Page images
PDF
EPUB
[blocks in formation]

+ACHEVOIR (a-che-voir), s. m. || 1o Outil avec lequel on donne la dernière façon à certains ouvrages. || 2° Lieu où l'on porte certains ouvrages pour les achever.

ACHILLÉE (a-chil-lée), s. f. Terme de botanique. Genre de planes à fleurs radiées et disposées en corymbe. Les plantes à fleurs sont innombrables [en Amérique]: le lis du Canada, l'achillée rose, le dahlia.... CHATEAUB. Amér. 26.

– ΕΤΥΜ. Αχίλλεια, α ̓ ̓Αχιλλεὺς, Achille, héros

d'Homère.

ACHIT (a-chi), s. m.mede botanique. Espèce de vigne sauvage quict dans l'île de Madagascar. ACHOPPEMENT (a-no-pe-man), s. m. || 1o Ce qui fait achopper. Regarde d'où provient L'achoppement qui te retient, LA FONT. Fab. VI, 18. || 2o Pierre d'achoppement, occasion de faillir. Il doit être la pierre d'achoppement et de scandale, Pasc. Proph. 21. Il devient une pierre d'achoppement à ses frères, MASS. Vices || 3o l'ierre d'achoppement, obstacle imprévu. La pierre d'achoppement [à mon mariage] était la vocation [de ma future], ST-SIMON, 15, 174.

-ETYM. Achopper.

+ ACHOPPER (a-cho-pé), v. n. || 1o Heurter du pied en marchant, trébucher. || 2o Fig. Faillir. Et c'est là où tous ont achoppé, PASC. Dispr. 2. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HIST. XIII s. Et ses palefrois acopa et cheï à genouz, MERLIN, ms. 7170, 48, verso. A une pierre s'acopa, Si chiet en la fosse tout plat, Ren. 22958. Mais li chevax Renart acope, Li flans li bat desoz la crope, ib. 10921. || XIV s. Si comme se l'en disoit que pleuresie est plus grant mal que achoper ou hurter son pié, ORESME, Eth. 169. Alain boute arriere de li le dit Geoffroy, et en ce boutement acopa le dit Geoffroy, DU CANGE, assopire. Pour achoper le dit mariage, ID. ib. Comme icelluy suppliant se fust accoupi ou aheurtié à un jeune homme, ID. ib. || xvo s. Le suppliant rencontra une pierre ou motte où il se acouppa et cuida cheoir, ID. ib. Le chevalier n'a pas mestier, se il se trouve en bataille à l'encontre de nous, que son cheval achoppe; car, s'il estoit pris, sa rançon seroit payée, FROISS. III, IV, 18. || XVI s. Dieu garde si soigneusement ses serviteurs, qu'il ne les laissera pas achopper à une pierre, CALV. Inst. 150. Nostre raison s'achoppe à tant d'empeschemens, et si souvent tombe en perplexité qu'elle est bien loin de nous guider certainement, ID. ib. 202.

- ETYM. À et chopper.

ACHORES (a-ko-r'), s. m. plur. Terme de médecine. Teigne muqueuse, c'est-à-dire maladie pustuleuse qui siége principalement au cuir chevelu et à la face.

ΕΤΥΜ. ̓Αχώρ, gourme des enfants. ACHROMATIQUE (a-kro-ma-ti-k'), adj. Terme d'optique. Qui fait disparaître les irisations produites par certains verres de lunettes.

ÉTYM. A privatif, et χρῶμα, couleur (voy.

CHROME).

+ ACHROMATISATION (a-kro-ma-ti-za-sion), s. f.

Action d'achromatiser.

† ACHROMATISÉ, ÉE (a-kro-ma-ti-zé, zée), part. passé. Verre achromatisé.

+ACHROMATISER (a-kro-ma-ti-zé), v. a. Terme d'optique. Détruire les couleurs irisées que l'on aperçoit dans l'image d'un objet. Achromatiser la lumière. Achromatiser un verre, le rendre achromatique.

- ETYM. Voy. ACHROMATIQUE. ACHROMATISME (a-kro-ma-ti-sm'), s. m. Qualité des lunettes achromatiques.

ÉTYM. Voy. ACHROMATIQUE.

ACHRONIQUE. Fausse orthographe de ce qui doit être écrit ACRONYQUE (voy. ce mot).

† ACHTHÉOMÈTRE (a-kté-o-me-tr'), s. m. Instrument destiné à évaluer la surcharge des voitures

sur les routes.

ΕΤΥΜ. Ἄχθος, poids, et μέτρον, mesure. + ACICULAIRE (a-si-ku-lê-r'), adj. Terme d'histoire naturelle. Qui est mince et allongé en forme d'aiguille. ÉTYM. Acicula, diminutif d'acus, aiguille (Voy.

ce mot).

ACIDE (a-si-d'), adj. || 1° Qui a la saveur du vinaigre. Le fruit encore verd, la vigne encore acide Tentent de ton palais l'inquiétude avide, A. CHÉN. 61. || 2° En chimie, qui jouit des propriétés des acides. || 3o Pris substantivement. Il [le lait] tourne facilement à l'acide, J. J. ROUSS. Ém. 1. HIST. XVI s. Ce phlegme ou pituite est doux ou insipide et non salé ni acide, PARE, XX, 25,

ÉTYM. Provenç. aci; espagn. et ital. acido; + ACIÉRATION (a-sié-ra-sion), s. f. Opération par

d'acidus, du radical qui est dans le latin acus, aiguille (voy. AIGUILLE), dans acutus (voy. AIGU), et dans le grec άxη, pointe; il faut aussi en rapprocher le radical grec ox dans ὀξὺς, aigu (voy. OXYDE).

ACIDE (a-si-d'), s. m. || 1° Substance qui produit sur la langue une saveur analogue à celle du vinaigre, et qui fait passer au rouge les couleurs bleues végétales. Les acides sont des corps d'une saveur plus ou moins piquante. || 2° En chimie, on donne le nom d'acides aux corps composés qui ont pour caractère: d'avoir la saveur acide; de rougir la teinture bleue de tournesol; de saturer complétement ou incomplétement les alcalis et de se porter au pôle positif de la pile dans la décomposition; et aussi à des corps composés sans saveur acide, mais jouant le rôle de l'élément électro-négatif, par exemple la silice.

ETYM. Acide, adjectif.

laquelle l'acier se produit; formation de l'acier.

ÉTYM. Aciérer.

ACIÉRÉ, ÉE (a-sié-ré, rée), part. passé. ACIÉRER (a-sié-ré; la syllabe cie prend l'accent grave, quand la syllabe qui suit est muette, excepté au futur et au condit. j'aciérerai, j'aciérerais, v. a. || 1o Convertir en acier. || 2° S'aciérer, v. réfl. Se transformer en acier.

ÉTYM. Acier.

† ACIÉREUX, EUSE (a-sié-reû, reû-z'), ad. Technologie. Qui peut être converti en acier. Fer aciéreux. Fonte aciéreuse.

ÉTYM. Acier.

[blocks in formation]

† ACIDIFIABLE (a-si-di-fi-able), adj. Terme de gaires de l'aubépine.

chimie. Qui peut se convertir en acide.

-ETYM Acidifier.

+ ACISELER (a-si-ze-lé), v. a. Terme d'agriculture. Coucher pour la première fois le plant de la vigne. ÉTYM. Acier.

ACOLYTE (a-ko-li-te), s. m. || 1° Clerc promu à l'un des quatre ordres mineurs, et dont l'office est de porter les cierges, de préparer le feu, l'encen

† ACIDIFLANT, ANTE (a-si-di-fi-an, an-t'), adj. Qui acidifie, qui fait passer à l'état d'acide. L'oxygène a été d'abord considéré comme le seul principe acidifiant qui existât. La chimie actuelle reconnaît qu'il n'est pas possible d'admettre de principe acidi-soir, le vin et l'eau, et de servir à l'autel le prêtre, fiant.

ÉTYM. Acidifier.

le diacre et le sous-diacre. || 2° Familièrement et en plaisantant, celui qui accompagne quelqu'un. Au

† ACIDIFICATION (a-si-di-fi-ka-sion), s. f. Terme moment de son arrivée [de Cellamare] avec ses deux de chimie. Conversion en acide.

ETYM. Acidifier.

† ACIDIFIÉ, ÉE (a-si-di-fi-é, ée), part. passé. +ACIDIFIER (a-si-di-fi-é), v. a. || 1o Terme de chimie. Convertir un corps liquide, solide ou gazeux en acide. || 2° S'acidifier, v. résl. Devenir acide.

ÉTYM. Acide et ficare, fréquentatif de facere

(voy. FAIRE).

ACIDITÉ (a-si-di-té), s. f. Qualité de ce qui est acide.

HIST. XVI s. Sa qualité seconde, sçavoir acidité et aigreur, PARÉ, VI, 23. Le vinaigre mixtionné avec eau estanche merveilleusement la soif, par la vertu de sa froideur et acidité, ID. XXIV, 23.

- ETYM. Acilitas, de acidus, acide.

† ACIDULANT, ANTE (a-si-du-lan, lan-t'), part. prés. pris odjectivement. Des substances acidulantes. - ÉTYM. Acidule.

ACIDULE (a-ci-du l'), adj. Légèrement acide. ÉTYM. Acide.

ACIDULÉ, ÉE (a-si-du-lé, lée), part. passé. Boissons acidulées.

ACIDULER (a-si-du-lé), v. a. Rendre acidule. - ÉTYM. Acidule.

ACIER (a-sié; l'r ne se lie jamais; l'acier et le fer, dites: l'asié et le fer), s. m. || 1° Fer combiné avec le carbone et devenu susceptible d'acquérir par latrempeun grand degré de dureté. || 2o Par extension, arme blanche, glaive, poignard. J'ai senti tout à coup un homicide acier Que le traître en mon sein a plongé tout entier, RAC. Ath. II, 5. Mais l'acier des bourreaux fut plus prompt à trancher.... CORN. Héracl. 11, 6. Cette mère [au siége de Paris] Enfonce, en frémissant, le parricide acier, VOLT. Henr. x. Mourir noyé! dit-il, lorsqu'au rivage J'entends le feu, je vois luire l'acier, BÉRANGER, Poniatowski. || 3o Fig. Cescœurs d'acier s'obstinent, CORN. Hor. III, 2. Mon cœur n'est pas fait de l'acier des blancs, CHATEAUB. Natch. 11, 318. Cette roche de foi, cet acier de courage, MALH. I, 3.

HIST. XI s. [Ils] ceignent espées de l'acer vianeis, Rol. 77. || XII s. Car onc ne lui rendimes Costume ne peage, fors de nos aciers froids, Sax. 33. [II] brandist la hanste, dont bien tranche l'acer, Roncisv. p. 62. Parmi le cors [il] lui fait le froid acier passer, Berte, III. Aciers est de la meisme coustume et de la meisme droiture que fer est en foiro et hors de foire, Livre des Mét. 320. Li un portent espiez d'acier; Li autre arc et sajetes tiegnent, Ren. 16150. || xve s. Lesquelles clefs il ne trouva pas appareillées; car elles estoient en un coffret long, tout de fin acier et fermé d'une petite clef d'acier, FROISS. III, IV, 23. Disoient les fols et les outrageux [de Gand]: Laissons les ouvrer, se Audenarde es toit ores d'acier, si ne pourroit elle durer contre nous, quand nous voudrons, ID. II, II, 63. Qui ne sauroit desnoer tous ses neux, Teste d'acier y fauldroit fort armée, CH. D'ORL. Bal. 97.

ETYM. Provenç. acier, acer, assier; anc. catal. asser; espagn. acero; ital. acciajo; du bas-latin aciarium, de acies, proprement pointe, d'un radical ac (voy. ACIDE).

acolytes [Dubois et Leblanc], un détachement de mousquetaires s'empara des portes et de la maison, ST-SIMON, 522, 196.

HIST. XVI s. En ces petits exercices, comme de lecteurs et d'acolytes, il n'y avoit pas grand danger, veu qu'on ne les recevoit qu'en charge de bien peu d'importance, CALV. Inst. 864.

-ÉTYM. Acolythus, acoluthus et acolithus, de ἀκόλουθος, suivant, et non, comme dit Ménage, de ·ἀκώλυτος, non empêché, de apriv. et κωλύειν, empêcher, parce que, dit-il, l'acolyte, tout en ne remplissant pas les fonctions ecclésiastiques, n'était pas écarté de la société des personnes qui les remplissaient. Mais il est certain que la formation n'est pas régulière; il n'y a de correct que la forme latine acoluthus, par conséquent en français ce devrait être acoluthe. Quelques-uns écrivent acolythe; cela est plus conforme à l'étymologie.

ACOMAS ou ACOMAT (a-ko-ma) s. m. Terme de botanique. Arbre des Antilles dont le bois est propre à la menuiserie.

+ ACOMPTE (a-con-t'), s. m. Payement partiel que l'on fait sur une dette. Je vous envoie un léger acompte dans celle que renferme cette boîte, J. J. ROUSS. Hél. 1, 15. || Auplur. desacomptes. A compte, employé adverbialement, s'écrit en deux mots. Voila mille francs à compte sur ce que je vous dois. - ETYM. À, compte.

ACONIT (a-ko-ni-t'), s. m. Terme de botanique. Plante fort vénéneuse, de la famille des renonculacées.

-HIST. XVI S. L'aconit est une herbe qu'aucuns appellent luparia, parce qu'elle tue les loups, PARE, XXIII, 44. La terre par le ciel encor n'estoit maudite; Son sein ne produisoit encores l'aconite, RONS. 723.

-ΕΤΥΜ. Ακόνιτον. D'après Théophraste, ce nom vient de Aconis, ville de Bithynie, où l'aconit était très-abondant. D'autres le font venir de ἀκόνη, τοche, parce que l'aconit croît dans les lieux rocailleux.

ACOQUINANT, ANTE (a-ko-ki-nan, nan-t'), adj. Qui acoquine.

ACOQUINÉ, ÉE (a-ko-ki-né, née), part. passe. Mon Dieu. qu' qu'à tes appas je suis acoquiné! MOL. Dép. amour. IV, 4.

ACOQUINER (a-ko-ki-né), v. a. || 1o Faire contracter des habitudes, des attachements. Et je crois tout de bon que nous les verrions [les femmes] nous courir, sans tous ces respects et ces soumissions où les hommes les acoquinent, MOL. Princ. d'Él. III, 3. || 2° S'acoquiner, v. résl. S'attacher trop, s'adonner trop. On s'acoquine a servir ces gredinslà, je ne sais pourquoi, REGNARD, La Sérén. 9. || Il est familier.

HIST. XVI s. Ils se souillent en se pensant delecter, et, s'acoquinans aux escrits de mensonge, ils desdaignent ceuz où reluit la verité, LANOUE, 146. Tous les hommes sont accoquinez à leur estre miserable, MONT. III, 197. Six mois après, vous raurez si bien accoquiné vostre estomach que.... ID. IV, 289. Si vous vous acoustumez d'aynsi accocquiner,

les gens vous tiendront pour ung belistre deshonté, PALSGR. p. 504.

- ETYM. À et coquin; bourguig. s'écoquignai. ACOTYLÉDONE (a-ko-ti-lé-don'). || 1° Adj. Terme de botanique. Se dit des plantes dont les semences sont dépourvues de cotylédons. || 2° S. f. La classe des acotylédones. Les acotylédones forment, dans la méthode de Jussieu, la première des trois grandes divisions du règne végétal. Les acotylédones forment un embranchement qui correspond à la cryptogamie de Linné.

ÉTYM. A privatif, et cotylédon (voy. ce mot) + ACOTYLÉDONÉ, ÉE (a-ko-ti-lé-do-né, née), adj. et s. f. Les végétaux acotylédonés et les Acotylédonées. S'emploie comme acotylédone.

ÉTYM. Acotylédone.

+ ACOTYLÉDONIE (a-ko-ti-lé-do-nie), s. f. Terme de botanique. Classe des acotylédones, première

classe de la méthode naturelle de Jussieu.

[blocks in formation]

ÉTYM. Acquérir.

ACQUÉRIR (a-ké-rir; ne prononcez pas a-krir, comme en quelques provinces. J'acquiers, tu acquiers, il acquiert, nous acquérons, vous acquérez, ils acquièrent. J'acquérais, etc. J'acquerrai, etc. J'acquis, etc. Acquiers, qu'il acquière, acquérons, acquérez, qu'ils acquièrent. Que j'acquière, que tu acquières, qu'il acquière, que nous acquérions, que vousacquériez, qu'ils acquièrent. Que j'acquisse, etc. J'acquerrais, etc. Acquérant, Acquis. La syllabe quie prend un accent grave, quand la syllabe qui suit est muette), v. a. || 1o Devenir propriétaire par achat ou échange. Acquérir des terres. Acquérir à prix d'argent. || 2o En général, se procurer, venir à posséder. Acquérir un héritage. Acquérir de l'argent. Acquérir des richesses. La France a acquis par une expédition promptement terminée le territoire d'Alger. En moins d'un siècle l'Angleterre a acquis l'Inde. Ceux par le sang desquels ce territoire fut acquis. La passion d'acquérir du bien pour soutenir une vaine dépense, corrompt les âmes les plus pures, FÉN. Tél. XXII. || 3o Absolument. Il se rendait propriétaire de l'héritage; ainsi les parjures étaient sûrs d'acquérir, MONTESQ. Espr. XXVIII, 18. La fureur d'acquérir corrompit leur justice, VOLT. Scyth. IV, 2. || 4° Avec une personne pour sujet, attirer sur soi, appeler sur soi, en bonne ou en mauvaise part. Acquérir les bonnes grâces de quelqu'un. S'acquérir des amis, de la gloire. S'il voyait le monde pour se faire un nom, pour acquérir du crédit, de la réputation, BOURD. Pensées, t. 11, p. 492. Ils y auraient beaucoup mieux rempli que moi la place que j'occupe, et y auraient acquis bien d'autres mérites que moi, ID. ib. p. 453. N'acquérez point ma haine en perdant votre temps, CORN. Théod. 11, 4. C'était le vrai moyen d'acquérir sa tendresse, MOL. l'Étourdi, IV, 1. [Elle] Efface son estime et s'acquiert des mépris, ROTROU, Vencesl. 1, 1. Ne vous acquérez pas par votre dureté Un renom odieux à la postérité, ID. Antig. 11, 2. Quelle gloire il acquit dans ces tristes combats! VOLT. Zaïre, 1, 1. || 5o Procurer, faire avoir, en bonne ou en mauvaise part. Cela lui a acquis l'estime publique. Ses services lui ont acquis une position honorable. Il n'est point de climat où mon amour fatale N'ait acquis à mon nom la haine générale, CORN. Médée, III, 3. Mon bonheur ordinaire M'acquiert les volontés de la fille et du père, ID. Méd. 1, 1. Vous ai-je acquis sur eux en ce dernier effort La puissance absolue et de vie et de mort? ID. Pomp. 1, 2. Ces fameux Lévites.... qui.... Et par ce noble exploit vous

,

gens d'y passer sans y faire aucun dommage, comme en païs qui leur estoit jà tout acquis, ID. Flam. 8.

-- ÉTYM. Provenç. acquirir; de acquirere, de ad, à, et quærere, querir (Voy. QUERIR). Acquérir, provençal acquirir, vient d'un verbe à conjugaison changée, acquirire avec l'accent sur ri; acquerre, qui s'est dit aussi, est formé régulièrement de acquirère qui a l'accent sur qui.

tels du Seigneur, RAC. Athal. IV, 3. || 6o Gagner. Cet | cognoissances, ID, II, 243. Ils ne se sont point sou-
artiste acquiert de l'habileté. Ce terrain acquiert de ciez d'acquerir ce dont ils n'eussent point voulu
la valeur. Avec le secours d'en haut, on peut s'y user AMYOT, Arist et Cat. Il admonestoit ses
former (à la prudence), on peut l'acquérir; on l'ac-
quiert par la réflexion et par de fréquents retours
sur soi-même, BOURD. Pens. t. II, p. 478. L'autre se fait
écouter comme un mattre, tant il paraît avoir ac-
quis de connaissances et être versé en tout genre
d'érudition, ID. ib. p. 199. Et, à mesure que l'on ac-
quiert d'ouverture dans une nouvelle métaphysi-
que, y perdre un peu de sa religion, LA BRUY. 16.
|| 7° Absolument. Devenir meilleur, en parlant des
personnes et des choses. Cet orateur acquiert tous
les jours. Ce vin acquiert en vieillissant. || 8o Acqué-
rir quelqu'un, acquérir sa foi, son cœur, gagner
son affection, ses services, et, en parlant d'une
femme, son amour, sa main. Ce cœur vous est ac-
quis après le diadème, CORN. Rod. III, 4. Ce qui
touche mon cœur, ce qui charme mes sens, C'est
Laodice acquise à mes vœux innocents, ID. Nic.
v, 5. Quand, pour vous acquérir, je gagnais des
batailles.... ID. Perth. 1, 4. Il pense m'acquérir par
cette perfidie, ID. Tois. d'Or, IV, 7. Et si vous
refusez par là de m'acquérir, Vous ne sauriez
vous-même éviter de périr, ID. Attila, IV, 6. Le
désespérer ce n'est pas l'acquérir, ID. Théod. II, 6.
....ne me perdez pas envoulant m'acquérir, ID. ib. III,
5. Sa tête est le seul prix dont il peut m'acquérir, ID.
Cinna, 1, 2. Et c'est pour l'acquérir [Emilie] qu'il
nous fait conspirer, ID. ib. III, 1. Je viens de la trou-
ver tout à fait adorable; Et je suis en suspens si,
pour me l'acquérir, Aux extrêmes moyens je ne dois
point courir, MOL. l'Étourdi, III, 2. Il faut se mul-
tiplier en quelque façon par la charité et avoir au-
tant d'esprits et autant de cœurs qu'on a de sujets
qu'on veut acquérir à l'Église, FLÉCH. Panég. 11,
p. 361. Ma foi lui fut acquise et lui fut enlevée, VOLT.
Irène, 1, 1. || 9° Obtenir. J'ai acquis la preuve de ce
que je vous dis. De ses feux tôt ou tard j'acquerrai
quelque indice, DUCIS, Othel. IV, 1. Ces mortels
dont l'Etat gage la vigilance, Ont de tous ses projets
acquis la connaissance, ID. ib. v, 5. || 10° S'acquérir,
v. réfl. Etre acquis. Tout ce qui peut s'acquérir par
l'expérience. Les amitiés s'acquièrent par les ser-
vices.

REM. Il n'y a point de verbe sur l'orthographe
et sur la conjugaison duquel les auteurs aient varié
davantage. L'abbé Grosier, Le Gendre, l'abbé de Ma-
bly ont dit au
présent il acquière pour acquiert; et les
deux derniers, ils acquèrent pour ils acquièrent.
D'autres écrivains, au nombre desquels il faut met-
tre Corneille, ont dit au futur simple et au condi-
tionnel, acquérera et acquérerait, au lieu de acquerra
et acquerrait; ni l'un ni l'autre ne doivent être
imités.

HIST. XII s. Là vint Rolant, mais il fu si
aquis [fatigué], Ronc. p. 103. Par Guenelon, qui cest
mal nous aquit, ib. p. 180. Dont s'escrierentet Gau-
tiers et Geris: Cuivers bastars, com or estes aquis
[réduit à l'extrémité]! R. de Cambrai, 204. || XIIIo S.
Que j'ai sans ma desserte tel mescheance aquise, Ber-
the, 31. Mieux [je] veuil mourir que vivre, tant sui de
deuil acquise, ib. 100. Mais qui amis vodra avoir, Si
n'ait mie chier son avoir, Ains par biaus dons amis
acquiere, la Rose, 1163. Par eus n'aqeudrez mau-
vais los, Ren. 8137. Cascuns n'est tenus à respondre,
fors de tant qu'il enportera de le [la] coze mal
aquise, BEAUM. VII, 8. || XIV s. Quant cils jeunes
roys vint à terre, Moults'entremist d'onneur aquerre,
GUIART, Roy. lign. 190. Le riche pecunieux souvent
aquert ou pert ses richesses par violence ou par
force, ORESME, Eth. IV, 10. Et les choses que l'en
fait pour aucun bien acquerir, l'en les fait avecques
delettacion, ID. ib. 50. Des anemis avez par de
çà et de là; Se en aquerés plus, grant folie sera,
Baud. de Seb. x, 1011. || xve s. Ils vous sauront bien
conseiller de quels seigneurs vous vous pourrez bien
aider et lesquels et comment vous les pourrez
mieux acquerir, FROISS. 1,1, 62. Depuis, en bien
peu de temps, il gagna tant et acquit et profita
par rançons, par prises de villes et de chasteaux,
qu'il devint si riche que.... ID. I, 1, 325. A qua-
rante ans depuis ce me trouvay Nices et foulz, che-
tis, poures, dolens; Tous esbahis, de mon cuidier
plouray, Et commençay lors à estre acquerans,
E. DESCH. Erreurs de la jeunesse. Les ennemys qu'il
avoit sui mesme acquis à son advenement au
royaulme, сомM. 1, 10. || XVIo S.... homme ne suit
la guerre, Que pour honneur ou profit y aquerre,
MAROT, 1,358. Il eut enfin la paix par luy acquise;
Tant quise l'as, qu'enfin tu l'as acquise, ID. IV, 199.
Se.contentant par piperie de s'acquerir l'ignorante

acquirent l'honneur D'être seuls employés aux au- | approbation du vulgaire, MONT. 1. 157. Acquérir des

ACQUET (a-kê; let ne se lie pas; au pluriel l's se lie: les acquêtset les propres, dites: les a-kê-z et les propres), s. m. || 1° Terme de jurisprudence. Chose acquise par donation ou testament. || 2° Au plur. Biens acquis pendant lemariage par l'un ou l'autre des époux et qui tombent dans la communauté; par opposition à propres, ceux qui ne tombent pas dans la communauté. Dans les pays où une coutume locale a disposé des propres, Bodin dit très-bien qu'il ne faudrait confisquer que les acquêts, MONTESQ. Espr. v. 15. {| 3° Profit, gain. Le prophète parlant à ces riches qui entassent acquêts sur acquêts et joignent maisons à maisons.... BOURD. Pensees, t. II, p. 360. Des acquêts de son lit accroître son domaine, RÉGNIER, Sat. XIII. Il y a des gens qui gagnent leur réputation par supercherie, mais la vôtre est un légitime acquêt, BALZ. Livre v, Lettre xv. || 4° Acquêts, droit jadis dû au roi ou au seigneur par les roturiers acquéreurs de fiefs. || 5° Proverbe. Il n'y a si bel acquêt que le don; c'est-à-dire il n'y a point de bien plus agréablement acquis que celui qui nous est donné. -REM. Ce mot, dans la signification d'un immeuble acquis à titre onéreux ou lucratif par une personne pendant le mariage, ne se dit qu'au pluriel; mais dans son sens primitif on l'emploie au singulier.

HIST. XIII s. Se li mueble ne pooient soufire, on doit penre les aquès, BEAUM. XXI, 6. Après, la mere morut, et li enfant demanderent la moitié du fief, par la raison de l'aqueste lor mere, ID. XIV, 20. Por ta malice te consentira Dieux à destruire à tes anemis, et à chacier de ton terrien aquest, Psautier, B. M. 258, f. 63. || xvos. Il n'est pas apparant qu'il se fust mis en peril pour si peu de choses, où il ne povoit avoir acquest ne nulle gloire, comm. v, 1. Jamais mal acquest ne profite, VILLON, Ball. Leçon aux enfants perdus. || XVI s. Tous biens sont reputés acquests, s'il n'appert du contraire, LOYSEL, 222. Mais tu as eu par un don liberal De leurs francs cueurs un acquest general, MAROT, II, 312. Afin que ce ne fust pas un acquest, mais une naturelle possession, MONT. I, 152. Les afflictions employées à l'acquest d'une resjouissance éternelle, ID, I, 283.

- ÉTYM. Provenç. acquit, aquest; ital. acquisto; par contraction de acquisitum, de acquirere, acquérir (voy. ACQUÉRIR). En Berry, acquét, abatis de volaille.

ACQUÊTÉ, ÉE (a-kê-té, tée), part. passéACQUÊTER (a-kê-ter), v. a. Terme de jurisprudence. Acquérir un immeuble par un acte quelconque. || Vieux.

HIST. XIII s. Guillaume aquesta ledit heritage, et le peust donner, aumosner ou vendre sans retraite, BEAUM. XLIV, 2. Je ne di pas qu'en doingne quan qu'en a acquesté, Mais selon l'aisement que Diex t'ara presté, J. DE MEUNG, Test. 369. [| xIve s. Par l'us ou la coustume du pays, au cas où home ou femme bastars acquestoient aucuns heritages, DU CANGE, acquistum. || XVI s. Car par vous seule il faut que je l'acqueste, ST-GEL. 86. La cour de parlement a esté contrainte de leur faire deffence de plus acquester, CARL. III, 20.

ÉTYM. Acquêt; ital. acquistare. ACQUIESCEMENT (a-ki-e-se-man), s. m. Action d'acquiescer. Donner son acquiescement. J'apporte un entier acquiescement d'esprit à tout ce que vos lettres contiennent, BALZ. Liv. v, Lett. xv. Faire un acquiescement simple à la perte de son intérêt propre, Boss. Mand. Elles affectèrent de donner à leur acquiescement la forme d'un acte volontaire, DID. Sur les lettr. d'un fermier. Il faut donner à la grâce une force invincible qui ne soit pas une violence; à la liberté, un acquiescement qui ne soit pas une contrainte, FLÉCH. Paneg. Saint-Augustin.

ÉTYM. Acquiescer.

† ACQUIESCENCE (a-ki-e-ssan-s'), s. f. Action d'acquiescer. Nous prenons d'ordinaire l'acquiescence donnée à la détermination pour un jugement libre et un acte volontaire, BOULAINVILLIERS, Réfut. de Spinoza, p. 8.

ETYM. Acquiescer; ital, acquiescenza.

ACQUIESCER (a-ki-è-ssé. On met une cédille sous le c devant a et o. Se conjugue avec l'auxiliaire avoir), v. n. Se soumettre à, donner son assentiment. Acquiescer à la volonté de quelqu'un. Acquiescer à un jugement. Vous avez acquiescé. Je ne puis m'imaginer qu'il y ait encore quelqu'un qui n'acquiesce à la fin à votre grand jugement, BALZ. Liv. 1, Lett. II. On y voit les âmes parfaites acquiescer à leur damnation, Boss. Préf. Je suis très-aise que le P. Toquet acquiesce, ID. Lett. abb. 201. Si, comme la sœur de Moïse, vous aviez trouvé un législateur sage et sévère qui, sans avoir égard au rang que vous tenez dans votre peuple, sans acquiescer à la chair et au sang, vous eût séparés du tabernacle saint, Mass.Car.Constance. Il est naturel d'acquiescer à la voix de sa propre conscience, DIDER. Essai sur Claude. En acquiesçant à ce qu'on me demande, j'offenserais un maître bien plus puissant que tous les maîtres et tous les potentats de la terre, BOURD. Pensées, t. 1, p. 18. Si l'on me dit que je puis du moins acquiescer à cette doctrine, LA BRUY. 16.

HIST. XVI s. Facilement j'acquiesceoys [je me reposais] en la doulce recordation de vostre auguste majesté, engravée en mon cerveau, RAB. Pant. IV, 4. Telle doctrine, laquelle enseigne l'homme d'acquiescer en soy mesme, ne le fait qu'abuser, CALV. Inst. 170. Les fols se reposent et acquiescent en leurs plaisirs mondains qui sont transitoires, ID. ib. 336. Si vous acqueescez à ce conseil.... CARL. IV, 26. A quoy ils acquiescerent, ID. VI, 1.

-ÉTYM. Acquiescere, se reposer, de ad, à, et quiescere (voy. cor et QUIÉTUDE).

quisition. L'acquisition de l'Alsace à la France par
le cardinal Mazarin. Les nobles ne pourront faire
d'acquisition sur les pauvres, FÉN. Tél. xII. Que
j'avoue que je ne sais pas où et comment se peuvent
conclure les mariages, les contrats, les acquisitions,
la paix, la trêve, les traités, les alliances, LA BRUY.
11. || 2o Chose acquise. Conserver ses acquisitions.
Cette acquisition lui donne un très-bon produit.
|| 3o Fig. L'acquisition de qualités. Cette langue fit
quelques acquisitions de mots. Songeant à des ac-
quisitions d'honneur et de gloire. On fit une grande
acquisition en cet homme illustre. La délicatesse
n'est pas une acquisition de l'âme, PASC. Amour.
|| 4° Terme mystique. Le peuple d'acquisition, les
chrétiens. Le peuple d'acquisition, la nation sainte,
les chrétiens, autrefois la bonne odeur de J. C.
au milieu d'un monde païen et corrompu, MASS. Conf.
Zèle contre les scandales.

HIST. XIII S. Cele naturele francise est corrum-
pue par les aquisitions desus dites, BEAUM. XLV, 19.
[| XIV s. Et l'aquisicion et perfettion d'elles est en
nous acomplie par bonne acoustumance, ORESME,
Eth. 33. || XVIe s. Toujours prest à faire de bien en
mieux pour ceulx qui lui estoient redevables, afin
de les entretenir en sa devotion, comme la plus
belle acquisition qu'il eust sceu faire, AMYOT, Flam. 1.
-ÉTYM. Acquisitio, de acquirere, acquérir;
Berry, acquirition.

+ ACQUISIVITÉ (a-ki-zi-vi-té), s. f. Néologisme. Nom donné par les phrénologues à l'instinct qui porte l'homme à acquérir.

ACQUIT (a-ki; letne se lie pas dans la conversation), s. m. || 1° Terme de finance. Quittance, décharge. Après avoir signé l'acquit de toutes vos dettes.... LA BRUY. 14. || En recevant le montant d'un billet, d'un mémoire, on met au bas pour acquit et l'on signe. || Acquit de douane, reçu constatant qu'on a payé les droits d'entrée ou de sortie. || Payer une chose à l'acquit ou en l'acquit d'un autre, la payer à la décharge d'un autre. || Faire quelque chose à l'acquit de sa conscience, pour l'acquit de sa conscience, pour n'en avoir pas la conscience chargée. Il lui importait peu [à M. de Beauvilliers) qu'il fût goûté, pourvu qu'il fit l'acquit de sa conscience, ST-SIMON, 238, 180. || Faire quelque chose par manière d'acquit, négligemment et seulement parce qu'on ne peut s'en dispenser. Ce n'était que pour la forme et par manière d'acquit, Boss. Var. 5. On n'en fit qu'une commémoration fort légère et par manière d'acquit au concile de Nicée, VOLT. Phil. II, 353. || Au jeu, jouer à l'acquit, se dit lorsque, dans une partie de plusieurs personnes, ceux qui ont perdu jouent entre eux à qui payera le tout. || 2o Acquit de comptant, lettres patentes expédiées à la décharge du garde du trésor royal, pour les sommes qui étaient remises au roi. || 3o Acquit au jeu de billard, premier coup par lequel on ne fait que placer sa bille, sur laquelle l'adversaire doit jouer.

ACQUIS, ISE (a-kt, ki-z'), part. passé d'acquérir. || 1o Richesses bien acquises. Terre acquise à prix d'argent. Amitié acquise. Crédit subitement acquis. L'impunité leur fut acquise. Il est vrai, dit-on, cette somme lui est due, et ce droit lui est acquis; mais je l'attends à cette petite formalité.... LA BRUY. 44. Et plus le bien qu'on quitte est noble, grand, exquis, Plus qui l'ose quitter, le juge mal acquis, quis, CORN. Cinna, II, 1. Surtout ce privilége acquis aux grandes âmes, ID. Sert.111, 4. Et de toute la gloire acquise ses travaux, ID. Nic. 1, 1. Prince digne en effet d'un trône acquis sans crime, ID. Héracl. 1, 5. C'est un bien mal acquis que j'aime mieux vous rendre, ID. Nic. 1, 2. Mes exploits près du roi parleront pour moi-même; Il me rendra l'estime acquise à mon devoir, VOLT. Zaïre, II, 3. || 2° Dévoué. Cet homme vous est acquis. Assurez-vous sur moi, je vous suis tout acquise, CORN. Sert. II, 1. Vous savez comme quoi je vous suis toute acquise, ID. Rod. 1,5. Je vous suis trop acquis pour vous pouvoir sans peine Faire savoir, seigneur, le sujet qui m'amène, ROTROU, Bél. v, 2. L'archevêque de Reims vous est fort acquis, SÉV. 168. Je vous assure que vous n'avez pas de serviteur plus acquis que moi ID. 4. Vous n'avez point d'ami plus fidèle ni de serviteur plus acquis, Boss. Lett. abb. 9. Veulent-ils se les at tacher? ils leur sont déjà acquis autant qu'ils peu-Donner l'acquit.

,

vent l'être, MONTESQ. L. pers. 124. Vous direz à Son
Excellence que je lui suis acquis, LA FONT. Petit ch.
J'ignore ses complots, mais on sait que dans Pise
Du prince à ses désirs l'âme était toute acquise,
DUCIS, Rom. I, 1. || 3° Obtenu par l'étude, le tra-
vail, par opposition à naturel. Qualités acquises.
Dans certains fruits la douceur du goût est acquise.
Grâce de langage naturelle et non acquise.

ACQUIS (a-kî), s. m. Instruction acquise, connaissances acquises. Homme qui a beaucoup d'acquis. C'est une merveille surprenante qu'elle [une dame] ait plus d'acquis à dix-huit années que celles qui ont trois fois son âge, MARG. BUFFET, Observ. p. 285. Comme il lui trouvait peu de véritable vocation pour l'état dont il portait l'habit, et d'ailleurs beaucoup d'acquis dans la physique.... FONTEN. Chirac. L'éléphant a plus d'acquis que les autres animaux, parce qu'il est plus à portée d'acquérir, BUFFON, Eléphant. Il le pourvoit d'un acquis de facile étalage, J. J. ROUSs. Ém. II. L'acquis de notre expérience est l'éducation des choses, ID. ib. I.

- HIST. XVI s. Biron s'acquitta suffisamment de sa charge [d'ambassadeur], comme n'estant point despourveu des dons de l'esp l'esprit, non plus que du courage.... Il avoit, avec le naturel, l'acquis, comme il parut un jour que, le roi demandant l'interpretation d'un emblesme grec, Biron la jeta par dessus l'espaule, comme honteux de l'avoir fait, D'AUB. Hist. v, 10. Il est certain qu'en chose pareille le naturel vaut mieux que l'acquis, CHARRON, Sagesse, 11, 3.

-ÉTYM. Acquis, part. passé d'acquérir. ACQUISITION (a-ki-zi-sion; en poésie, de cinq syllabes), s. f. l 1o Action d'acquérir. Conclure une ac

:

HIST. XIII s. Il sunt quite pour un aquit, Livr. des Mét. 281. Il disoit avoir baillié aucune coze en aquit de le [la] dette, BEAUM. XI, 47. || xve s. Il sembloit bien à leur habit Qu'ilz fussent gens de grant acquit, VILLON, Repues franches, || XV1o S. Par maniere de descharge et acquit de conscience, AMYOT, Numa, 18. Numa pensa qu'il falloit que ses subjects n'ouyssent rien du service divin, par maniere d'acquit, en faisant autre chose, ID. ib. 24. Il avoit dejà bandé sa part de deux douzaines d'eteufs, et jouoit à l'acquit, DES PERRIERS, Contes, 12. Ils n'y employent la deliberation et le conseil que par acquit, MONT. 1, 132. Personne n'estudie à vivre; l'on s'occupe plus tost à toute autre chose; l'on ne sauroit rien faire par acquit, sans soin et sans attention, CHARRON, Sagesse, 1, 36.

ETYM. Acquitter.

ACQUIT-À-CAUTION (a-ki-ta-kô-sion), s. m. Autorisation que les employés d'une administration financière délivrent sur papier timbré, pour que telle marchandise qui n'a point encore payé les droits puisse librement circuler d'un entrepôt à un autre.

existe entre ces deux mots, c'est que l'un indique l'action de s'acquitter, et l'autre l'état où l'on est après s'être acquitté. Acquitté d'une dette ou quitte d'une dette pourront être employés l'un pour l'autre, s'il n'importe pas de distinguer l'acte de l'état; mais, si cette distinction importe, on verra que acquitté implique seulement qu'une dette a été payée, qu'une obligation a été accomplie, sans préjudice de ce qui peut rester, tandis que quitte exprime la pleine et entière libération. Acquitté de mes devoirs envers vous, je pars.... Quitte de tout service, je me retire....

ACQUITTEMENT (a-ki-te-man), s. m. || 1° Асtion d'acquitter une obligation pécuniaire. L'acquittement de vos dettes. || 2° Renvoi d'un individu déclaré non coupable. L'acquittement fut prononcé à l'unanimité.

ETYM. Acquitter; provenç. aquitamen. ACQUITTER (a-ki-té), v. a. || 1o Rendre quitte, libérer une personne ou une propriété. Il a acquitté son ami, sa famille. Il devait sur sa charge, mais il l'a entièrement acquittée. Acquitter un débiteur, payer ses dettes. Le juste paye ce qu'il ne doit pas et acquitte les pécheurs de ce qu'ils doivent, Boss. Hist. 1, 6. Je vous prie de m'acquitter de cette dette, ID. Lett. CIII. || 2o Payer. Il a acquitté toutes les dettes de sa famille. Acquitter la dime, les frais de la condamnation, un legs. Si je dois à ce prix vous acquitter ma dette, MOL. l'Étourdi, v, 9. Que Castor et Pollux acquittassent le reste.... LA FONT. Fab. 1, 14. || 3o Acquitter une lettre de change, un billet, un mémoire, en constater le payement en mettant au bas pour acquit et signant au-dessous. || 4o Fig. Acquitter un vœu, acquitter une dette de reconnaissance. Rien ne saurait m'acquitter envers vous. Essayons de lui faire acquitter sa promesse, TRISTAN, M. de Chrisp. iv, 10. Et, sans lui rappeler des soins dont jel'acquitte, Je lui rends sa parole et protége sa fuite, VIENNET, Clov Clovis, III, 8. Xipharès, en un mot, devenant votre époux. époux, Me Me vengede Phar

nace et m'acquitte envers vous, RAC. Mithr. III, 5. || 5° Acquitter sa conscience, faire ce à quoi la conscience oblige. || 6° Acquitter, déclarer non coupable. L'accusé fut acquitté.

S'ACQUITTER, v. réfl. || 1o Se libérer de ce qu'on doit. S'acquitter de ses dettes. Il s'est acquitté envers vous. Il songeait à s'acquitter de ce qu'il devait à César. Hélas! de tant d'amour et de tant de bienfaits, Mon père, quel moyen de m'acquitter jamais? RAC. Ath. IV, 3. Jem'acquitte par là de ce que je vous dois, MOL. l'Etour. v, 16. || 2° S'acquitter de. Satisfaire à un devoir, une obligation. Je lui ai une obligation dont il faut que je m'acquitte avant toutes choses, MOL. le Fest. de P. III, 6. Souffrez que je lui rende ici ce qu'il m'a prêté, que je m'acquitte de la vie que je lui dois, ib: III, 6. Quelques pratiques communes dont ils s'acquittent avec beaucoup de négligence et de tiédeur, BOURD. Pensées, t. 1, p. 59. Trop heureux d'avoir pu, par un récit fidèle, De leur paix en passant vous conter la nouvelle, Et m'acquitter vers vous de mes respects profonds, RAC. Baj. III, 2. Et moi, je suis venu, détestant la lumière.... m'acquitter, seigneur, du malheureux emploi.... ID. Phèd. v, 6. Et n'ai-je pris sur moi le soin de tout l'État Que pour m'en acquitter par un assassinat? ID. Andr. IV, 3. Allons, il faut partir, il faut que je m'acquitte Des funestes tributs que sa cendre mérite, VOLT. OEd. v, 2. Je m'acquitte en tremblant de cet affreux devoir, ID. Tancr. v, 5. || 3° S'acquitter d'une chose, la faire, l'exécuter. Il veut danser, mais il s'en acquitte mal. On doit être bien aise de s'en acquitter comme vous faites, SÉV. 35. || 4° Au jeu, s'acquitter, regagner ce qu'on avait perdu, et rester quitte à quitte. Il a joué avec lui jusqu'à ce qu'il se fût acquitté. || 5o Au jeu de billard, s'acquitter, jouer le premier coup. On dit plus ordinairement, donner l'acquit.

- REM. Des grammairiens ont prétendu qu'on ne pouvait pas dire s'acquitter vers quelqu'un; le fait est qu'on dit ordinairement envers. Mais, comme vers ne contient rien en soi qui en fasse un barbarisme ou un solécisme et l'exclue, c'est l'usage qui doit décider. Or, les meilleurs écrivains se sont exprimés ainsi. On s'acquitte vers eux par des chants de vic

- ETYM. Acquit, d, caution.
ACQUIT-PATENT (a-ki-pa-tan), s. m. Voy. toire, CORN. Hor. IV, 2. Vous prendrez donc le soin

PATENT.

-ETYM. Açquit, patent.
ACQUITTÉ, ÉE (a-ki-té, tée), part. passé. || 1° Ac-
quitté de ses dettes. Dettes acquittées. Acquitté en
vers vous de ce que je vous devais. Acquitté enfin
de ses devoirs publics. || 2o Déclaré non coupable.
Acquitté de l'accusation.

SYN. ACQUITTÉ, QUITTE. Qui a satisfait à des
obligations. La seule distinction essentielle qui

de m'acquitter vers lui, ID. Oth. ш, 3. ne sont pas des exploits qui laissent à ton roi Le moyen ni l'espoir de s'acquitter vers toi, ID. Cid, IV, 13. A m'acquitter vers toi d'une telle promesse, MOL. le Dép. I, 2. Vers la couronne et vers vous acquitté, J'implore une faveur de Votre Majesté, ROTROU, Vencesl. v, 9. La mort a respecté ces jours que je te doi, Pour me donner le temps de m'acquitter vers toi, VOLT. Alz. II, 2. Racine s'en est aussi servi, comme on peut voir dans un exemple cité plus haut. Il n'y a donc | distinguent par ceci, que l'un a l'a bref, et l'autre | drait dire qui ne prend aucun temps; mais cela n'a

aucune raison de signaler cette locution comme une faute; elle est moins usitée que envers, voilà tout.

-SYN. ACQUITTER, S'ACQUITTER. On acquitte un devoir, un vœu, une promesse, et on s'en acquitte. Rien de plus voisin que ces deux locutions; la seule différence qui y apparaisse, c'est que, dans la seconde, il y a un retour sur le sujet. J'acquitte ma promesse, c'est-à-dire elle est acquittée; je m'acquitte de ma promesse, c'est-à-dire j'en suis délivré. Ainsi, tout en Comprenant que ces deux expressions sont généralement équivalentes, on choisit l'une de préférence à l'autre, suivant l'idée qui, au moment, prédomine dans l'esprit.

HIST. XIo s. Se de mon cors [je] voeil aquiter [obtenir] la vie, Ch. de Rol. 36. || x1 s. J'aqiterai d'Espagne une part grant, Roncisv. p. 39. Qu'il l'aura ainz par le champ [combat en champ clos] aqité, ib. p. 185. Là li dut li reis faire cinc cenz marz aporter; Dunt il porreit ses detes à cele hure aquiter, Th. le Mart. 119. || XIII s. Nous ne sommes mie tant de gent que nous puissions estre acquité de nostre passage paier, VILLEH. xxxv. Li venderes et li achateres se aquiteront le jour chascun pour un denier, Livre des Mét. 345. La Magdelene [il] visita, . De De toz

ses pechiez l'acuita, Et la fist saine, RUTEB. II, 5. Et se il le sert tant que il s'aquite, en servant le, vers lui de la dette, il deit estre maintenant quitte et delivre, Ass. de Jérus. 1, 189. Et je, pour mon serrement aquiter.... JOINV. 212. Je promis à ma dame la royne vostre mere, que je feroye cest livre; et, pour moy aquitier de ma promesse, l'ai je fait, ID. 192. [[ xv s. Qu'il lui voulust renvoyer sa femme; car il [Edouard II] s'en vouloit acquitter à Dieu et au monde, et que ce n'estoit pas sa coulpe qu'elle estoit partie de lui.... FROISS. I, I, 14. Et fit à la porte mesmement trois de ses fils chevaliers, qui aussi se acquitterent moult bien en leur nouvelle chevalerie, ID. I, I, 102. Seigneur, il est bien vrai que le roi de France m'a envoyé en ceste ville et en ce chastel pour legarder et defendre à mon loyal pouvoir; vous savez comment je m'en suis acquitté et voudroie encore faire, ID. I, 1, 242. Soyez seure, ma doulce amye, Que je vous ayme loyaument; Or vous requier et vous supplie: Acquittez vous pareillement, CH. D'ORL. Ball. xiv. Pour ne s'estre bien acquité à la reformation de l'Eglise comme il devoit.... COMM. VIII, 2. || XVI s. Pour acquitter les vœux qu'il avoit faits, AMYOT, Lys. 38. Je vous absouls et descharge, comme très bien et sainctement acquitez de la foy que vous avez jurée à vostre capitaine, ID. Eum. 36. Il l'acquitta d'une infinie somme de debtes, ID. Pomp. 83. Plusieurs se sont trouvez qui ont maintenu qu'il faloit prendre la moitié de leurs biens pour en acquitter le roy [payer ses dettes], veu que le peuple est incapable pour sa pauvreté d'y satisfaire, LANOUE, 08. La pluspart de ceux qui doyvent le service s'en acquitent avec l'argent, ID. 232. Du petit on vient au grand, et qui s'acquite bien de l'un est mieux preparé pour se bien acquiter de l'autre, ID. 293. J'ai bien esprouvé que, pour cent francs de melancolie, n'acquitterons pas pour cent sols de dette, DES PERIERS, Contes, 1.

ETYM. Provenç. aquitar; espagn. aquietar; bas-latin, acquitare, de ad, à, et quittare, quitter (voy. ce mot).

ACRE (a-kr'; a bref), s. f. Mesure de terre employée en divers pays, et d'une étendue différente suivant les localités. L'acre anglaise vaut 40 ares 467. L'Angleterre contient, dans toute son étendue,

39 038 500 acres.

l'a long.

-SYN. ACRE, APRE. Ces deux termes s'appliquent aux aliments et aux boissons: ils marquent dans le goût une sensation désagréable. Le premier donne l'idée d'une saveur forte et brûlante comme celle du piment ou de la moutarde; le second, l'idée d'une saveur acide et astringente comme celle des fruits verts. -ÉTYM. Bourguig. ancre, aincre; de acer. On ne trouve pas dcre dans l'ancien français; c'est sans doute une forme nouvelle calquée sur le latin, et qui s'est implantée à côté de la forme ancienne aigre (voy. ce mot).

ACRETÉ (a-kre-té), s. f. || 1° Qualité de ce qui est acre. Avoir de l'acreté. Acreté des humeurs. L'acreté de mes pleurs, LAMART. Joc. VI, 212. || 2oFig. L'acreté de son humeur, de ses paroles. -ETYM. Ácre.

ACRIMONIE (a-kri-mo-nie), s. f. || 1° Qualité de ce qui exerce une action piquante et corrosive. L'acrimonie des humeurs. || 2o Fig. Il y a de l'acrimonie dans ses paroles.

HIST. XVIoS. On les guerit enfin par une autre injection d'eau bien astringente et dessiccative sans acrimonie, PARÉ, V, 21.

-SYN. ACRIMONIE, ACRETE. Qualité de ce qui est Acre, mordant, corrosif. Deux différences existent entre ces deux mots. D'abord acrimonie se dit non de ce qui a une saveur acre, mais de ce qui exerce une action acre. En second lieu, acrimonie désigne une disposition constante à l'acreté, tandis que acreté peut s'appliquer à ce qui se fait sentir actuellement ou vient de se faire sentir. L'âcreté de son humeur peut signifier une âcreté actuelle; l'acrimonie de son humeur signifie une humeur habituellement acre. Ces nuances une fois conçues, on sent quand et comment il y aura lieu de distinguer.

-ÉTYM. Acrimonia, de acer, acre (voy. ce mot). ACRIMONIEUX, EUSE (a-kri-mo-ni-eû, eû z'), adj. || 1° Qui a de l'acrimonie. Humeurs acrimonieuses. || 2o Fig. Paroles acrimonieuses.

-ÉTYM. Acrimonie.

+ ACROAMATIQUE (a-kro-a-ma-ti-k'), adj. Terme d'antiquité. Qui est reçu par l'oreille. L'enseignement acroamatique est l'enseignement oral, par opposition à l'enseignement par les livres. De là il a pris aussi le sens de profond, le maître communiquant de vive voix à des élèves choisis un enseignement qu'il ne mettait pas dans les livres et pour l'usage du vulgaire.

-ΕΤΥΜ. Ἀκροαματικὸς, λ ̓ ἀκροᾶσθαι, entendre. ACROBATE (a-kro-ba-t'), s. des deux genres. Danseur ou danseuse de corde.

ΕΤΥΜ. Ἀκροβατεῖν, mot à mot marcher sur les extrémités, d'ἄκρος, extrême, haut (voy. ACROTÈRE), et βατεῖν, marcher, de βαίνειν (VOY. BASE).

+ ACROBATIQUE (a-kro-ba-ti-k'), adj. Terme de mécanique. Propre à monter des fardeaux.

† ACROCHIRISME (a-kro-ki-ri-sm'), s. m. Terme de gymnastique ancienne. Espèce de lutte avec le bout des doigts seulement.

ΕΤΥΜ. Ἄκρος, extrême, et χεὶρ, main. † ACROCHORDON (a-kro-kor-don), s.m. Terme de médecine. On a décrit sous ce nom des productions organiques des paupières, dures, grêles, surtout vers leur extrémité adhérente, auxquelles on a trouvé quelque ressemblance, soit par leur forme, soit par leur mobilité, avec un bout de corde.

HIST. XVI s. Acrochordon est une verrue pendante, ayant sa base fort petite, estant calleuse, sans douleur, de figure ronde, PARÉ, V, 21. Il y en a d'autres nommées acrochordon.... les Latins les appellent verrues pensiles, ID. XVIII, 85.

- REM. Quelques auteurs font acre du masculin; entre autres Vauban: La mesure de la province de Normandie est l'acre. Cet acre est composé de 160 perches carrées, et la perche de 22 pieds carrés (22 pieds en carré, c'est-à-dire 484 pieds carrés); mais les pieds sont différents; la mesure la plus + ACROMIAL, ALE (a-kro-mi-al, a-1'), adj. Terme commune les fait d'onze pouces, et le pouce de douze lignes, Dime, 46.

HIST. XVIo s. Les plus communes sont aujourd'hui entre nous: arpents, journées, asnées, journaux, sesterées, acres, couples de bœufs, O. DE CERRES, 10.

-ÉTYM. Bas-lat. acrum, acrus; allem. acker; angl. acre; celt. acair; comp. le latin ager, le grec ἀγρὸς, et le sanscrit ájras, plaine.

ΕΤΥΜ. Ἀκροχορδὼν, de ἄκρος, extrême (voy. ACROTÈRE), et χορδή, corde (voy. CORDE). d'anatomie. Qui appartient à l'acromion. Artère acromiale. Les ligaments acromiaux.

- ETYM. Acromion.

[blocks in formation]

ACRE (a-kr'; a long), adj. || 1o Qui a quelque chose met (voy. ACROTÈRE), et ὦμος, épaule (voy. омоde piquant et de corrosif au goût. Saveur acre. Vin acre. || 2° Qui exerce une action piquante et corrosive. Humeurs Acres. || 3° Fig. Son humeur est acre. Paroles acres. Je ne sais quelle volupté qui n'a rien d'âcre et de sensuel, J. J. Rouss. Hél. I, 23.

- REM. Acre et acre sont des paronymes qui se

ACRONYQUE (a-kro-ni-k'), adj. Terme d'astronomie. Se dit quand un astre se lève au coucher du soleil, ou quand il se couche au lever. Coucher, le

ver acronyque.

--ÉTYM. On a écrit aussi achronique, ce qui vou

point de sens. Le mot est acronyque, ἀκρόνυχος, de ἄκρος, indiquant l'extrémité (voy. ACROTÈRE), et vὺξ, nuit (voy. NUIT).

+ ACROPOLE ou ACROPOLIS (a-kro-po-l' ou akro-po-lis'), s. f. Terme d'antiquité. Nom de la ville élevée ou citadelle dans les cités grecques. Deux montagnes ressemblaient assez par leur coupe aux acropolis de Corinthe, d'Athènes et de Pergame, CHATEAUB. Itin. II, 87. || Acropole est plus usité.

-ΕΤΥΜ. Ἀκρόπολις, δε ἄκρος, haut (voy. ACROTĖRE), et πόλις, ville (voy. POLITIQUE).

ACROSTICHE (a-kro-sti-ch'). || 1° S. m. Ouvrage composé d'autant de vers qu'il y a de lettres dans le nom pris pour sujet, chaque vers commençant par une des lettres de ce nom prises de suite. Non-seulement on fit des vers sibyllins, mais on les fit en acrostiches, VOLT. Mœurs, Sibyll. || 2° Adj. On fit des vers grecs acrostiches imputés à une sibylle, VOLT. Phil. v, 49.

-ΕΤΥΜ. Ἀκρόστιχον, de ἄκρος, indiquant la pointe, l'extrémité (voy. ACROTÈRE), et στίχος, rangée, ligne, vers, de στίζειν, piquer (voy. STIGMATE). Quand, réfléchissant sur l'enchaînement des significations, on descend de l'idée de vers à celle de ligne dans une page, de l'idée de ligne à celle de rangée, de l'idée de rangée à celle de l'acte par lequel on fixe et détermine les points qui constituent cette rangée, on assiste à un travail curieux de l'esprit humain, qui se reproduit dans toutes les acceptions détournées et abstraites.

ACROTÈRE (a-kro-tê-r'), s. m. Terme d'architecture. || 1o Piédestaux des figures que les anciens plaçaient sur les extrémités rampantes et aux sommets des frontons des temples. Les pinacles, les acrotères du temple, VOLT. Phil. v, 44. || 2° Espèce de piédestaux que l'on met d'espace en espace dans les balustrades.

ΕΤΥΜ. Ἀκρωτήριον, de ἄκρος, placé à l'extré. mité, pointu, du radical acr ou ac, qui signifia pointe (voy. ACIDE).

ACTE (a-kt'), s. m. || 1° Terme très-général qui, se rapportant à agir, s'applique à tout ce qu'on fait ou peut faire. Acte glorieux. Acte criminel. Son départ est un acte de désespoir. Il ne fera jamais acte d'homme. C'est un acte de citoyen. De soi-même un bon acte est l'objet et le prix, ROTROU, Bélis. 11, 18. Ne m'ordonnez point un acte de faiblesse, ID. Venc. I, 3. Je ne me repens pas d'un acte de vertu, ID. ib. 11. 2. Je fais un acte généreux de m'éloigner de vous, SÉV. 284. Elle crut faire acte de repentante, LA FONT. Contes, Diable. Que venez-vous de faire?-Un acte de justice, CORN. Hor. IV, 6. Je veux donc d'un tyran un acte tyrannique, ID. Perth. 11, 3. J'ai prescrit, je le sais, des actes de rigueur; Je révoque aujourd'hui l'ordre de la vengeance, M. J. CHÉN. Charles IX, IV, 2. Sur tous actes noirs je hais l'ingratitude, MAIR. Soph. IV, 7. Emploie cette épée à cet acte d'amour, ID. ib. II, 6. Le don de mon empire et de ma liberté Est l'acte le plus grand de mon autorité, VOLT. Sém. 11, 7. || 2° En termes de religion, mouvement vertueux que l'âme produit au dedans d'elle-même. Il exerce les mêmes actes que le reste des chrétiens, Boss. Or. 6. Il n'a pas prétendu faire un acte plus parfait, ID. ib. 10. Former un acte d'amour de Dieu, ID. Avert. 2. Vous produisez des actes intérieurs de toute espèce, ID. Retr. La perfection ne consiste pas à faire ou à ne pas faire de tels actes, ID. Préf. Former des actes de détachement, ID. Imp. 1. On peut toujours faire l'acte de contrition, PASC. Prov. 6. 3o En logique, acte, ce qui est réalisé, opposé à puissance, ce qui peut être réalisé. Réduire la puissance à l'acte. || 4° Acte d'hostilité, agression par laquelle un gouvernement ou un parti se met en guerre contre un autre. || 5o Acte de présence, action de se présenter en quelque endroit pour satisfaire à quelque devoir ou par pure politesse. Après avoir fait acte de présence, il se retira. || 6o En termes de jurisprudence, tout ce qui se fait entre particuliers, avec ou sans le ministère d'un officier de justice, soit en jugement, soit hors de jugement. Acte notarié. Acte sous seing privé. || 7o Déclaration faite devant un tribunal soit spontanément, soit d'après l'ordre de la justice, et dont on a constaté la réalité. Demander acte, prendre acte. L'acte qui en fut dressé le 25 septembre.... septembre....PASC. Prov. 15. || Dans le langage ordinaire, prendre acte de.... déclarer qu'on se prévaudra de.... Je prends acte, pour l'autre vie, de ma conduite en celle-ci, J. J. ROUSS. Ém. iv. Par ces vers j'en prends acte afin que.... REGNIER, Sat. IX. || 8° Actes de l'état civil, ceux par lesquels des officiers civils constatent les naissances, les décès, les parties de plaisir. Il nous manque un acteur.

SYN. ACTEUR, COMÉDIEN. Dans le sens propre, on nomme ainsi ceux qui jouent des pièces de théatre. Acteur est relatif aux personnages qui agissent dans une pièce, et par suite aux personnes qui les représentent. Comédien est relatif à la profession. Ainsi l'on dira: Quels sont les acteurs dans ce drame? et: Que fait cet homme? Il est comédien. Enfin des élèves qui représentent une pièce dans leur collége, sont acteurs et ne sont pas comédiens. Dans le sens figuré, ces deux termes conservent encore la même distinction à beaucoup d'égards. Acteur se dit de celui qui a part dans la conduite, dans l'exécution d'une affaire, dans une partie de jeu ou de plaisir; comédien, de celui qui s'est fait un art, et, pour ainsi dire, un métier de bien feindre les passions, les sentiments qu'il n'a point, de celui dont la conduite est dissimulée et artificieuse. Le premier terme se prend en bonne ou en mauvaise part, selon la nature de l'affaire où l'on est acteur; le second ne se prend jamais qu'en mauvaise part, puisque la dissimulation, qui fait le comédien dans la vie, est toujours une chose odieuse.

mariages, etc. Acte de naissance. Acte de mariage. | celui qui prend part à des parties de jeu, à des || 9° Acte d'accusation, exposé des faits imputés à un accusé. || 10° Décision de l'autorité publique. Acte d'amnistie. Les actes du gouvernement. Je signe le premier cet acte vénérable, Qui par tous les partis fut longtemps désiré, M. J. CHÉN. Charles IX, 1, 3. Ma main a pu signer cet acte abominable! LEMERC. Charles VI, v, 3. || 11° Au plur. Recueils, registres où sont réunies les décisions de l'autorité. Les actes du parlement anglais. Les actes des conciles. Il l'appela [un recueil] code du droit des gens, parce qu'il ne contenait que des actes faits par des nations ou en leur nom, des déclarations de guerre, des manifestes, des traités de paix ou de trêve.... FONTEN. Leibnitz. || 12° Au plur. Journaux, mémoires faits par certaines sociétés savantes. Les actes de la société de Leipzik. || 13° En termes d'antiquité romaine. Actes diurnes, espèce de journal qui paraissait à Rome et où l'on inscrivait les jugements, les mariages, etc. || 14° En histoire ecclésiastique, récits consacrés. Les actes [de la mission de J. C.] ont été publiés à toute la terre, Boss. Hist. II, 13. Les actes du martyre de saint Justin prouvent qu'il versa son sang pour sa religion avec la même simplicité qu'il écrivit pour elle, CHATEAUBR. Gén. 1, 1. Le juge interroge; et l'écrivain grave sur des tablettes les actes du martyre, ID. Mart. 11, 295. || 15o Les actes des apôtres, livre canonique écrit par saint Luc et contenant une partie de l'histoire des apôtres. || 16° Terme d'école. Dispute publique où l'on soutient des thèses. Faire un acte Soutenir un acte. || 17° Acte dans l'art dramatique, chacune des parties principales dont une pièce de théâtre est composée, qui sont formées de scènes et entre lesquelles est un intervalle. On dit quelquefois absolument un acte pour une pièce en un acte. Cet auteur vient de donner un joli acte à la Comédie française. Faisant de cet ouvrage Une ample comédie à cent actes divers, Et dont la scène est l'univers, LA FONT. Fab.v, 1. Le commandeur voulait la scène plus exacte; Le vicomteindigné sortait au second acte, BOL. Epit. Epit. vII. || 18° L'acte constitutionnel, la charte, la constitution.

-SYN. ACTE, ACTION. Tous deux donnent l'idée de quelque chose qui se fait. L'action est la manifestation de la puissance qui agit; l'acte est l'effet manifesté et le résultat de cette action. Action, étant un déploiement visible de force, ne se dit pas des inspirations intérieures de l'ame; c'est acte dont il faut se servir. Nos actions sont nos œuvres proprement dites; mais nous faisons des actes de foi, d'espérance, de charité; action ici ne serait pas bon. Au moral, action devient souvent tout à fait synonyme d'acte, et alors il peut s'employer au pluriel: Cet homme a fait plusieurs actions vertueuses, comme on dit plusieurs actes de vertu. Il faut remarquer que le mot acte est souvent suivi de la préposition de, suivie elle-même d'un nom abstrait ou d'un nom concret, tandis que action n'est accompagné que d'une épithète: Acte de bravoure, de vertu, etc.; et non pas action de bravoure, de vertu, etc.; mais action de héros, action d'insensé.

HIST. XVI s. Le dernier acte d'une comedie, MONT. I, 67. Ce sont actes de son personnage, non pas du nostre, ID. 1, 124. Ce prince est le souverain patron des actes hazardeux, ID. 1, 133. Ils demeurerent depuis le commencement d'avril jusques au treziesme sans acte d'hostilité, D'AUB. Hist. 1, 7. Il fit assembler les prisonniers en deux actes, comme ils appe'lent [auto-da-fé], le premier desquelz fut exploisté à Valedolid, ID. Hist. 1, 119.

-ETYM. Actus, de agere, agir (voy. AGIR).

ACTEUR, TRICE (a-kteur, ktri-s'), s. m. et f. 1) 1° Celui qui joue un rôle, prend une part dans une affaire, dans un événement. Il a été le principal acteur dans ce grand événement. L'apôtre en vain les avertit que ceux qui sont entrés dans la milice de Jésus-Christ ne doivent plus se livrer aux embarras du siècle; ils en sont les principaux acteurs; on les voit à la tête des intrigues.... MASS. Conf. Fuite du monde. Il portait

-ÉTYM. Actor, de agere, agir (voy. AGIR).

ACTIF, IVE (a-kti-f, ti-v'), adj. || 1° Qui est agissant, diligent, laborieux. Homme actif. Actif à la guerre. Vieillesse active et occupée. Se montrant si actif dans ces événements. et là, plus actif, volant vers ces remparts, De ses soldats surpris il charme les regards, BRIF. Ninus, II, 1,4. Mais refroidis, ami, ton âme trop active, M. J. CHÉN. Gracq. 11, 2. Cruel dans l'indolence, actif en sa mollesse, Sa vile ambition s'aigrit par la paresse, DUCIS, Macb. II, 6. || 2o Par extension, en parlant des choses qui agissent avec promptitude, avec force, avec énergie. Remède actif. Poison actif. Quelques sucs bienfaisants dont la puissance active Rappelle en notre espritsa vertu fugitive, Ducis, Lear, IV, 5. || Partactive, rôle qu'on joue, action qu'on a. Il a pris, il a eu une part active dans ces événements. || 3° En matière de dévotion, vie active, celle qui consiste dans les actes extérieurs de piété, par opposition à vie contemplative, qui consiste dans les sentiments et dans les affections de l'âme. || 4° En affaires, dettes actives, sommes dont on est créancier, par opposition à dettes passives, celles dont on est débiteur. || 5° En parlant d'élections, avoir voix active et passive, avoir droit d'élire et d'être élu. || 6o En philosophie, qui agit ou qui a la vertu d'agir, par opposition à passif. Principe actif. Qualités actives. Le feu est une force active. Ils attribuaient la force à la partie active de la matière. L'âme étant active de sa nature. || 7° Citoyen actif, celui qui jouit des droits politiques. || 8° En parlant de l'armée, service actif, temps durant lequel un soldatest sous les drapeaux. || 9° Terme de grammaire. Se dit des verbes et des participes exprimant une relation de syntaxe dans laquelle le complément du verbe lui est joint sans préposition. || A un autre point de vue, le verbe actif est celui qui exprime une action, et se décompose en verbe qui ne reçoit pas de complément direct: il agit, il court; c'est le verbe neutre des grammairiens; et en verbe qui reçoit un complément direct sans préposition: il aime son fils; c'est le verbe transitif direct de plusieurs grammairiens. || Se dit aussi de ce qui a rapport, de ce qui est propre à ces verbes, à ces participes. Voix actives. Ce mot a une signification active, Boss. Nouv. myst. réf. || 10° S. m. L'actif, la voix active. Conjuguer l'actif d'un verbe. || 11° S. m. Somme dont on est créancier. Balance de l'actif et du passif.

HIST. XIIo s. [Je] vos ai pieça ja descovert Com ceste lasse vie active Si me tout [ôte] la contemplative, BENOIT, II, 12179. || XIVo s. L'autre est vie civile et attive, ORESME, Eth. v, 9. Aucuns excellenset bien bezoignans selon vie attive tiennent que felicité est honnour, ID. ib. Elle sert de bon cuer Dieu en la vie active, Et très devotement en la contemplative, Gi

ses découvertes aux conférences de feu l'abbé Bour- rart de Ross. v. 2697. || xvI s. J'ay, sans offense de

delot, dont il était un des bons acteurs.... FONTEN. Poupart. M. de Malézieu occupait ses talents moins sérieux à imaginer ou à ordonner une fête, et luimême y était souvent acteur, ID. Malézieu. || 2o Celui, celle qui représente un personnage dans une pièce de théâtre; celui, celle qui exerce la profession de comédien, de comédienne. Que tu sais bien, Racine, à l'aide d'un acteur, Emouvoir, étonner, ravir un spectateur! BOIL. Ep. VII. Thespis fut le premier qui, barbouillé de lie, Promena par les bourgs cette heureuse folie, Et d'acteurs mal ornés chargeant un tombereau, Amusa les passants d'un spectacle nouveau, ID. A. P. III. || 3o Familièrement

DICT. DE LA LANGUE FRANCAISE.

poids, passiive ou actifve, escoulé tantost une longue vie, MONT. IV, 167. Il ne faut estre aux affaires retif; La royauté est un metier actif, RONS. 652. Et estoit chaleur active aux affaires de la chose publique ja

sa

toute refroidie, AMYOT, Pompée, 64. -ÉTYM. Provenç. actiu; de activus, de agere, agir

(voy. AGIR). † ACTINIMORPHE (a-kti-ni-mor-f"), adj. Terme d'histcire naturelle. Qui a une forme rayonnée. ΕΤΥΜ. Ἀκτίν, rayon, et μορφή, forme. ACTION (a-ksion; en poésie, de trois syllabes), s.f. || 1o Opération, œuvre. Dépouiller la matière de l'ac tion qui lui est propre. Si ta nature est plus propre à

l'action. Homme d'action. Le conseil et l'action. L'action du remède fut salutaire. Ce poison a une action si puissante qu'il tue en peu d'instants. L'action violente de la chaleur. L'action des vents sur la température de l'air. L'action de la lumière sur la végétation. C'est une chose horrible de tomber entre les mains du Dieu vivant; entre ces mains où tout est action, où tout est vie; rien ne s'affaiblit, ni ne se relâche, ni ne se ralentit jamais, Boss. Anne de Gonz. Sans envie, sans fard, sans ostentation, toujours grand dans l'action et dans le repos, il parut à Chantilly comme à la tête des troupes, ID. Louis de Bourbon. Il semble que la perfection de chaque chose consiste en son action; car chaque chose a son action, ID. Pensées chrét. 33. Leur donnant l'action, le poids, le mouvement, ROTROU, StGenest, IV, 2. || 2o En termes de grammaire, l'action exprimée par le verbe. L'action de penser, de parler. || Ce mot ne peut s'employer qu'avec les verbes qui indiquent une action: il est ridicule de dire, comme font plusieurs, l'action de languir. || 3° Chose faite par l'homme. Pour faire une méchante action, Pasc. Prov. 8. Quand ai-je fait quelque action d'union avec les hérétiques ou de schisme avec l'Eglise? PASC. Prov. 17. Le grand art de la guerre attend quelquefois l'age; Le temps y fait beaucoup; si de mes actions Il vous a plu tirer quelques instructions.... CORN. Sert. III, 2. Vous savez l'action, vous la venez d'entendre, ID. Hor. v, 2. M. de Boufflers a fait une fort jolie action. SÉV. 579. C'est ici que le sang et la condition Ne vous permettent pas une lâche action, ROTROU. Antig. III, 5. Une bonne action se produit toute nue, ID. Bél. 11, 19. Partant pour cette grande et fameuse action, Vous en mîtes le prix à sa discrétion, ID. Venc. 1, 4. Tant que nous regarderons l'homme par les yeux du corps, sans y démêler par l'intelligence ce secret principe de toutes nos actions qui, étant capable de s'unir à Dieu, doit nécessairement y retourner.... Boss. Madame. Il croit récompenser une bonne action, RAC. Esth. III, 1. Jene m'étais chargé dans cette occasion Que d'excuser César d'une seule action, ID. Brit. 1, 2. Il faut des actions et non pas des paroles, ID. Iph. III, 7. L'indigne action que vous voulez faire, FÉN. Tél. xv. Le père est en droit de punir chacun de ses enfants qui fait une mauvaise action, ID. Tél. VIII. Les princes qui ont fait les plus grandes actions, ID. Tél. IL D'indignes passions Ne doivent pas souiller les nobles actions, VOLT. Mariane, 11, 5. Dans nos grands intérêts souvent nos actions Sont (vous le savez trop) l'effet des passions, ID. Olymp. 1, 5. Une détermination volontaire au bien ou au mal, et aussi une action bonne ou mauvaise, est ce qu'on appelle vertu ou crime, LA BRUY. 16. Un extérieur simple est l'habit des hommes vulgaires; il est taillé pour eux et sur leur mesure; mais c'est une parure pour ceux qui ont rempli leur vie de belles actions, ID. 2. || 4° En termes de dévotion. Combien d'actions de piété sont demeurées sans effet! FLECH. 1, 110. Il importe donc de vous marquer les préparations qui doivent vous conduire à cette action redoutable [la communion], Mass. Car., Comm. || 5° Action de grâces, remercîment, témoignage de reconnaissance. Le Te Deum fut chanté en action de grâces. On lui rendit des actions de grâces. || 6o Activité. Ils ont vécu avec si peu d'action qu'à peine leur nom est-il venu jusqu'à nous, Boss. Hist. III, 4. Sa vieillesse n'a pas été sans action ID. Gornay. || Etre en action, se donner du mouvement. Tenir en action, donner du mouvement. Je le tenais sans cesse en action, marchant avec lui au soleil et à la pluie, BERN. DE ST-P. Paul et Virg. Quand je vois cette multitude confuse de gens qui vont et qui viennent, toujours occupés de leurs desseins, et toujours en action pour y réussir et les conduire à bout, BOURD. Pensées, t.1, p. 23. || 7o Véhémence. Parler avec action. || 8° Tout engagement entre des troupes. Un jour d'action. L'action fut chaude. Engager l'action. Sans me contenter de celle [gloire] que j'ai acquise et de la part qu'un roi qui fait le métier de véritable capitaine, a dans toutes les actions de guerre qui se passent en sa présence.... PELLISS. Conversat. de L. XIV devant Lille, p. 51. || Il faut remarquer que, quand on parle d'un combat déterminé, action ne s'applique qu'à une petite affaire. Ainsi on ne peut pas dire l'action de Fontenoy; il faut dire la bataille de Fontenoy. || 9° L'action oratoire ou théâtrale, le débit et les gestes. L'action est comme le langage du corps Il avait une action pleine de chaleur. Je reconnais même ce sourire fin, cette action négligée, cette parole douce, simple et insinuante, FÉN. Tél. ix. Elle avait encore les cheveux aussi blonds et en

[blocks in formation]
« PreviousContinue »