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assuré qu'elle contribueroit à leur donner le courage de suivre les directions qu'on leur donne, et de se soumettre aux sacrifices qui seroient nécessaires.

Pour rendre la lecture de ces lettres plus utile, il faudroit n'en lire qu'une chaque matin, soit en particulier, soit avec une personne pénétrée du même désir d'en profiter; savoir s'arrêter pour élever son ame à Dieu, ou pour faire les réflexions que fournit le sujet, en s'efforçant d'en tirer tout le parti possible. Mais comme la disposition où l'on est contribue puissamment au succès, il seroit bon de commencer par se recueillir un moment, pour préparer son ame et, invoquer le secours de Dieu.

Il faut aussi ne se pas perdre de vue dans le cours de la journée, et rechercher si nous avons su profiter de ce qui, dans cette lecture, nous étoit applicable; et le soir, en repassant le sujet de la lettre, il faut encore se rendre compte

des bons effets qu'elle a pu produire ; s'ils ne sont pas tels que vous le souhaitez, si les progrès que vous faites dans la bonne route vous paroissent trop lents ou nuls, ne vous découragez pas; persé vérez toujours, et cette persévérance, en couronnant vos efforts, vous procurera infailliblement le bonheur, soit dans cette vie, soit dans l'autre. C'est là le vœu le plus cher de l'auteur, celui qu'il a constamment eu devant les yeux en écrivant ces lettres, et qui lui donne le courage de surmonter la répugnance qu'il avoit à les rendre publiques.

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Vous me demandez, ma jeune amie, de rassembler pour votre usage un certain nombre d'idées religieuses qui élèvent votre ́ame à Dieu, et vous donnent l'impulsion nécessaire pour porter votre esprit à des réflexions morales propres à vous diriger dans toutes les occasions difficiles. Je doute de réussir; cette tâche n'est pas aisée; mais comme le plus léger bien qu'on pourroit faire est un grand bien, et le mal de lire quelques pages sans plaisir très-petit, il vaut donc mieux entreprendre ce que vous souhaitez. Je vous préviens que je pourrai dire

mille choses que vous savez déjà, et répéter souvent la même pensée.

Mon seul but est d'exciter dans votre ame ce sentiment délicieux que procure toute réflexion qui nous rapproche de l'Etre-Suprême. Quand vous vous sentez élevée à lui, posez votre livre, et méditez vous-même un moment. Que vos bonnes lectures soient courtes, mais que le temps que vous y consacrez soit long ; il vaut mieux ne rien faire que de le faire mal; un instant d'élévation de l'ame, d'une ame qui est toute à son Dieu, lui est plus agréable qu'une heure de lecture faite avec distraction. Il faut se pénétrer de l'importance de bien faire cette lecture, choisir un moment de calme, penser à l'utilité dont elle peut être quand elle nous procure un moment d'entretien avec notre Dieu, s'il est permis de s'exprimer ainsi. Autant qu'on le peut, il faut débuter par cette bonne lecture; cela porte une espèce de bénédiction sur le cours de la journée, tant par la satisfaction d'avo. fait ce qu'on croit devoir faire, que par le calme que l'on y puise, quand elle est bien faite.

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