De prostratione ad terram quod quadablum (ou cadabalum) dicitur. Caabler ou chaabler veut donc dire renverser, et il vient du bas-latin cadabalum ou chadabula, en vieux français, chaable qui signifie une machine de guerre (voy. CHABLIS). ACCABLER (a-ka-blé), v. a. || 1~ raire succomber sous. Accabler de coups de poing. Etre accablé sous un fardeau. Ce fardeau énorme vous accable, quelque fort que vous soyez. Le poids des entreprises qu'il a commencées l'accable. Ses dettes finiront HIST. XV S. Raoulin vint au suppliant, l'apar l'accabler. Il fut accablé par la chute d'un ro- chabla et tira à terre, DU CANGE, cabulus, || XVI® S. cher. J'irai sous mes cyprès accabler ses lauriers, Des arbres qui aient suffisante force pour soutenir CORN. Cid, IV, 2. Leurs membres décharnés cour-la vigne sans s'accabler eux-mesmes,o. DE SERRES, bent sous mes hauts faits, Et la gloire du trône ac-192. Le comble de la galerie tumba sur les garsons cable les sujets, CORN. Prol. de la Toison d'or, 1. qui estoient demourés dessous, et les accabla tous, Sous tant de morts, sous Troie, il fallait l'accabler, AMYOT, Cimon, 29. RAC. Andr. 1, 1. || 2° Vaincre, ruiner, faire succomber. Il a été accablé par le nombre des ennemis. Ce désastre les accabla. Accabler un innocent. Ce dernier témoignage l'accabla. Accabler l'ennemi. Ainsi tout m'accable à la fois. Ila accablé ses adversaires de tant d'arguments. Je suis assez puni; ne m'accablez pas. Rome.... ne désarma point sa fureur vengeresse Qu'elle n'eût accablé l'amant et la maîtresse, RAC. Bér. II, 2. C'en est fait, le cruel n'a plus rien qui l'arrête; Le coup qu'on m'a prédit va tomber sur ma tête; Il vous accablera vous-même à votre tour, RACINE, Brit. v, 7. Fuyons tous deux, fuyons un spectacle funeste, Qui de notre constance accablerait le reste, ID. Bér. III, 1. Assez et trop longtemps mon amitié t'accable, ID. Andr. III, 1. Quand je verrai ces yeux armés de tous leurs charmes, Attachés sur les miens, m'accabler de leurs larmes, ID. Bérén. IV, 5.....mon cœur, respectant la vertu, N'accable pas encore un rival abattu, ID. Alex. III, 1. Ami, +ACCALMIE (a-kal-mie), s. f. Terme de marine. Calme momentané qui succède à un coup de vent très-violent. ETYM. A et calme. ACCAPARER (a-ka-pa-ré), v. a.|| 1 Arrher ou acheter tout ce qu'il y a sur le marché de denrées, de marchandises, afin de devenir mattre du cours. Ces spéculateurs s'entendirent pour accaparer les sucres. 2o Fig. Prendre tout pour soi. Ce candidat a su accaparer les voix des électeurs. Accaparer la faveur du peuple. Cet avocat accapare toutes les affaires. ÉтYM. Ac pour ad, et le bas-lat. caparra; ital. caparra et caparrare; provenç. caparro; espagn. caparra; mots qui signifient arrhes, et qui viennent de cap pour capere (voy. CAPABLE), et arrhes (voy. ARRHES). ACCAPAREUR, EUSE (a-ka-pa-reur, reu-z'), s. m. et f. Celui, celle qui accapare. -ETY Accaparer. ÉTYM. Accastiller. † ACCASTILLÉ, ÉE (a-ka-sti-llé, ée, ll mouillées), part. passé. ||1° Vaisseau bien accastillé. || 2° Dans l'ancienne marine, il se disait d'un vaisseau qui a un château sur son avant et un autre sur son arrière. † ACCASTILLER (a-ka-sti-llé, ll mouillées), v. a. Garnir un vaisseau de son accastillage. S'occuper de l'accastillage d'un vaisseau. laments transversaux pour accelerer tant le boire et ETYM. Accelerare, dé ad, à, et celerare, håter ACCENSE (a-ksan-s'), s. m. Terme d'antiquité romaine. Officier subalterne attaché à quelque fonctionnaire dans l'ordre civil et militaire, sorte d'appariteur. ETYM. Les étymologistes latins ont varié sur l'origine de ce mot. Varron le fait venir tantôt de ciere, appeler, convoquer, tantôt de censere. Cette dernière étymologie est la plus probable; accensus de accensere, ajouter, adjoindre, de ad, à, et censere, compter (voy. CENS). ACCENT (a-ksan; ne prononcez pas a-san comme + ACCASTILLAGE (a-ka-sti-lla-j', mouillées), font les méridionaux), s. m. ||1 Terme de grams. m. || 1o Terme de marine. Partie de l'œuvre morte maire. Elévation de la voix sur une syllabe dans d'un grand bâtiment qui reçoit des sculptures et des un mot, c'est-à-dire intensité donnée à une syllabe ornements. Voilà un bel accastillage. Les accastilla- relativement aux autres: cela s'appelle accent toniges sont bien soignés dans ce port. || 2o Dans l'an-que. || 2° Inflexions particulières à une nation, aux hacienne marine, le château de l'avant et le château de bitants de certaines provinces. Accent anglais, ital'arrière d'un vaisseau. lien. Accent gascon. On connait à son accent de quelle province il est. L'air de cour est contagieux; il se prend à Versailles, comme l'accent normand à Rouen ou à Falaise, LA BRUY. 8. L'accent du pays où l'on est né demeure dans l'esprit et dans le cœur, comme dans le langage, LA ROCHEF. Réflex. 342. || 3° Absolument. Prononciation des personnes de province par rapport au parler de la capitale. Pour bien parler il ne faut pas avoir d'accent; cette phrase veut dire qu'il faut donner l'accent consacré par le bon usage parmi ceux qui parlent bien. Il a perdu, conservé son accent. || 4° Accent oratoire ou pathé tique, inflexion de la voix par rapport aux sentiments ou aux pensées. Je trouve qu'il prend toujours l'accent le plus convenable à son sujet. Il avait dans les morceaux pathétiques un accent de tristesse. J. J. Rousseau a fait confusion entre l'accent oratoire et l'accent proprement dit, en écrivant : Se piquer de n'avoir point d'accent, c'est se piquer d'ôter aux phrases leur énergie, Em. 1. || 5° Langage, chant, dans le style élevé et la poésie. Les accents de la passion, de la colère. De tristes accents. J'entends vos divins accents. Écoute les accents de sa mourante ACCELERATEUR, TRICE (a-ksé-lé-ra-teur, tri-s'), voix, CORN. Médée, v, 8. Ce sont les accents de la adj. 1° En physique, force accélératrice, celle nature qui causent ce plaisir: c'est la plus douce de qui, continuant d'agir sur un corps mobile après toutes les voix, MONTESQ. Esprit, XXVI, 4. Ces accents son départ, lui communique à chaque instant une de la mort sont la voix de Ninus, VOLT. Sém. 1, 3. nouvelle vitesse. Le rapport de la vitesse acquise Son aspect, ses accents Ont fait trembler mon bras, au temps, est constant pour une même force accé-ont fait frémir mes sens, ID. Oreste, IV, 5. Aux aclératrice; il augmente ou diminue, suivant que ces cents de l'airain sonnant, les homicides.... M. J. CHEN. forces sont plus ou moins grandes; il peut donc Ch. IX, v,2. des clairons les belliqueux accents servir à les exprimer, LA PLACE, Exp. 11, 2. || 2° En Pour la première fois font tressaillir mes sens, c. anatomie, muscle accélérateur, muscle qui accé- DELAV. Paria, 1, 1. Enfin sa bouche flétrie Ose lère une évacuation. Il ne se met qu'après le sub-prendre un noble accent, BÉRANGER, Judas. || 6° Pestantif: Muscles accélérateurs, force accélératrice. tite marque qui se met sur une syllabe, soit pour - ETYM. Accélérer. - ETYM. À et castellum, château (voy. CHÂTEAU). ACCÉDER (a-ksé- dé. Pour l'accent aigu ou grave sur cé, on observe la règle du verbe céder. I ne se conjugue qu'avec l'auxiliaire avoir : j'ai accédé), v. n. Entrer dans des engagements déjà contractés par d'autres, donner son assentiment à. Cette puissance accède au traité déjà conclu. J'accède à votre proposition. Accéder aux désirs de quelqu'un. Il accéda enfin au parti qu'on lui fit comprendre devoir être incessamment le plus fort. – ETYM. Accedere, de ad, à, et cedere, aller (Voy. CÉDER). ACCELERATION (a-ksé-lé-ra-sion), s. f. || 1° Aug-| mentation de vitesse. L'accélération du mouvement dans la chute des corps graves. || 2° En médecine, accélération du pouls, accélération de la respiration se dit quand, dans un temps donné, il y a plus de pulsations ou de respirations qu'en état de santé. 3° Prompte exécution, prompte expédition. L'accélération des travaux, d'une affaire, d'un jugement. .... en indiquer la prononciation, soit pour la caracté- mots en ême, comme extrême, blême; 3° sur l'i des verbes en attre, en oître, dans tous les temps où i est suivi de t: naître, paraître, accroître, il naît, il paraitra, nous accroitrons; 4° sur o qui précède les finales le, me, ne, comme dans pôle, rôle, dome, fantôme, trône. On en fait également usage à la première et à la deuxième personne du pluriel du prétérit défini de l'indicatif, et à la troisième personne du singulier de l'imparfait du subjonctif: nous aimames, vous aimates, vous reçûtes, qu'il fût, qu'il eût, qu'il aimat, qu'il reçut. Dans cet emploi l'ac cent circonflexe indique la suppression d'une lettre ou la longueur de la voyelle comme dans lâche, apôtre; tantôt il indique seulement la longueur de la syllabe, sans suppression de lettre, comme dans pôle, trône; tantôt enfin il indique seulement la suppression d'une lettre sans que la voyelle soit allongée, comme dans hôpital, où l'o n'est pas long. Dans certains cas, l'accent circonflexe ne sert non plus que de distinction grammaticale : du, article composé pour de le, et dû, participe passé du verbe devoir, anciennement deu; tu, pronom personnel, et tu, participe passé du verbe taire, anciennement teu; sur, préposition, et sûr, adjectif, anciennement seur. Ces accents, qui servent de signes dans l'écriture, sont très-différents dans le grec et dans le français, qui pourtant les a pris du grec. Les accents aigu, grave et circonflexe, dans le grec, servent uniquement à noter la syllabe qui a l'accent tonique, et désignent des nuances de cette intonation. En français, l'accent tantôt dénote la prononciation de quelques voyelles, tantôt indique la suppression d'une lettre, tantôt est employé à distinguer l'un de l'autre deux mots qui, ayant des acceptions très-différentes, s'écrivent, sauf cet accent, de même. Il y a, comme on voit, quatre sortes d'accents qu'il ne faut pas confondre, et que l'on confond souvent: 1° l'accent tonique, qui est l'élévation de la voix sur une syllabe d'un mot: dans donne, l'accent tonique est sur la pénultième; dans amour, il est sur la dernière. Dans la langue française l'accent tonique n'occupe jamais que l'une de ces deux places. Dans le latin, l'accent tonique est en général sur la pénultième syllabe, si cette syllabe est longue, et sur l'antépénultième, si la pénultième est brève. C'est l'accent latin qui a déterminé la forme des mots français d'origine. La syllabe qui avait l'accent en latin l'a conservé en français : présbýter, prêtre, frágilis, frêle, ánima, âme. Le français, quoi qu'on en ait dit, a un accent très-marqué : l'accent, en chaque mot, se trouve sur la dernière syllabe, si elle n'est pas terminée par une muet, et sur l'avant-dernière, si la dernière est terminée par un e muet, Dans le parler, les mots non accentués s'appuient sur les mots accentués et ne font qu'un avec eux; ainsi dans ce vers tout monosyllabique de Racine : Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon cœur ; il y a - REM. La grammaire française a trois espèces d'ac- cinq accents, un sur jour, un sur pas, un sur pur, cents: l'accent aigu, l'accent grave, l'accent circon- un sur fond et un cinquième sur cœur, de sorte flexe. || 1. L'accent aigu se met sur tous les é fermés que pour l'oreille il n'y a vraiment que cinq mots. qui terminent la syllabe, ou qui sont seulement sui- Le vers français, comme le vers italien, anglais ou vis d'un s, signe du pluriel: bonté, vérité, assem- allemand, est fondé sur l'accent aussi bien que sur blée, les procédés, les prés émaillés. Mais on écrira le nombre des syllabes. Dans le vers alexandrin, sans accent l'e fermé de nez, de berger, parce qu'ici il faut deux accents: l'un à la sixième syllabe, et ce n'est point l'e qui termine la syllabe. || 2. L'accent l'autre à la douzième; dans les vers de dix syllabes, grave se met sur tous les è ouverts qui terminent la il en faut deux aussi : l'un à la quatrième et l'ausyllabe: pèle, règle, prophète, il mène; ou qui sont tre à la dixième syllabe. 2° L'accent provincial, qui suivis d'uns qui achève le mot: procès, succès, décès, est l'intonation propre à chaque province et difféaprès. Exceptions: ces, les, mes, tes, ses.... j'ap-rente de l'intonation du bon parler de Paris, prise pelle, terre, coquette. En effet, dans ces trois derniers mots, le redoublement de la consonne donne à la voyelle un son ouvert et rend inutile l'accent grave. Il faut remarquer que l'è est toujours ouvert lorsqu'il termine la syllabe et qu'il est suivi d'une conACCÉLÉRER (a-ksé-lé-ré. L'accent sur la syl- sonne et d'un e muet: il espère, il pèse, modèle. HIST. XVI S. Ses propos estoient belles chanlabe le est aigu ou grave, suivant la règle qui est Sont exceptées les phrases interrogatives: aimé-je, sons, estans les paroles accompagnées de chants, observée pour le verbe céder), v. a. Augmenter la dussé-je, veillé-je, etc. où l'e est fermé comme de gestes et d'accents pleins de douceur et de gracélérité, rendre plus rapide, plus prompt. La pesan- dans bonté. On a excepté aussi, du moins pour l'évité, AMYOT, Lyc. 4 teur d'un corps qui tombe en accélère le mouve-criture, sacrilége, sortilège, college, qu'on écrit ETYM. Provenç. accent; espagn. acento; ital. ment. Il voulait qu'on accélérât la marche des par un accent aigu; mais la prononciation usuelle accento; d'accentus, de ad, à, et cantus, chant troupes. Il accélérait sa mort par des imprudences met un accent grave et dit comme s'il y avait sa- | (voy. CHANT). continuelles. Accélérer le pouls, la respiration. Accé- crilège, sortilège, collège. C'est un cas où l'Aca- +ACCENTUABLE (a-ksan-tu-a-bl'), adj. Qui peut lérer un travail, la terminaison d'une affaire. Son démie devrait intervenir. Dans plusieurs mots l'ac-être accentué. Syllabe accentuable. fils, ce faible enfant qu'il porte entre ses bras, D'un cent grave ne sert que de distinction grammaticher et doux obstacie embarrasse ses pas, Des pas cale : à préposition et il a; des article partitif et que va bientôt accélérer la joie, DUCIS, Oscar, III, dès préposition; où adverbe de lieu et ou conjonc5. Quelle ardeur violente Accélère mon sang en ma tion; là adverbe de lieu et la article féminin. tête brûlante? LEMERCIER, Charles VI, III, 4. || 3. L'accent circonflexe s'emploie 4° lorsque la voyelle est longue, et surtout lorsqu'il y a suppression de lettre, comme dans les mots age, bailler, tête, épître, côte; 2 sur l'avant-dernier e de quelques ETYM. Accélérer. ACCÉLÉRÉ, ÉE (a-ksé-lé-ré, ée), part. passé. 1° Marche accélérée. Respiration accélérée. Pouls accéléré. L'affaire a été accélérée par son activité. ||2° En termes militaires, pas accéléré, sorte de pas plus rapide que le pas ordinaire. || 3° Voiture accélérée, ou simplement Accélérée, s. f. et Accéléré, .m.Voiture qui fait un trajet donné avec une vitesse plus grande qu'on ne faisait auparavant. HIST. XVI s. Là-dessus le roi les licencia, leur Commandant d'accelerer le procès, CARLOIX, II, 13. La tunique charnue de l'œsophage est tissue de fi : pour règle. 3° L'accent oratoire, qui est l'inflexion donnée aux mots conformément aux affections de l'âme de celui qui parle ou qui lit. 4° L'accent, signe grammatical servant dans l'orthographe à différents usages. ·ETYи. Accentuer; provenç. accentuai. ACCENTUATION (a-ksan-tu-a-sion), s. f. || 1° Ma nière d'accentuer, c'est-à-dire d'élever la voix su. une syllabe. Les règles de l'accentuation française sont très-simples (voy. ACCENT); celles de l'accentuation grecque sont beaucoup plus compliquées. 2° Action de poser la petite marque dite accent. L'accentuation n'a été que tardivement introduite dans les livres. Les manuscrits français du moyen qu'il n'avait accepté que par force. Acceptant ce âge n'ont aucune accentuation. ETYM. Accentuer. ACCENTUÉ, ÉE (a-kядn-tu-é, ée), part. passé. Syllabe accentuée, celle sur laquelle porta l'accent tonique. Langue très-accentuée, langue où l'accent tonique est très-marqué et très-varié. É accentué, e marqué d'un accent. HIST. XIII s. Lire sais tu, voire chanter; L'on le sait bien à l'accenter, DÚ CANGE, accentuare. || XVIe s. Je ne puis pas accentuer à droyt en la langue latine; car ma langue françoise m'empesche, PALSGR. P. 445. - ETYM. Bas-lat. accentuare; provenç. accentuar; espagn. acentuar; ital. accentuare; d'accentus, accent (voy. ACCENT). ACCEPTABLE (a-ksè-pta-bl'), adj. | Qui peut être accepté. Conditions acceptables. Cela n'est pas acceptable. Ce sacrifice a été reçu et est acceptable HIST. Xu• s. Offrir dei [je dois] à Deu sacrefise ki li seit acceptable, Rois, 219. E jo di ceste parole que la tue [tienne] parole seit ferme et acceptable cume sacrifice, ib. 170. Tel offrende n'est acceptable, Adam, Myst. p. 47. || xv s. Ce n'estoit pas honorable ni acceptable de prendre en treve et en repit ville, chastel ni forteresse, FROISS. II, II, 224. XVI s. Dieu a pour acceptable ce qui y est de bien, GALV. Inst. 660. ACCÈS (a-ksê; l's se lie), s. m. || 1o Arrivée à, qu'il avait refusé d'abord. Ce traité ne fut pas ac- entrée dans. Lieux d'un difficile accès. Comme cepté par la cour de France. Il fait de fausses offres, personne n'avait accès dans le temple. Pour ne laismais extraordinaires, qui donnent de la défiance et ser aucun accès aux abeilles. Si on ne laissait aucun obligent de rejeter ce que l'on accepterait inutile accès à l'air. Les verres de télescopes, qui avaient ment, LA BRUY. 10. De grand cœur j'accepte la con- été sa première occupation, lui donnèrent beaucoup dition, BOURD. Pensées, t. II, p. 80. Dans le fond, il d'accès à l'Observatoire, FONTEN. Hartsoeker. Les doit se réputer digne des plus mauvais traitements, sables et les bancs cachés dessous les eaux RenACCENTUER (a-ksan-tu-é), v. a. || 1o Prononcer et les accepter, ID. ib. p. 129. J'ai dû prévoir tout dent l'accès mal sûr à de plus grands vaisseaux, suivant les règles de l'accent tonique. Le Français cela que dis-je? je l'ai même prévu; et en le pré- CORN. Mort de P. II, 2. La montée était torte et accentue uniformément la dernière syllabe d'un mot voyant, je l'ai accepté, D. ib. p. 448. Il ne rejetait de fâcheux accès, RÉGNIER, Sat. II. Nous avons si elle est masculine, ou la pénultième si la der-pas ces victimes, il voulait bien les accepter, ID. accès à l'autel de sa miséricorde, Boss. 3 Purif. nière est féminine; l'Italien accentue souvent l'anté-ib. t. 1, p. 421. Jésus soutint le supplice de la Et depuis quand, Seigneur, entre-t-on dans ces pénultième. || 2° Donner l'accent oratoire, et aussi croix, dit Papôtre, et il accepta toute la confusion lieux, Dont l'accès même était interdit à nos yeux. appuyer sur une phrase pour la faire remarquer ou de la mort la plus infâme, ID. ib. t. I, p. 329. Ce RAC. Baj. I, 1. De ce triste chemin, route affreuse, sentir. Cet homme est fatigant, il accentue tout ce peuple abandonnerait son pays, ou se livrerait à la homicide, Un voyageur osa me disputer l'accès qu'il dit. 3° Poser convenablement les accents dans mort plutôt que d'accepter la servitude, FEN. Tél. VOLT. Ed. ш, 4. De ce dépôt sacré, tu sais quel l'écriture. Les grammairiens Alexandrins sont les VIII. J'accepte aveuglément cette gloire avec joie, est l'asile; Tu n'es point observé; l'accès t'en est premiers qui aient accentué les mots grecs. Il n'y a CORN. Hor. II, 3. Renoncer à la gloire, accepter facile, ID. Orphel. 1, 6. Quelque accès m'est ou pas longtemps qu'en français on accentue les e et pour jamais L'infamie et l'horreur qui suivent les vert en ce séjour sacré, ID. Sémir. 1, 1. Non, plus autres voyelles. forfaits, ID. Sort. v, 4. Cependant c'en est peu [de d'accès Aux procès; Vidons, joyeux Français, Nos prudence] que de n'accepter pas Le bonheur qu'on caves renommées, BÉRANGER, Gr. org. || 2° Entrée recherche au péril du trépas, ID. Cinna, II, 2. Je auprès de quelqu'un pour le voir, pour l'entretenir. t'adopte pour fils, accepte-moi pour père, ID. Her. Soyez d'un facile accès. Avoir accès auprès du miv, 3. Et faisons qu'à ses fils il ne puisse dicter nistre. Donner accès à quelqu'un. Ils étaient du Que les conditions qu'ils voudront accepter, RAC. nombre de ces petits à qui Jésus-Christ donnait un Mithr. 1, 5. Il me fit d'un empire accepter l'es- accès si facile auprès de sa personne, BOURD. Penpérance, ID. Esth. 1, 4. J'accepte tous les dons sées, t. 1, p. 425. C'est la paix qui chez vous me donne que vous me voulez faire, ID. Phèd. II, 3. Il vient un libre accès, CORN. Hor. 1, 4. J'aurai déjà gagné en m'embrassant de m'accepter pour gendre, ID. chez elle quelque accès, ID. Ment. 1, 6. L'amant Eut Iphig. II, 3.... puis-je espérer encore Que vous à la fin accès chez sa maîtresse, LA FONT. Rem. Il accepterez un coeur qui vous adore? ID. Andr. me fermera tout accès auprès d'elle, MOL. Sic. 5. à Dieu, PASC. Prov. 4. || Il suit toujours le substan-1, 4. En citoyen zélé, j'accepte votre fille, VOLT. Toute sorte d'accès m'est fermé auprès d'elle. tif Une proposition acceptable. Tancr. 1, 1. Acceptez aujourd'hui Rome pour vctre ID. Médecin malgré lui, 11, 9. Leur donnant un libre mère, Son vengeur pour époux, Brutus pour votre accès auprès de lui, BOSS. Hist. I, 10. Il est rare père, m. Brut. II, 6. J'entre, je me présente, qu'elle ait accès auprès du trône, MASS. Obst. Ceux on accepte ma foi, ID. Fanat. II, 1. || 2° Accep- qui ont accès auprès des rois, FLÉCH. Mont. Leurs ter un défi, promettre de faire ce dont on a été yeux [des gens que leur fortune aveugle], leur dédéfié, et, plus particulièrement, accepter un duel. marche, leur ton de voix et leur accès marquent 3° Accepter le combat, se montrer prêt à sou- longtemps en eux l'admiration où ils sont d'euxtenir le combat. 4° J'en accepte l'augure, je mêmes, LA BRUY. 11. || 3° Fig. La pitié eut accès souhaite qu'il en soit comme on me le fait espérer. dans son âme. Donner accès à l'amitié. Un accès J'accepte avec plaisir un présage si doux, RAC. Bé-plus facile aux honneurs. Le peuple aurait accès aux rén. II, 2. || 5o En termes de banque, accepter une premières dignités. Laisser peu d'accès à la vérité. lettre de change, s'engager à la payer à l'échéance. La colère ne trouve pas d'accès dans l'âme du sage. || 6° Absolument. On tira parole de cet homme La brigue n'aura pas d'accès dans son palais. Pour qu'il accepterait. Un faible roi ne sachant ni refuser trouver de l'accès dans le cœur des femmes, HAM. ni accepter. || 7° S'accepter, v. réf. Etre accepté. Cela Gram. 6. Tes discours trouveront plus d'accès que peut s'accepter. Enfin l'offre s'accepte, et la paix les miens, RAC. Phèd. III, 1. Mais peut-être ma désirée Sous ces conditions est aussitôt jurée, voix, la voix de l'innocence, Trouvera dans les cœurs CORN. Hor. 1, 4. plus d'accès qu'on ne pense, BRIFF. Ninus II, I, 10. Ouvrez-moi, m'a-t-il dit, un accès dans son cœur, C. DELAV. V. Sicil.1, 5. || 4° Invasion périodique ou non d'accidents morbides. Accès de folie. Accès de goutte. Les accès réguliers d'une fièvre intermittente. Il est justement arrivé le jour de mon accès. M. de Pâris a eu quelques accès de fièvre tierce, BOSS. Lettr. quiet. 367. Elle a eu trois accès marqués de fièvre quarte, SEV. 322. || 5° Fig. Invasion passagère de certains mouvements de l'âme. Dans un accès de fureur. Il a des accès de libéralité. J'ai ressenti de nouveaux accès de joie à toutes les lettres, PASC. Prov. 1. Ce fer si près de moi sur l'édit de Narsès De ma juste frayeur renouvelle l'accès, ROTROU, Bél. 11, 9. Je vois de vos chagrins les funestes accès, VOLT. Adél. 1, 7. C'est toi seul que je plains, intraitable rimeur; Ta mère te conçut dans un accès d'humeur, GILBERT, Apol. || 6° En droit canon, au conclave, lors de l'élection d'un pape, ballottage qui se fait entre les cardinaux proposés au scrutin, sans qu'aucun ait réuni le nombre nécessaire de voix, et qui a pour conclusion l'accession de la pluralité des voix à un des noms. L'accès est ainsi nommé, parce que la formule est accedo domino.... Je me joins à.... Il fut fait pape à l'accès, Acad. || 7° Faculté de posséder un bénéfice vacant par l'incompétence d'âge ou par la mort du titulaire. - ETYM. Acceptabilis, de acceptare, accepter. † ACCEPTANT, ANTE (a-ksé-ptan, ptant') s. m. et f. 1° En termes de pratique, celui, celle qui accepte un legs, un don fait par un acte constatant cette acceptation. En présence du donataire et de l'acceptant, LEGOARANT. || 2o En parlant de la bulle Unigenitus, les acceptants et les refusants, ceux qui l'acceptaient et ceux qui la refusaient. HIST. XVI S. La grace qu'ils appellent acceptante n'est autre chose que la bonté gratuite du Pere celeste, dont il nous embrasse et reçoit en Jesus-Christ, CALV. Inst. 615. ACCEPTATION (a-ksè-pta-sion), s. f. || 1° Action d'accepter. L'acceptation que Dieu fait du sacrifice, PASC. Prov. 4. Elle [la prière] peut devenir même plus agréable au Seigneur par l'acceptation des peines que vous y souffrez, MASS. Car. Prière. || 2° En termes de banque, acceptation d'une lettre de change, promesse de la payer à son échéance. || 3° En termes de droit, consentement légal de celui à qui on fait une offre. Acceptation de donation. Acceptation de communauté, acte par lequel une femme, après la dissolution de la communauté, déclare accepter sa part dans l'actif et le passif de la communauté. || 4o Hist. eccl. Action d'accepter les constitutions des papes, ou acte par lequel on les accepte. HIST. XIV S. Combien que l'acceptation soit naturel, ORESME, Eth. 76. || xv1 s. La justice n'est pas d'acceptation gratuite, mais de saincteté et vertu, inspirée par l'essence de Dieu laquelle reside en nous, CALV. Inst. 573. La reine, en l'acceptation de son offre, n'y procedoit point de mauvaise intention, LANOUE, 563. -ETYM. Accepter. ACCEPTÉ, ÉE (a-ksè-pté, ptée), part. passé. Offres acceptées. Sacrifice accepté par les dieux. La paix acceptée des deux partis ou par les deux partis. Le débat étant accepté. Présage accepté. Le prix est de cent francs; accepté. || Accepté invariable se met sur un papier de commerce pour indiquer acceptation. Accepté pour la somme de.... HIST. XIV s. Que si li rois englois ne voloit acepter Et tenir loialment, sans lui aparjurer, La paix si faitement qu'on l'ot foit ordener, Guesclin, 21367. || xvi® s. IÎ accepta à prendre du vin qu'il avoit refusé, MONT. II, 129. - ETYM. Provenç. acceptar; espagn. aceptar; ital. accettare; de acceptare, fréquentatif de accipere, recevoir, de ad, à, et cipere pour capere, prendré (voy. CApture). ACCEPTEUR (a-ksè-pteur), s. m. Terme de banque. Celui qui accepte une lettre de change. HIST. XVI s. Dieu n'est point accepteur de personne, lequel elit ce qu'il veut, MARGUER. Nouv. 2. -ETYM. Acceptor, de accipere, de ac pour ad, et cipere pour capere, prendre (voy. CAPABLE). ACCEPTILATION (a-ksè-pti-la-sion), s. f. Terme de droit romain. Acte par lequel un créancier dé charge un débiteur sans avoir reçu de payement. ETYM. Acceptilatio, de acceptum, chose reçue, et latio, action de porter. ACCEPTION (a-ksè-psion; en poésie, de quatre syllabes, a-ksè-psi-on), s. f. || 1° Action d'admettre par préférence. La loi ne fait pas acception des personnes. Ne faire acception de personne. Si l'on voit une acception de personnes dans la chaire de saint Pierre.... BOSS. Lettr. quiét. 129. Le Dieu du ciel et de la terre qui n'a acception de personne, VOLT. Zad. 7. || 2° Manière de prendre un mot, sens qu'on lui donne. Ce mot a plusieurs acceptions. Acception propre, acception figurée. On prend ce mot dans une double acception. HIST. XV S. Soyez renommé en administration de vraie justice, et à icelle puissamment exerACCEPTER (a-ksè-pté; prononciation vicieuse, cer et executer, sans acception de personne, J. DES acceter), v. a. || 1o Agréer, consentir à, prendre unSINS, Ch. vi, 1410. || XVI s. Sans nulles acceptions ce qui est offert ou ce qui se présente. Il ne voulut de personnes, D'AUB. Hist. II, 229. Sans acception ne rien accepter d'eux. Accepter la paix, une condi- exception de personne, ID. ib. Les fideles sont justes tion. L'excuse fut acceptée. Accepter une chose. devant Dieu, non point par les œuvres, mais par J'accepterai tous les coups de la fortune plutôt que....acception gratuite, CALV. Inst. 590. Accepter le débat en justice. Accepter un arrêt, une ETYM. Provenç. acceptio; catar. accepció; espeine. Accepter un héritage. Il accepta l'invitation pagn. accepcion; de acceptio, de accipere, recevoir, diner. Le sacrifice fut accepté de Dieu. L'empire de ad, à, et capere, prendre (voy. CAPTURE). HIST. xv s. Un poure accès de fievre l'homme efface, Ou aage viel qui est determiné, E. DESCHAMPS, Profiter de la jeunesse. Le dit legat se partit de Paris et s'en ala au pays de Picardie et de Flandres, cuidant avoir leur acceps d'entrer au dit pays, JEAN DE TROYES, Chron. 1480. || XVI S. L'accès que la fortune m'a donné aux chefs des divers partis, MONT. 1, 103. Feu de fiebvre, subject à accez et remises, ID. 1, 209. Ces trois choses n'ont nul accez prez de Dieu, ID: II, 226. Qui me deffendroit l'accez de quelque coing des Indes, je.... ID. Iv, 242. ETYM. Accessus, de accedere, approcher (voy. ACCEDER). † ACCESSIBILITÉE (a-ksè-si-bi-li-té), s. f. Qualité de ce qui est accessible. Dans ce qui s'écrit r la religion maintenant, de quoi est-il question? De la lumière du Thabor, de l'immaculée conception, de l'accessibilité, P. L. COURR. I, 195, bien dresser et aguerrir ses citoyens par bonne dis- | lieu de réunion des conjurés. Il aurai regardé la cipline, D. P. Em. 6. L'accessoire qu'il adjoustoit France comme un théâtre propre à faire éclater la à ses facultez montoit plus que le principal qu'il gloire de Dieu, et, par accident, la sienne propre, — ETYM. Accessibilitas, de accessibilis, acces- avoit eu et herité de ses parents, ID. Caton, 45. De- FLÉCH. 11, 137. sible. testant et mauldissant Neoptolemus, par lequel il ACCESSIBLE (a-ksè-si-bl'), adj. || 1° Où l'on avoit esté reduità si piteux accessoire, ID. Eumène, peut arriver, pénétrer. Le rivage n'était pas acces- 14. Ils fussent venus boire nostre vin jusques à nos sible. Le temple de Cérès n'était pas accessible aux portes, et vous eussent mis en merveilleux acceshommes. Rendre un coteau accessible. || 2° Fig.soire, Sat. Mén. 131. Cette proposition, pour avoir La vertu est accessible à tous. Sous l'ancienne esté iniquement interpretée, le meit aultrefois et monarchie, beaucoup de charges n'étaient pas teint longtemps en grand accessoire à l'inquisition accessibles aux roturiers. || 3° En parlant d'une per- de Rome, MONT. I, 184. sonne qui se laisse approcher et reçoit avec bien- ETYM. Provenç. accessori; espagn. accesorio; veillance. était accessible au dernier des ci- ital. accessorio; d'un mot non latin accessorius, d'actoyens. Étre accessible aux plaintes des malheureux.cessor, de accedere, s'adjoindre (voy. ACCÉDER). Il se rend accessible à tous les janissaires, RAC. Baj. 1, 1. Ce roi se rendit affable et accessible à tout le monde, MONTESQ. Espr. XIX, 2. Ceux qui ne savent pas tirer parti des autres sont ordinairement peu accessibles, VAUVEN. 99. Plus vif et moins austère, on te peignait sensible. Ami des malheureux, bienfaisant, accessible, M. J. CHEN. Grac. 1,4. || 4° Ouvert à. Il est accessible à de mauvaises impulsions. Accessible à la brigue. Si ton cœur sensible A la compassion peut se rendre accessible, CORN. Médée, Iv, 6. Et, se montrant alors à la peur accessible, MAIRET, Sophon. 1, 4. Plus il brûle pour vous, Plus il est accessible à des soupçons jaloux, Ducis, Uth. III, 4. ETYM. Accessibilis, de accedere, approcher (voy. ACCÉDER). ACCESSION (a-ksè-sion), s. f. || 1o Action d'adhé rer à, de donner son consentement. Les puissances du Nord ont promis leur accession à ce traité. || 2o En jurisprudence, droit d'un propriétaire sur ce que produit sa propriété mobilière ou immobilière, ou sur ce qui s'y unit et s'y incorpore; la chose même sur laquelle ce droit est exercé. Les atterrissements insensibles, les arbres qu'on plante sur un terrain sont des accessions et appartiennent au propriétaire par voie d'accession. || 3° Accession au trône, l'action d'y monter. -ÉTYM. Accessio, de accedere, accéder. ACCESSIT (a-kse-sit'), s. m. Nomination décernée, dans les écoles ou dans les académies, à ceux qui ont le plus approché du prix. Obtenir un accessit. ACCESSOIREMENT (a-ksè-soi-re-man), adv. D'une manière accessoire. Cet auteur, autour du sujet principal, a groupé accessoirement différentes ques tions. ÉTYM. Accessoire et ment (voy. MENT); provenç. accessoriamen; espagn. accesoriamente; ital. accessoriamente. + ACCIDENCE (a-ksi-dan-s'), s. f. Terme de philosophie. Qualité, état, possibilité d'être de l'accident. HIST. XIV's. Se aucun veut rendre à celui à qui il est deu son depost ou son gage, et il est contraint à non rendre, l'en doit dire que il fait injuste par accident, ORESME, Eth. 1, 68. Felicité est de Dieu principalement causée, qui est generalement cause de toutes choses, et très especialment de felicité plus que de nul autre accident, ID. ib. 21. Bien qui est substance est, par nature, devant bien qui est accident, ID. ib. VI, 10. || XVI s. A quoy s'accorde et se conforme aussi un accident qui lui advint en la ville d'Amphipolis, que l'on ne sçauroit referer ailleurs qu'à la faveur des dieux, AMYOT, P. Em. 39. Il n'y eut cueur si dur en toute la ville de Rome à qui ce grand accident ne feist pitié, ID. ib. 57. Ceulx qui eurent advantage au rencontre de la Rocheabeille, faisants grand'feste de cet accident, MONT. 1, 248. S'ils avoient privilege qui les exemptast d'un si grand nombre d'accidents, ID. I, 406. Le poids, la couleur, et touts accidents sensibles, ID, II, 199. Non seulement les mauvais accidents et insupportables, ID. II, 387. Ce sont là les projets qu'on fait après un accident favorable, LANOUE, 645. L'accident, et très-leger, foule aux pieds la substance, et le vent emporte le corps, tant l'on est esclave de la vanité, CHARRON, Sagesse, I, 38, ETYM. Provenç. accident; espagn. et ital. accidente; de accidens, participe présent de accidere, advenir, de ad, à, et cadere, tomber (Voy. CHOIR). ACCIDENTE, ÉE (a-ksi-dan-té, tée), adj. Qui présente des accidents, des dispositions variées. Ce terrain est très-accidenté, c'est-à-dire il a des hauteurs, des fonds, des ruisseaux, etc. ETYM. Accident. ETYM. Accidentia, de accidens, accident. ACCIDENT (a-ksi-dan), s. m. || 1° Ce qui advient fortuitement. Des accidents bons et mauvais. Tous les accidents de la fortune. Quelque accident qu'il plaise à la fortune de m'envoyer. La renommée qui se plaît à répandre dans l'univers les accidents extraordinaires. Un pur accident le décida à renoncer à son projet. || 2o Absolument, événement malheureux. Les accidents de la vie humaine. Dans les hôpitaux où se rassemblent toutes les infirmités et tous les accidents de la vie humaine. Cet accident le déconcerta. Mille accidents nous ravissent nos biens. Enlevé par un accident imprévu. Il fut choisi pour être médecin du Châtelet; le grand agrément ACCIDENTEL, ELLE (a-ksi-dan-tel, tè-l'), adj. de cette place pour lui était de lui fournir des ac- || 1oQui advient par accident. Une mort accidentelle. cidents rares et plus d'occasions de disséquer, FON- Tant de causes accidentelles de mort. || 2° En termes TEN. Liltre, 7. [L'amitié] C'est une protection con- de musique, signes accidentels, dièse ou bémol non tre l'injustice, c'est un remède contre les accidents indiqué à la clef; lignes accidentelles, lignes auHIST. XVI s. Et pourroit faire avecques ceste et les revers de la fortune, BOURD. Pensées, t. II, dessus ou au-dessous de la portée. || 3o En termes de accession de forces un tel et si grand accroissement p. 255. Il semble qu'il vous soit arrivé quelque acci- logique, qui est dans un sujet par accident, qui à la republique chrestienne que nul autre depuis dent, SEV. 15. Secourez la princesse, Qu'un acci- n'y est pas inhérent, par opposition à immanent. Charles le Grand n'en auroit fait de pareil, M. DE dent subit prive de mouvement, ROTROU, Bél. iv, 7. Dans un boulet de fer la pesanteur est immanente, BELLAY, 295. Je ne trouve pas estrange que aux A nouvel accident trouvons nouveau remède, 1D. mais la rondeur est accidentelle. || 4° En termes de bonnes parties qui jà estoient en toy, il y ait une ib. iv, 5. Et pour garder enfin ses Etats d'accident, grammaire, ce qui n'est pas essentiel à une chose. accession et accroissement si grand, AMYOT, Com. ID. Venceslas, 1, 1. Oyez un accident qui me tran- Le sujet, le verbe et l'attribut étant les termes esrefr. la col. 2. Les accessious externes prennent sa-sit d'effroi, ID. Antig. 1, 2. Mais nous ne verrons sentiels d'une proposition, les compléments sont des veur et couleur de l'interne constitution, MONT. I, point de pareils accidents, Lorsque Rome suivra termes accidentels. Les formes accidentelles des mots 318. La durée n'est aulcune accession à la sagesse des chefs moins imprudents, CORN. Cinna, II, 2. sont la même chose que les accidents. || 5o En termes [ne la rend pas plus grande], ID. II, 271. Je te donnai sa place en ce triste accident, ID. ib. v, de médecine, se dit des symptômes qui surviennent 4. Jason, sans rien savoir de tous ces accidents.... dans le cours d'une maladie sans connexion nécessaire ID. Médée, v, 1. || 3° En termes de médecine, phé- avec elle, et des tissus qui se développent à la suite nomène inattendu qui survient dans une maladie et d'un travail morbide. Dans la fièvre intermittente le qui l'aggrave. Il a eu une fièvre qui d'abord sem- vomissement est accidentel; les brides qui, après REM. Au pluriel, les accessit ou les accessits. blait légère, puis il est survenu des accidents tout à une inflammation, unissent la pièvre costale à la plèvre Il vaut mieux faire rentrer ce mot dans la classe des fait alarmants. || 4° En termes de philosophie, ce qui pulmonaire, sont un tissu accidentel. || Suit toujours substantifs ordinaires et écrire les accessits. est accidentel, par opposition à la substance. La sub-le substantif: Une circonstance accidentelle. ETYM. Accessit, 3 personne du sing. du pré- stance est le support des accidents. Dans la cire, la HIST. XVI s. Quelque qualité ou vice accidentai, térit d'accedere; mot à mot, il s'est approché (voy.blancheur n'est qu'un accident. En logique, les CALV. Inst. 523. Les fievres accidentelles au lieu des ACCÉDER). qualités abstraites, comme la blancheur, la ron-essentielles, PARÉ, XX, 6. Le froid semblablement, ACCESSOIRE (a-ksè-soi-r'). || 1° Adj. Qui est deur, sont considérées comme des accidents. Ni non de sa propre nature, mais accidentale, esregardé comme la dépendance de quelque chose l'édifice n'est plus solide que le fondement, ni l'ac- chauffe, ID. XXV, 3. La beauté spirituelle estoit icy de principal. Dans notre projet, cela n'est qu'accident attaché à l'être plus réel que l'être même, principale; la corporelle, accidentale et seconde, cessoire. J'ai dit qu'un grand Etat devenu acces- BOSS. Duch. d'Orléans. Tout poëme où le merveilleux MONT. I, 211. Il se fault servir de ces commodités soire d'un autre s'affaiblissait, MONTESQ. Esprit, est le fond et non l'accident du tableau, pèche es- accidentales et hors de nous, ID. I, 280. XXVI, 23. || 2° Subst. m. Ce qui dépend du prin- sentiellement par la base, CHATEAUB. Génie, cipal. L'accessoire suit le principal. Il est bien 11, 1, 2. || 5° En termes de grammaire, tous les juste que le principal l'emporte sur l'accessoire, changements que les mots peuvent éprouver. Les BOURD. Pensées, t. I, p. 103. Mon sujet est petit, cet genres et les nombres sont les accidents des noms; accessoire est grand, LA FONT. Fab. xii, 10. Tous ces les temps, les personnes, les modes, les voix sont ceux ACCIDENTELLEMENT (a-ksi-dan-tè-le-man), adv. hommes qui m'ont sacrifié, qui ont disposé de moi des verbes. || 6° En termes de théologie, et en par- D'une manière accidentelle. Il n'est qu'accidentellecomme d'un accessoire dans leur vie, STAEL, lant du saint sacrement de l'Eucharistie, on appellement impliqué dans cette affaire; ou Il n'est impliDelph. V, 6. 13° Au plur. Les accessoires, dans ce accidents la figure, la couleur, la saveur, etc., qui qué qu'accidentellement dans cette affaire. tableau, sont parfaitement traités. Les costumes, restent dans le pain et le vin après la consécration. res décorations sont des accessoires dans un ouvrage 7° Disposition variée du terrain, de la lumière. dramatique. || 4° Au théâtre, accessoires, certains Les accidents de la lumière font un excellent effet objets qui peuvent être nécessaires à la représen-dans ce tableau. Les accidents du terrain favoritation, tels que bourse, écritoire, etc. || 5° Mal-saient les assaillants. Les rayons du soleil enrichisencontre. Et tout ce qu'elle a pu, dans un tel saient de mille accidents ce tableau, J.-J. ROUSS. accessoire, C'est de me renfermer dans une grande armoire, MOL. Ec. des Femmes, IV, 6. || Ce dernier sens, tombé en désuétude, est ancien, comme on peut le voir à l'historique. Ém. 1. Réunissez un moment, par la pensée, les plus beaux accidents de la nature, CHATEAUB. Génie,1, v, 2. || 8° Musique. Se dit des bémols, dièses ou bécares qui, n'étant point à la clef, se trouvent dans HIST. XV S. Chevance et avoir ne sont qu'ac- le courant du morceau. || 9° D'ACCIDENT, loc. adv. Qui cessoires et serves à vertu et comme chamberieres, n'est pas essentiel parsoi-même. L'esclavage dans la AL. CHART. Quadril. inveciif. || xvi s. La prise conquête est une chose d'accident, MONTESQ. Espr. de Velitres fut comme un accessoire de ceste ex-x, 3. Une puissance qui est d'accident, qui ne peut pedition, car elle luy fut rendue sans coup ferir, pas durer, qui n'est pas naturelle, D. Rom. 16. AMYOT, Cam. 71. Estimant que vaincre les ennemis 10° PAR ACCIDENT, loc. adv. Fortuitement. Le feu par armes n'estoit qu'un accessoire, au prix de prit par accident. Par accident, il se trouvait au ETYM. Provenç. et espagn. accidental; ital. accidentale; d'accidentalis, d'accidens (voy. ACCIDENT). L'ancienne langue variait entre la terminaison al et la terminaison el. SYN. ACCIDENTELLEMENT, FORTUITEMENT. Accidentellement, par accident; fortuitement, par fortune ou cas fortuit. Ce qui arrive accidentelle, ment est un événement qui survient contre notre attente, sans que nous nous reportions à la cause, qui nous est inconnue, mais qui est réelle. Ce qui ar rive fortuitement est considéré comme arrivant sans cause. C'est accidentellement, non fortuitement, que le choléra a éclaté il y a quelques années; c'est fortuitement et non accidentellement que, suivant Epicure, les choses du monde ont été produites. Mais il y a nombre de cas où la nuance importe peu à l'écrivain et où l'on emploie l'un pour l'autre. HIST. XVI s. Or peuvent bien toutes ces choses estre advenues accidentellement et par cas fortuit, AMYOT. Cæsar, 83. ETYM. Accidentelle au féminin, et ment (voy. |