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aussi grande quantité que si elle n'eût eu que vingt + ACTIVANT, ANTE (a-kti-van, van-t'), adj. Qui | ACTUELLEMENT (a-ktu-e-le-man), adv. Au mo.

ans, la taille haute, l'action impérieuse et hautaine, Mile DE LA FORCE, R. de Nav. part. p. 74. || 10° Discours public, tel qu'un sermon, une harangue, un plaidoyer. Vieux en ce sens. Interrompre les avocats au milieu de leur action, LA BRUY. 14. [Le prédicateur] a si bien mis dans tout son jour tout ce

active. L'engrais possède des qualités activantes qui....

+ ACTIVÉ, ÉE (a-kti-vé, vée), part. passé. La végétation activée par des pluies fécondantes.

ACTIVEMENT (a-kti-ve-man), adv. || 1o D'une manière active. Servir activement l'État. Active

qui pouvait être admiré; il a fait des traits d'élo-ment occupé de cette affaire. || 2° En termes de

quence et des coups de maître si à propos et de si bonne grâce, que tout le monde, je dis tout le monde, s'en est écrié; et chacun était charmé d'une action si parfaite et si achevée, sév. 202. Le discours est de deux sortes.... Sous la première espèce, les entretiens familiers et les lettres sont comprises; sous la seconde, les actions publiques, soit qu'elles louent les grands personnages, soit qu'elles traitent des affaires d'Etat.... GODEAU, Disc. sur Malherbe. || 11° Action, en parlant de quelques anciens conciles, ce qui dans les derniers conciles a été appelésession. || 12° Demande, poursuite en justice, droit qu'on a de former une demande en justice. || 13° Principal événement qui fait le sujet d'une pièce de théâtre ou d'un poëme épique. || 14° Part qu'on a dans les bénéfices d'une compagnie de commerce ou de quelque autre société utile; titre qui constitue cette part. On fit une compagnie qui eut un nombre considérable d'actions, MONTESQ. Espr. XXII, 10. La baisse, la hausse des actions de chemin de fer. || Ses actions haussent, baissent, se dit figurément de quelqu'un dont le crédit, dont la réputation croît ou diminue. || 15o En termes de mathématiques, quantité d'action, le produit de la masse par la vitesse. || 16° En termes d'équitation, avoir de l'action, se dit d'un cheval qui a de l'ardeur. Ce cheval a la bouche en action, il mâche sans cesse son mors, et jette beaucoup d'écume.

SYN. BONNES ACTIONS, BONNES ŒUVRES. On entend par bonnes actions tout ce qui se fait par principe de vertu; on n'entend guère par bonnes œuvres que certaines actions particulières qui regardent la charité du prochain. Toute bonne œuvre est une bonne action; mais toute bonne action n'est pas une bonne œuvre, à parler exactement, GUIZOT. HIST. Xınos. Et si li vesques fait mon serf clerc contre me [ma] volenté, j'ai action contre celi de demander mon damace, BEAUM. XLV, 17. Quand li enfant seroient aagié, il aroient action de demander le trop à lor tuteur, ID. XVII, 8. Et se aucuns a action encontre toi, ne le croi pas, jeusques à tant que tu en saches la veri verité, JOINV. 301. || XIVOS. Action est operacion, ORESME, Thèse de Meunier. || XVI s. Les loix ont action d'homicide contre nous, MONT. II, 26. Le corps demeure cependant sans action, s'atterre et s'attriste, ID. III, 290. Action de grâces est la recognoissance par laquelle la louange de tous biens lui est rendue, CALV. Inst. 283. Toutes actions [judiciaires] sont de bonne foy, LOYSEL, 690. Toutes actions d'injures sont tollues par an et jour, ID. 713. En douaire et autres actions qui ne sont encore nées, le temps de la prescription ne commence à courir que du jour que l'action est ouverte, ID. 732. L'action personnelle ne se prescrit que par trente ans, ID. 749. L'action hypothecaire se prescrit, par untiers, par dix ans entre presens, ID. 720. (Les mineurs, etc.) ne pouvoient intenter ni estre contraints de defendre en action petitrice, de ce dont ils estoient saisis comme heritiers, ID. 187.

grammaire, à la façon d'un verbe actif, c'est-à-dire d'un verbe qui a un complément direct. Dans la célèbre phrase de Bossuet, dormez votre sommeil, dormir est employé activement.

ÉTYM. Provenç. activamen; ital. attivamente; de active au féminin, et ment.

† ACTIVER (a-kti-vé), v. a. Néologisme. Donner de l'activité, hâter, pousser. Activer les travaux. Le vent active le feu. ÉTYM. Actif.

ACTIVITÉ (a-kti-vi-té), s. f. || 1o Puissance d'agir. L'âme a conscience de son activité. L'activité d'un poison, d'un remède. Un esprit qui se consume par sa propre activité. C'est Dieu qui, depuis la création du monde, renouvelle à chaque moment l'activité de ce feu [le feu d'enfer), et qui, sans terme, sans fin, le fera subsister au-delà des siècles, BOURD. Pensées, t. II, p. 67. || 2o En physique, sphère d'activité, espace dans lequel un agent exerce son action, son influence. La sphère d'activité du soleil s'étend jusqu'aux planètes les plus éloignées. || Fig. Le cercle, l'étendue des travaux, des idées, des entreprises dont un homme s'occupe. || 3o Par extension, diligence. Homme plein d'activité. Pressant les préparatifs avec la plus grande activité. Cela lui a donné de l'activité. Activité stérile. Les Anglais y mirent moins d'activité. Quel désir de la gloire.... Nous marquait d'un héros la noble activité! PRADON, Ph. et Hipp. 1, 3. Mais ce n'est point assez, Seigneur, si votre zèle Avec activité ne féconde le mien, BRIF. Ninus, II, 1, 2. Le monde donne de l'activité aux paresseux, et leur inspire un feu et une vivacité qui les porte partout et que rien ne ralentit, BOURD. Pensées, t. 1, p. 106. [Turenne et Condé] tantôt opposés front à front et redoublant l'un dans l'autre l'activité et la vigilance, Boss. Louis de Bourbon. || 4o Passivement, la diligence avec laquelle une chose est faite. L'activité des travaux, l'activité d'une correspondance. || 5° En activité, loc. adv. Au sens actif: Les tribunaux sont en grande activité. Étre en activité de service, ou, simplement, en activité, exercer actuellement les fonctions de sa place. || Au sens passif: Les travaux sont en activité. La vendange est en pleine activité.

ÉTYM. Provenç. activitat; espagn. actividad; ital. attività; d'activitas, d'activus, actif (voy. ACTIF).

ACTRICE (a-ktri-s'), s. f. Voy. ACTEUR. + ACTUALITÉ (a-ktu-a-li-té), s. f. Néologisme. Etat de ce qui est actuel; chose actuelle.

ÉTYM. Actuel.

ACTUEL, ELLE (a-ktu-èl, e-l'), adj. || 1° Effectif, réel. Une actuelle et entière séparation, FLÉCH. 1,241. Une attention actuelle qui prend d'abord des mesures solides de changement, MASS. Car. Confess. L'âme peut, avec l'aide de Dieu, s'établir dans une résolution actuelle et véritable de s'éloigner pour jamais du péché, BOURD. Pensées, t. 1, p. 306. || 2° Présent, qui a lieu présentement. Le moment actuel, les mœurs actuelles. Content de sa position actuelle. Le langage actuel. || 3o En parlant des personnes en activité de service. Le président actuel de la chambre.

ÉTYM. Provenç. accio; espagn. accion; ital. azione; de actio, de agere, agir (voy. ce mot). ACTIONNAIRE (a-ksio-ne-r'), s. m. et f. Terme de finance et de commerce. Celui, celle qui a une ou plusieurs actions dans une entreprise de finance | || 4° En termes de théologie et de philosophie, graceac

ou de commerce.

ÉTYM. Action.

ACTIONNÉ, ÉE (a-ksio-né, née). || 1° Part. passé. Actionné par ses créanciers. || 2° Adj. Occupé, affairé. La nourrice très-actionnée autour de l'enfant. | En ce sens, c'est un emploi familier qui n'est pas dans le dictionnaire de l'Académie.

ACTIONNER (a-ksio-né), v. a. Terme de droit. Citer quelqu'un devant la justice.

HIST. XVI s. Combien il faut que les matieres metalliques soyent subtiles pour actionner et reduire en metal, sans les desformer, les choses desquelles je te veux parler, PALISS. 219. Si tu avois consideré la cause qui peut actionner la vegetation des fruits.... ID. 326. Puisque la chaleur de la marne n'est pas la cause actionale des vegetations seminales, par quelle vertu la marne pourroit-elle actionner ces terres infertiles? ID. 332. Les couleurs actionnées [produites] par la reverberation du soseil, ID. 205.

ÉTYM. Action.

tuelle, par opposition à grâce habituelle; péché actuel, par opposition à péché originel; volonté actuelle, par opposition à volonté potentielle; intention actuelle, par opposition à intention virtuelle. || 5° En termes de chirurgie, cautère actuel, le fer rouge, par opposition à cautère potentiel, les caustiques chimiques. || Actuel ne se met qu'après son substantif; cependant quand il y a deux adjectifs, il peut se mettre devant, comme dans l'exemple de Fléchier.

HIST. XVI s. Les mauvaises œuvres ou les pechez actuels qu'on appelle [les péchés par action, en opposition aux péchés d'intention], CALV. Inst. 470. Les gouverneurs des biens ecclesiastiques se mirent par force en possession actuelle de quelques biens qui appartenoient à l'Eglise, ID. ib. 983. Les benefices qui ont charge d'ame requierent residence personnelle et actuelle, P. PITHOU, 72. Application des cauteres tant actuels que potentiels, PARÉ, Introd. 2.

ÉTYM. Provenç. et espagn. actual; ital. attuale; de actualis, de actus, acte (voy. ACTE).

ment dont il s'agit, présentement. Il (Moïse] a joint aux choses passées, qui contenaient l'origine et les anciennes traditions du peuple de Dieu, les merveilles que Dieu faisait actuellement pour sa délivrance, Boss. Hist. univ. 1, 3. Toute l'autorité du gouvernement était entre ses mains; il était actuellement consul, VERT. Rév. rom. XIV, 291. Un tribun du peuple fit assigner L. Manlius, qui sortait actuellement de la dictature, sous ce prétexte que ce patricien traitait un de ses enfants avec trop de dureté, ID. ib. VIII, 256. Quand je pourrais me flatter de l'avantage d'étre actuellement et parfaitement réconcilié avec vous, BOURD. Pensées, t. I, p. 54. Vous à qui je parle et de qui il s'agit actuellement entre vous et moi, ID. ib. p. 346.

HIST. XVI s. On doit appliquer choses calefactives, non seulement potentiellement, mais aussi actuellement, PARÉ, VIII, 41.

ÉTYM. Provenç. actualment; espagn. actualmente; ital. attualmente; de actuelle au féminin, et ment.

+ ACUITÉ (a-ku-i-té), s. f. Qualité de ce qui est aigu. L'acuité d'un son. L'acuité de la douleur.

- MIST. XVI S. Tel sang coule avec acuité et douleur, PARÉ, XVIII, 45. L'on trouve au goust de la langue la mordication et acuité dudit sel, PALISS. 148.

- ETYM. Acutus, aigu (voy. AIGU).

† ACULÉIFORME (a-ku-lé-i-for-m'), adj. Terme didactique. Qui est en forme d'aiguillon.

forme.

ÉTYM. Aculeus, aiguillon (voy. ce mot), et

ACUMINÉ, ÉE (a-ku-mi-né, née), adj. Terme de botanique. Se dit des feuilles, des bractées, des divisions du calice, dont l'extrémité offre une pointe allongée et aiguē.

-ÉTYM. Acuminatus, de acumen, extrémité pointue, de acuere, aiguiser, acutus, aigu (voy. AIGU)

ACUPONCTURE (a-ku-pon-ktu-r'), s. f. Terme de chirurgie. Opération qui consiste à enfoncer dans une partie du corps une aiguille métallique.

ÉTYM. Acus, aiguille (voy. AIGUILLE), et punctura, piqûre, de pungere, piquer (voy. POINDRE). AGUTANGLE (a-ku-tan-g1'), adj. Terme de géométrie. Dont les angles sont aigus.

-ÉTYM. Acutus, aigu (voy. ce mot), et angulus, angle (voy. ce mot).

†ACYROLOGIE (a-si-ro-lo-jie) ou AKIROLOGIE (a-ki-ro-lo-jie), s. f. Terme de grammaire. Impropriété d'expression. || Peu usité.

ETYM. Provenç. acirologia; de ἀκυρολογία, de ἄκυρος, impropre (de a privatif, et κῦρος, force. effet), et λόγος, discours (voy. LOGIQUE).

ADAGE (a-da-j'; l'a de da, qui se prononce comme dans cage, se prononçait autrefois comme dans age: Chifflet, dans sa grammaire qui est de la fin du XVII siècle, dit qu'on prononce a-da-ge), s. m. Sentence, dire populaire. Qui aime bien châtie bien, est un adage. Suivant l'adage, il faut cacher sa vie; Je ne suis plus qu'un vieil ermite, un ours, MILLEV. Épigr. l'Indépendant.

-ÉTYM. Adagium, de ad, vers, et agere, pousser: sentence qui pousse vers, conseil.

ADAGIO (a-da-dji-o). Terme de musique. || 1° Loc. adv. Sans se presser, lentement. Ce morceau doit être joué adagio. || 2o S. m. L'air même qui se joue lentement. Un bel adagio. || Au plur. des adagios. -ÉTYM. Ital. adagio, de ad, à, et agio, aise (voy AISE).

ADAM (a-dan), s.m. || 1° Nom du premier homme. || 2° Proverbe. Il se croit de la côte d'Adam, il se croit d'une haute naissance. || 3° En théologie, l'homme, l'humanité; le vieil Adam, l'homme en état de péché.

† ADAMANTIN, INE (a-da-man-tin, ti-n'), adj. Terme didactique. Qui a la dureté ou l'éclat du diamant.

ÉTYM. Adamantinus, de adamas, diamant (VOY. DIAMANT).

+ ADAMIQUE (a-da-mi-k'), adj. Terme d'histoire naturelle. Race adamique, race humaine primitive.

ÉTYM. Adam.

† ADAMITE (a-da-mi-t'), s. m. Membre d'une secte qui, prétendant se conformer à Adam, rejetait l'usage des vêtements. ÉTYM. Adam.

ADAPTATION (a-da-pta-sion), s. f Action d'a

dapter.

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ADAPTER (a-da-pté), v. a ([ 1o Ajuster une chose à une autre. Adapter un robinet à un tonneau. Adapter des ornements avec goût. Adapter son langage aux temps, aux lieux. Les êtres distingués voudraient adapter le sort commun à leurs désirs, STAEL, Delph. 5o part. Fragm. 4. || 2° S'adapter, v. rést. Ce couvercle s'adapte bien au vase. Ce passage s'adapte mal au sermon. Les parties de l'univers s'adaptent si bien.... Ce vers s'adapte à la situation.

HIST. xv s. Et la dicte sentence veue par les clercs, furent tous d'oppinion qu'elle se adaptoit contre le duc de Bourgoigne, Geste des nobles, VIRIVILLE, p. 140. || XVIo s. Et y seront adaptées promptement des compresses, PARÉ, XIII, 10.

-ÉTYM. Adaptare, de ad, à, et aptare, de aptus, apte (voy. ce mot).

ADATIS (a-da-tî), s. m. Mousseline des Indes orientales.

† ADDITIF, IVE (a-ddi-tif, ti-v'), adj. Terme di

dactique. Qui s'ajoute.

ADDITION (a-ddi-sion; plusieurs disenta-di-sion. Palsgrave, au xvio siècle, recommande, p. 23, de prononcer les deux d. Il est bon de les prononcer pour éviter la confusion avec adition), s. f. || 1° Ce qui est ajouté à quelque chose. L'addition d'un mot, d'une lettre. Faire une addition à la loi. Cet ouvrage auquel j'ai fait beaucoup d'additions. Si je vois quelqu'un, je vous ferai une addition [à cette lettre), SEV. 399. || 2o En termes d'ancienne pratique, informer par addition, ajouter une nouvelle information à une première. || 3o La première règle d'arithmétique, enseignant à ajouter plusieurs nombres les uns aux autres. Un enfant ayant fait une addition suivant ses règles, DESC. Méth. || 4° En termes d'imprimerie, se dit des dates, des sommaires, des petites notes, d'un texte, placés hors de la justification.

-HIST. XIII s. Ceste addition fu fete en l'an de grace mil deux cent quatre vins et quatorze au mois de juignet, Livr. des Mét. 360. || XIV s. L'accroissement ou addicion qui est faite par chascune singuliere operacion n'est pas congneue, ORESME, Eth. 77. - ETYM. Provenç. additio; espagn. adicion; ital. additione; de additio, de addere, de ad, à, et dare, donner (voy. DON).

ADDITIONNÉ, ÉE (a-ddi-sio-né, née, ou a-disio-né, née), part. passé. || 1° Sommes additionnées. || 2° En chimie ou en pharmacie, à quoi on a ajouté. Ün liquide additionné de quelques gouttes d'alcool. ADDITIONNEL, ELLE (a-ddi-si-o-nèl, nè-l', ou a-di-si-o-nèl, ne-l'), adj. || 1o Qui est en sus, qui s'ajoute. Un article additionnel. Les arbres augmentent en grosseur par des couches additionnelles de nouveau bois qui se forment à toutes les séves entre l'écorce et le bois ancien, BUFF. Exp. sur les végét. 2o mém. || 2° En matière d'imposition, sou, centime additionnels, partie aliquote d'un impôt, qui s'y ajoute et qu'on fait payer en sus par les contribuables.

-ÉTYM. Addition.

ADDITIONNER (a-ddi-sio-né ou a-di-sio-né), v. a. || 1° Ajouter plusieurs nombres l'un à l'autre. || 2o En chimie et en pharmacie, additionner de sucre un sirop, y ajouter un peu de sucre.

-ÉTYM. Addition.

ADDUCTEUR (a-ddu-kteur). || 1° Adj. m. Terme d'anatomie. Qui rapproche de l'axe du corps. Un muscle adducteur. || 2° S. m. Les adducteurs de la jambe.

ÉTYM. Adductor, de adducere, de ad, à, et ducere, conduire (voy. DUC).

ADDUCTION(a-ddu-ksion), s. f. Terme d'anato

mie. Action des muscles adducteurs.

HIST. XVI s. Aucuns ont voulu dire que ce muscle aide aussi à l'adduction des doigts vers le poulce, PARE, IV, 29.

- ETYM. Adductio (voy. ADDUCTEUR).

†....ADE, suffixe, tiré du participe passé féminin espagnol ada ou italien ata, correspondant au participe passif du latin en atus, et exprimant une action qui s'est faite, comme dans œillade, canonnade,

etc.

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– ΕΤΥΜ. Ἀδήν. glande, et λόγος, discours (voy LOGIQUE).

+ ADENS (a-dan), adv. A plat ventre. Il était tombé d'un arbre; je l'ai trouvé par terre adens: phrase d'un paysandes environs de Paris. Ce mot, un des plus anciens de la langue, rend ce que nous n'exprimons que par une phrase; usité encore dans le peuple, il pourrait peut-être rentrer dans l'usage. Il y avait dans l'ancien français adenter, coucher sur le ventre, s'adenter, se coucher sur le ventre, tous mots excellents et qu'il est bien dommage de voir perdus.

- HIST. XIo s. L'uns gist sur l'autre et envers et adenz, Rol. 123. || XII° s. [II] couche s'adenz, durement s'umelie, Roncisv. p. 55. Li quens Rolans se geut [git]adens au pré, ib. p. 104. || XIII° s. Sur la fontaine, tout adens, Se mist lors pour boirre dedens, la Rose, 1489. Tu commenceras à fremir, A tressaillir, à demener; Sor costé t'estoura torner, Une heure envers, une heure adens, Com fait hons qui a mal as dens, ib. 2443. || xvo s. Il dit qu'il a mal de teste ou de dens; Au lict se met, puis envers, puis adens, AL. CHART. Le débat des deux fortunes. || XVI s. L'un dessus l'autre adentez tomberont, RONS. 646.

ÉTYM. À et dent.

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ADEPTE (a-de-pt'; ne prononcez pas adette comme on fait dans quelques provinces), s. m. et f. || 1° Un adepte, une adepte. En alchimie, celui qui croyait être parvenu au grand œuvre. On ne douta point que l'auteur de la lettre ne fût un adepte (en alchimie) ou à peu près; il fut reçu avec honneur dans le laboratoire et prié d'y faire les fonctions de secrétaire, FONTEN. Leibnitz. || 2° Celui, celle qui est initié, initiée aux mystères d'une doctrine, d'une secte, d'une science. Eudore traversa le groupe des sophistes, qui le prenaient pour un adepte, CHATEAUBR. Mart. II, 70. Je montrerai la copie de votre inscription d'Oropus aux adeptes, s'il y en a en ce pays-ci, P. L. COUR. Lett. 1, 52.

ETYM. Adeptus, qui a acquis, de adipisci, at

teindre.

ADÉQUAT, ATE (a-dé-koua, koua-t'), adj. Terme de philosophie. Entier, total, d'une étendue, d'une compréhension égale à.... On ne peut avoir de Dieu une idée adéquate, c'est-à-dire égale à son objet. La monade de Dieu qui n'a que des idées adéquates, VOLT. Newt. 1, 9.

:

et

ÉTYM. Adæquatus, de adæquare, de ad à, æquare, égaler (voy. ÉQUITÉ). + ADEXTRÉ, ÉE (a-de-kstré, ée), adj. Terme de blason qui se dit des pièces qui en ont une autre à leur droite. Pal adextré d'une croix.

HIST. XIo s. [Donner la main droite, conduire] Espaneliz fors le vait adestrant, Rol. 188. || XIII° S. Garsions tout pleins d'ire a hautement parlé: « Alés, si m'amenés le françois deffaé. » Et paien i corurent, si li ont adestré, Ch. d'Ant. v, 298. Maint haut baron l'adestrent moult debonairement, Berte, 9. || xve s. La roine de France adextrée et menée parmi l'eglise et le chœur jusques augrant autel, FROISS. III, IV, 1. Le roi d'Angleterre monta sur un petit palefroy, un blanc baston en sa main, adextré de ses mareschaux, ID. I, I, 284.

-ÉTYM. Ad, à, et dexter, droit (voy. DEXTÉRITÉ).

+ ADFORMANT, ANTE (ad-for-man, man-t'), adj. Terme de grammaire hébraïque. Qui sert à la

formation. Lettres adformantes.

ÉTYM. Ad, à, et former. ADHÉRENCE (a-dé-ran-s'. Palsgrave, p. 19, recommande de prononcer avec l'h aspirée, ad-hérence), s. f. || 1o Etat d'une chose qui tient, qui est collée à une autre. L'adhérence de deux corps entre eux. L'aérence du pistil. Le poumon avait contracté des adhérences avec la plèvre. Il s'était formé une adhérence entre la paupière et le globe de l'œil. || 2° Fig. Quiconque aime l'unité doit avoir une adhérence immuable à l'ordre épiscopal, BOSS. Bourg. 2. La foi est une adhérence de cœur à la vérité éternelle, ID. Char. 1. Vous n'avez pas bien fait de vous confesser de l'adhérence à cette prière, ID. Lett. abb. 213. L'adhérence du cœur à des biens invisibles et éternels, MASS. Myst. Assomption.

-SYN. ADHÉRENCE, ADHÉSION. Union, jonction d'une chose qui tient à une autre. L'adhérence est l'état d'une chose qui adhère; l'adhésion est l'action de distinguer, la différence dans l'emploi des deux

† ADENOLOGIE (a-de-no-lo-jie), s. f. Terme d'ana- même d'adhérer. De là découle, quand il y a lieu tomie. Partie qui traite des glandes.

mots. L'adhérence, étant un état, est involontaire; l'adhésion, étant une action, est volontaire (voy. INHERENCE, COHERENCE).

- HIST. XVI s. Pour monstrer tout ce que contient ledit muscle, et ses adherences et mixtions avec le cuir, PARÉ, IV, 3. Lesquels aussi leur presteroient assistance et adherance pour le pacifier et accorder avec le roi, M. DU BELLAY, 209.

ETYM. Provenç. adherencia; ital. aderenza (Voy. ADHÉRENT).

ADHÉRENT, ENTE (a-de-ran, ran-t'), adj. || 1°Qui tient à une chose, qui y est collé. Une pierre adhérente à la vessie. || 2° Terme de botanique. Adhérent se dit du calice ou de l'ovaire quand ces organes sont soudés. || 3o S. m. Celui qui est du sentiment, du parti de. Il avait perdu tous ses adhérents. Les miracles, dernière ressource des adhérents d'un chef malheureux, VOLT. Mœurs, 108. Jules II excommuniait Jean d'Albret, comme adhérent du concile de Pise, ID. Mœurs, 114. || En mauvaise part, ses fauteurs et adhérents. || Il ne se met qu'après son substantif. -SYN. ADHÉRENT, ATTACHÉ, ANNEXE. Une chose est adhérente à une autre naturellement, par une disposition naturelle: l'écorce est adhérente au bois. Une chose est attachée à une autre par des liens indépendants et étrangers: les voiles sont attachées au mat. Une chose est annexée à une autre par une simple jonction morale, effet de la volonté et de l'institution humaine: pays annexé à la France; acte annexé à la minute; le sacerdoce auquel la royauté était annexée.

HIST. xvs. Les guerres, les batailles et les rencontres que ces deux rois et leurs adherens et aidans avoient eu l'un et l'autre, FROISS. II, III, 18. || XVIos. J'esperois qu'en bref cette reverie, ne trouvant nul adherent, s'evanouiroit, CALV. Inst. 25. Quant au senat, Lycurgus l'establit premierement de ceulx qui furent adherens à son entreprise, AMYOT, Lyc. 53.

REM. Il serait peut-être mieux d'écrire adhérant, puisque c'est le participe de adhérer pris adjectivement; et de réserver adhérent pour le substantif. Mais l'Académie écrit adhérent, précédent, pour le substantif comme pour l'adjectif.

-ETYM. Adhærens, de adhærere, adhérer. ADHÉRER (a-dé-ré. L'accent de dhe est grave, quand la syllabe suivante est muette; excepté aux futur et condit. Ce verbe se conjugue avec l'auxiliaire avoir: j'ai adhéré), v.n. || 1o Etre attaché, collé à quelque chose. L'écorce de cet arbre adhère fortement au bois. || 2o Fig, Elle implore les moyens d'arriver à lui, d'y adhérer éternellement, PASC. Conv. du P. C'est trop adhérer à vos peines, Boss. Lett. abb. 48. || 3o Etre du parti de, du sentiment de. Adhérer à l'avis, au sentiment de quelqu'un. De ce côté ils adhèrent trop visiblement à l'erreur, Boss. Or. add. C'est un crime de haute trahison de prendre les armes contre le roi, ou d'adhérer à ses ennemis, FÉN. t. XXII, p. 411, Le roi obligea M. de Cambrai a souffrir que son livre fût examiné par ses adversaires ou par des prélats qui leur adhéraient, ST-SIMON, 46, 24. || 4° Terme de pratique. Confirmer ou approuver un premier acte par un acte subsequent. La cour adhérant aux conclusions du procureur général....

HIST. xv s. Et quant aux requestes qu'ils avoyent faictes tant de adherer à la determinacion des cardinaux, comme à leur donner conseil.... CHR. DE PISAN, Ch. v, 3, 54. || XVIo s. Le vice adhere toujours aux entrailles de celuy qui s'en est une fois emparé, AMYOT, Du vice et de la vertu, 3. Tu leveras ce muscle large avec ledit cuir, auquel immediatement il adhere, PARÉ, IV, 3. La matiere terrestre du sang, s'adherant contre la tunique de l'artere, s'endurcist et devient osseuse, ID. V, 30.

-ÉTYM. Adhærere, de ad, à, et hærere, être attaché, dont hæsitare est le fréquentatif (voy HÉSITER). L'ancien francais était aerdre, provençal aderdre et aerdre, venant, avec changement de conjugaison, de adhærere au lieu de adhærere. Pourtant le provençal, à côté de aderdre, avait adherir, ahcrir, qui, tout en changeant la voyelle, avaient conservé l'accent sur la même syllabe que dans le latin.

† ADHÉSIF, IVE (a-dé-zif, zi-v'), adj. Terme de pharmacie. Qui adhère, qui colle. Substance adhésive.

ÉTYM. Adhérer.

ADHÉSION (a-dé-zion; de quatre syllabes dans les vers), s. f. || 1o Union, accolement. L'adhésion de l'écorce avec le bois. || 2° Fig. Action d'adhérer, de donner son assentiment. L'adhésion fut générale. Donner son adhésion à quelqu'un, à un projet.

- ÉTYM. Adhæsio, de adhærere (voy. ADHÉRER). | Dites: Bonjour, comment vous portez-vous? Adieu | || 1 Situé auprès. Lieux adjacents. Acquérir des terres

† AD HOC (a-do-k), loc. adv. Expressément, pour l'objet même. Répondez ad hoc. Proclamons la Sainte Alliance, Faite au nom de la Providence Et que signe un congrès ad hoc Entre Alger, Tunis et Maroc, BÉRANGER, Sainte Alliance.

ÉTYM. Ad, à (voy. A), et hoc, cela (voy. нос). † AD HOMINEM (a-do-mi-ne-m'), loc. adv. Ar

doit se réserver pour le départ.

HIST. XIII s. Sire, dit-elle, adieu! Saluez moi, mon frere, Berte, IV. || xve s. C'est bien desiré quant on rechappe, Sans desbourser pas ung denier, Et dire adieu au tavernier En torchant son nez à la nappe, VILLON, la Repue franche du souffreteux. Il se conforte des gracieuses paroles qu'il avoit eu LOUIS XI, Nouv. 48. Je vous baille le grand congé et vous dis le grand adieu; velà l'huis, prenez ce chemin, ID. ib. 68. || XVI s. Ils estoyent venus sans convey [invitation]; aussi se sont ils retirez sans dire adieu, CARL. IV, 26.

gument ad hominem, argument attaquant directe-au dire-adieu et de l'espoir qu'elle lui avoit baillé, ment la personne à qui l'on s'adresse.

ÉTYM. Mots latins: ad, à, et hominem, l'homme; à l'homme.

AD HONORES (a-do-no-rès), loc. adv. Pour l'honneur, sans fonction ni émolument. C'est une place ad honores.

- ETYM. Ad, à (voy. d), et honores, les honneurs, de honor, honneur (voy. HONNEUR).

ADIANTE (a-di-an-t'), s. m. Terme de botanique. Genre de plantes de la famille des fougères, dont deux espèces sont employées en médecine, sous le nom de capillaires.

- REM. Le dictionnaire de l'Académie fait ce mot féminin; mais les éditions précédentes le faisaient masculin, genre que lui donnent aussi les livres de botanique; c'est donc une faute de la 6o édition. -HIST. XVI S. Scolopendre, adianthe, politricon, PARÉ, 64. || N'écrivez pas adianthe par un th.

ΕΤΥΜ. Αδίαντος, qui ne se mouille pas, de a privatif, et διαίνειν, mouiller.

ADIEU (a-dieu, au plur. a-dieû). || 1o Loc. adv. dont on se sert par civilité en prenant congé. Dire adieu. Adieu, j'assiégerai Néron de toutes parts, RAC. Brit. III, 5. || 2o Dire adieu signifie quelquefois prendre congé. Il est allé dire adieu à son ami. Je n'ai pas encore dit adieu à Eucharis, Fén. Tél. VI. Elle recevait des visites d'adieu dans les formes, HAMILT. Gramm. 8. La faculté dit adieu là-dessus, LA FONT. Cont. Abb. mal. || 3o Je ne vous dis pas adieu, ou sans adieu, se dit familièrement à une personne qu'on se propose de revoir bientôt. || 4o Adieu vous dis, locution familière et qui vieillit, pour adieu simplement. || Fig. Adieu vous dis, il ne faut plus compter sur.... Mais si dorénavant votre imprudence éclate, Adieu vous dis, mes soins, pour l'espoir qui vous flatte, MOL. l'Étour. II, 1. Adieu vous dis, qui n'est plus usité en ce sens, est ici une sorte d'adverbe composé. || 5o Fig. Dire adieu à quelque chose, y renoncer. Il a dit adieu à la poésie. Quoi! votre muse en monstre érige la sagesse! Vous blamez ses enfants, et leur crédit vous blesse! Vous, jeune homme! au bon sens avez-vous dit adieu? GILB. Le XVIIIe siècle. Que Dorval, à la roulette, A tout son or dise adieu, BÉRANG. Homme range. || 6o Absolument et figurément, adieu exprime la disparition, la perte. L'âge la fit déchoir: adieu tous les amants, LA FONT. Fab. VII, 5. Haranguez de méchants soldats; Ils pronettent de faire rage: Mais, au moindre danger, adieu tout leur courage, ID. ib. IX, 19. Adieu mes nourrissons, si vous les rencontrez, ID. ib.v, 18. Adieu notre braverie! MOL. Préc. 16. Puisqu'il n'y a autour de la lune ni vapeurs assez grossières, ni nuages pluvieux, adieu l'arc-en-ciel avec l'aurore, FONTEN. Mondes, 3o soir. Je vais combattre, Agnès l'ordonne. Adieu repos; plaisirs adieu! BÉRANG. Charles VII.

ADIEU, s. m. || 1o Un dernier adieu. Des adieux touchants. Il faisait ses adieux à ses amis. Sous une autre couleur, lui faire mes adieux, CORN. Sert. 1, 2. Quel adieu gai nous leur faisions! SEV. 430. Et je viens donc vous dire un éternel adieu, RAC. Bérén. I, 4. Pendant que les rois faisaient leurs adieux.... FEN. Tél. xII. Le temps de faire ses derniers adieux à safamille ID. ib. XIV. Vous avez entendu son adieu magnanime, VOLT. OEdip. III, 4. Digne épouse, reçois mes éternels adieux, ID. Orphel. v, 5. [ô nature] Quoi donc! n'aimes-tu pas au moins celui qui t'aime? N'astu pas de pitié pour notre heure suprême? Ne peuxtu, dans l'instant de nos derniers adieux, D'un nuage de deuil te voiler à mes yeux? LAMART. Harold, 42. || 2o Fig. Dire un adieu, faire ses adieux, renoncer à. J'ai dit à vos autels un éternel adieu, ROTROU, St-Genest, III, 6. Vous allez dire au monde un adieu éternel, Mass. Prof. 1. || 3° Proverbe. Adieu paniers, vendanges sont faites, se dit d'une affaire manquée sans ressource, et quelquefois simplement d'une affaire complétement terminée.

- SYN. ADIEU, BONJOUR, BONSOIR, BONNE NUIT. Formules de salutation où l'idée commune est celle d'un souhait de bonheur. Adieu se dit quand on prend congé; bonjour, quand on se rencontre bonsoir, quand on prend congé le soir; bonne nuit, quand on quitte quelqu'un qui va se coucher. En certaines provinces on emploie malle mot adieu: ainsi l'on dit: Adieu, comment vous portez-vous?

- ETYM. À et Dieu, c'est-à-dire je vous recommande à Dieu; picard, adé; bourguig. aidieu, aidey; provenç. a dieu; espagn. adios; ital. addio.

† ADIEU-VA (a-dieu-va), s. m. Terme de marine. Commandement que le timonier donne à l'équipage d'un bâtiment pour virer de bord vent de

vant.

ADIPEUX, EUSE (a-di-peû, peû-z'), adj. Terme d'anatomie. Graisseux. La même cause a fait que la veine nommée adipeuse s'est haussée, DESC. Fætus, 4.

- HIST. XVI s. Elle n'est que membrane simple, meslée par cy par là avec la gresse à soy subjacente: et pour ce peut estre dite pannicule adipeux, PARÉ, 1, 5. Et sont dites veines adipeuses, ID. I, 25.

ÉTYM. Adeps, graisse. On trouve dans Hésychius ἄλεψ; c'est le mot latin avec changement del en d, comme le da été changé en l entre lacryma et δάκρυον, larme. Ἄλεψ a la même racine que ἀλείφειν, oindre, qui est sans doute de même racine que λίπος ου λίπος, graisse (voy. ALIPTIQUE).

ADIPOCIRE (a-di-po-si-r'), s. f. Terme de chimie. Nom du gras des cadavres, qui est un savon ammoniacal, produit par l'altération spontanée des matières animales enfouies dans la terre ou plongées dans l'eau.

ÉTYM. Adeps, graisse (voy. ADIPEUX), et cire. ADIRÉ, ÉE. (a-di-ré, rée), part. passé. Egaré, perdu. Pièces adirées. ADIRER (a-di-ré), v. a. Perdre, égarer. || N'est usité qu'en jurisprudence. Adirer une pièce.

HIST. XI s. Altersi de aver endirez et de altre troveure, L. de Guill. 7. || XIII° s. Moult ai le cuer du ventre irié, Dont j'ai Bel-accueil adirié, la Rose, 3778. [celui] Qui nostre frere nous ramaine, qui perduz iert et adirez, RUTEB. II, p. 314. Oez unenouvelle histoire, Qui bien devroit estre en memoire, Lonc tens a esté adirée; Mais or l'a uns mestres trovée, Ren. 20493. Une fois un pasteur ot adirée une seue beste, si se fu ferue en la forest, Rom. des sept Sages, 22. Il disoient qu'il avoient perdue et adirée la soie, Livr. des Mét. 337. || XVI s. Telle a esdiré (adirée, éd. de 1595; il y avait d'abord, Telle a perdu).... MONT. III, 344. L'Italien ne s'en osoit assurer du premier coup, vu le long temps qu'il l'avoit adiré, DES PERRIERS, Contes, 26. Voici venir Bellin qui seul avoit erré Tout un jour à chercher son belier adiré, RONS.742.

- ETYM. Bas-lat. adirare, adiratus, adisratus, addisratus. Etymologie fort obscure. Du Cange propose adæratus, qui veut dire évalué à prix d'argent et par suite dont on doit restituer la valeur, puis l'italien adirato, irrité, parce que les gens en colère, s'en allant, ne reviennent plus; ces deux origines sont manifestement fausses. Henschel, le nouvel éditeur de Du Cange, propose a-dextratus, éloigné de la main, qui n'est pas sous la main; ici le sens est bon, mais la forme résiste. De Chevallet, Orig. et form. de la langue franç. 1, p. 149, propose aderrare; mais il ne paraît pas que errare puisse donner irer; et les formes endirer, esdirer (voy. L'HISTORIQUE) indiquent pour radical non irer, mais direr. On peut donc en revenir à l'opinion de Nublé dans Ménage. Nublé tire ce mot de à dire, signifiant en effet manquer dans la locution suivante: Il s'y est trouvé à dire un écu. Et qu'on ne croie pas cette locution récente, on la rencontre dès le XII s. Aisi cum nef n'en fu à dire, I arrivent à sauvement, BENOIT, Chr. de Norm. f. 169. De là au verbe adirer, il y a très-près; et il faudra considérer comme des formes moins exactes en-direr et es-direr. Voy. pour des mots composés de cette façon, AFFAIRE, AFFAIRE, ALARME, ALARME, ALITER, etc.

ADITION (a-di-sion), s. f. Terme de droit usité dans cette seule locution, adition d'hérédité, acceptation d'une succession.

ÉTYM. Aditio, de ad, à (voy. A), et ire, aller (voy. le fut. IRAI). ADJACENT, ENTE (a-dja-san, san-t'), adj.

adjacentes aux siennes. L'Algérie est adjacente à ce qu'on appelle le Désert. L'élévation du sol de l'Égypte s'opère en même temps que cette extension de sa surface, et le fond du lit des fleuves s'élève dans la même proportion que les plaines adjacentes, cuv. Révol. p. 149. || 2° En géométrie, angles adjacents, angles immédiatement contigus l'un à l'autre, de manière à avoir un côté commun. || Ne se met qu'après son substantif.

HIST. XVI s. Ils eurent charge d'aller par tout le Peloponese, et de la passer dans le pays des Locriens, en toute la terre ferme adjacente, jusques en la contrée de l'Acarnanie, AMYOT, Péricl. 37.

ÉTYM. Provenç. adjacent; espagn. adyacente; de adjacens, de ad (voy. A), et jacere, gésir (voy. GÉSIR).

ADJECTIF (a-dje-ktif, kti-v'). || 1o Adj. m. Terme de grammaire. Nom que l'on joint à un substantif pour le qualifier ou le déterminer. Grand, bon, utile, sont des noms adjectifs. || 2o Avec les deux genres: Qui tient de l'adjectif. Une forme adjective. || 3° S. m. Heureux est un adjectif. En anglais l'adjectif est toujours indéclinable. Les adjectifs se divisent en deux classes: les adjectifs déterminatifs ou articles, c'est-à-dire ceux qui, sans rien ajouter à la compréhension du substantif, indiquent positivement l'application du nom aux individus auxquels il peut appartenir dans la circonstance; tels sont le, la, les, tout, aucun, etc. et les adjectifs qualificatifs ou proprement dits, ceux qui, sans déterminer, restreindre le substantif, y ajoutent une idée accessoire; tels sont blanc, rond, etc. JULLIEN, d'après DUMARSAIS, BEAUZÉE et DE TRACY. || 4° Terme de chimie. Couleur adjective, couleur qui ne peut être fixée sur une étoffe qu'à l'aide d'une autre substance.

-REM. 1. L'accord de l'adjectif avec le substantif présente un cas qui fait difficulté. C'est celui où il se rapporte à plusieurs substantifs de différents genres. Si le dernier substantif est masculin, la chose va de soi: l'adjectif se met au pluriel masculin : In avait sa vie et son bonheur attachés au succès. Mais si le dernier substantif est féminin, faut-il suivre la même règle? faut-il dire Son bonheur et sa vie attachés au succès; Il a le cœur et la bouche ouverts à vos louanges? Ce serait la rigueur de la règle; mais l'oreille et l'euphonie réclament, et déjà Vaugelas décide que, dans ce cas, l'adjectif doit se rapporter au dernier, c'est-à-dire être mis au féminin singulier. Vaugelas a raison; on dira donc: Son bonheur et sa vie attachée au succès; Il a le cœur et la bouche ouverte à vos louanges. Mais, pour que cet usage ait lieu, il faut que l'adjectif ne soit séparé par aucun verbe; car on doit dire: Un lieu, où le temps et la peine sont bien employés; au masculin pluriel. Cependant Bossuet a dit: Les temps, les personnes et les circonstances étaient bien différentes, Variat. 11. En somme, pour décider cette question, l'oreille doit être surtout consultée. || 2. Faut-il dire les cotes personnelle, mobiliaire et somptuaire, ou bien la cote personnelle, la mobiliaire, la somptuaire? Les grammairiens se sont partagés. Evidemment, rien dans la grammaire n'empêche que les deux ne soient bons. Mais l'usage a établi une certaine différence. Le premier appartient plus au langage technique et a par conséquent quelque chose de peu élégant. Les poésies anglaise, française et italienne, ou la poésie anglaise, la française et l'italienne, les livres deuxième et quatrième atrième de de l'énéide, ou le deuxième et le quatrième livre, se diront suivant le style dans lequel on écrira.

ÉTYM. Adjectivus, qui s'ajoute, de adjicere,

ajouter, de ad, à, et jacere, jeter (Voy. JET). † ADJECTION (a-djè-ksion), s. f. Terme didactique. Jonction d'une chose à une autre.

ÉTYM. Adjectio, de adjicere (voy. ADJECTIF). ADJECTIVEMENT (a-dje-kti-ve-man), adv. En manière d'adjectif. Mot employé adjectivement. - ETYM. Adjective au féminin, et ment.

ADJOINDRE (a-djoin-dr'). || 1° V. a. Se conjugue comme joindre. Joindre une ou plusieurs personnes à une ou à plusieurs autres pour faire une chose. On lui adjoignit un aide. Il s'adjoignit un collègue. Ceux que la fortune lui avait adjoints pour compagnons. Adjoignez-vous des gens capables. || 2° S'adjoindre, v. réfl. Se faire associé. Il s'était adjoint à des voyageurs qu'il avait rencontrés. Adjoignezvous à des gens capables.

HIST. XIII s. Por diverses œvres de misericorde que on feit et fera en ladite abaïe et en l'ospital ajouint, TAILLIAR, Recueil, p. 253. Por quei il sereit mis en faus gages, por ce qu'il aureit ajoint le cop au murtre, Ass. de Jér. 148. || XIv s. La vie de ceulx cion, qui à elle soit adjoncte, car tele vie a sa delettacion et son propre delit en soy et de soy meisme, ORESME, Eth. 19. || XVIe s. Le comte de Meurs se rendit chef de son armée, et y ajoingnit quelques places, D'AUB. Hist. II, 460.

qui œuvrent selon vertu n'a mestier d'autre deletta- | demandeur ses conclusions, rendre un jugement | que l'Église admettait au nombre des siens. Les plé

- ETYM. Adjungere, de ad, à (voy. d), et jungere, joindre (voy. JOINDRE).

ADJOINT, TE (a-djoin, join-t'), part. passé. Un professeur adjoint. Membre adjoint à une commission.

ADJOINT (a-djoint), s. m. || 1o Celui qui est associé à un autre. Momus a pris pour adjoints Des rimeurs d'école, BÉRANGER, Gaudriole. || 2o Officier qui assiste le maire. || 3o Terme de grammaire. Mot qui est ajouté à une proposition sans en faire partie. Dans ce vers de Deshoulières : Hélas! petits moutons, que vous êtes heureux! hélas est un adjoint. Les adjoints sont pour la plupart des interjections.

HIST. XVI s. En la place du duc de Parme fut establi le comte Charles de Manfeld avec deux adjoints, sans lesquels il n'ordonnoit rien, D'AUB. Hist. III, 320.

- ÉTYM. Adjoint.

ADJONCTION (a-djon-ksion; en poésie, de quatre syllabes), s. f. || 1° Jonction d'une personne ou d'une chose à une autre. L'adjonction de cet homme d'affaires à la commission. L'adjonction d'une lettre à un mot. Les adjonctions à la liste électorale. On ne jugea pas à propos d'en faire signer davantage [des pairs], pour en réserver en adjonction, ST-SIMON, 283, 166. || 2o En termes de grammaire, sorte d'ellipse par laquelle on retranche, dans une section de phrase, un mot exprimé dans une section voisine (VOY. ZEUGME).

HIST. XIV s. Les mesons canoniaux que les chamoines ont à present hors du cloistre avec toutes les adjonctions, DU CANGE, adjunctiones. Puisqu'il est ainssi que Dieux m'a tolu touz les hoirs de mon cors par mon pechié, il me convient querre et pourchacier autres filz d'ajonsion, ID, ib.

conforme aux prétentions du demandeur. || 3o Décla- béiens furent admis aux honneurs. Il admet dans
rer par autorité de justice qu'une personne devient sa confiance ceux qui.... On ne doit admettre dans
propriétaire d'un bien meuble ou immeuble mis à
l'enchère. || 4o Se dit de même des fournitures, des
travaux proposés au rabais. On vient de lui adjuger
l'éclairage des rues. || 5° Dans le langage général,
attribuer, décerner. Adjuger le prix. Il s'adjugea la
chose en litige. Il voulait que le prix fût adjugé au
trésor public, Boss. Hist. III, 7.

HIST. XIII s. Chose ajuigie parla cort, Bibl. des Chartes, 4o série, t. II, p. 467. || XIVo s. Le marié peut cognoistre sa cousine non pas comme son cousin, mais comme son mari adjugié par l'Église, ORESME, Eth. 164. || xv° s. Si l'adjugerent [le duché de Bretagne] à messire Charle de Blois, et en osterent le comte de Montfort, FROISS. 1, 1,154. || XVIo s. Dettes privilegiées sont celles qui sont adjugées par sentences, services de mercenaires, louages de maisons, etc. LOYSEL, 684.

- ETYM. Adjudicare, de ad à (voy. k), et judicare, juger (voy. JUGER).

ADJURATION (a-dju-ra-sion; en poésie de cinq syllabes), s. f. || 1o Formule dont l'Église catholique se sert dans les exorcismes. || 2° En langage général, prière instante, sommation avec prière. Après de longues adjurations, il lui fit avouer....

- HIST. XVI s. Et de fait, par une semblable adjuration que font les Pharisiens de l'evangile saintJean, il appert.... CALV. Inst. 290.

- SYN. ADJURATION, CONJURATION, signifient en liturgie les paroles dont on se sert pour exorciser. Là une nuance est visible: l'adjuration n'est qu'une partie de l'acte, le commencement; la conjuration est l'acte tout entier et dans sa plénitude; les verbes adjurer et conjurer suivent la même distinction. Mais adjuration, conjuration, adjurer, conjurer, dans le langage général, ne comportent plus la même distinction: ils sont très-voisins; seulement adjurer paratt exprimer quelque chose de plus impérieux, et conjurer quelque chose de plus suppliant. On adjure quelqu'un de dire la vérité; vérité; on le conjure de se laisser fléchir. Il n'est pas besoin d'ajouter que dans la locution conjurer un orage, un péril, conjurer n'a plus pour synonyme adjurer. -ÉTYM. Adjuratio, de adjurare, adjurer.

ADJURÉ, ÉE (a-dju-ré, rée), part. passé. Adjuré

us-officier, de dire ce qu'il savait.

ÉTYM. Adjunctio, tio, de adjungere, adjoindre. ADJUDANT (a-dju-dan), s. m. || 1o Officier ou sous-officier d'état-major destiné à seconder les chefs dans le commandement. Adjudant-major, officier chargé de commander le tour de service des officiers, de surveiller les consignes, l'instruction, de veiller à la police générale. Adjudant sous-officier, chef des sous-officiers du régiment sous les ordres des adjudants-majors. || 2o Adjudant de place, officier chargé des détails du service dans les villes de guerre ou du commandement de quelque fort qui dépend d'une ville de guerre. || 3o On dit aussi adjudant général, adjudant commandant. La princesse de Santa-Croce a lancé son fils dans l'armée française; et le voilà digne d'être adjudant général, P. L. COUR. Let. 1, 30.

- ÉTYM. Espagn. ayudante, de ayudar, aider, de adjuvare, aider (voy. ADJUVANT).

ADJUDICATAIRE (a-dju-di-ka-tê-r'), s. des deux genres. Celui, celle à qui on adjuge quelque chose dans une vente publique ou faite sous la sanction de l'autorité. Un philosophe trouvait sous Séjan moins d'adjudicataires qu'un cuisinier, DIDER. Essai sur Richard

son.

- ÉTYM. Adjudicare, adjuger (voy. ADJUGER). † ADJUDICATEUR (a-dju-di-ka-teur), s. m. Celũi qui adjuge.

ADJUDICATIF, IVE (a-dju-di-ka-ti-f, ti-v'), adj. Qui adjuge. Jugement adjudicatif.

ÉTYM. Adjudicare, adjuger (voy. ce mot). ADJUDICATION (a-dju-di-ka-sion), s. f. Acte par lequel on adjuge une chose. Travaux qui doivent être faits par adjudication. Pendant l'adjudication. Mettre en adjudication l'habillement d'une armée. Obtenir des travaux publics par adjudication.

HIST. XVI s. Heritages vendus par decret sont sujets à retrait dans l'an de l'adjudication, LOYSEL,

453.

ÉTYM. Adjudicatio, de adjudicare, adjuger (voy. ce mot).

ADJUGÉ, ÉE (ad-ju-jé, jée). || 1o Part. passé. Biens adjugés au plus offrant. || 2o Adjugé, se dit, dans les encans, par ellipse, pour exprimer que la chose est adjugée.

ADJUGER (ad-ju-jé. Dans le xvI s. Palsgrave et Bèze disent qu'on prononce ajuger; dans le XVII, Chifflet remarque que le d ne se prononce pas; aujourd'hui le d se prononce. Partout où le gest devant a ou o, on intercale un e pour conserver la prononciation), v. a. || 1o Terme de pratique. Déclarer en

ADJURER (a-dju-ré. Au xvi s. Bèze dit qu'on prononçait a-jurer), v. a. || 1o Commander, au nom de Dieu, de faire ou de dire quelque chose, particulièrement dans les exorcismes. || 2o Dans le style oratoire, sommer en faisant appel à la conscience. Je vous adjure, au nom de la patrie....

HIST. XVI s. Il adjura, par serment, son fils Joseph d'y faire porter son corps, CALV. Inst. 333. ETYM. Adjurare, de ad, à, et jurare, jurer. + ADJUTEUR (a-dju-teur), s. m. Celui qui aide.

HIST. XVI s. L'esprit de Dieu qui besongne en toi est celui qui aide ceux qui besongnent; ce nom d'adjuteur monstre que toi aussi fais quelque chose, CALV. Inst. 244. - ETYM. Adjutor, de adjuvare, aider (voy. AIDER).

+ ADJUVANT, ANTE (a-dju-van, van-t'), adj. || 1° Qui aide, auxiliaire. || 2° En termes de pharmacie, un médicament adjuvant, ou subst. m. un adjuvant, médicament qu'on fait entrer dans une formule pour seconder l'action de celui qu'on regarde comme plus énergique.

HIST. XVI s. Faut que les causes adjuvantes

concurrent pour servir d'aide, PARÉ, VI, 23. - ETYM. Adjuvare, aider (voy. AIDER). AD LIBITUM (a-dli-bi-to-m'), loc. adv. A volonté, d'une ou d'autre façon.

-ÉTYM. Ad, à (voy. A), et libitum, volonté, de libere, plaire, agréer.

ADMETTRE (a-dmè-tr'. Se conjugue comme mettre). || 1° V. a. Laisser entrer, recevoir. Admettre dans sa maison. J'entends qu'on n'admette per

cette école que les jeunes gens qui.... Il fut admis dans l'amitié de ce grand homme. Ils l'admettaient dans tous leurs conseils. Il déclara qu'il n'admettrait personne à partager le prix de la victoire. Idoménée régla sa table, où il n'admit que du pain excellent, du vin du pays.... FÉN. Tél. XII. L'admettre dans sa confidence et dans sa plus entière familiarité, BOURD. Pensées, t. 11, p. 433. Dans un désir ardent d'être admise à la béatitude céleste, ID. ib p. 447. Rome.... N'admet avec son sang aucun sang étranger, RAC. Bérén. II, 2. Admettons-nous quelque autre à cet honneur suprême? VOLT. Mort de Cés. 11, 4. Digne, un jour, d'être admis parmi nos citoyens, ID. Orphel. I, 1. On le leur amène, cet homme propre à parer les avenues d'une foire, et à être montre en chambre pour de l'argent; ils l'admettent dans leur familiarité, LA BRUY. 13. || 3° Admettre à, permettre de. Il fut admis à défendre son projet. Admettre quelqu'un à se justifier. Admettez l'innocence à réprimer l'outrage, ROTROU, lis. v, 6. Il n'y avait point d'homme si souille que la religion du Christ n'admit à repentir, CHAS TEAUB. Génie, I,, VI 2. || 4o Reconnaître pour véritatable. Admettre un privilége. Les épicuriens admettaient des dieux oisifs. Les astronomesadmettent la gravitation pour cause du mouvement des corps célestes. Tout le monde admet aujourd'hui que le soleil est au centre du monde. Mon cœur, qui s'ignore, Peut-il admettre un Dieu que mon amant abhorre? VOLT. Zaïre, 1, 1. L'esprit docile admet la vraie religion, et l'esprit faible ou n'en admet aucune ou en admet une fausse, LA BRUY. 16. Admettre les pensées creuses, écartées des notions communes, ou tout au plus les subtiles et les ingénieuses, ID. ib.... ou, comme vous parlez quelquefois, les merveilles du hasard que vous admettez seul pour cause première de toutes choses, ID. ib. Les admettre tous [les récits de magie] ou les nier tous, paraît un égal inconvénient, ID. 14. || 5° Tenir pour bon, agréer pour valable. J'admets vos raisons. Ses excuses furent admises. L'action judiciaire ne fut pas admise. Mon esprit n'admet point un pompeux solécisme, Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux barbarisme, BOIL. A. P. 1. || 6° Supposer. Admettre qu'il en soit ainsi. Admettons qu'il y ait des auspices. J'admets qu'il y ait six mille graines semées qui meurent. || 7° En parlant des choses, comporter, souffrir. Cette affaire n'admet point de retard. L'adverbe admet le comparatif. Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur, CORN. Cid, 1, 8. L'hymen chez les Romains n'admet qu'une Romaine, RAC. Bér. I, 5.

-REM.1. On dit admettreà quand la chose où l'on admet ne se présente pas facilement à l'esprit comme un lieu: Admettre aux honneurs, au consulat; admettre au nombre. Avec un infinitif, c'est toujours d: On l'admit à siéger. Admettre dans, quand la chose où l'on admet peut se présenter comme un lieu: Admettre dans un séjour, dans la familiarité; mais même alors la préposition à n'est pas exclue: Admettre à sa familiarité. Admettre parmi, entre, quand une idée de nombre se présente à l'esprit: On les admit parmi les privilégiés. || 2. Admettre que, au sens de reconnaître pour vrai, veut l'indicatif, s'il n'y a pas de négation; et, s'il y en a, le subjonctif: j'admets qu'il en est ainsi; je n'admets pas qu'il en soit ainsi. Au sens de supposer, il veut toujours le subjonctif: admettant que cela soit vrai.

SYN. ADMETTRE, RECEVOIR. C'est donner entrée ou accès. La différence est que celui qui admet prend une détermination qui lui est propre, et que celui qui reçoit consent à ce qui lui est proposé. On admet quelqu'un qu'on désire, qu'on trouve digne, etc. On reçoit celui qui est présenté. On admet une vérité qu'on a examinée. On reçoit une opinion sur parole, par tradition.

- HIST. XVI s. Le nid ne peult recevoir ny admettre que l'oyseau qui l'a basti, MONT. II, 198. Le excuse, AMYOT, Cam. 53.

sonne chez moi. Il ne m'admit pas en sa présence. | peuple ne voulut point admettre ny recevoir son Refuser d'admettre un suppliant. On l'admit à l'au

mittere, de ad, à (voy. A), et mittere, snvoyer (Voy. METTRE). On voit que l'espagnol et le portugais ont changé la conjugaison, et supposent une forme bas-latin admittire.

dience du pape. Ils furent admis au pied du trône. - ETYM. Provenç. Amettre et admettre; espagn.
Être admis devant quelqu'un. Caron admet dans sa | admitir; portug. admittir; ital. ammittere; de ad-
barque le jeune Grec, FÉN. Tél. XVIII. En vous le pro-
duisant, je ne crains pas le blâme D'avoir admis
chez vous un profane, madame, MOL. F. Sav. 111,
5. C'est ainsi qu'elle parle, et j'ai dû lui promettre
Qu'à vos pieds en ces lieux vous daigneriez l'ad-
mettre, VOLT. Orphel. 111, 1. Respectant ce vieillard
qui daigne ici t'admettre, ID. Tancr. III, 6. de-

jugement qu'une chose contestée entre deux parties vant moi je veux qu'il soit admis, ID. Mér. IV, 1. ppartient de droit à l'une d'elles. || 2o Adjuger au | || 2° Fig. Admettre quelqu'un parmi ses amis. Ceux

ADMINICULE (ad-mi-ni-ku-l'), s. m. || 1° Terme de jurisprudence. Ce qui, sans former une preuve complète, contribue à faire preuve. Il n'y a pas de preuves formelles, il n'y a que des adminicules. || 2o Dans le langage général, secours. Nous sommes obligés d'avoir recours à des secours étrangers, à des règles, à des principes, à des instruments; tous ces adminicules sont des ouvrages de l'esprit humain, BUFF. Animaux, || 3° S. plur. Ornements qui entourent la figure sur une médaille.

- ÉTYM. Adminiculum, échalas, et, en général, toute espèce d'appui, de ad, à (voy. À), et miniculum, radical dont on a donné deux étymologies: 1o manicula, petite main, de là aide, appui; 2o le radical min, qui se trouve dans eminere, prominere. Ce mot semble de même racine que minister (Voy. MINISTRE).

+ADMINISTRANT, ANTE(a-dmi-ni-stran, stran-t'), adj. Qui administre. Dans le ministère de l'instruction publique, il y a la partie enseignante et la partie administrante.

ADMINISTRATEUR, TRICE (a-dmi-ni-stra-teur, tri, s. m. et f. || 1o Celui, celle qui régit les biens, les affaires d'un grand établissement. Administrateur de toutes les affaires. Entrerai-je dans le huitième denier ou dans les aides? Serai-je avare partisan ou administrateur? LA BRUY. 14. || 2° Qui est chargé de quelque partie du gouvernement. || 3o Absolument, qui sait bien administrer. Ce préfet n'est point administrateur. D'une égale capacité comme militaire et comme administrateur.

HIST. XIII* S. Li sires veut que li deerains procureres soit aministreres des chozes aussi du tans passé comme du tans à venir, BEAUM. 85. On cuidoit que la dete fust à Pierre, ou on cuidoit que Pierres fust encore serjans et amenistreres de ses besognes, ID. VII, 18. || XVI s. La parole de Dieu, de la quelle ils sont constituez administrateurs, CALV. Inst. 926. En l'hospital des malades il y avoit un general administrateur, cinq medecins.... D'AUB. Hist. III, 87. Ayans soubs eulx des commis, des receveurs et administrateurs, AMYOT, Comment refréner la colère, 43.

-ÉTYM. Provenç. administraire, aministraire, aministrador; espagn. administrador; ital. amministratore; de administrator (Voy. ADMINISTRER). Le vieux français aministreres, et le provençal administraire sont au nominatif, et viennent du nominatif administrator; le régime est administreor et administrador, et vient de l'ablatif latin administratore; c'est la forme du régime qui est celle des autres langues romanes. On remarquera que l'ancien fran

çais n'écrivait pas le d.

ADMINISTRATIF, IVE (a-dmi-ni-stra-tif, ti-v'), adj. Qui appartient, qui a rapport à l'administration. Talents administratifs. Science administra

tive. Règlements administratifs.

ETYM. Administrativus, de administrare, ad

ministrer.

FLÉCH. III, 105. Soit dans nos délibérations, soit dans nos administrations, ID. Serm. 11, 218. || 8° Maison religieuse qui ne contenait qu'un petit nombre de religieux.

HIST. xvo s. [Le duc d'Anjou] pour ce temps, de droit avoit le regard et l'administration dessus ses freres, FROISS. II, II, 135. || XVI s. Disant que où l'aministration du royaume lui aviendroit, qu'il les feroit filer [les femmes d'Hérode] avec les esclaves et servantes, JOSEPHE, Guerre, 1, 17, Trad. de DES ESSARS. Ils veulent que pour eulx les aultres soient nonchalans et oublians du devoir en l'administration d'un magistrat, en leurs jugements et en leurs actions, AMYOT, De la mauvaise honte, 19. Non qu'il eust ainsi soigneusement fait ce procès verbal de toute son administration pour approuver sa foy.... ID. Cat. d'Ut. 51.

-ÉTYM. Provenç. administracio, aministracio; espagn. administracion; ital. amministrazione; de administratio, d'administrare, administrer.

† ADMINISTRATIVEMENT (a-dmi-ni-stra-ti-veman), adv. Suivant les formes, les règlements administratifs. Décider une affaire administrativement.

ÉTYM. Administrative au féminin, et ment. ADMINISTRÉ, ÉE (a-dmi-ni-stré, strée), part. passé. || 1o Etats bien administrés. Les finances administrées par Colbert. Une justice quelquefois mal administrée. || 2o Qui a reçu l'extrême-onction. Malade administré. || 3o Donné en remède. Ce purgatif administré à tort. || 4° S. m. Se dit du citoyen par rap

port à l'administration. Ils [le procureur du roi et le commandant de la gendarmerie] sont serviteurs l'un de l'autre contre l'administré qui les paye tous

deux, P. L. COUR. I, 175.

ADMINISTRER (a-dmi-ni-stré), v. a. || 1o Gérer les affaires publiques ou privées. Administrer une maison. Mal administrer sa fortune. Il avait administré le royaume. Il est bon de veiller sur des enfants, sur des domestiques, sur toute une famille, d'en administrer les biens et d'en ménager les intérêts, BOURD. Pensées, t. 1, p. 212. Elle [l'opinion de Descartes] dit que les mouvements des animaux ne sont point administrés par les sensations, BOSS. Connaiss. v, 13. || 2° Administrer la justice, rendre la justice. || 3o Administrer les sacrements, conférer les sacrements. !! Administrer un malade, phrase

de administrare, de ad, à (voy. A), et ministrare, minister, ministre (voy. ce mot). Le d ne s'écrivait guère dans l'ancienne langue.

ADMIRABLE (a-dmi-ra-bl'), adj. || 1° Qui mérite ou attire l'admiration. Homme d'une éloquence admirable. Le spectacle admirable des cieux. Statue d'un travail admirable. Femme d'une admirable beauté. Le sage Nosophuge était moins admirable par ses remèdes que par le régime qu'il conseillait pour prévenir les maux et pour rendre les remèdes inutiles, FÉN. Tél. XVII. Elle eut une magnificence royale.... Ses autres vertus n'ont pas été moins admirables, BOSS.R. d'Angl. Ô mère, ô femme, ô reine admirable et digne d'une meilleure fortune.... ID. ib. Au lieu de l'histoire d'une belle vie, nous sommes réduits à faire l'histoire d'une admirable, mais triste mort, ID. Duch. d'Orl. Je n'ai rien fait pour Madame, quand je vous ai représenté tant de belles qualités qui la rendaient admirable au monde.... ID. ib. Tout est grand et admirable dans la nature; il ne s'y voit rien qui ne soit marqué au coin de l'ouvrier, LA BRUY. 16. Combien d'hommes admirables et qui avaient de très-beaux génies sont morts sans qu'on en ait parlé! ID. 2. Vastes cieux, qui cachez le Dieu qui vous a faits! Terre, berceau de l'homme, admirable palais! LAMART. Médit. XVIII. Ô spectacle! Ô triomphe admirable à mes yeux, RAC. Esth. 1, 1. Antigone est parfaite, Ismène est admirable, CORN. OEd. 1, 3. || 2o Ironiquement, singulier, étonnant, et, par suite, qui est mal venu à. Ils sont admirables de vouloir prendre le parlement pour dupe, PASC. Prov. 19. Hermolaüs n'est-il pas admirable de vouloir que je m'oppose à Jupiter? VAUGEL. Q. C. 468. Ce que je trouve admirable, c'est qu'un homme qui s'est passé durant la vie d'une assez simple demeure, en veuille avoir une si magnifique pour quand il n'en a plus que faire, MOL. Fest. de P. III, 7. Chose admirable! On aime la sévérité de la pénitence partout et en tout, hors en soi-même, BOURD. Pensées, t. I, p. 358. || 3° Terme de chimie. Sel admirable, sel de Glauber; sulfate de soude. || Admirable se met d'ordinaire après son substantif; on peut le mettre devant, quand le substantif peut soutenir la prononciation: Cette admirable loi.

- HIST. XIII s. Quar n'a François remès en la

elliptique pour: administrer à un malade les der- d'Ant. v, 519. Vers Paris s'en avale [elle descend],

niers sacrements, le viatique et l'extrême-onction. Qui de nous voudrait, durant les rigueurs de l'hiver, être réveillé, au milieu de la nuit, pour

aller administrer au loin le moribond expirant sur la paille, CHATEAUB. Génie, IV, III, 2. || 4o Donner. Administrer un remède. || Populairement, administrer des férules, des coups de bâton. || 5° En termes de pratique, administrer des preuves, des titres, les produire. || 6o S'administrer, v. réfl. Le restant de son bien s'administra si mal, que bientôt il n'y eut plus rien.

HIST. XIII s. Il est mestiers que cil qui sont en longes langeurs [maladies] aient qui aministrent lor besongnes, BEAUM. 72. Le quint est qu'il ressuscita Et quarante jours habita En terre avec ses esleüz, Et pluseurs fois les visita Et reput et administra, J. DE MEUNG, Tr. 785. Procurators est cil qui aministre autrui besoignes par le commandement à celi cui eles sont, TANCR. Li ordinaires, fo 16. || xxvo s. Dous

ADMINISTRATION (a-dmi-ni-stra-sion), s. f. || 1° Gestion, conduite, des affaires publiques ou privées. L'administration du Trésor. Il leur confia l'administration des biens publics. Avoir l'administration d'une province, d'un hôpital. Vous êtes chargé de l'administration de ces biens. Dans l'administration des choses temporelles. Entrer dans l'administration des affaires. On vous regardait comme un homme à l'épreuve dans l'administration de votre charge. Jonathan prit l'administration du royaume, Boss. Polit. Protésilas, à qui j'avais confié l'administration de mes plus grandes affaires, FÉN. Tél. XIII. Cherchez dans vos impositions et dans vos administrations publiques ces proportions de justice penser et bonne esperance Lifont avoir douce plaiet de charité, FLÉCH. II, 249. || 2° L'administration de sance, Etli amenistrent matiere Dont il fait à plus la justice, l'exercice de la justice avec autorité pu- lie chiere Que cils qui vit dolentement, MACHAULT, blique. Chargé de la principale administration de la p. 10. Il ouvrera [opérera] tous jours et fera très bien justice. Pur et ferme dans l'administration de la selon les circonstances et la qualité des choses que justice. || 3o Avec un sens actif, en parlant de celui fortune lui administrera, ORESME, Eth. 25. Il admiqui administre. Solon réduisit à dix ans l'admi- nistra l'empire par conseils privez, BERCHEURE, f. 24, nistration des archontes. La loi établissait les ma- recto. || xv s. Je fus douze semaines en son hostel, et gistrats; c'était elle qui chatiait leur mauvaise très bien administré et delivre de toutes choses, FROISS. administration. Ce qui couronna sa glorieuse admi- 11, III, 18. Pour administrer vivres et pourveances, nistration. Sous l'administration du grand Colbert. ID. I, 1, 61. Et si tu y veux adjouster Chose estrange, Il n'yeut, sous l'administration de Louis XIV, qu'une ou administrer Soulphro, sel, huyle, n'aultres riens, seule conspiration. || 4° Absolument, l'administra- Pourvoir, ton faict ne vaudrariens, LA FONTAINE, 994. tion, la gestion des affaires publiques. La science La confortant et administrant, à leur leal pouvoir, de l'administration. Entrer dans l'administration. de tout ce qu'elles sentoient que bon lui fust, L. XI, Se tenir éloigné de l'administration. || 5° Corps Nouv. 21. || XVIo s.Administrer les sacrements, CALV. d'administrateurs et d'employés chargés collective- 259. Il est bon toutes fois, quand on est près d'une ment de quelque partie de l'administration pu- grosse force et de capitaines determinez, de redoublique. L'administration des contributions indi- bler son soin, et penser que le desir d'honneur leur rectes. On emploie aussi administration pour administre des ailes, LANOUE, 665. Il semble ou que gouvernement, considéré surtout dans son action administrative. L'administration a fait connaître ses intentions par une circulaire aux préfets. || 6° L'administration des sacrements, l'action de conférer les sacrements. || 7° Au plur. Secours spirituels. Voilà les opérations et les administrations du Saint-Esprit,

vous n'estimez pas beaucoup vos magistrats [charges], ou que vous n'avez pas beaucoup d'hommes que vous jugiez dignes de les administrer, AMYOT, Cat. 16.

crestienté, Qui ça outre ne soit à navie passé, Antioche ont assise [assiégée], l'amirable cité, Ch. l'amirable cité, Berte, 81. || xv1 s. Eleazare saisit d'une force amirable un roi eslevé de la muraille lequel il renversa de si grand roideur... JOSEPHE, Guerre, III, 9. Trad. de DES ESSARS. On voit que l'ancienne prononciation était amirable.

-ÉTYM. Admirabilis, de admirari, admirer. ADMIRABLEMENT (a-dmi-ra-ble-man), adv. D'une manière admirable. Il s'est conduit admirablement, il s'est admirablement conduit. Femme

admirablement belle. La plaisanterie sert admira

blement l'orateur. Ces deux adverbes joints font admirablement, MOL. F. Sav. Ι, 2.

REM. L'Académie donne parmi ses exemples: Il danse admirablement bien. On a critiqué cette locution, arguant qu'on ne peut dire: il danse bien d'une façon admirable. Pourquoi cela ne se dirait-il pas, admirablement qualifiant danser bien? On trouve dans un recueil de lettres cette phrase de Voltaire: Il était admirablement bien fait.

ÉTYM. Admirable, et ment (voy. MENT). ADMIRANT, ANTE (a-dmi-ran, san-t'), adj. Qui admire. La souplesse, la bassesse, l'air admirant, dépendant, rampant, étaient les uniques voies de lui plaire (à Louis XIV], ST-SIMON, 406, 75.

ADMIRATEUR, TRICE (a-dmi-ra-teur, tri-s'), s. m. et f. 1o Celui, celle qui admire. Ce style a ses admirateurs. Le grand philosophe Montaigne et sa

cela

jeune admiratrice, Mlle de Gournay. La vertu a d'heureux qu'elle se suffit à elle-même et qu'elle sait se passer d'admirateurs, de partisans, de protecteurs, LA BRUY. 13. Un homme dévoué à l'Etat, à sa famille, au chef de sa famille; autant admirateur du mérite que s'illui eût été moins propre et moins familier.... ID. 2. Qu'il est rare d'être les censeurs sovères et incommodes de nos admirateurs, MASS. Confér. Fuite du monde. Qui toujours des Romains admirateur secret.... RAC. Mithrid. II, 3. || 2° Adj. Ces cris enivrants qu'un peuple admirateur Elève en son transport vers un libérateur.... ARNAULT, Blanch. et M. 1, 1.

ETYM. Admirator, de admirari, admirer. ADMIRATIF, IVE, (a-dmi-ra-tif, ti-v'), adj || 1o 1° Porté P Porté à admirer. Ils deviennent peu à peu admi--ÉTYM. Provenç, administrar, aministrar, ame- ratifs, DESC. Pass. 78. || 2° Terme de grammaire nistrar; espagn administrar; ital. amministrare; | Point admiratif, point qui se marque ainsi ! et qui

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