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les prêtres, les pafteurs, les maîtres qui nous enfeignent. Il faut honorer & craindre le roi & fes officiers; confidérant que c'eft Dieu qui les a établis fur nous. Le cinquieme commandement défend de tuer, de frapper, de dire des injures, de fe venger, de haïr quelqu'un, de lui vouloir du mal, & de fe laiffer emporter à la colere. Le fixieme défend toutes fortes d'actions impudiques, d'attouchemens, de paroles deshonnêtes.. Il faut en éloigner même les penfées, fuir les mauvaises compagnies, l'oifiveté & la bonne chere, méprifer les habits magnifiques & la parure. Nos corps font les temples du Saint-Efprit; il ne faut pas les profaner.

Demande. Comment doit-on honorer fon pere & fa mere? Réponse. En profitant de leurs inftructions, & leur obéiffant. D. Eft-ce un grand mal de les fâcher? R. Oui, c'est un grand péché. D. Qui font nos peres fpirituels? R. Les évêques, les prêtres, & tous ceux qui nous inftruisent. D. A quoi nous oblige encore ce commandement ? R. A obéir au roi & à fes officiers. D. Le commandement qui défend de tuer, défend-il auffi de frapper? R. Oui, & de dire des injures. D. Eft-il permis de se venger ou de haïr quelqu'un? R. Non, il ne faut haïr perfonne. D. Sous le nom d'adultere, qu'eft-ce qui eft défendu? R. Toutes les actions deshonnêtes. D. Les regards impudiques font-ils auffi défendus ? R. Oui, les regards, les paroles & les penfées. D. Que faut-il faire pour éviter ce péché? R. Fuir l'oifiveté & les mauyaifes compagnies.

LEÇON XVII.

Des quarre derniers commandemens.

LB feptieme commandement défend de pren

dre le bien d'autrui, soit en cachette & par artifice, foit par force & à découvert, comme nous ne voudrions pas que l'on nous prît ce qui est à nous. Si nous avons pris quelque chofe, il faut le rendre; autrement le péché ne nous feroit pas pardonné. Si nous avons befoin de quelque chofe, il faut le gagner par notre travail, ou le deimander en aumône. Le huitieme commandement défend de porter faux témoignage en justice, d'accufer perfonne à faux, de publier le mal des autres, qui n'eft pas connu, s'il n'eft néceffaire de le dire pour un plus grand bien. Il défend autfi toute forte de menfonge, principalement celui qui porte préjudice à quelqu'un. Le neuvieme défend de defirer aucun plaifir deshonnête, hors le mariage, ni même de s'entretenir volontairement dans ces fortes de pensées. Le dixieme défend de defirer le bien d'autrui, fi ce n'eft pour l'acquérir légitimement, comme nous trouverions bon que l'on defirât le nôtre. Lés mauvais defirs font la fource de tous péchés; & nous ne faisons mal que par l'amour déréglé de l'honneur, de l'argent, ou du plaifir.

Demande. Pourquoi n'eft-il pas permis de pren-" dre le bien d'autrui ? Réponfe. Parceque nous ne voudrions pas que l'on prît le nôtre. D. Eft ce mal fait de le prendre par adreffe? R. Oui, c'eft dérober. D. Elt-il permis de retenir ce qui a été pris! R. Non, il faut le reftituer au plutôt. D. Le faux témoignage n'eft-il défendu qu'en justice ? R. Il est toujours défendu d'accuser les innocens. D. Eft-il permis de parler du mal que quelqu'un a

fait? R. Non, s'il n'y a grande néceffité d'en parler. D. Eft il perm s de mentir? R. Non, il faut toujours dire la vérité. D. Que défend le neuvieme commandement ? R. Le defir des plaifirs deshonnêtes. D. Le dixieme? R. Le defir du bien d'autrui. D. Pourquoi ces defirs font-ils défendus? R. Parcequ'ils font la fource de la plupart des pé.

chés.

LEÇON XVIII.

Des trois premiers commandemens de l'églife.

L'EGLISE

GLISE eft notre mere; c'eft pourquoi nous fommes obligés à lui obéir, & à obferver les commandemens qu'elle nous a faits pour nous faire garder plus aisément les commandemensde Dieu. On en compte fix pour l'ordinaire. Les dimanches meffe ouiras, & fêtes de commandement. Tous tes péchés confefferas, à tout le moins une fois l'an. Et ton créateur recevras, au moins à pâque humblement. Les fêtes tu fan&ifieras, qui te font de commandement. Quatre-tems, vigile jeûneras, & le carême entieremcnt. Vendredi chair ne mangeras, ni le famedi mêmement. Le premier commandement eft d'entendre la meffe. Si l'on ne peut affifter à tout l'office, ni à la messe solemnelle les jours confacrés à Dieu, l'église veut que l'on entende au moins une meffe baffe toute entiere, & avec une grande attention. Le second eft de confeffer tous fes péchés à fon propre prêtre, au moins une fois l'année. Il eft rare que l'on paff un fi long-tems fans avoir befoin de pénitence; & ceux qui après avoir fait de grands péchés ne cherchent point à rentrer en grace avec Dieu, ne mé ritent pas le nom de Chrétiens. Le troifiéme eft de recevoir la fainte communion du corps de Je

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fus-Chrift au moins une fois l'année, vers la fête de pâque, chacun en fa paroiffe. Ce n'eft pas qu'il ne foit très-bon de communier plus fouvent; & l'églife defireroit qu'à chaque meffe tous les affiftans communiaffent. Ces deux commandemens n'obligent point avant l'âge de difcrétion, où l'on eft capable de difcerner le bien & le mal.

Demande. Pourquoi faut-il obferver les commandemens de l'églife? R. Parceque l'églife eft notre mere. D. Dites fes commandemens? R. Les dimanches meffe ouiras, &c. D. A quoi donc efton obligé les dimanches tout au moins? R. A entendré la messe. D. Est-ce affez d'y affifter? R. Non, il faut prier Dieu avec attention. D.Eft-on obligé de fe confeffer quelquefois ? R. Oui, au moins une fois l'année.D. Pourquoi cela?R. Pour ne pas croupir trop long-temps dans le péché. D. Faut-il communier fouvent? R. Qui l'église le defire ainfi. D. Mais à quoi eft-on obligé ? R. A communier au moins une fois l'année. D. En quel tems? R. A pâque. D. A quel âge eft-on obligé à ces deux commandemens? R. Quand on commence à difcerner le bien & le mal.

LEÇON XIX.

Des trois autres commandemens de l'églife. OUTRE les dimanches, il y a plufieurs jours confacrés à Dieu, que nous appellons fêtes. On y fait la mémoire des myfteres de la religion, ou de quelques faints. Les deux principales fêtes font Pâque & la Pentecôte. Pâque eft le jour de la réfurrection de Jefus-Christ. La Pentecôte, le jour de la defçente du Saint- Efprit. Noël eft le jour de la naiffance de Jesus-Christ. Les Rois ou l'Epiphanie, le jour qu'il fut adoré par les mages, que nous appellons les trois ruis. Il y a auffi plufieurs

fêtes

fêtes en l'honneur de la fainte Vierge, de faint Jean-Baptifte, des apôtres, & de quelques autres Saints, fuivant lescoutumes des églifes. Il faut être fort foigneux, à chaque fête, de s'inftruire du myf. tère ou de l'hiftoire du faint. Le cinquiéme commandement de l'églife eft de jeûner le carême entier, les quatre-tems & les vigiles. Le carême eft de quarante jours avant la fête de pâque, pour nous y préparer. Les quatre tems font les quatre faifons de l'année, en chacune defquelles nous jeûnons trois jours en une semaine. Les vigiles font les veilles de certaines fêtes. Le jeûne confifte à ne point manger avant midi, & ne faire qu'un repas. Le fixieme commandement eft de ne point manger de chair le vendredi ni le famedi, mémoire de la paífion & de la fépulture de notre Seigneur. On obferve la même abftinence tous les jours de jeûne.

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Demande Qu'est-ce que les fêtes? R. Des jours confacrés à Dieu. D. A quelle occafion? R. En mémoire des myfteres ou des faints. D. Quelles font les deux principales ? R. Pâque & la Pente-1 côte. D. Qu'est-ce que Pâque? R. Le jour de la réfurrection de notre Seigneur. D.Et la Pentecôte? R. Le jour de la defcente du Saint-Esprit. D. Qu'est-ce que Noël ? R. La naiffance de notre Sei-: gneur.D. Et l'Epiphanie? R. L'adoration des ma-i ges ou des rois. D. De quoi fe doit-on inftruire! aux jours de fêtes? R. Du myftere ou de l'histoire du faint. D. A quoi fert le catême ?. R. A nous préparer à la pâque. D. Qu'est-ce que les quatre-` tems? R. Trois jours de jeûne, en chacune des quatre faifons de l'année. D. Comment doit-on jeûner? R. En ne faifant qu'un repas, & aprèsi midi. D. Pourquoi garde-t-on l'abftinence de la viande les vendredis & les famedis? R. En mé-, moire de la paflion de notre Seigneur.

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