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LA

RELIGION,

SUIVIE

DE LA GRACE,

POËMES.

A. PIHAN DELAFOREST,

IMPRIMEUR DE MONSIEUR LE DAUPHIN

ET DE LA COUR DE CASSATION,

rue des Noyers, no. 37.

LA

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CHEZ F. DENN, LIBRAIRE,

RUE DES GRANDS-AUGUSTINS,

N 21.

1827.

DOMINI RASSINII

BENEDICTO XIV.

BEATISSIME PATER,

Christianus vates ad pedes Sanctitatis Vestræ provolutus, munus offerré audeo, si ex illo quem obtines dignitatis apice spectetur, perexiguum, si ex argumento magnum. Versus mei laudes religionis sonant, quos ut principi Ecclesiæ pastori voveam, monet materiæ majestas, suadet permagna illius doctrinæ celebritas, invitat spectata benignitas quam à summis Pontificibus multi jam experti sunt poëtæ religiosi. 1emo nescit à Leone X, nec non à Clemente VII, Sannazarium ob eximium poëma, litteris apostolicis fuisse remuneratum Cui vati si carminum magnificentiâ, saltem religionis studio nequaquam cedo. In hanc enim propugnandum to us incu bui adversùs illos homines, qui superbiá inflati, et inani desipientes philosophiâ, quidquid sacrð fidei nota signatur, fastidiosè rejiciunt.

Huic aperi subjungitur aliud, quod si non multis ante annis in lucem fuisset editum, offerre Sanctitati Vestræ eodem animo ambirem. In eo quippe sanctorum Augustini et Thomæ de gratiâ doctrinæ, tot sedis apostolicæ decretis firmata, tot maximorum Pontificum suffragiis

TRADUCTION DE LA LETTRE

DE M. RACINE

A BENOIT XIV.

TRES-SAINT PÈRE,

UN poëte chrétien, prosterné aux pieds de Votre Sainteté, ose lui offrir un présent que le haut degré de dignité dans lequel elle est élevée, fait paroître très-médiocre; mais qui, par le sujet, deviendra grand à ses yeux. C'est la gloire de la religion que chantent mes vers. La majesté des choses dont je parle m'inspire le dessein de les présenter au premier pasteur de l'Eglise; la grande réputation qu'il s'est acquise par ses lumières n'y encourage, et j'y suis invité par cette bonté que les souverains pontifes ont déjà témoigné aux poëtes qui ont consacré leur plume à des sujets saints. Personne n'ignore que Léon X et Clément VII voulurent bien, par des lettres apostoliques, récompenser le fameux poëme de Sannazar. Je n'approche pas de Sannazar par la noblesse des vers; mais je suis certain de l'égaler par mon zèle pour la religion. Je me suis livré tout entier à l'ardeur de la défendre contre ces hommes enflés d'orgueil, et aveuglés par une vaine philosophie, qui rejettent avec mépris tout ce qui est marqué au sceau divin de la foi.

Cet ouvrage est suivi d'un autre, que j'aurois la même ambition de présenter à Votre Sainteté, s'il n'avoit pas paru au jour depuis plusieurs années. Dans cet ouvrage j'osai, quoique jeune encore, entreprendre d'ajouter la force et la dignité des vers à la doctrine de saint Augustin et de saint Thomas sur la grâce, doctrine confirmée

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