Enquête en ArmancieELLUG, 2005 - 252 pages Armance est, à la fois, le premier roman de Stendhal et peut-être, singulièrement, le plus abouti et le plus retors. Dès lors qu'elle fonctionne (ou fait mine de fonctionner) comme un grand cryptogramme, l'aventure invite toujours à un "supplément d'enquête", à une écoute nouvelle du scandale de son silence, à une auscultation renouvelée des "signes" qui la scandent. Apparemment, le roman repose sur une liponymie : le secret d'Octave n'y est jamais dévoilé. Mais en fait rien, dans Armance, n'est vraiment ou radicalement tu. D'un côté, l'énigme est sur-dramatisée : elle mixe le "fatal" du tragique, le "bizarre" du fantastique et l'"affreux" de l'éthique. De l'autre, elle déplace sans cesse son "fin mot" (maladie, crime, misanthropie, philosophie, position socio-politique, mysticisme allemand, impassibilité anglaise, et jusqu'à une conjonction : "ce mais affreux"). Le ratage d'un trait définitoire définitif ou "décisif" affole le discours, qui redevient dis-cursus, se met à "courir çà et là". Le fiasco définitionnel compromet l'aventure dans des bifurcations incessantes, il rend l'intrigue littéralement imprévisible, ce dont, d'ailleurs, se vante le héros : "Voilà de ces folies, pensait-il, que jamais on ne prévoirait". De telles folies ne font, évidemment, qu'attiser le désir d'interprétation. Armance oblige à recourir à l'herméneutique, à la rhétorique, voire à la mantique : le texte même y incite, en assurant la mise en scène d'un destin. |
Other editions - View all
Common terms and phrases
actions amoureux appelle Armance Beyle caractère chose cite classe coll compte corps côté coup critique d'abord d'ailleurs d'Armance d'être d'Octave début désir destin devant dire discours donne double doute écrit effet évidemment exemple façon fatal femme fiction figure finalement fonction forme genre grec héros homme interprétation jeune joue jour Julien justement l'amour l'auteur l'autre l'écriture l'histoire l'un langage langue lecteur lettre Leuwen lieu livre logique Lucien Malivert manqué marque ment mère monde montre mort mots narrateur note Octave parfois parler parole passe peine pense permet personnage petite peut-être place porte pourrait premier propos qu'Octave qu'un question raison rapport récit réel regard renvoie reste réticence révélation rhétorique rien rôle roman romanesque Rouge s'agit sait salon scène second secret semble sens sentiments séparation serait Seuil seulement sexe signes signifiant silence sorte souvent Stendhal stendhalien sûr symbolique tantôt texte tient tion tire titre traits trouve