(Ibid.), c'est-à-dire, un grand nombre d'autres plus fourbes, plus astucieux que lui, pour nous attaquer de tous côtés, de toute manière par la joie et par la tristesse; par la volupté et par la douleur; par la prospérité et par l'adversité; par l'amour et par la haine; par la présomption et par le découragement ou le désespoir.

APPLICATIONS. Le démon vient voir l'état et les dispositions de notre cœur et nous, nous négligeons d'examiner en quel état il se trouve, ou nous ne le faisons que très-superficiellement ! Le démon ne compte pas sur ses seules forces, mais il va chercher du secours et nous, nous fiant trop à nous-mêmes, nous négligeons, jusque dans les violentes tentations, d'implorer le secours de Dieu et des Saints! Notre orgueil nous empêche de nous manifester à nos directeurs spirituels, de leur demander aide et conseil! Or l'orgueil nous éloigne de Dieu, nous fait perdre les grâces dont nous avons besoin pour nous soutenir... Imprudents! c'est donc ainsi que nous venons en aide à notre ennemi capital!

AFFECTIONS. Aveux. Confusion. Regrets. RÉSOLUTIONS. Je veux être plus sage, plus ami de moi-même à l'avenir.

CONSIDÉRATIONS. Quand, par la présomption, la négligence ou la pusillanimité, nous avons facilité au démon l'accès de notre cœur, qu'arrive-t-il? L'esprit immonde, dit Jésus-Christ, y rentre, avec les sept autres esprits, et ils y habitent; et le dernier état de cet homme devient pire que le premier. (Ibid.) Pourquoi? Parce que, par les

rechutes l'horreur du péché diminue insensiblement, l'âme s'affaiblit par la soustraction de beaucoup de grâces, la lumière de la foi s'obscurcit, les mauvaises habitudes se forment et deviennent, d'après l'expression de saint Augustin, parlant d'expérience, une seconde nature: Fit habitus peccandi et habitus fit altera natura. C'est le malheur des malheurs.

APPLICATIONS. Tâchons de comprendre toute l'étendue de ce malheur. Concevons-en une vive appréhension, quand même il ne s'agirait que de l'habitude de certains péchés véniels. Il est si difficile de sortir de l'état de tiédeur! et, pour les personnes spirituelles encore plus que pour les personnes mondaines peu familiarisées avec les pensées de la foi et moins coupables d'ingratitude envers Dieu; si le fait se produit, dit saint Bernard, je le regarde comme une grande merveille de la grâce. Voyons où nous en sommes, ce que nous avons à craindre, ce qu'il nous reste à faire pour notre sécurité.

COLLOQUE. Avec saint Antoine l'ermite, si célèbre par les victoires qu'il remporta sur les démons. - Demander qu'il nous obtienne la confiance et le courage dont il était animé.

PRIÈRE ET GUÉRISON D'UN LÉPREUX.

I. Prél. Voir le lépreux à genoux devant Jésus et lui disant : Selgneur, si vous voulez, vous pouvez me guérir (s. Matt. 8). II. Prél. Demander les sentiments qui accompagnent la prière du lépreux.

I. POINT. - PRIÈRE DU LÉPREUX.

CONSIDÉRATIONS. Il plut au divin Sauveur de confirmer,

par l'autorité des miracles, la doctrine sublime et austére qu'il venait annoncer au monde. Le premier fut opéré en faveur d'un lépreux aussitôt qu'il eût vu Jésus de loin, cet homme conçut de grandes espérances; et, sans craindre de se voir rebuter comme il l'était par tout le monde, il alla droit à Jésus, dit l'Évangile; et, fléchissant le genou, il l'adora et lui fit cette prière: Seigneur, si vous voulez, vous pouvez me guérir. (s. Matt. 8.—s. Marc. 1.)

APPLICATIONS. Considérez attentivement, pour en faire votre profit, les qualités de la prière de ce lépreux que la grâce divine éclaire: 1° Elle est humble et respectueuse; il se jette à genoux devant Jésus, il l'adore comme l'Envoyé et le Fils de Dieu. -2° Elle est animée d'une foi vive en la puissance de Jésus: il croit fermement que le Sauveur peut le guérir de la lèpre, et qu'il n'a qu'à le vouloir. -3° Elle est accompagnée d'une entière confiance en la bonté de Jésus et d'une parfaite résignation: Seigneur, dit-il, si vous voulez, si cela vous plaît, vous pouvez me guérir. Si toutes nos prières étaient animées de ces beaux sentiments, jamais elles ne seraient inefficaces.

AFFECTIONS. Dites aussi à Jésus, avec l'humilité et la confiance du lépreux: Seigneur, si vous voulez, vous pouvez sur-le-champ purifier mon âme de la lèpre du péché, et lui rendre la beauté qu'elle eut au sortir des fonts baptis

maux.

RÉSOLUTIONS. Je m'efforcerai non-seulement de conserver mon âme très-pure aux yeux de Dieu, mais de l'orner de vertus et de mérites.

CONSIDÉRATIONS. Reportons dans ce second Point toute notre attention sur la personne de notre divin Modèle et Sauveur, Jésus: comment accueille-t-il le lépreux? Comment répond-il à sa prière?... Il l'accueille avec une extrême bonté, sans laisser paraître ni impatience ni dégoût, quoiqu'il soit accablé par la foule et malgré tout ce que l'aspect de la lépre a de repoussant; il écoute avec la même bonté sa prière, et il y répond par un acle: Jésus, touché de compassion, dit saint Marc, étendit vers lui la main, le toucha et lui dit : Je le veux; soyez guéri. A ces mots, la lèpre disparut aussitôt. (Ibid.)

APPLICATIONS. Si l'éclat de ce miracle dut contribuer beaucoup à accréditer dans l'esprit de la foule la doctrine de Jésus-Christ, il ne doit pas moins contribuer à votre bien spirituel, pour peu que vous compariez votre conduite avec celle que Jésus tint en cette circonstance. Rentrez en vous-même; demandez-vous à vous-même : Quand une personne amie ou éprouvée par le malheur vient réclamer de moi quelque service dans un moment peu opportun, surtout si son abord ou sa personne a quelque chose de désagréable, comment est-ce que je l'accueille, que je l'écoute? N'est-ce pas avec impatience et humeur, ou même avec dureté, la renvoyant à un autre temps, lui laissant comme une épine dans le cœur? Ah! que je suis loin de ressembler à mon divin Modèle, à Jésus, que j'ai résolu néanmoins d'imiter le plus parfaitement possible! AFFECTIONS. Confusion. Regrets. Désir de réparer ses

torts.

RÉSOLUTIONS. Je veux faire de plus grands efforts pour conserver, même au milieu de l'embarras des affaires, le calme, la douceur et l'affabilité que j'aime tant dans les autres.

III. POINT.

RECONNAISSANCE DU LÉPREUX,

CONSIDÉRATIONS. On s'imagine facilement quelles furent la joie et la reconnaissance du lépreux rendu si subitement à la santé. Cependant le Sauveur ne lui permit pas d'exprimer ses timents devant les témoins du miracle, il lui dit : Allez sur-le-champ vous montrer au Prince des prêtres et lui présenter le don prescrit par Moïse pour votre purification, afin qu'ils aient la preuve de votre guérison, et que leur incrédulité devienne par là même inexcusable. Gardez-vous jusque-là d'en parler à personne. Mais le lépreux, dominé par la joie, oublia la réserve que la modestie du Sauveur lui avait imposée. Il publia hautement le miracle, et le bruit s'en répandit au loin. (s. Matt. 8.-s. Marc. 1.)

APPLICATIONS. Apprenons ici de Jésus à éviter plutôt qu'à rechercher les éloges et les applaudissements des hommes, afin qu'à Dieu seul revienne l'honneur des succès que nous avons obtenus. Ne faisons-nous pas le contraire? Apprenons aussi du lépreux à nous montrer toujours trèsreconnaissants envers Dieu, et à répandre au loin, autant que nous le pouvons, la connaissance et l'amour de JésusChrist.

COLLOQUE. Avec Jésus, le divin médecin de nos âmes.