Oeuvres de M. François de Salignac de La Mothe Fénélon, Volume 6

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De L'Imprimerie de Franç-Amb. Didot, 1792
 

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Popular passages

Page 525 - Avez-vous trouvé quelque chose de plus doux à aimer et de plus digne de votre amour ? Le fantôme du monde va s'évanouir ; cette vaine décoration disparaîtra bientôt ; l'heure vient, elle approche, la voilà qui s'avance, nous y touchons déjà, le charme se rompt ; nos yeux vont s'ouvrir ; nous ne verrons plus que l'éternelle vérité. Dieu jugera sa créature ingrate. Tous ces insensés qui passent pour sages seront convaincus de folie : mais nous, qui aurons connu et goûté le don de Dieu,...
Page 552 - JE vous envoie, monsieur, sept différents sujets ; il y en a un qui est traité deux fois , à cause de son importance. Quand vous aurez fait l'essai , vous verrez si cette manière vous convient et si vous avez quelque changement à y désirer. Plus je pense à vous , monsieur (ce qui m'arrive très souvent), plus je suis convaincu que ce n'est pas sans un grand dessein que Dieu vous presse d'avancer vers lui.
Page 283 - D'un autre côté, ne gardez aucune autorité à contre-temps. Ne le gênez point ; ne lui faites point de morales importunes. Dites-lui simplement, courtement, et de la manière la plus douce les vérités qu'il voudra savoir. Ne lui en dites jamais beaucoup à la fois. Ne les dites que selon le besoin et l'ouverture de son cœur. Tenez-vous à portée de pouvoir dans la suite devenir un lien de concorde entre lui et Madame la d.
Page 548 - Il vous impose une pénitence que vous n'auriez jamais pu vous résoudre à faire , et qui est pourtant ce que vous devez à sa justice pour l'expiation de vos péchés. Il vous arrache ce que vous auriez eu bien de la peine à lui donner. En vous l'arrachant, il vous ôte la gloire de le lui sacrifier; en sorte que vous ne pouvez vous faire honneur de ce sacrifice. Ainsi, il vous humilie en vous instruisant. D'ailleurs, il vous tient dans un état d'impuissance qui renverse tous les projets de votre...
Page 259 - ... conseils très-inférieurs à vos propres lumières. Comme je ne sais point les faits , j'ignore sur qui tombent tous ces discours , et je ne fais que vous rapporter simplement, mot pour mot , ce que je ne sais ni ne puis démêler. Il est vrai , monseigneur , que votre soumission aux volontés du Roi doit être inviolable; mais vous devez user de toute l'étendue des pouvoirs qu'il vous laisse, pour le bien de son service. De plus, il convient que vous fassiez les plus fortes représentations,...
Page 265 - Rien ne se roi t plus dur et plus insupportable pour les peuples , rien ne seroit plus dangereux et plus déshonorant pour un prince, qu'un gouvernement de pure autorité , sans l'adoucissement de l'estime , de la confiance, et de l'affection réciproque. Il est donc capital, même selon Dieu, que les grands princes s'appliquent, sans relâche , à se faire aimer et estimer; non par une recherche de vaine complaisance, mais par fidélité à Dieu, dont ils doivent représenter la bonté sur la terre.
Page 528 - Dieu , sans s'exciter à beaucoup d'actes dont on n'auroit pas le goût. 11 suffît de faire les principaux de foi, d'amour, d'espérance et de contrition, mais tout cela sans gêne, et suivant que votre cœur vous y portera. Dieu est jaloux de la droiture du cœur; mais autant qu'il est jaloux sur cette droiture, autant est-il facile et condescendant sur le reste.
Page 194 - ... il l'accabla d'injures ainsi que son compagnon qui eut bien de la peine à se retenir. Non content des injures qu'il vomit contre eux, il s'approche d'Ulysse, et, en passant, lui donne un coup de pied de toute sa force. Ce coup, quoique rude, ne l'ébranla point : il retint même les mouvements de colère qu'excitoit la brutalité de Mélanthius, et prit le parti de souffrir en silence.
Page 374 - Paris, réservez-vous y des heures de travail; évitez les soupers qui menent trop avant dans la nuit et qui dérangent tout le jour suivant; sauvez un peu vos matinées ; lisez, et pensez sur vos lectures. Je sais bien qu'on ne peut pas être toujours si rangé: il faut se laisser envahir quelquefois par complaisance pour certains amis; la société le veut, l'âge le demande: mais en accordant un peu d'amusement aux amis, il leur faut dérober des heures sans lesquelles on ne se rendroit capable...
Page 548 - Après vous avoir affligé, il vous consolera en bon pere, lorsque l'affliction aura détaché et purifié votre cœur. Je le prie de vous donner une patience sans bornes dans des maux aussi longs et aussi douloureux que les vôtres. Que ne puis-je, monsieur, les partager avec vous et être votre gardemalade!

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