les docteurs de la faculté de théologie; les fupA5o.plians y ont trouvé les préfaces, les foth maires des Chapitres, & notes tirées de la bible de Gea neve; & contenant plufieurs erreurs, & propo fitions hérétiques, & beaucoup de paffages tra duits autrement que felon la vulgate; ce qui a été caufe que ladite faculté a juge que ce livre meritoit d'être fupprimé. Ce confidere, Sire, ajoutent-ils, plaife à votre majefté, comme protecteur de la foi & de l'églife catholique, défen dre fur telles peines qu'il vous plaira, à tous libraires, Imprimeurs, & autres, d'expofer, & mettre en vente ladite bible. sdof

CXXV.

407.

En conféquence de cette requête, le roi ren Arrest du dit un arreft dans fon confeil privé le dix. fept de confeil qui Septembre, qui ordonne que la bible; & les no ordonne la tes du docteur René Benoît Teront entierement fuppreffion fupprimées. Vû la cenfure qu'en a fait la fadu livre de culté, la notification de cette cenfure aux liBenoîte, braires Sebaftien Nivelle, Gabriel Buon, & D'Augentré, Nicolas Chefneau, l'acte figné de la main due ibid. 1.2.p. "dit Benoit, par lequel il fe foumet à ladite fa culté fa mere purement & fimplement & l'émait du feu ror Henri II. du onze Décembre 1547 Tout confidere, la cour a ordonné, & ordonne, ayant égard à ladite requête, que la cenfure de la faculté fortira fon entier & plein effet, & fait très expreffes inhibitions & de fenfes au fufdits libraires, & à tous autres, d'imprimer, & vendre lefdites bibles, & notes, fur peine de punition corporelle, & d'a mende arbitraire. Défend aufft fur les mêmes eurs peines, à tous imprimeurs & libraires du royaume, d'imprimer à l'avenir aucun livre concernant la foi & la religion, qu'il n'ait été , auparavant examiné, & approuvé par quatre docteurs de la faculté à ce par elle commis & par eux certifié n'y avoir rien trouvé de contraire à la doctrine de Teglife catholi

quo

que laquelle approbation fera inferée au commencement du livre. 70 7

211 AN. 1569.

Cet arreft du confeil fat fignifié aux libraires CXXVI. ci-deffus nommez le vingt-trois Septembre, & Oppofition on leur en laiffa à chacun copie: mais ils répondi- des librai rent que cet arrest avoit été rendu fans eux, & res. Deuxie fans qu'ils euffent été ouis; & qu'ils s'oppofoient me requête fon exécution, en ce que ledit arreft pouvoit de la faculles concerner en leur état, & pour leur interêt, të. requerant Thuiffier de leur donner affignation D'Argentré pardevant meffeigneurs du confeil privé, pour ut fup.t. 2. dire leurs caufes d'oppofitions. Cette réponse p. 408. obligea la faculté à préfenter une feconde reque te au roi, le deux d'Octobre pour le fupplier d'ordonner, que lefdits Nivelle, Buor, & Chef nau libraires, feront par le premier des huiffiers de la cour de parlement, ou l'un de leurs fer gens fut ce requis, appellez & affignez pardez vant la majefté dans ledit confeil au premier jour, pour dire & déduire leurs caufes d'appofition, & de plus fe voir Condamner à tous les dépens dommages & interêts defdits fupplians, & à une ré paration & amende,pour avoir temerairement in fifté & empêché l'exécution dudit arreft, & ford me oppofition à celui. Sur cette requête le confeil ordonna que lefdits libraires feroient af fignez au mecredi fuivant pour être buis fur Feurs caufes d'oppofition. Ce mecredi étoit le cinquième du mois d'Otobre, & l'ordre leur fut fignifié le deux du même mois. Mais fur ces entrefaites René Benoît retracta sa soumission) & perfuada à plufieurs magiftrats tant du confeil privé que du parlement, & même à Pierre de Gon dy pour lors évêque de Paris, qu'il n'avoit publié fa traduction de la bible, qu'afin d'oter des mains du peuple de Paris la verfion françoffe imprimée à Geneve, qu'on goutoit fort le choix des fermess &la politeffe du langage; & que c'étoit dans cette vue qu'il avoit infere beaucoup de chofes de cette verfion dans la traduction qu'il avoit donnée au public,

3

Bb

René

René Benoît eut recours au parlement de Pa AN. 1569. ris, parce qu'il y avoit beaucoup d'amis, qu'il CXXVII. s'étoit conciliez par fon érudition, & par fes René Be- grands talens pour la chaire. Il avoit auffi gagné noit retrac Peftime particuliere de l'évêque, parce qu'il paf te fa fou foit pour un excellent curé, & rempliffoit exacmission, & tement toutes fes fonctions; de forte que fe a recours au voyant affuré de leur protection, il s'oppofa. en parlement. forme à l'arreft du confeil. Son opposition eft D'Argentré du mecredi cinquieme d'Octobre, & fut figniabul...p. fiée par Martin-Pierre Leber procureur dudit 405.409. Benoit à maître Jacques Faber docteur, régent,

& fyndic de la faculté, parlant à fa perfonne dans fa chambre en Sorbonne, lequel ledit Leber fomma de lui rendre la requête présentée à la faculté par ledit Benoît le premier d'Octobre, avec la réponse de la faculté à ladite requête, proteftant au nom dudit Benoît de fe pourvoir comme il jugera à propos. De plus ledit Leber déclara au fyndic au nom dudit Benoît, qu'il s'oppofoit, & de fait s'étoit oppofé à l'exécu tion du prétendu arreft donné à la pourfuite dudit fyndic, au confeil privé du roi, & à la pu blication, & regiftre que l'on voudroit faire d'i celui prètendu arreft en ladite faculté, le fom-mant de lui communiquer les conclufions, & déliberations de ladite faculté, fuivant lesquelles il s'eft pourvû au conseil privé, au préjudice de l'inftance pendante au parlement. Le fyndic répondit qu'il communiqueroit cet acte à la faculté, pour faire telle réponse qu'il conviendroit. Comme tout ceci fe paffoit au milieu des guerres civiles, qui agitoient la France, & que l'évêque & le parlement de Paris prirent affez ouvertement la défense de René Benoit,ni fa foumiffion, ni l'arreft du conseil n'eurent aucun effet, & l'affi gnation donnée aux libraires pour comparoitre & dire leurs caufes d'oppofition fut inutile. Ainf l'affaire n'alla pas plus loin dans cette année.

Fin du Tome Trente- Quatrième,

ΤΑ

TABLE

MATIERES,

Contenues dans le Trente-Quatriéme Volume,

ges, Vid Alexandre III: en quelle occafion il accorda à Hénri comte de Lorraine le titre de roi, 543 Alexandria cardinal, élû pape après la mort de Pie IV. 240. All prend le nom de Pie V Voyez Pie V. Alliance fpirituelle, en quel dégré elle empêche de fe ma

ibid

9

rier, Altembourg, conférences dans cette ville entre les Luthériens

delle d'Anvers, la mefnie. Infcription fuperbe quiltsy faie mettre, ibid. Combien les -Flamands en furent indignez, -5252 11 demande aux pro- vinces le dixiémes, de ving-mitigez & les Luthériens ristiéme & le centiémes 526. * Les états s'opposent à cette impofition, la mefme. L'on confent par crainte au dixié-me & au vingtiéme, 527 Albret, Jeanne d') reine de

gides, 144. Elles ne fervent & qu'à irriter davantage les deux partis, la mefme Altemps (Annibal) neveu de Pie IV. eft fait gouverneur de l'é glife de Rome, 211. Le pape lui fait époufer la fœur da cardinal Borromée, la mesme. Ambassadeurs, déclaration du con-cile de Trente fur leur rang

$.5

Navarre sprotegée par la Fransxce contre le pape. 193. Mésamoires envoyez à Rome à fon fujet, la mefme. Proteftation du roi de France contre la citation de cette reine, 195. Le pape révoque fa fertence, stro 196 Akiat (François) Milanois, fait cardinal par Pie IV.A 220 Alciat (Jean-Paul) Antitrinitaire. Son hiftoire & fa mort, 336. 11 abandonne la Suiffe, & fa retire en Moravie, la mefme. lva à Conftantinople & reevient en Moravie, 366. Cal->n'y - peut réuffir, la même, vin & Beze ont parlé de lui comme d'un fou à lier, ibid. Alés ou Alefius (Alexandre) Proeteftant, fon hiftoire & fa mort,

Amboife. Edit dans cette ville pour la paix avec les CalviniAtos, 125. Cet édit vérifié au parlement de Paris, 127 Andelot. (d) Attaque qu'il fait

5246. 5 Ses principaux ouvra

d'un moulin près Paris, d'oùil eft repouffé, MORA 2421 Antinori, envoyé par le pape en

France, pour y faire recevoir stle concile de Trente, 164 II

Antitrimtaires, tiennent un fynode à Morlas, & leur décret, 143. Les Calviniftes demandent au roi de Pologne une conféren<^ce avec eux, la mefme. Its

l'ob