MENT); provenç, accidentalmen; espagn. et ital. accidentalmente. † ACCIPITRIN, INE (a-ksi-pi-trin, trin'), adj. Terme de zoologie. Qui a des rapports avec un oiseau de proie. ETYM. Accipiter, épervier, de accipere, prendre (voy. ACCEPTER). ACCISE (a-ksi-z'), s. f. Taxe levée en Angleterre sur les boissons et autres objets de consommation. En Angleterre, l'administration de l'accise a été empruntée des fermiers, MONTESQ. Espr. XIII, 19. ETYM. Bas-latin, accisia. Suivant du Cange, accisia est dit pour assisia ou assessio, assiette de l'impôt; assisor, celui qui répartit les taxes; assisa rerum venalium, règlement pour la qualité, le poids des choses qui se vendent; assisia, l'impôt même accordé par les assemblées appelées assises. Toutefois, malgré ces indications, je crois qu'on ne peut pas ne pas tenir compte de la forme du mot accise. Accisia vient donc plutôt de accidere, couper, tailler, et signifie taille; de ad, à, et cidere pour cædere, couper (voy. CÉSAR). + ACCLAMATEUR (a-kkla-ma-teur), s. m. Celui qui concourt à des acclamations. Des acclamateurs à gages. Lorsque Néron jouait de la lyre sur le théâtre, il avait pour premiers acclamateurs Sénèque et Burrhus, LAVEAUX, Gramm. ETYM. Acclamer. | dification plus ou moins profonde produite dans le ACCLIMATER (a-kli-ma-té). || 1°V.a. Habituer à un REM. Raynal paraît être le premier qui ait employé ce mot. L'Académie ne l'a reconnu que dans son édition de 1798. —SYN. ACCLIMATER, NATURALISER. Il faut distinguer entre acclimater et naturaliser, entre acclimatation et naturalisation. Acclimater se dit des individus et des espèces; naturaliser ne se dit que des espèces. vielle, ib. p. 64. A un moine courtois m'accointai tellement.... Berte, 1. Onque si douce chose [je] ne vi ne n'acointai, ib. 67. Quand je vois [vais à Rome ou en Frise Porter nostre marcheandise, Vous devenez tantost si cointe; Car je sai bien qui m'en acointe, Que partout en va la parole, la Rose, 8516. Fox est qui s'acointe d'oiseuse [oisiveté]; S'accointance est trop perilleuse, ib. 3017. Miex me venist estre alé pendre, Au jor que je dui fame prendre, Quant si cointe fame acointai, b. 8879. Bon fait acointier hommes riches, S'il n'ont les cuers avers et chiches, b. 13309. Donques t'en vien aveques moi, Et je t'acointerai au roi Et à ma dame la roïne, Ren. 12212 || xvs. Et emmena avec lui quinze jeunes et preux chevaliers d'Angleterre, pour eux accointer des seigneurs et des chevaliers qui là devoient estre, FROISS. 1, 1, 27. Les Anglois escripvirent au duc de Bretaigne comme à leur accointié qu'il les voulust aider, J. DES URSINS, Ch. VI, 1387. Carje te vueil avecques moi mener Vers un seigneur dont te fault acointier, CH. D'ORL. I.Nostre gouge fit un beau fils, dont le pere adoptif s'acointa grandement, et de la mere aussi, L. XI, Nouv. 22. C'est de se acointer et approcher de lui gens vertueux et honnestes, cOMM. II, 3. En passant par Lyon il s'accointa d'un medecin appellé maistre Simon de Pavie, ID. IV, 13. || XVI s. II + ACCOINÇON (a-koin-son), s. m. Partie de char- s'accointa de cette Larentia et l'aima tellement qu'il pente qu'on ajoute à un toit, pour le rendre égal. la laissa son heritiere, AMYOT, Rom. 6. Les prestres ACCOINTANCE (a-koin-tan-s'), s. f. ||,1° Fréquenta-se crevent les yeux pour acointer les daimons, MONT. I, 112. Autant qu'elles ont accointé de masles, ID. I, 114. ETYM. Bourguig. s'accointai; provenç. acoindar, aconjar; ital. accontare, se rencontrer, s'aboucher, accontato, informé, acconto, ami intime; angl. to acquaint; de à et d'un radical roman qui existe en italien, conto, ami, connoissance. Bien qu'on trouve dans l'allemand kund qui a le même sens, il n'y a aucune raison pour ne pas chercher l'étymologie dans le latin cognitus, connu, de cognoscere (voy. CONNAÎTRE). Cognitus avec l'accent sur co donne régulièrement conte ou conto. ÉTYM. A et climat. + ACCLINE, ÉE (a-kkli-né, née), adj. Terme d'histoire naturelle. Se dit d'une partie qui en couvre une autre par le côté. ETYM. Ad, à, et clinis, penché. Contes, Fér. Je suis bien aise, en vérité, De cette eu des accointances avec cette femme. ACCLAMATION (a-kkla-ma-sion ;en poésie, de cinq syllabes, a-kkla-ma-si-on), s. f. || 1 Action d'action et familiarité. Lors de faire accointance, LAFONT. clamer. Pousser des acclamations. Saluer quelqu'un par des acclamations. Exciter des acclamations. Ce discours ayant provoqué des acclamations. Une foule d'auditeurs qu'on tratne après soi, leur assiduité, leur attention, leurs acclamations, BOURD. Pensées, t. II, p. 208. Les acclamations de ce puissant empire, VOLT. Sémir. 1,5. Ils en admiraient la beauté avec une acclamation extraordinaire, LAMOTHE LEV. 299. Je vous demanderai compte de ces talents éclatants qui vous avaient attiré les bénédictions des justes et les acclamations même des mondains, MASS. Avent, Jug. univ. Nous l'avons vu entrer au bruit des acclamations publiques, ID. Car. Pass. || 2° Par acclamation, loc. adv. Tout d'une voix et sans qu'il soit besoin de voter. Les Allemands s'étaient donnés à Charlemagne par acclamation, VOLT. Mœurs, 32. HIST. XVI S. Aussi ne fault il pas inconsideréement, user de toutes sortes d'acclamations à la louange du disant, AMYOT, Comment il faut ouïr, 22. - ETYM. Acclamatio, de acclamare (voy. ACCLAMER). † ACCLAMÉ, ÉE (a-kkla-mé, mée),part. passe. La proposition fut acclamée, c'est-à-dire accueillie par des acclamations. † ACCLAMER (a-kkla-mé). || 1o V. n. Pousser des cris marquant la joie ou l'approbation. Ils acclamèrent à cette proposition. || Se conjugue avec l'auxiliaire avoir. 12° V. a. La foule acclama le triomphateur. Je recommandai au duc d'Orléans d'en saisir les premiers élans d'amour et de reconnaissance [des états généraux] pour se faire acclamer en conséquence des renonciations, et en tirer brusquement un acte solennel en forme de certificat du vœu unanime, SAINT-SIMON, 397, 151. REM. Ce mot n'est pas un néologisme, puisque Saint-Simon l'emploie; dans tous les cas il est bon, et on ne doit pas se faire scrupule de l'employer. ÉTYM. Acclamare, de ad, à, et clamare, crier (voy. CLAMEUR). +ACCLAMPE, EE (a-klan-pé, pée), part. passé. Terme de marine. Mât acclampé. + ACCLAMPER (a-klan-pé), v. a. Terme de marine. Fortifier un mat, une vergue, en y attachant des pièces de bois par les côtés. Acclamper un mât. ETYM. Ce mot paraît être de même radical que le provençal aclapar, amasser, entasser, de à et clap, tas, amas (comparez CLAPIER). +ACCLIMATATION (a-kli-ma-ta-sion), s. f. Action d'acclimater. Société d'acclimatation, société qui a pour objet d'acclimater en France des animaux et des plantes exotiques. ETYM. Acclimater. ACCLIMATÉ, ÉE (a-kli-ma-té, tée), part. passé. Plantes acclimatées. Le cerisier transporté en Italie par Lucullus était, cent ans après, acclimaté dans la Grande-Bretagne. Troupes acclimatées. Le che val depuis longtemps acclimaté en Amérique. † ACCLIMATEMENT (a-kli-ma-te-man), s. m. Résultat de l'acclimatation, état de ce qui est acchmaté. L'acclimatement des hommes, des animaux, des plantes. Favoriser l'acclimatement. Le succès des acclimatements. L'acclimatement résulte d'une mo HIST. XII s. [Son beau visage] Par quoi mes ETYM. Accointer; provenç. accoindansa +ACCOISER (a-koi-zé). || 1o V. a. Rendre coi, calme, tranquille. Adoucissons, lénifions et accoisons l'aigreur de ses esprits, MOL. Pourceaugnac, acte I, sc. 2. Accoisez tous les mouvements de votre intérieur pour écouter cette parole, Boss. Év. 74° jour. 2° V. réfl. Si les couleurs semblent voguer au milieu de l'air, si elles s'affaiblissent peu à peu, si enfin elles se dissipent, c'est que, le coup que donnait l'objet présent ayant cessé, le mouvement qui reste dans le nerf est moins fixe, qu'il se ralentit, et enfin s'accoise tout à fait, BOSS. Conn. de Dieu. HIST. XI S. Franceis se taisent; as les vous [les voilà] aquisez, Rol. 18. || XII s. Durement [il] s'esmerveille quant ele ne s'acoise, Romanc. p. 16. Tuit ont de mi envie; mais si me desmoterrai teil à ols feux] que tuit cil qui lor envie acoyseront seront bieneureit, ST-BERN. 524. || XIIIe s. Apriès vinrent li HIST. XII S. Et pur ce que li reis l'aveit tant conte et li grant seigneur, et prisent [prirent] trives eshaucié, E mustré lui avoit sovent grant amistié, à trois jours, et là dedens fut la cose acoisie et apaiQu'en tote rien lui out son conseil acointié, Ains siée, Chr. de Rains, p. 42. Nuls n'en n'ose parler, l'un ne trovali reis qui plus l'out corecié [courroucé], Th. pour l'autre s'aquoise, Berte, 02. Li baron sont tuit à rele Mart. 37. Le jur meesmes puis li fu bien acuintié, pos; Par la sale n'i a tant os [hardi] Qui i face ne Et dui riche barun lui unt pur veir nuncié, Que s'il crine noise; Li rois parla; Renart s'acoise, Ren. 13634. alout à curt, si ert aparillié, Il ert mis en prisun, Quant il fu un poi acoisiez.... ib. 6441. Car manjue ne verra mais sun pié, ib. 35. Celle [ma dame] me [démangeaison] s'acoise, qui ung petit la grate, J. fut crueus à l'acointier, Couci, xxI. Mar [je] acoin- DE MEUNG. Test. 844. || Xiv s. Et si faites cesser et tai sa très bele figure Pour ces douleurs et pour ces acoisier vo gent, Tant que dit vous aurai mon fait maus atraire, ib. 126. Il les firent andeux [tous tout pleinement, Guesclin, 20290. || xv s. Le temps deux] en une isle nagier [passer]; S'es [si les] ont an- cessa et la mer s'aquassa, FROISS. I, I, 198. En cel deux laissiez as armes acointier, Sax. 4. Mar acointa ardour, en ce desir, M'ala souvenir de ma dame; Charles ton fier courage (à malheur Charles fit con- Lors m'alai acoisier, par m'ame, ID. Épinette amounoissance avec], Ronc. 14. Cil s'acointa et dit à Gue-reuse. Et ceux qui contre lui avoient proposé lu nelon, ib. Qui à mes coups n'est encore acointiés, ib. 89. || XIII s. Ignaures, ki ot le cuer gent, A toutes douze [dames] s'acointa, Lai d'Ignaurès. [11] Oi parler de celle dame, qui repairoit en sa tere, et fist tant qu'il parla à li et s'i acointa, Chr. de Reins, p. 14. Et puis vint au castiel, et s'acointa au castelain de laiens [léans], et dist qu'il estoit menestreus de grever pour la mort du duc d'Orleans, furent tous acoisez, P. DE FÉNIN, 1410. Non mie que je vueille dire que tous les jeunes en chiéent [tombent] ès inconveniens susdits et que mains n'en y ait d'accoisiez et rassis, CHR. DE PISAN, Charles v,1,10. Et puis quant seroit appaisée La fumée et toute accoysée La mer.... LA FONT. 1028. Et ains demeura en celle place de pied coy, attendant que la mer fust accoisée, Bouciq.11, | Merci amours.... CH. D'ORL. Bal. 12. Dieu a les bras zar. - ETYM. À,et coi (voy. ce mot); provenç. aque -ÉTYM. À et col. D'après Palsgrave, p. 23, on prononçait les deux c. +ACCOLURE (a-ko-lu-r'), s. f. || 1°Lien dont on se sert pour accoler la vigne. | 2o Assemblage des premières mises de bûches d'un train à flotter. || 3° Ligature dans la reliure d'un livre. ACCOMMODEMENT (a-ko-mo-de-man), s. m || 1° Arrangement, restauration. Il faut faire à cette maison quelques accommodements. || 2° Action de mettre d'accord des hommes, d'arranger une affaire, une querelle. Par voie d'accommodement. Un esprit d'accommodement. Entrer en voie d'accommodement. Il y eut entre eux tentative d'accommodement. Le plus mauvais accommodement est préférable au meilleur procès. Quel est donc l'expédient qu'on imagine? C'est de lui ménager un accommodement qui arrête le cours d'une affaire si épineuse et si fâcheuse, BOURD. Pensées, t. II, p. 262. En matière d'accommodement, il est nécessaire que chacun se relâche, et alors la perte, comme le gain, doit être partagée, ID. ib. Je l'ai vu.... dans les accommodements, calmer les esprits aigris, par une patience et une douceur qu'on n'aurait jamais attendues d'une humeur si vive ni d'une si haute élévation, Boss. Louis de Bourbon. Les ac commodements ne font rien en ce point, CORN. Cid, 1, 3. Mais si, jusques au jour de l'accommoACCOMMODABLE (a-ko-mo-da-bl'), adj. Qui dement..., ID. ib. Pour tâcher de ménager quelque se peut accommoder, concilier. Querelle, différend accommodement, sÉv. 235. Le comte les porta à accommodable. || Ne se place jamais qu'après son sub-entrer dans quelque accommodement, BOSS. Déf. stantif. Faisons ici votre accommodement, MOL. l'Amour méd. III, 1. || 3o Expédients pour concilier, arranger. Le ciel défend, de vrai, certains contentements; Mais on trouve avec lui des accommodements, MOL. Tart. IV, 5. C'est un homme d'accommodement, de facile accommodement; il est facile de s'entendre avec lui. || 4oTerme de peinture. Manière dont les draperies et les ajustements sont choisis, assortis et disposés. + ACCOMBANT, ANTE (a-kkon-ban, ban-t'), adj. Terme de botanique. Se dit d'une partie qui est couchée sur le bord d'un autre. ACCOLADE (a-ko-la-d'), s. f. || 1° Embrassade en jetant les bras autour du cou. Dans une accolade bien tendre Nous mêlerons nos cheveux blancs, BERANGER, Bouquet. 2° Coup du plat de l'épée donné sur le cou d'un chevalier, lors de sa réception. Comme son chevalier en reçut l'accolade, RÉGNIER, Sat. II. Après avoir reçu l'accolade et l'ordre de chevalerie, HAM. Gramm. 4. Il ne fallait point avoir reçu l'accolade pour entrer aux diètes de l'Empire, VOLT. Mœurs, 97. Ce faisant, aurez l'accolade et serez reçu chevalier, J. J. ROUSS. Hel. 1, 35. L'officiant me chaussa les éperons en me donnant l'accolade, CHATEAUB. Itin. III, 39. || 3° Sorte de trait. de cette forme servant dans l'écriture à embrasser plusieurs objets. || 4° En termes de cuisine, accolade de lapereaux, deux lapereaux servis ensemble. || 5oTerme d'architecture. Certaines courbes qui couronnent les linteaux de portes et de fenêtres. HIST. Dans la langue d'oïl on disait non l'acHIST. XVI S. Mon appetit est accommodacolade, mais plus souvent l'acolée; elle se don-ble indifferemment à toutes choses de quoy on se nait avec la main ou avec l'épée sur le chignon du paist, MONT. I, 184. cou, et, par extension, se prenait pour un coup quelconque. || XIII's. L'acolée [de chevalier] [le roi] leur donne, puis les ala baiser, Berte, 129. || XVI s. Lors, que de cheres et grandes accollées, MAROT, II, 474. – ÉTYM. Accoler. † ACCOLADER (a-ko-la-dé), v. a. Terme d'imprimerie et de commerce. Joindre par une accolade plusieurs objets destinés à former un tout ou ayant des rapports d'analogie. ETYM. Accumbere, être couché auprès, de ad, à, et cumbere, cubare, être couché. ETYM. Accommoder. ACCOMMODAGE (a-ko-mo-da-j'), s. m. || 1o Apprêt que l'on donne aux aliments. L'accommodage d'un morceau de bœuf. || 2° Opération par laquelle le perruquier arrange les cheveux. L'accommodage de la perruque. Ce perruquier prend tant pour l'accommodage d'un mois. || Ce dernier sens vieillit. ÉTYM. Accommoder. ACCOMMODANT, ANTE (a-ko-mo-dan, dan-t'), adj. Qui s'accommode, s'arrange avec. Se dit des per+ACCOLAGE (a-ko-la-j'), s. m. Terme de jardinage sonnes et des choses. Se montrer accommodant. L'auet d'agriculture. Action de fixer à des échalas ou à tre est un esprit doux, patient, accommodant, BOURD. des espaliers les sarments de la vigne ou les bran-Pensées, t. u,p. 240. Y eut-il jamais un esprit plus faches des arbres fruitiers. cile, plus accommodant, FLECH. Hont. Elle ne chercha pas des docteurs de la loi faciles et accommodants, pour calmer ses remords, ID. I, 204. Vous aimez mieux un doute accommodant qu'une sûreté trop gênante, MASS. Carême, Salut. Quand vous avez entrepris de décider les cas de conscience d'une manière favorable et accommodante.... PASC. Prov. 13. Sinon, qu'ils soient d' eur accommodante, LA FONT. Cont. le Cal. · ÉTYM. Accoler. -SYN. ACCOMMODEMENT, RACCOMMODEMENT. L'accommodement se fait entre des personnes qui sont en procès, en querelle, mais qui auparavant ne se connaissaient pas ou étaient indifférentes l'une à l'autre. Le raccommodement se fait entre des amis, des parents qui se sont brouillés : le raccommodement d'un père avec son fils. HIST. XVI s. Accommodement est terme de haute vollerie ou de gibeciere, ou style de bourreau pour l'accommodement de la corde au patient, D'AUB. Fan. III, 22. ÉTYM. Accommoder. ACCOLE, LEE (a-ko-lé, lée). || 1o Part. passé. Qui reçoit une embrassade. Environné, accolé, entraîné ACCOMMODER (a-ko-mo-dé; quelques-uns prode part et d'autre, je fus poussé à travers ce vaste noncent a-k'-mo-dé, comme si le premier o était appartement, ST-SIMON, 272, 175. || 2° Adj. Joint, un e muet; cette prononciation est à éviter), réuni, mis ensemble. Ces deux noms accolés. || 3. En v. a. || 1° Donner de la commodité, de l'aisance, contermes de blason, se dit des animaux qui ont des venir. Quand cela vous accommodera. Des terres qui colliers ou des couronnes passés au cou; des chol'accommoderaient le mieux du monde. De manière ses entremêlées à d'autres; de deux écus qui sont + ACCOMMODATION (a-ko-mo-da-sion), s. f. à accommoder tout le monde. Tout ce qui vous acjoints ensemble; des fusées, des losanges qui se || 1° Action d'accommoder ou de s'accommoder. L'ac- commode vous appartient déjà, MASS. Prosp. Retouchent par leurs angles sans remplir l'écu. Mlle commodation des êtres vivants aux conditions dans chercher avec un empressement extrême des sude Malause portait les armes de Bourbon, qui cho- lesquelles ils se trouvent. || 2° Terme de physiolo-perfluités qui m'accommodent, BOURD. Pensées, queraient le roi accolées avec les siennes [de Pont-gie. On donne le nom d'accommodation de l'œil aux t. 11, p. 405. || 2° Arranger, agencer, ajuster. chartrain], ST-SIMON, 44, 5. || 4° En jardinage, changements qui s'y opèrent pour rendre la vision Accommoder sa maison, son jardin. Accommoder attaché à l'espalier, aux échalas. Sarments accolés. distincte à des distances diverses. || 3° Terme de ses affaires, les mettre en meilleur état. Accom† ACCOLEMENT (a-ko-le-man),s. m. Action d'ac-philosophie. Procédé par lequel souvent on accom- moder le feu, MM DE GRAFFIGNY, Lett. 143. L'idée coler, de joindre, de réunir. Etat de ce qui est ac- mode une doctrine aux opinions, aux connaissan-Que j'ai sur le papier en prose accommodée, MOL. colé. Quelque monstrueux que fût l'accolement de ces, aux préjugés de ceux à qui on l'enseigne. Femmes S. III, 2. Un geai prit son plumage, Puis après la dignité de pair de France avec la qualité de conse l'accommoda, LA FONT. Fab. IV, 8. || Accommoder seiller de cour souveraine, l'indignation publique une personne, lui arranger son lit, sa toilette, etc. fut étouffée sous le poids du duc de Guise, ST-SIMON, Elle s'était amusée à accommoder Mme la duchesse, 374, 4. || 2° Terme d'architecture. Espace de terrain SEV. 5. || 3° Accommoder, apprêter, en parlant entre les fossés d'un chemin et les bordures du pavé, d'un mets. Que voulez-vous qu'on vous accommode servant d'encaissement. pour votre diner? Accommoder des champignons. | 4° Coiffer, arranger des cheveux. Accommoder une perruque. Accommoder quelqu'un. Il est allé chez le coiffeur se faire accommoder. || 5° Bien accommoder, bien traiter. Cet aubergiste accommode bien ses hôtes. Ce marchand accommode bien ses pratiques. | Ironique et familier. Il l'a bien accommodé; je l'accommoderai comme il faut : c'est à dire, Il l'a maltraité; je le traiterai durement. Est-ce qu'on n'en voit pas de toutes les espèces Qui sont accommodés chez eux de toutes pièces? MOL. Éc. des Femmes, I, 1. On ne saurait aller nulle part où l'on ne vous entende accommoder de toutes pièces, ID. l'Av. II, 5. Il me prend des tentations d'accommoder tout son visage à la compote, D. G. D. II,.4. || I| est étrangement accommodé, il a ses habillements en mauvais état ou en désordre. Un cabriolet l'a éclaboussé, le voilà bien accommodé. || 6° Concilier, terminer à l'amiable. Accommoder un procès, une affaire. Accommoder deux adversaires. Tout est accommodé, MOL. l'Étour. v, 7. Il se résout d'accommoder l'affaire sans bruit, CORN. Ex. du Cid. Elle a fait trop de bruit pour ne pas s'accorder, Puisque déjà le roi veut les accommoder, ID. Cid, —REM. Accommodé a un peu vieilli dans ce der-u, 3. On arrête les procès, on accommode les diffénier sens, et, pour l'employer, il faudrait quelque précaution, c'est-à-dire que l'emploi en fût tel, qu'aucun doute sur le sens ne pût s'élever, ACCOMMODE, ÉE (a-ko-mo-dé, dée), part. passé. || 1o Ajusté, arrangé. || 2° Apprêté, en parlant d'un mets. Ce boeuf est bien accommodé. || 3° Terminé à l'amiable. Querelle accommodée. || 4° Conformé à. Cette pièce a été refaite et accommodée au goût du public. Une religion accommodée est propre à duHIST. XVI s. Après les accolements et honneurs rer, PASC. Pensées, Prov. 3. Pensées ou réflexions dignes de sa grandeur, YVER, 546. sensibles, familières, instructives, accommodées au ÉTYM. Accoler. simple peuple, qu'il n'est pas permis de négliger, LA ACCOLER (a-ko-lé), v. a. || 1o Embrasser en je- BRUY. Prologue. || 5° Pourvu de. Les magasins pleins, tant les bras autour du cou ...Lors, se tournant les particuliers accommodés de toutes choses, SAvers moi, M'accole à tour de bras.... REGNIER, Sat. RASIN, Siége de Dunk. 10. || Être peu accommodé des VIII. 2° Accoler la cuisse, la botte à quelqu'un, lui biens de la fortune. Un homme assez accommodé embrasser la cuisse, la botte, ce qui était une mar- des biens de la fortune. Quoique peu accommodé que de grande soumission et d'infériorité. || 3o Ac-des biens de la fortune, Socrate se tint dans les coler la vigne, l'échalasser. || 4° Réunir par une termes d'un désintéressement parfait, FEN. Socr. accolade. Accoler deux ou plusieurs articles dans un || Absolument. A l'aise, riche. J'ai découvert sous main compte. 5° Fig. Faire figurer ensemble. Il ac- qu'elles ne sont pas fort accommodées, MOL. l'Av. I, 2. cola ces deux hommes, ces deux noms dans son Le seigneur Anselme est.... un gentilhomme qui est discours. 6° S'accoler, v. réfl. Se donner l'accolade noble, doux, posé, sage et fort accommodé, ID. ib. || 7° S'embrasser, s'unir, en parlant de la vigne, du 1, 7. Mon père était des premiers et des plus achoublon, etc. commodés de son village, SCARRON, Rom. Com. 1, 13. M. et Mme de Ventadour ne voulaient pas ouïr parler d'un cadet fort peu accommodé, ST-SIMON, 21, 250. Les ouvriers en avaient encore construit un grand nombre d'autres [échafauds pour un spectacle], qu'ils avaient loués aux familles les plus riches et les plus accommodées, VERTOT, Rév. IX, p. 250. HIST. XII S. Et vous avez, par Dieu, meilleur envie D'un bel valet baiser et accoler, QUENES, Romanc. p. 108. Et doucement les a touz acolez, Ronc. 202. XII s. Ensanle [ensemble] dorment doucement, Acolé sont estroitement, Fl. et Bl. 2597. Assez fu Buiemons baisié et acollé, Ch. d'Ant. III, 477. Briefment, tuit clerc fors escoler Vuelent avarisce acoler, RUT. 222. Charles Martiaus meîsmes court son fil[fils] acoler, Berte, 3. || xv s. Si les festa liement et baisa et accola chacun de grant cœur, FROÏSS. I,II, 485. Lors j'accolle mon oreille et crie: rends, BOURD. Pensées, t. 11, p. 137. Ils accommodent la religion avec les plaisirs, FLECH. Dauph. Il y a certains intérêts délicats que les dévots ne savent que trop accommoder avec leur vertu, ID. ib. t. II, p. 138. | Accommoder Dieu avec le monde, ID. Serm. 1, 86. On ne songe nullement à accommoder l'affaire, BOSS. Lettr. Quiét. 326. Accommoder une brouillerie, STRÉAL, IV, 7. Son ambition [d'Alexandre] le porta aux Indes, quand il pouvait accommoder la gloire et le repos, SAINT-ÉVREM. II, 65. || 7° Céder par vente ou autrement à quelqu'un un objet qui lui convient. Je vous prie de l'accommoder de ces objets qu'il désire. Le libraire l'accommoda de très-beaux livres. Si vous avez quelque manuscrit persan, vous me ferez plaisir de m'en accommoder, MONTESQ. L. pers. 142. Le roi avait aidé le maréchal d'Humières à accommoder Mouchy, SAINT-SIMON, 23, 12. Vous voilà tous pourvus; n'est-il point quelque fille Qui pût accommoder le pauvre Mascarille? MOL. l'Etour. V, 16. Je fais un échange avec Paul, afin de me loger; mais Paul n'a pas de quoi m'accommoder; il substitue de l'argent en la place du logement que je lui demande, BOSS. Pensées chrét. 34. || 8° Conformer, approprier. Accommoder son discours aux circonstances. Il accommodait les lois à ses passions. On accommode la règle aux personnes, loin de juger les personnes par la règle, MASS. Car. Prosp. tempor. Vous nous reprocherez peut-être un jour d'avoir accommodé la sainte vérité de votre Evangile aux indulgences et aux adoucissements de nos siècles, ID. Car. Par. de Dieu. On veut accommoder tout le monde à soi, FLECH. Serm., 234. J'accommode ma flamme au bien de mes affaires, CORN. Médée, 1, 1. Il faut que l'air soit accommodé aux paroles, MOL. B. G. 1, 2. qu'on voulut. Je voudrais vous prier de les voir tour du cristallin, et aussi lambeau de la mem- ETYM. Bourguign. equemodai; Berry, acmoder; wallon, ak'moide; d'accommodare, de ad, à, et commodus (voy. COMMODE). ACCOMPAGNATEUR, TRICE (a-kon-pa-gnateur, tri-s'), s. m. et f. Terme de musique. Celui, celle qui accompagne la partie principale d'un morceau. || Le néologisme a créé accompagnateur; et ce serait pécher contre l'usage que de dire accompa gneur. ETYM. Accompagner. ACCOMPAGNER (a-kon-pa-gné), v. a. || 1° Aller de compagnie. Il m'accompagne dans tous mes voyages. HIST. XVI s. Si tu te veux accommoder à nos J'accompagnais partout le vieillard. La reine qui l'acfaçons de faire et adorer le roi, tu le pourras veoir compagna au cœur de l'hiver, Boss. R. d'Anglet. A en et parler à lui, AMYOT, Thém. 29. Il se sçavoit dex-juger selon l'estime du monde profane et corrompu, trement accommoder à toutes compaignies, I. Pé-vous vous voyez dans une espèce de nécessité de seconricl. 8. Accommodant la matiere à ma force, MONT. der cet ami [en un duel], de lui offrir votre secours, de 1, 104. Enfin, Cinna, je t'ay rendu si accommodé et l'accompagner, BOURD. Pensées, t. п, p. 272. Et si aysé que.... I. 1, 129. D'une façon noble et ac-partout Xipharès accompagne ses pas, RAC. Mithr. commodée au temps et au lieu, ID. I, 182. Ils se Iv, 1. Oser accompagner ma fuite, ID. Phèdre, v, prestent et accommodent aux inclinations naturel-1. De mon heureux rival_j'accompagnai les armes, les, m. 1, 234. La noblesse en seroit plus accommo- ID. Bérén. 1, 4. || 2° Fig. La fortune semble l'accomdéé d'argent et moins endettée, LANOUE, 95. Et s'il pagner. Ces anathèmes partis du siége apostolia esté aspre pour la parachever [sa maison], il ne que et secondés de tant d'autres qui les ont accoml'est pas moins pour l'accommoder par dedans, ID. pagnés ou suivis dans les églises particulières.... 167. Les chefs] pour estre bien parés s'accommo- BOURD. Pensées, t.п, p. 342. Toutes les traverses dout dent de la moitié des payes des soldats, ID. 264. Il le faux bonheur du monde est accompagné, in. ib. accommode le soulier à nostre pied, c'est à dire la p. 374. L'amour de la sagessse lui fit préférer la doudespense à notre pauvreté, ID. 276. ceur du célibat aux soins qui accompagnent le mariage, FÉN. Philos. Thalès. Courage, mon garçon ! Tout heur nous accompagne, MOL. l'Étour. I, 5. ....un traître qui n'est hardi qu'à m'offenser, De qui † ACCOMPAGNAGE (a-kon-pa-gna-j'), s. m. Tra- nulle vertu n'accompagne l'audace, RAC. Mith. II, me fine dont on garnit le fond d'une étoffe de soie. Et toujours quelque crainte accompagne l'amour, brochée d'or. ID. Brit. v, 3. || 3° Suivre par honneur, conduire en S'ACCOMMODER, v. réfl. || 1° Se donner des comcérémonie, reconduire par honneur. Ce prince est modités, des aises. Voyez comme il s'accommode. toujours accompagné d'une suite nombreuse. C'est || 2° Bien s'accommoder, devenir riche. Je l'ai vu lui qui a la charge d'accompagner l'ambassadeur à pauvre, mais il s'est bien accommodé. 3° Se l'audience. Quand il s'en alla, on l'accompagna jusconcilier. Ils se sont accommodés. Leur différend qu'à sa voiture. || 4° Escorter. Il se fait toujours s'accommodera. Il y a trop de peine à s'accommoaccompagner, il ne sort que bien accompagné, à der pour le profit, PASC. Prov. 8. Le maréchal cause de ses ennemis. || 5o Convenir à, aller avec. Sa s'est accommodé avec ses créanciers, SEV. 29. Si la ACCOMPAGNÉ, ÉE (a-kon-pa-gné, gnée), part. voix, son geste accompagnent son visage, LA BRUY. 8. soif des grandeurs, l'amour de commander Avec passé. || 1° Accompagné d'une foule nombreuse. Crai-La mode qui fait la tête des femmes la base d'un son joug étroit pouvaient s'accommoder, RAC. Ath. gnant une attaque, il sortit bien accompagné. Peu édifice à plusieurs étages.... qui éloigne les cheIII, 3. Peut-être pensez-vous que la prospérité et accompagné. || 2o Fig. Un présent accompagné veux du visage, bien qu'ils ne croissent que pour la religion ne s'accommodent guère ensemble, d'une lettre polie. Quels coups accompagnés de re- l'accompagner, ID. 13. || On y joint souvent l'adverbe FLÉCH. t. III, p. 283. || 4° S'accommoder à, se con-gards effroyables.... RAC. Mithrid. v, 4. Quelques bien: Cette garniture accompagne bien la robe. former à. Sachant s'accommoder à tous les goûts, dehors spécieux, accompagnés de beaucoup de con- | 6° Accompagner de, joindre à, ajouter. Il acFÉN. Tél. XVI. Il faut qu'il [le roi] s'accommode à fiance et de présomption, BOURD. Pensées, t. 11, compagne ses remontrances de menaces. || 7° En leurs faiblessés [des hommes], qu'il les corrige en p. 197. || 3° Terme de musique. Soutenu par un ou termes de musique, faire un accompagnement. Si père, qu'il les rende sages et heureux, ID. ib. plusieurs instruments, une ou plusieurs voix. Il est vous voulez chanter, je vous accompagnerai sur le XXIV. Est-ce ainsi qu'à nos vœux il sait s'accom- mal accompagné. || 4° En termes de blason, se dit des piano, avec le piano. J'irais de la pastourelle Accommoder? RAC. Baj. IV, 1. C'est une vie à laquelle il pièces qui sont réparties auprès d'une pièce princi-pagner les chansons, BÉRANG. Petit_oiseau. |! Acne peut s'accommoder, PASC. édit. Cousin. Pour pale et particulièrement des croix, sautoirs, che- compagner se dit aussi absolument. Il accompagne s'accommoder à la faiblesse des hommes, PASC. Prov. vrons, etc., lorsqu'ils sont également disposés dans bien, il accompagne mal. || 8° S'ACCOMPAGNER, v. réfl. 7. Si vos résolutions s'accommodaient à nos désirs, les quatre cantons de l'écu. || 5° En termes de véne- Il s'accompagna de gens de main pour faire le coup. SÉV. 421. Pour s'accommoder à la dépravation de nos rie, se dit du cerf lorsque, pressé par les chiens, Si vous vous accompagnez en ce voyage de vos mudésirs, MASS. Car. Prosp. temp. Le Seigneur, attentif il se joint à d'autres bêtes pour donner le change. ses et de vos papiers, nous n'aurons que faire pour à ce qui se passe dans nos cœurs, et indigné de n'y REM. Le roi accompagné de ses gardes. Té-nous entretenir, BALZ. Lettr. 1, 16. || 9° En musique, rien trouver pour lui, s'est accommodé à nos soulémaque accompagné par Minerve. En général on se faire à soi-même l'accompagnement. Il chanta en haits, ID. ib. Je n'aurai pas besoin, pour m'accommo- préférera par à de, quand la personne dont nous s'accompagnant du piano, de la guitare. || 10° Être der à mon sujet, de vous donner des titres spécieux, sommes accompagnés, nous est supérieure pour le accompagné. La fièvre s'accompagnait de délire MASS. Villars. Qui s'accommode à toutes les disposi- rang et la qualité. -SYN. ACCOMPAGNER, ESCORTER. Nous escortons tions, aux faibles et aux forts, aux sains et aux par précaution, pour empêcher les accidents qui pourmalades.... BOURD. Pensées, t. 1, p. 399. Qu'il faut || 1° Il fut choisi pour l'accompagnement de la prin-raient survenir, ou pour mettre à couvert de l'insulte vivre avec ses amis, qu'il faut s'accommoder à eux, cesse. La dernière de ces conférences [entre le ma- de l'ennemi qu'on peut rencontrer dans sa marche. Acfaire comme eux, ou rompre avec eux, ID. ib. t. II, réchal de Boufflers et le prince d'Orange] fut plus compagner est plus général qu'escorter. On peut dire p. 267. Je ne sais comment il me sera possible de nombreuse en accompagnement, et les suites se accompagner au lieu d'escorter, mais on ne peut pas m'accommoder au temps et de ne pas trahir mon mêlèrent et se parlèrent avec force civilité, ST- dire toujours escorter pour accompagner. honneur, VAUGEL. Q. Curce, 369. || 5° S'accommoder SIMON, 49, 77. || 2° Fig. Ce qui accompagne, ce qui est HIST. XII s. Et tuit si frere l'aiderent, et tuit de, accepter avec facilité et sans humeur. Il s'ac- accessoire. Le mérite et son accompagnement ordi- cil qui estoient acompaigné od son pere, Machab. Tommode de tout. C'est un homme dont je m'ac- naire, l'estime publique. La figure principale de ce 1, ch. 3. A Guenelon icil s'aconpagna, Ronc. p. 72. ammodais très-bien. Ma fille a de la complaisance, tableau aurait besoin de quelques accompagnements.xs. Se tu fe voloies acompaigner à moi, je te ét vous verrez qu'elle s'accommodera entièrement Quand il est seul et sans ces accompagnements, de vous, MOL. Mar. force, 14. Cela est fort agréable PASC. P. div. 10. || 3° En termes de blason, tout ce et fort divertissant, et je m'en accommoderais as- qui est hors de l'écu, comme les supports, le cimier. sez, ID. Fest. de Pierre, 1, 2. Le moyen, mon on- Porter des armoiries sans aucun accompagnement. cle, qu'une fille un peu raisonnable se pût accom-40 Union des instruments avec la voix. Chanter moder de leur personne? ID. Les Préc. rid. 5. Vous ne serez pas de ces maris incommodes, qui veulent que, leurs femmes vivent comme des loups-garous; je vous avoue que je ne m'accommoderais pas de cela et que la solitude me désespère, ID. Mar. forcé, 4. L'orgueil de votre nom ne s'accommode guère de ce qui suit.... BOURD. Pensées, t. I, p. 145. On ne s'accommode nulle part d'un homme noté et décrié, m. ib. p. 195. Ce seul terme de clôture marqué déjà, par soi-même, quelque chose de triste et dont la nature ne doit pas s'accommoder, ID. b. p. 480. Les méchants s'accommodent mieux des bons, FEN. Tél. VIII. Peu d'écrivains s'accommodent de ce style, LA BRUY. 1. Une vie dont l'anachorète le plus pénitent aurait de la peine à s'accommoder, BASS. Car. Jedne. || 6° S'accommoder d'une chose, l'acheter, l'acquérir. Il s'en accommoda au prix ACCOMPAGNEMENT (a-kon-pa-gne-man), s. m. porterai foi et loiauté, et porrions conquerre assés de ceste contrée, VILLEH, 133. Acompaignié [associés] sont li baron En poi d'heure por le bacon [jambon], Ren. 7063. Et tiex puet on acompaignier Dont l'en a puis grant enconbrier, ib. 7530. Ensemble vous et avec accompagnement de piano. Quel accompa- lui vous acompaignerai, Berte, 57. Se tele compaignement sublime Pour les chants inspirés du barde gnie [société, association] se fait, ne sont il pas audacieux Que le bruit du canon.... LAMART. Ep. à compaignon de toz lor biens, mais des choses A. de Percev. Un organiste lui a donné quelques le- tant solement de quoi il s'acompaignerent [s'asçons d'accompagnement, J. J. ROUSS. Em. V. Une socièrent], BEAUM. XXI, 30. Ay acompagnié et leçon d'accompagnement est celle où l'on enseigne acompagnons Monseigneur le duc et ses hoirs à l'art d'accompagner et non pas celle où l'on accom- toutes les choses que j'ay, DU CANGE, associare. pagne. C'est une faute grave, quoique très-com-II XIV s. Nous l'acompaignons des ores en avant mune chez les jeunes pianistes, surtout celles qui en tous les biens faits en nostre église, ID. ib. sont un peu avancées, d'appeler leçons d'accompa- | xv s. Feu Thomas a donné aux dits religieus, gnement celles qui leur sont données par un vio- qu'il soit acompaignié en leurs aumosnes et oraiToniste qui joue avec elles. C'est presque toujours une sons, ID. ib. Et si s'acompagnoient à un pilot [pièce leçon de style ou une leçon d'ensemble donnée par de bois] vingt ou trente, et s'escueilloient et puis accompagnement. La longueur de la phrase explique, boutoient de grant randon contre le mur, FROISS. F, mais ne justifie pas une locution fausse. || 5° En chi-1, 137. | XVI s. Selon sa grace infinie, J. C. s'acrurgie, accompagnement de la cataracte, matière compagne avec nous qui sommes bas et contempti blanchâtre et visqueuse qu'on a vue quelquefois au- bles, CALV. Inst. 363. Voilà pourquoi saint Paul ac afin compagne la doctrine avec la foi d'un lien inseparable, ID. ib. 421. Afin que ceux au nom desquels il offroit fussent accompagnez aux fideles qui estoient morts pour maintenir la vraie religion, ID. ib. 629. Et s'accompagnant honteusement à la cause et entreprise des infideles, MART. DU BELLAY, 348. Nos romans disent ordinairement adestrer pour accompaigner, MONT. I, 358. Ils se promettent une vie terrestre accompaignée de toutes sortes de plaisirs, ID. II, 252. J'escrivois cecy, accompaigné de telle douleur en la vessie.... I. III, 12. Mais toujours de douleur le plaisir s'accompagne, RONSARD, 266. Ainsi qu'avec l'Espaigne La France s'accompaigne [s'allie], DU BELLAY, VIII, 10, recto. ETYM. Provenç. acompanhar; catal. acompanyar; espagn. acompañar; ital. accompagnare; de a et du verbe roman qui se trouve en provençal et en italien, companhar, compagnare (voy. COMPAGNON). | REM. Balzac a dit accompli de Les périodes sont accomplies de tous leurs nombres, Lettr. I, 1. SYN. ACCOMPLI, PARFAIT. Le sens de l'un et de l'autre est à qui il ne manque rien. Ces deux mots peuvent se prendre souvent l'un pour l'autre ; et la nuance qui les sépare n'est pas tranchée. Pourtant on remarque que parfait se dit plutôt d'une qualité, d'un talent considéré isolément, et accompli, d'un ensemble de qualités, de mérites. Un musicien parfait; un poëte parfait; mais un homme accompli, parce que | l'on considère alors l'ensemble des qualités. Si l'on dit, Turenne fut un général parfait, cela appellera plutôt l'attention sur sa supériorité en tant que général; si l'on dit, il fut un général accompli, cela appellera plutôt l'attention sur l'ensemble de ses qualités militaires. ton père, De ne point accomplir cet hymen odieux, mée toute mon espérance, BOURD. Pensées, t. 1, p. 43. accom HIST. XIII s. Et qui à cele table pooit seoir les accomplissemens de son cueur avoit en toutes manieres, MERLIN, fo 54, recto. || xv s. Enquerre la verité des crimes et faire, sur ce, plissement de justice, Bibl. des Chartes, 4o série, t. I, p. 69. La fin et l'accomplissement d'une operacion est ou temps que l'en la fait, ORESME, Eth. 48. XVI s. Les devins le prirent en mauvaise part, craignans que ce ne fust l'accomplissement de la prophetie qui.... AMYOT, Nic. 26. ETYM. Accomplir. ACCON (a-kon), s. m. Terme de marine. Bateau à fond plat qui cale fort peu d'eau, et qui sert principalement, dans les Antilles, au chargement des navires de commerce. || Bateau à fond plat employé dans la pèche des huttres. || Petit bateau à fond plat, qui sert à aller sur des vases, quand la mer est retirée. ETYM. Les Poitevins appellent ainsi ces petits bateaux avec lesquels ils vont par les marais, et que celui qui est dedans mène en poussant la terre avec le pied, MENAGE. Origine inconnue. Ménage tire ce mot de acus, aiguille, parce que ces bateaux sont terminés en pointe; mais cette étymologie ne peut se soutenir. ACCOQUINER (a-ko-ki-né), v. a. Voy. ACOQUI→ NER. † ACCORAGE (a-ko-ra-j?), s. m. || 1° Terme de marine. Action d'accorer. || 2° Ensemble des pièces de bois qui servent à maintenir un navire d'aplomb, pour le réparer. ·ÉTYM. Accorer. ACCOMPLI, IE (a-kon-pli, plie). || 1° Part. passé. Effectué, achevé. Vou accompli. Prophéties accomplies. L'oracle est accompli. Les ordres le plus sûrement accomplis sont ceux.... Qu'en un lieu, qu'en un jour un seul fait accompli Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli, BOIL. Art. p. u. Faut-il, Abner, faut-il vous rappeler le cours Des prodiges fameux accomplis de nos jours, RAC. Ath. 1, 1. || 2o Révolu. Il a trente ans accomplis. Depuis douze siècles -HIST. XII S. Puis fu set ans acomplis et enpresque accomplis. Le terme est accompli. Les temps tiers, Ronc. p. 31. Quant on me fiert d'un roit essont accomplis, princesse, il faut parler, RAC. Ath. pieu tranchant, J'en preng vengeance molt tost au 1, 2. || 3° Adj. Pourvu de tout ce qui complète. Ac-riche brant; Vers le bastard vuell acomplir cest compli de tout point, accompli en tout genre. Un ou- champ, R. de Cambrai, 193. Beaus reis, se tu vovrage accompli. Une beauté accomplie. Turenne fut leies escerchier les escris, Plusurs reis trovereies un général accompli. Rome n'a rien produit de plus que Deus out ains eslis; Quant il les out au mund accompli que ces deux hommes. Le roi Henri VIII, muntez et encheriz, Mal unt encontre deu lur mes- ACCORD (a-kor; le d ne se lie pas: un accord prince en tout le reste accompli, BOSS. R. d'Anglet. tiers acompliz, Th. le mart. 75. Fuiez, fait li Rei-harmonieux, a-ko-r harmonieux. L's du pluriel ne Seize années d'une prospérité accomplie, ID. b. Le naiz, quant se fu purpensez.-Nel ferai, fait li sainz; se lie pas davantage des accords harmonieux, des modèle d'un roi accompli, ID. Hist. 11,4. Il faut aupa- ici me troverez, Et vos grans malveistiez ici acum-a-ko-r harmonieux. Cependant, d'après une autre ravant que je donne l'idée d'une méthode encore plus plirez, ib. 148. Elle a pooir d'acomplir Mon vouloir prononciation, l's se lie: des a-kor-zharmonieux), s. éminente et plus accomplie, PASC. Pensées, part. 1, toute ma vie, Couci, 15. Toute leur volentez or en m. 1° Réunion des cœurs ou des esprits sur un même 2. D'où il parait que les hommes sont dans une iert [sera] acomplie, Sax. 20. Mais d'itant sui es- point, assentiment. L'accord des sentiments et des impuissance naturelle et immuable de traiter quel- bahis Que j'ai si très haut pensé Qu'à peines ert volontés. Le bon accord entre parents. Ces frères que science que ce soit dans un ordre absolu- [sera] acomplis Li servirs dont j'atent gré, ib. 12. passèrent leur vie dans un parfait accord. Comme ment accompli, ID. ib. Ce serait un roi accompli si.... Benoit seies tu de nostre seignur Deu; kar jo ai par un accord général. || 2o Etre d'accord, s'entendre, FÉN. Tél. XI. J'étais né pour servir d'exemple à ta acumpli sun cumandement, Rois, 55. || XIII s. Et être du même avis. Les moins sévères lois en ce colère, Pour être du malheur un modèle accompli, cís, pour leur proiere acomplir et pour le besoing point sont d'accord, CORN. Hor. v, 3. Ils sont parfaiteRAC. Andr. v, 5. qu'il veoit, dit qu'il iroit mout volentiers, VILLEH. ment d'accord entre eux, FÉN. Tél. vi. Quoiqu'ils pa119. Il savoit bien certainement que, sans cele ost, russent n'être jamais d'accord en rien, ID. Tél. xã. ne pooit li servises nostre Seigneur estre acomplis, Quand deux personnes qui pensent sont d'accord ID. 55. Moult avoit grant desir d'acomplir son vou- sans s'être donné le mot, il y a beaucoup à parier loir, Berte, 65. Et se il a bois au bail, il ne doit estre qu'elles ont raison, VOLT. Lettreà d'Alembert. Je decopés devant qu'il ait sept ans acomplis, BEAUM. vrais bien plutôt d'accord avec les dieux.... ID. OEd. xv, 22. Quant li terme du service ne sunt acom-v, 2. Je ne suis pas si bien d'accord avec vous du pli.... ID. XXIX, 20. La fame n'a nulle poesté de soi,jugement que vous faites de nos deux poêtes, VOIT. de ses convenances acomplir sans la volenté de son L. 187. || 3° Etre d'accord de, consentir à. Quels que mari, ID. XXXIV, 50. El n'acomplit tout mon voloir; soient ses mépris, peignez-vous bien sa mort, MaSi m'en estuet plaindre et doloir, la Rose, 4155. 11 dame, et votre cœur n'en sera pas d'accord, CORN. nous promist que char [chair] prendroit, Et que de Perth. 1,1. Toute votre justice en est-elle d'accord?ID. nous lui souviendroit ; Ses promesses sont acomplies, Cid. v, 8. || 4° Etre d'accord, confesser, reconnaître. J. DE MEUNG, Tr. 732. || XIV s. Il ne font faute de Le roi même est d'accord de cette vérité, ID. Cid, IV, despendre [dépenser] pour acomplir leur concupis- | 2. César est généreux, j'en veux être d'accord, m. cence, ORESME, Eth. 109. || xve S. Ils avoient acom- M. de Pomp. v, 1. Qu'aux pressantes clartés de ce pli et achevé leur desir à l'aide de Dieu, tout à leur que je puis être, Lui-même soit d'accord du sang ACCOMPLIR (a-kon-plir), v. a. [| 1° Mener à com- plaisir, FROISS. I, I, 22. Tout fut acordé et acom- qui m'a fait naître, MOL. Amph. III, 5. Vaillant, plément, à terme, à exécution. Quand le temps con- pli, COMM. III, 44. || XVI s. Rien ne peut combattre j'en suis d'accord, mais vain, fourbe, flatteur, ROvenu sera accompli. Elle n'a plus pensé qu'à accom- la durée d'une histoire eloquente, acomplie des qua- TROU, Venc. 1, 1. Autant qu'il est d'accord de vous plir son temps de pénitence. Accomplir son noviciat, litez qu'elle doit avoir, AMYOT, Préf. III, 28. Esti- avoir aimée, MOL. Amph. II, 6. || 5° Etre d'accord, son apprentissage. Accomplir un vou, son devoir. mant estre raisonnable qu'il accomplit la paction être conclu, arrangé. Je vais appeler mon père pour Il accomplira ses bonnes résolutions. Vos vengeances que lui mesme avoit faite, ID. Rom. 6. Ce fut un lui dire que tout est d'accord, MOL. Le Mar. forcé, ne sont-elles pas encore accomplies? Ainsi fut ac- acte de vertu si accomplie qu'il n'est pas possible de 16. Mon affaire est d'accord, CORN. Ment. III, 1. || Volcompli de point en point l'ancien oracle. Accomplis- le deuement exprimer, ID. Rom. et Thés. comp. taire condamne cette expression, prétendant qu'elle sant ce que le plus grand des philosophes avait dit 2. Quand le temple fut de tout point accomply, et ne se dit que des personnes; mais on dit: Tout est autrefois. Que pouvait penser le prince, si ce n'est qu'il eut tous ses ornements et embellissements, ID. d'accord, et cela justifie Corneille. !! Etre d'acque, pour accomplir les plus grandes choses, rien ne Publ. 27. Toutefois l'on dit que ceste prophetie fut cord, s'accorder avec, être concordant. La forme du manquerait à ce digne fils que les occasions? BOSS. accomplie par un autre exploit, ID. Nicias, 26. Là corps et le tempérament sont d'accord avec la naLouis de Bourbon. Ce sont ces choses simples: gou- est toujours le parfait et accompli usage de toutes ture, BUFF. le Chat. || 7° Tomber d'accord, s'acverner sa famille, édifier ses domestiques.... accom- choses, MONT. I, 234. corder, consentir à, reconnaître. Si son père et le plir le bien que Dieu veut et souffrir les maux qu'il enmien ne tombent point d'accord, CORN. Ment. v, 4. Ces voie.... ID. ib. A en juger selon la prudence du siècle, | cœurs en sa faveur tombent soudain d'accord, ID. c'était un dessein chimérique ; et l'on sait néanmoins ACCOMPLISSEMENT (a-kon-pli-se-man), s. m. Théod. IV, 4. J'en ai fait tomber d'accord ma mère, avec quelle ardeur ils s'y employèrent, avec quelle Action d'accomplir, état de ce qui est accompli. SEV. 247. Je tombe d'accord que c'est un bœuf, HAM. constance ils le soutinrent, avec quel bonheur ils l'ac- Hâter l'accomplissement d'un ouvrage. L'accomplis- Gramm. 7. || Marg. Buffet, dans ses Observ. p. 32 complirent, BOURD. Pensées, t. II, p. 188. Motif néces-sement de vos désirs. Leur sacrifice a reçu son ac- (en 1668), prétend que: Il est tombé d'accord de cette saire et sans lequel il n'est pas possible d'accomplir complissement. Ils voient l'accomplissement des me- affaire, est une locution vicieuse, et qu'il faut dire : tout le précepte de la charité chrétienne, ID. ib. p. 239. naces de Dieu. Ne trouvant aucune résistance dans Il est demeuré d'accord. Il est certain qu'elle est biN'ayant rien à souffrir de personne, comment ac- l'accomplissement de leurs volontés. La prophétie zarre et peu facile à expliquer. Tomber d'accord, complirions-nous cette divine leçon de saint Paul: eut un manifeste accomplissement, Boss. Hist. II, c'est comme si on disait tomber du même avis; et il Supportez-vous les uns les autres? ID. ib. p. 297. Il. Les prophéties ont eu un accomplissement ma- faut prendre tomber dans le sens de cette phrase-ci: faut, pour accomplir cette course, que la lune aille nifeste, ID. ib. 6. Il faut.... Faire avoir à nos vœux Cela tomba parfaitement pour lui. Les puristes cinq mille six cents fois plus vite qu'un clieval de leur accomplissement, MALH. II, 8. Que ce soit pour du xvn siècle ne voulaient pas recevoir cette locution poste, LA BRUY. 16. Doit-elle se mettre en peine, mourir, ou que ce soit pour vivre, Notre siècle va qui alors n'était pas fort ancienne, mais qui, on le pourvu que j'accomplisse ma promesse? MOL. D. voir un accomplissement, V. HUGO, Crép. Prél. C'est voit, était employée par Corneille. L'usage l'a conJuan. 11, 5. Promets au roi Louis, à l'Europe, à dans l'accomplissement de ce désir qu'est renfer-firmée. Pourtant demeurer d'accord n'est sujet à au DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE. | — ETYM. Bourguig. ecompli; de d et un ancien verbe complir (voy. COMPLET). cune objection. | 8° Demeurer d'accord, avouer, | reconnaître. Il faut demeurer d'accord que ce terme était familier aux spirituels, Boss. Or, 6. Pour demeurer d'accord de sa capacité, MOL. Méd. m. lui,1,5. On doit demeurer d'accord que les Français ont quelque chose en eux de poli, de galant, que n'ont point les autres nations, ID. Sic. 14. Je demeure d'accord que je trouve bien mieux mon compte avec l'un qu'avec l'autre, ID. Pr. d'El. II, 2° interm. Une grâce dont il faut que vous demeuriez d'accord. ID. Les Pr. 5. J'en demeure d'accord, CORN. Ex. d'Hor. Il demeure d'accord de tout, sév. 44. Il ne pouvait demeurer d'accord de ce que le fils d'Ulysse lui disait, FÉN. Tél. XXIII. | 9° D'accord, loc. adv. j'en conviens, j'y consens. Eh bien! d'accord, j'ai commis une faute. 10° Mettre d'accord, accorder. J'y veux mettre d'accord l'amour et la nature, Etre père et mari dans cette conjoncture, CORN. Nic. IV, 3. Le feu, l'air et le temps, les enfers et le sort, Pour nous faire périr, se sont tous mis d'accord, MAIR. M. d'Asdrub. 1, 3. Mettez-nous d'accord, monsieur, MOL. F. de Pierre, II, 5. Aussi n'est-ce que par là que je vous veux mettre d'accord, ID. ib. Dites-moi donc, seigneur, ce qu'en jugent vos yeux, S'ils laissent votre cœur d'accord de vos promesses, CORN. Agés. II, 2. || 11° Convention, accommodement. L'accord conclu entre la France et l'Allemagne. Il fait un tel effort Que, la ville aux abois, on lui parle d'accord, CORN. Rod. 1, 6. Il voudrait qu'un accord, avantageux ou non, L'affranchit d'un emploi qui ternit ce grand nom, ID. Sert. 1, 2. Conclure un accord, ID. b. 1,2. Argatiphontidas ne va point aux accords [à l'arrangement des affaires d'honneur], MOL. Amph. ш, 8. Les vainqueurs firent divers accords et divers partages, Boss. Hist. II, 7. Tout accord entre le mensonge et la vérité se fait toujours aux dépens de la vérité même, MASS. Car. Passion. || 12° Accords, au plur. convention préliminaire d'un mariage. On a signé les accords. O belles fleurs sans fruits! accords sans hyménée ! ROTROU, Antig. V, 1. || 13° Union, association. Et nouons entre nous de si parfaits accords Que nous n'ayons qu'un cœur et qu'une âme en deux corps, ROTR. Bél. 1, 6. L'orgueil s'assortit mal avec le mauvais sort; Et tous deux, insolents, font un mauvais accord, ID. Antig. IV, 3. Le ciel n'a point encor, par de si doux accords, Uni tant de vertus aux grâces d'un beau corps, CORN. M. de Pomp. III, 3. J'épouse une princesse en qui les doux accords Des grâces de l'esprit avec celles du corps Forment le plus brillant et plus noble assemblage, ID. Suréna, , ..... je vois en vous les accords Des grâces de l'esprit et des beautés du corps, ID. D. Sanche, II, 7. 14° Convenance, juste rapport, ensemble. Il y a un merveilleux accord entre les parties du corps humain. L'accord entre la nature d'un pays et ses productions vivantes. Ces bateliers ne rament pas d'accord. || 15° Union de plusieurs sons entendus à la fois et formant harmonie. Accord parfait. Accords consonnants, dissonants. || 16° Etat d'un instrument dont les cordes sont montées juste au ton où elles doivent être. Mettre un violon, un piano d'accord. Ce piano ne tient pas l'accord. || 17° Chants, vers, poésies, surtout poésie lyrique. Comme autrefois David par ses accords touchants Calmait d'un roi jaloux la sauvage tristesse, RAC. Esth. III, 3. Lévites, de vos sons prêtez-moi les accords, ID. Athal. II, 7. Achitoas les interrompait de temps en temps par les doux accords de sa voix et de sa lyre, dignes d'être entendus à la table des dieux, FÉN. Tél. VIII. L'on entendait les tendres accords d'une voix avec une lyre, ID. ib. XVII. Oui, j'irai sur les tourelles Former des accords plaintifs, BÉR. Pet. Ois. || 18° En termes de peinture, bon effet résultant de l'harmonie des couleurs, des lumières, des ombres. Il y a un bel accord dans ce tableau. On y voit [à Palmyre] une espèce d'arbre dont le feuillage échevelé et les fruits en cristaux forment avec les débris pendants de beaux accords de tristesse, CHATEAUB. Gen. III, 5, 4. || 19 Terme de grammaire, convenance d'après la quelle deux ou plusieurs mots qui se rapportent à un seul et même objet prennent, autant qu'il est possible, les mêmes formes accidentelles. Accord est opposé à régime; il exprime le rapport d'identité, quand celui-ci exprime le rapport de différence. || Proverbe. Être de tous bons accords, être d'une humeur aisée et consentir à ce que les autres veulent. HIST. XI S. Se ceste accorde me voulez otrier, Ch. de Rol. 32. || XII° s. L'apostolies i a sovent ses briefs tramis As conciles qu'il unt de l'acorde entre els pris, Th. le mart. 104. || XIII° s. Et bien tesmoigne li livres apertement que plus de la moitié de l'ost estoient en leur accort, VILLEH. 58. Par l'accort et par la volonté aus autres, ID. 16. Dist Ysen grin: N'en parlez pas ;Je voil qu'on m'arde en-es-lepas [aussitôt], Quand je à lui prendrai acorde, Ren. 14723. Li acors des amis futix [tel] qu'il marierent le [la] demoiselle de l'aage de dix ans, BEAUM. XV, 29. Li quix [lequel] acors doit estre fes [fait] en le [la] presence du seigneur, ID. 81. Le Temple et l'Ospital lui respondirent d'un acort, que il estoit bon que l'en essayast à prenre la cité, JOINV. 275. Il prisrent un commun acort qui fu tel....ID. 203. || XIVe s. Et est verité que presque tous sont d'un accord et confessent que ce est quant au nom, ORESME, Eth. 4. || xv s. Il s'en decouvrit bien secretement à aucuns chevaliers de Picardie, qui tous furent de son accord, car la prise de Calais leur touchoit trop malement, FROISS. I, I, 326. S'ils sont d'accord de rendre le chastel, je ne le debattrai jà; et s'ils sont d'accord du tenir, quel fin que j'en doiye prendre, j'en atendrai l'aventure avecques eux, ID. II,ш, 8. Et eust le dit roi Robert vu volontiers qu'on eust les dessus dits rois mis à accord et à fin de leur guerre, ID. . I, 1, 123. Les douze pers et barons de France s'assemblerent à Paris et donnerent le royaume d'un commun accord à messire Philippe de Valois, ID. I, I, 49. || XVI S. qui en accords plus divins qu'angeliques Alloient chantant à l'envy maints beaux vers, MAR. III, 305. Bientost après, allans d'accord tous quatre, Par les preaux toujours herbus s'esbattre, ID. III, 308. D'un commun accord, CALV. Inst. 959. L. Marcius sema des entrejects d'accord, Mont. 1, 23. Venir à accord, ID. 1, 25. Traité d'accord, ID. 1,25. L'ephore ne s'esmoie pas si la musique en vault mieux, ou si les accords en sont mieulx remplis, ID. I, 121. Ce seroit un meslange de trop mauvais accord [les harangues et la joie], ID. I, 121. Cette narration d'Aristote n'a non plus d'accord avecques nos terres neuves [l'Amérique], ID. II, 233. -ÉTYM. Accorder; bourguig. écor; provenç. accort; anc. catal. acord; espagn. acuerdo; ital. accordo. Dans l'ancien français on disait accord, s. m. et accorde, s. f. ACCORDAILLES (a-kor-da-l'; ll mouillées, et non a-kor-dâ-ye), s. f. plur. Réunion pour signer un contrat de mariage. Il se trouva peu de parents aux accordailles. - ETYM. Accorder. ACCORDANT, ANTE (a-kor-dan, dan-t'), adj. || 1° Ancien terme de musique. Qui s'accorde. Plusieurs sons mêlés ensemble seront accordants ou discordants, DESC. l'Homme. N'ayant lieu entre les sons accordants que par accident.... ID. Mus. Aujourd'hui on dit plutôt consonnant. || 2° Qui consent, qui concorde. Il est impossible qu'ils soient accordants avec toutes les diverses opinions des hommes, DESC. Méth. 6. HIST. XIII s. Et tout cil qui s'i acordent doivent estre mis en escrit comme acordans, BEAUM. 81. || XVI s. Bref, rien n'y faut sinon que ton plaisir Soit accordant à mon ardant desir, MAROT, I, 333. Nourrissant en mesme giste, d'une societé accordante et paisible, le crime et le juge, MONT. I, 396. Une assemblée de quatre si accordants et si unis d'amitié, ID. IV, 326. + ACCORDE (a-kor-d'). Terme de marine. Commandement que l'on fait aux rameurs pour qu'ils rament ensemble. Et substantivement, commander l'accorde. - ETYM. Impératif du verbe accorder. ACCORDÉ, ÉE (a-kor-dé, dée), part. passé. || 1° Mis d'accord. Les deux adversaires ayant été accordés. Ces passages, en apparence contradictoires, étant accordés. || 2° Concédé. Privilége accordé. De mande accordée par le sénat. Ces principes étant accordés. || 3° Absolument. Accordé, je vous l'accorde, j'y consens. Vous demandez de l'argent, accordé. | 4° En termes de musique, mis d'accord. Un clavecin bien accordé ne fournit que des touches qui expriment la juste valeur de chaque son, FEN. t. XXI, p. 146. ACCORDÉ (a-kor-dé), s. m. ACCORDÉE (a-kor † ACCORDEMENT (a-kor-de-man), s. m. Action d'accorder. L'accordement de deux adversaires. REM. Il n'y a aucune raison de ne pas accepter ce mot qui est ancien et qui se comprend sans peine. HIST. XII° s. N'i pout avoir accordement Ne par amiz ne par parent, Rou, 7699. +ACCORDÉON (a-kor-dé-on),s. m. Nom donné à un instrument de musique à soufflet et à touches qu'on tient et qu'on manoeuvre avec les mains. - ÉTYM. Accorder. ACCORDER (a-kor-dé), v. a. || 1° Mettre en bonne intelligence, concilier, arranger. Accorder deux plaideurs. Accorder des ennemis. Accorder un différend. Comme le sujet de leur querelle fut public, elle fut accordée au sortir du palais par M. le duc d'Orléans, LAROCHEF. Mém. 182. Le ciel, qui de sa main daigna nous accorder, Doit faire que l'effet à l'attente réponde, ROTROU, Antig. 1, 4. || 2° Effacer les contrariétés, les désaccords, concilier. C'est celle qui accorde les contrariétés par un art tout divin, PASC. édit. Cousin. Il accorde en peu de mots l'immatérialité de l'âme avec le pouvoir qu'a la matière d'altérer ses fonctions, ID. ib. Mais d'ailleurs comment pourrions-nous accorder avec l'infinie bonté de Dieu, notre Créateur et notre père, de nous avoir appelés à un état où il ne nous fût pas possible d'obtenir la souveraine béatitude? BOURD. Pensées, t. 1, p. 77. Accordez ces discours que j'ai peine à comprendre, CORN. Mort de P. v, 3. D'Albe avec mon amour j'accordais la querelle, ID. Hor. 1, 4. Accordez le respect que mon trône vous donne Avec cet attentat sur ma propre personne, ID. Sert. II, 2. Vous saurez accorder votre amour et ma gloire, ID. Sert. ш, 4. Quelle convention peut-il y avoir entre J. C. et Bélial, et comment peut-on 'accorder le temple de Dieu avec les idoles? Boss. Hist. II, 358. Pour accorder le franc arbitre et la prédestination, LA MOTHE LEVAYER, 12. Comment peut-on avec tant de colère Accorder tant d'amour? RAC. Ath. ш, 8...... je saurai peut-être accorder quelque jour Les soins de ma grandeur et ceux de mon amour, ID. Andr. 1, 2. Il a accordé une piété solide avec une profonde érudition, FONTEN. Oracl. 9. Il faut accorder les contradictions qui ne sont qu'apparentes; il faut faire un choix bien raisonné, quand elles sont réelles, ID. de Lisle. J'étais fatigué de me trouver toujours entre deux hommes que je ne pouvais accorder [qui conseillaient des choses opposées], FEN. Tél. XIII. Pouvant accorder la résidence avec la cour, SEV. 453. || Accorder en ce sens prend avec, et quelquefois à : Je ne sais s'il y a moyen pour donner des règles fermes, pour accorder les discours à l'inconstance de nos caprices, PASC. Pens. 1, 3.... un prince aimable Qui sait accorder si bien.... Aux talents d'un capitaine Les vertus d'un citoyen, CHAUL. à Vendôme. || 8° Demeurer d'accord, avouer. J'accorde cette proposition, ce fait. Oui, j'accorde qu'Auguste a droit de conserver L'empire où sa vertu l'a fait seule arriver. CORN. Cinna, II, 1. De quel poids peut être le suffrage d'un homme comme moi, d'un homme sans lettres et sans étude? On vous l'accorde; l'Eglise peut fort bien se passer de votre suffrage, BOURD. Pensées, t. 11, p. 347. Plutôt que d'accorder qu'il faille dire la forme d'un chapeau, j'accorderais que.... MOL. le Mar. force, 6. Ils ne nient ces choses ni ne les accordent; ils n'y pensent point, LA BRUY. 16. Au cas qu'on ait accordé les principes, et qu'on demeure ferme à les avouer, PASC. Pensées, 1, 3.4° Concéder. Accorder un privilége, une grâce, une demande. Il lui accorda de venir auprès de lui. Accordez-moi une audience. Ne rien accorder aux faiblesses de la nature. Les dieux ne lui ont pas accordé de revoir sa patrie, FEN. Tél. m. Je ne te veux qu'un mot; accorde ma prière, ROTROU, StGenest, iv, 4. Puisque vous le voulez, j'accorde qu'il le fasse, CORN. Cid, IV, 5. Une vie où l'on n'accorde rien aux passions extrêmes, MASS. Rich. Accorder à Dieu une chiquenaude pour mettre le monde en mouvement, PASC. édit. Cousin. On se remet en grâce avec eux; on leur pardonne, et on leur demande qu'ils nous accordent le même pardon, BOURD. Pensées, t. II, p. 300. Il est vrai, reprit Jésus |