Correspondance, I-VI, 20 févr. 1786-1821. Table generale

Front Cover
Vitte et Perrussel, 1884
 

Selected pages

Common terms and phrases

Popular passages

Page 104 - Las d'espérer et de me plaindre Des muses, des grands, et du sort, C'est ici que j'attends la mort, Sans la désirer ni la craindre.
Page 305 - Racine : n'importe qu'il ne le comprenne pas encore. Je ne le comprenais pas lorsque ma mère venait le répéter sur mon lit, et qu'elle m'endormait, avec sa belle voix, au son de cette incomparable musique. J'en savais des centaines de vers longtemps avant de savoir lire ; et c'est ainsi que mes oreilles, ayant bu de bonne heure cette ambroisie, n'ont jamais pu souffrir la piquette...
Page 80 - ... forte à mesure qu'elle est plus absolue, dans ce cas Naples, Madrid, Lisbonne, etc., doivent vous paraître des gouvernements vigoureux. Vous savez cependant, et tout le monde sait, que ces monstres de faiblesse n'existent plus que par leur aplomb. Soyez persuadé que, pour fortifier la monarchie, il faut l'asseoir sur les lois, éviter l'arbitraire, les commissions fréquentes, les mutations continuelles d'emplois et les tripots ministériels.
Page 188 - J'aime bien mieux Bonaparte roi que simple conquérant. Cette farce impériale n'ajoute rien du tout à sa puissance, et tue sans retour ce qu'on appelle proprement la révolution française, c'est-à-dire l'esprit révolutionnaire, puisque le plus puissant souverain de l'Europe aura autant d'intérêt à étouffer cet esprit, qu'il en avait à le soutenir et à l'exalter lorsqu'il en avait besoin pour parvenir à son but.
Page 78 - D'autres nations, ou, pour mieux dire, leurs chefs, ont voulu profiter, contre toutes les règles de la morale, d'une fièvre chaude qui était venue assaillir les Français, pour se jeter sur leur pays et le partager entre eux. La Providence a dit que non; toujours elle fait bien, mais jamais plus visiblement, à mon avis : notre inclination pour ou contre les Français ne doit point être écoutée.
Page 74 - ... Mais, s'il vous plaît, est-ce pour enrichir quelque puissance de second ordre ? Nenni... C'est à la pauvre Maison d'Autriche que l'on veut donner l'Alsace, la Lorraine et la Flandre. Quel équilibre, bon Dieu ! » Même pensée dans la lettre du 22 août, avec cette déclaration péremptoire : « Je suis persuadé irrévocablement que le plus grand malheur qui puisse arriver à l'Europe, c'est que la France perde son influence...
Page 445 - ... marche des lettres. En vérité, on devrait bien avoir une considération particulière pour les gens de bien, tels que nous, qui s'écrivent comme les anciens Romains : Si vous vous portez bien, c'est fort bien; pour moi, je me porte bien. Si par hasard vous trouvez une incluse sous cette enveloppe, je vous prie de lui donner cours. Agréez, Madame la Marquise, les nouvelles assurances des sentiments pleins de regret et de dévouement avec lesquels je suis, pour la vie, Votre très humble et...
Page 49 - Etiez-vous instruit de la chambre ardente établie à Moutiers, dont mon frère me parle dans sa lettre ? Je vous avoue que je ne voudrais pas faire partie de pareils Tribunaux. Comment! la première idée du Roi est de punir ? At-on jamais rien imaginé de plus impolitique ! Tandis que les trois quarts de la Savoie sont sous le couteau , on s'amuserait à pendre en effigie ! Belle imagination eu vérité.
Page 78 - Rien ne marche au hasard, mon cher ami ; tout a sa règle, et tout est déterminé par une puissance qui nous dit rarement son secret. Le monde politique est aussi réglé que le monde physique ; mais comme la liberté de l'homme y joue un certain rôle, nous finissons par croire qu'elle y fait tout.
Page 15 - Paris sur du beau papier et avec des caractères d'une grande beauté (notez bien ceci). On nous y propose doucettement de voir ce qui nous conviendrait le mieux, de nous donner à la Suisse ou à la France, ou de nous révolter pour notre compte. Sous une apparente modération, la pièce est fort incendiaire; mais les amateurs de Chambéry trouvent cela d'assez bon ton, et l'un d'eux me disait hier qu'il ne doutait pas que, si le Roi et le prince de Piémont lisaient cette brochure, ils ne l'approuvassent...

Bibliographic information