Nemeonikai

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Perisse, 1856 - 439 pages
 

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Page 390 - J'étais couché mollement, Et, contre mon ordinaire, Je dormais tranquillement; Quand un enfant s'en vint faire A ma porte quelque bruit. Il pleuvait fort cette nuit : Le vent, le froid, et l'orage, Contre l'enfant faisaient rage. Ouvrez, dit-il, je suis nu.
Page 210 - Cette langue, dit-il ailleurs, est énergique, mais il serait injuste de dire qu'elle est grossière. Je le répète, les mots le plus rudement exprimés sont des images et des sensations ; la langue a été formée par des poitrines profondes et des organes neufs et robustes, mais sous un ciel pur et léger, et par une pensée vive et pénétrante, qui, saisissant toujours la chose elle-même, la marquait du sceau des passions 1.
Page 339 - O fils de Jupiter , nous ressentons enfin Ton assistance souveraine. Je ne vois que buveurs étendus sur l'arène , Qui nagent dans des flots de vin. Triomphe! victoire! Honneur à Bacchus ! Publions sa gloire. Triomphe ! victoire ! Buvons aux vaincus.
Page 312 - Fait-il entendre sa parole ? Les cieux croulent, la mer gémit, La foudre part, l'aquilon vole, La terre en silence frémit. Du seuil des portes éternelles Des légions d'esprits fidèles A sa voix s'élancent dans l'air : Un zèle dévorant les guide, Et leur essor est plus rapide Que le feu brûlant de l'éclair.
Page 291 - Qu'aux accents de ma voix la terre se réveille : Rois, soyez attentifs ; peuples, prêtez l'oreille : Que l'univers se taise, et m'écoute parler ! Mes chants vont seconder les accords de ma lyre : L'Esprit saint me pénètre ; il m'échauffe, il m'inspire Les grandes vérités que je vais révéler.
Page 312 - Mais au son de sa voix les ondes se troublèrent, Et soudain s'écoulèrent Dans leurs gouffres profonds. Les bornes qu'il leur a prescrites Sauront toujours les resserrer. Son doigt a tracé les limites Où leur fureur doit expirer. La mer, dans l'excès de sa rage, Se roule en vain sur le rivage Qu'elle épouvante de son bruit. Un grain de sable la divise : L'onde approche, le flot se brise, Reconnaît son maître, et s'enfuit.
Page 217 - Dans une éclatante voûte II a placé de ses mains Ce soleil qui, dans sa route, Éclaire tous les humains. Environné de lumière, Cet astre ouvre sa carrière Comme un époux glorieux, Qui, dès l'aube matinale, De sa couche nuptiale Sort brillant et radieux.10 L'univers, à sa présence, Semble sortir du néant.
Page 338 - En tous lieux je prétends te suivre. C'est pour toi seul que je veux vivre Parmi les festins et les jeux ! Des dons les plus rares Tu combles les cieux, C'est toi qui prépares Le nectar des Dieux. La céleste troupe, Dans ce jus vanté , Boit à pleine coupe L'immortalité. Tu prêtes des armes Au dieu des combats, Vénus sans tes charmes Perdrait ses appas. Du fier Polyphème Tu domptes les sens , Et Phébus lui-même Te doit ses accents.
Page 314 - II retire et rend la lumière Dans l'ordre qui lui fut prescrit. La nuit vient à son tour ; c'est le temps du silence. De ses antres fangeux la bête alors s'élance, Et de ses cris aigus étonne le pasteur. Par leurs rugissements les lionceaux demandent L'aliment qu'ils attendent Des mains du Créateur. Mais quand l'aurore renaissante Peint les airs de ses premiers feux, Ils s'enfoncent pleins d'épouvante Dans les repaires ténébreux.
Page 338 - Éloignons loin d'ici ces bruits séditieux Qu'une aveugle vapeur attire : Laissons aux Scythes inhumains Mêler dans leurs banquets le meurtre et le carnage ; Les dards du Centaure sauvage Ne doivent point souiller nos innocentes mains. Bannissons l'affreuse Bellone De l'innocence des repas : Les Satyres , Bacchus , et Faune , Détestent l'horreur des combats. Malheur aux mortels sanguinaires Qui , par de tragiques forfaits , Ensanglantent les doux mystères D'un dieu qui préside à la paix!

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