Les idées morales du temps présent

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Perrin et cie., 1891 - 318 pages
 

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Page 81 - Physiologiquement, ils sont la lente succession des accidents nerveux et sanguins qui se déclarent dans une race, à la suite d'une première lésion organique, et qui déterminent , selon les milieux, chez chacun des individus de cette race , IPS sentiments, les désirs, les passions, toutes les manifestations humaines, naturelles et instinctives, dont les produits prennent les noms convenus de vertus et de vices.
Page 36 - Jésus, en ce sens, n'est pas limitée. L'Église a eu ses époques et ses phases ; elle s'est renfermée dans des symboles qui n'ont eu ou qui n'auront qu'un temps : Jésus a fondé la religion absolue, n'excluant rien, ne déterminant rien, si ce n'est le sentiment.
Page 183 - Toute littérature qui n'a pas en vue la perfectibilité, la moralisation, l'idéal, l'utile, en un mot, est une littérature rachitique et malsaine, née morte.
Page 20 - Toute l'histoire du christianisme naissant est devenue de la sorte une délicieuse pastorale. Un Messie aux repas de noces, la courtisane et le bon Zachée appelés à ses festins, les fondateurs du royaume du ciel comme un cortège de paranymphes : voilà ce que la Galilée a osé, ce qu'elle a fait accepter.
Page 107 - Il ya une réalité dont tu ne peux pas douter, car tu la possèdes, tu la sens, tu la vis à chaque minute: c'est ton âme. Parmi les idées qui t'assaillent, il en est qui rendent cette âme moins capable d'aimer, moins capable de vouloir. Tiens pour assuré que ces idées sont fausses par un point, si subtiles te semblent-elles, soutenues par les plus beaux noms, parées de la magie des plus beaux talents. Exalte et cultive en toi ces deux grandes vertus, ces deux énergies en dehors desquelles...
Page 188 - ... léopard, ses pieds étaient comme des pieds d'ours, sa gueule comme la gueule d'un lion, et le dragon lui donnait sa force. Et cette Bête était vêtue de pourpre et d'écarlate, elle était parée d'or, de pierres précieuses et de perles, elle tenait en ses mains blanches comme du lait un vase d'or plein des abominations et des impuretés de Babylone, de Sodome et de Lesbos.
Page 203 - Le Fils de l'Homme ait dit ce qu'on voit rapporté Muet, aveugle et sourd au cri des créatures, Si le Ciel nous laissa comme un monde avorté, Le juste opposera le dédain à l'absence Et ne répondra plus que par un froid silence Au silence éternel de la Divinité.
Page 165 - Sachons voir les choses comme elles sont : la morale, la vraie, la bonne, l'ancienne, l'impérative, a besoin de l'absolu; elle aspire à la transcendance ; elle ne trouve son point d'appui qu'en Dieu... ' La conscience est comme le cœur : il lui faut un au-delà. Le devoir n'est rien, s'il n'est sublime; et la vie devient chose frivole si elle n'implique des relations éternelles (1).
Page 16 - ... j'avoue qu'à la réflexion, je me trouve fier de mon pessimisme, et que, si je le sentais s'amollir, le siècle restant le même, je rechercherais avidement quelle fibre s'est relâchée en mon cœur.
Page 306 - C'est donc à elle qu'il faut s'adresser, en lui demandant, comme a fait Tolstoï, non pas des augures problématiques sur la vie future ou les problèmes de la métaphysique, mais des ordres formels sur la conduite de la vie présente. Pour être sûr d'interpréter exactement ces ordres, pour échapper au péril des gloses et des commentaires qui les dénaturent, il ne faut pas se contenter, si je puis parler ainsi, de la religion théorique ou du sentiment religieux : il faut entrer...

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