L'idée de dieu dans la critique contemporaine

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L. Hachette, 1868 - 396 pages
 

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Page 292 - L'immortalité de l'âme est une chose qui nous importe si fort, qui nous touche si profondément, qu'il faut avoir perdu tout sentiment pour être dans l'indifférence de savoir ce qui en est. Toutes nos actions et nos pensées doivent prendre des routes si différentes , selon qu'il y aura des biens éternels à espérer ou non , qu'il est impossible de faire une, démarche avec sens et jugement , qu'en la réglant par la vue de ce point , qui doit être notre dernier objet.
Page 292 - Cette négligence en une affaire où il s'agit d'eux-mêmes, de leur éternité, de leur tout, m'irrite plus qu'elle ne m'attendrit; elle m'étonne et m'épouvante, c'est un monstre pour moi.
Page 293 - Peut-être que je pourrais trouver quelque éclaircissement dans mes doutes; mais je n'en veux pas prendre la peine, ni faire un pas pour le chercher, et après, en traitant avec mépris ceux qui se travailleront de ce soin, je veux aller, sans prévoyance et sans crainte, tenter un si grand événement, et me laisser mollement conduire à la mort, dans l'incertitude de l'éternité de ma condition future.
Page 293 - Je vois ces effroyables espaces de l'univers qui m'enferment , et je me trouve attaché à un coin de cette vaste étendue , sans savoir pourquoi je suis plutôt placé en ce lieu qu'en un autre , ni pourquoi ce peu de temps qui m'est donné à vivre m'est assigné à ce point plutôt qu'à un autre de toute l'éternité qui m'a précédé, et de toute celle qui me suit. Je ne...
Page 181 - Cette puissance est, de la puissance divine, la partie qui se manifeste ; c'est en même temps la cause et l'effet, le mode et la substance, le dessein et l'ouvrage : bien différente de l'art humain , dont les productions ne sont que des ouvrages morts , la nature est elle-même un ouvrage perpétuellement vivant; un ouvrier sans cesse actif, qui sait tout employer, qui, travaillant d'après soi-même ' , toujours sur le même fonds2, bien loin de l'épuiser, le rend inépuisable; le temps, l'espace...
Page 292 - ... L'immortalité de l'âme est une chose qui nous importe si fort, qui nous touche si profondément, qu'il faut avoir perdu tout sentiment pour être dans l'indifférence de savoir ce qui en est. Toutes nos actions et nos pensées doivent prendre des routes si différentes, selon qu'il y aura des biens éternels à espérer ou non, qu'il est impossible de faire une démarche avec sens et jugement, qu'en la réglant par la vue de ce point, qui doit être notre dernier objet.
Page 279 - Au contraire , l'âme du sage peut à peine être troublée. Possédant par une sorte de nécessité éternelle la conscience de soi-même et de Dieu et des choses, jamais il ne cesse d'être ; et la véritable paix de l'âme, il la possède pour toujours.
Page 292 - Ainsi notre premier intérêt et notre premier devoir est de nous éclaircir sur ce sujet, d'où dépend toute notre conduite. Et c'est pourquoi, entre ceux qui n'en sont pas persuadés, je fais une extrême différence de ceux qui travaillent de toutes leurs forces à s'en instruire, à ceux qui vivent sans s'en mettre en peine et sans y penser. 87 Je ne puis avoir que de la compassion pour ceux qui gémissent sincèrement dans ce doute, qui le regardent comme le dernier des malheurs, et qui n'épargnant...
Page 173 - C'est pourquoi, malgré l'étroitesse de notre expérience, la métaphysique, j'entends la recherche des premières causes, est possible, à la condition que l'on reste à une grande hauteur, que l'on ne descende point dans le détail, que l'on considère seulement les éléments les plus simples de l'être et les tendances les plus générales de la nature. Si quelqu'un recueillait les trois ou quatre grandes idées où aboutissent nos sciences, et les trois ou quatre genres d'existence qui résument...
Page 300 - ... sont plus que les saintes épreuves de ma moralité; l'obstacle n'est plus que la condition de ma personnalité responsable et libre. Tout mon être moral se crée ; tout l'ordre du monde s'éclaire à des profondeurs inouïes. Eh quoi ! je vois la convenance, la divine nécessité, la grandeur de l'ordre dans l'hypothèse d'une autre vie, et cette hypothèse ne serait qu'une chimère impossible, absurde ! La plus grande absurdité, serait, au contraire, que cette vie fût tout; donc il y en...

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