Les problèmes de l'esthétique contemporaine

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F. Alcan, 1913 - 260 pages
 

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Popular passages

Page 190 - Je ne puis ; — malgré moi l'infini me tourmente. Je n'y saurais songer sans crainte et sans espoir ; Et, quoi qu'on en ait dit, ma raison s'épouvante De ne pas le comprendre et pourtant de le voir.
Page 172 - II se mêle, farouche et l'éclair dans les yeux, A toutes ces lueurs du ciel mystérieux Que l'aube frissonnante emporte dans ses voiles. Quand même on la ferait danser jusqu'aux étoiles, La prose, c'est toujours le sermo pedestris. Tu crois être Ariel et tu n'es que Vestris.
Page 251 - Ses lois, ses mœurs, ses dieux, s'écroule sous le mot. Cette toute-puissance immense sort des bouches. La terre est sous les mots comme un champ sous les mouches Le mot dévore, et rien ne résiste à sa dent.
Page 84 - CP qui tend à se produire et se produira toujours davantage dans l'évolution humaine La jouissance, même physique, devenant de plus en plus délicate et se fondant avec des idées morales, deviendra de plus en plus esthétique; on entrevoit donc, comme terme idéal du progrès, un jour où tout plaisir serait beau, où toute action agréable " serait artistique. Nous ressemblerions alors à ces...
Page 200 - ... de lire le plus qu'il vous sera possible des dictionnaires, des encyclopédies, des ouvrages techniques traitant de tous les métiers et de toutes les sciences spéciales, des catalogues de librairie et des catalogues de ventes, des livrets des musées, enfin tous les livres qui pourront augmenter le répertoire des mots que vous savez et vous renseigner sur leur acception exacte, propre ou figurée.
Page 85 - Nous ressemblerions alors à ces instruments d'une si ample sonorité, qu'on ne les peut toucher sans en tirer un son d'une valeur musicale ; le plus léger choc nous ferait résonner jusque dans les profondeurs de notre vie morale. A l'origine de l'évolution esthétique, chez les êtres inférieurs, la sensation agréable reste grossière et toute sensuelle ; elle ne rencontre pas un milieu intellectuel et moral où elle puisse se propager et se multiplier ; dans l'animal, l'agréable et le beau...
Page 27 - Partons, nous sommes seuls, l'univers est à nous. Voici la verte Ecosse et la brune Italie, Et la Grèce, ma mère, où le miel est si doux, Argos, et Ptéléon, ville des hécatombes; Et Messa la divine, agréable aux colombes; Et le front chevelu du Pélion...
Page 155 - D'un sourire j'ai fait la chaîne de mes yeux, Et j'ai fait d'un baiser la chaîne de ma bouche. Ma vie est suspendue à ces fragiles nœuds, Et je suis le captif des mille êtres que j'aime : Au moindre ébranlement qu'un souffle cause en eux Je sens un peu de moi s'arracher de moi-même.
Page 82 - L'heureux, leur chambre là-bas, un autre paysage : la folie la prenait, elle eut peur, et parvint à se ressaisir, d'une manière confuse, il est vrai ; car elle ne se rappelait point la cause de son horrible état, c'est-à-dire la question d'argent. Elle ne souffrait que de son amour...
Page 82 - Elle resta perdue de stupeur et n'ayant plus conscience d'elle-même que par le battement de ses artères, qu'elle croyait entendre s'échapper comme une assourdissante musique qui emplissait la campagne.

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