Oeuvres, Volume 1

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Meline, Cans et Compagnie, 1838
 

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Popular passages

Page 295 - ... volonté ; c'est que le cœur humain le reçoit d'en haut sans doute, pour le reporter sur la créature choisie entre toutes dans les desseins du ciel...
Page 497 - L'affection d'un absent n'est plus qu'un parfum ; mais qu'il est doux et suave ! qu'il apporte, à l'esprit abattu et malade, de bienfaisantes images et de chères espérances! — Ne crains pas, ô toi qui as laissé sur mon chemin cette trace embaumée, ne crains jamais que je la laisse se perdre. Je la serrerai dans mon cœur silencieux, comme une essence subtile dans un flacon scellé. Nul ne la respirera que moi, et je la porterai à mes lèvres dans mes jours de détresse, pour y puiser la...
Page 501 - Il y aurait peut-être moyen, en les commentant, d'écrire le poème le plus fantastique que le siècle ait encore produit. Mais je m'en garderai bien; car je serais désespéré de composer sur mon rêve, et de changer ou d'ajouter quelque chose au vague souvenir qu'il me laisse.
Page 251 - En vain chercherait-il dans le rayon de plusieurs lieues une maison d'ardoises ou de moellons. A peine une mince fumée bleue, venant à trembloter derrière le feuillage, lui annoncerait le voisinage d'un toit de chaume ; et s'il apercevait derrière les noyers de la colline la flèche d'une petite église, au bout de quelques pas il découvrirait une...
Page 171 - Vqui se déguise, se pare, se dissimule et s'efface; c'est une plaideuse qui a réponse à tout, qui a toujours tout prévu, et qui prend .. mille formes pour avoir raison. Le plus honnête des hommes est celui qui pense et qui agit le mieux, mais le plus puissant est celui qui sait le mieux écrire et parler. Dispensé par sa fortune d'écrire pour de l'argent, Raymon écrivait par goût et (disait-il de bonne foi) par devoir. Cette rare faculté qu'il possédait de réfuter par le talent la vérité...
Page 493 - Le murmure de la Brenta, un dernier gémissement du vent dans le feuillage lourd des oliviers, des gouttes de pluie qui se détachaient des branches et tombaient sur les rochers avec un petit bruit qui ressemblait à celui d'un baiser, je ne sais quoi de triste et de tendre était répandu dans l'air et soupirait dans les plantes. Je pensais à la veillée du Christ dans le jardin des Olives, et je me rappelai que nous avons parlé tout un soir de ce chant du poème divin.
Page 505 - Quand les formes s'effacent, quand les objets semblent trembler dans la brume, quand mon imagination peut s'élancer dans un champ immense de conjectures et de caprices, quand je peux, en clignant un peu la paupière, renverser et bouleverser une cité, en faire une forêt, un camp ou un cimetière; quand je peux métamorphoser en fleuves paisibles les grands chemins blancs de poussière, et en...
Page 497 - D'où vient qu'elle l'avait laissée? Quelle chose précieuse est donc le parfum, qui, sans rien faire perdre à la plante dont il émane, s'attache aux mains d'un ami et le suit en voyage pour le charmer et lui rappeler longtemps la beauté de la fleur qu'il aime? Le parfum de l'âme, c'est le souvenir...
Page 268 - ... de paysanne , pour vous apercevoir à votre fenêtre ou dans votre jardin. Elle est revenue sans y avoir réussi. Voulez-vous la dédommager ce soir, et la payer de toutes les peines de sa vie? — Conduisez-moi vers elle , monsieur, je vous le demande au nom de ce que vous avez de plus cher au monde.
Page 511 - C'était un semis de diamants qui éclairait presque aussi bien que la lune à Paris. Ce n'est pas que je veuille dire du mal de notre lune ; c'est une beauté pâle dont la mélancolie parle peut-être plus à l'intelligence que celle-ci. Les nuits brumeuses de nos tièdes provinces ont des charmes que personne n'a goûtés mieux que moi et que personne n'a moins envie de renier. Ici la nature, plus vigoureuse dans son influence, impose peut-être un peu trop de silence à l'esprit. Elle endort...

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