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notre falut & mettre ordre à notre confcience, recevoir la fainte Euchariftie ou nous y difpofer;

faire des aumônes, vifiter les pauvres, enfin, 1.Cor. xv1.2 remplir cette journée d'exercices de religion, dont les plus effentiels font les actes fréquens de

foi, d'efpérance & de charité. Il faut s'abftenir Ifa. xvIII. 13} ce jour-là de tout ce qui eft incompatible avec ces exercices. Premierement, de tout travail corporel, pénible & méchanique ; de toute mar chandise, de la pourfuite & du jugement des procès, & de toute affaire temporelle, autant qu'il fe peut. Secondement, des grands divertiffemens, comme la chaffe & les jeux qui occupent un grand temps & diffipent trop l'efprit. En troisieme lieu, de l'ivrognerie, des danfes deshonnêtes, & généralement de tout ce qui eft péché; car quoiqu'il le faille éviter tous les jours, il faut en être bien plus foigneux le jour qui est confacré à Dieu, & où les tentations font plus grandes, à caufe du loifir & des affemblées. L'évangile étant une loi d'amour, nous n'observons pas ce repos avec fcrupule comme les Juifs, & nous croyons pouvoir faire tous les travaux que demande la néceffité ou la charité; car JesusChrist nous a appris qu'il eft permis de faire du bien le jour du repos, & qu'il eft le maître de ce jour comme des autres. Sous ce commandement eft comprise l'obfervation des fêtes que l'églife a inftituées.

LEÇON X X V.

Du quatrieme commandement.

HONOR BS ton pere & ta mere, afin que tu

Luc. VI. 1.

vives long-temps fur la terre que le Seigneur ton Dieu te donnera. C'eft le premier commande- Eph. vi. 2è ment qui foit accompagné de promeffe. Cette

vie dans la terre promise, est l'image de la vie éternelle; & il eft jufte que ceux-là vivent, qui

font reconnoifans envers ceux dont ils ont reçu Eccl. m. 3. la vie. Chacun doit donc honorer fon pere & fa c. VII. 109. mere, se souvenant qu'il ne feroit pas au monde Job. iv. 4. fans eux; qu'il a coûté à fa mere de grandes dou

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leurs; & à l'un & à l'autre, beaucoup de peine & de foin pour le nourrir & l'élever. Tant qu'il cft jeune & foumis à leur conduite par la loi, il doit leur obéir, écouter leurs inftru&tions, en profiter & fouffrir leurs corrections, confidérant qu'il n'eft pas encore capable de fe conduire luimême. Pendant tout le refte de fa vie, un fils doit continuer à respecter fon pere & fa mere, les fecourir dans tous leurs besoins, les faire subfifter, s'ils font pauvres; fupporter leurs infirmités, s'ils font vieux. Tous les péchés qui fe peuvent commettre contre le prochain, deviennent beaucoup plus grands quand ils attaquent les parens. Les peres & les meres, de leur côté, font obligés, par ce même commandement de nourrir & entretenir leurs enfans, jufques à ce qu'ils foient en état de fubfifter par euxmêmes; à les inftruire, principalement des devoirs de la religion; les corriger, mais avec amour & difcrétion, fans les contrifter exceЛivement, ni leur abattre le cœur; leur donner bon exemple. La plupart des maux de l'état & de l'églife, viennent du mépris de ce commandement. Les enfans mal élevés deviennent des hommes indociles & vicieux, qui élevent mal leurs enfans: au contraire, la bonne éducation fe perpétue dans les familles. Sous le nom de peres, font compris tous ceux que Dieu a établis au-deffus de nous. Les évêques & les prêtres, particulierement les pasteurs de qui nous avons reçu la naiffance fpirituelle par le bap

tême, & la nourriture par les autres facremens & par la parole de Dieu, & qui veillent fur nous, pour rendre compte à Dieu de nos ames.

1. Pet. 111. 13.

Nous devons auffi regarder comme nos peres, Heb. xn11.17/ les princes, les magiftrats, & tous ceux qui Rom. x111. 2. exercent fur nous la puiffance publique. Qui ré- S• fifte à cette puiffance, réfifte à l'ordre de Dieu; Eph.v1.5.&c. & il faut obéir aux loix, non-feulement par la Colos. 111. 22. crainte de la peine, mais par obligation de Tit. 11.9. confcience. Il en eft de même des ferviteurs à l'égard de leurs maîtres. Ils doivent leur obéir avec crainte & fimplicité de cœur ; non pas comme à des hommes à qui ils veulent plaire, ne les fervant bien que quand ils font fous leurs yeux, mais du fond du cœur, comme faifant Ia volonté de Dieu, & attendant la récompenfe de lui. Les maîtres, de leur côté, doivent les traiter avec juftice & avec douceur, confidérant qu'ils ont auffi un maître dans le ciel.

LEÇON XXVI.

Du cinquieme commandement.

LE cinquieme commandement défend de

Deut. XIX

tuer, c'est-à-dire, de procurer la mort des hommes en quelque maniere que ce foit, parcequ'ils font nos freres & les images de Dieu. Qn pardonne l'homicide involontaire, quoique ce foit Ceŋ. 1x. 6. toujours un grand malheur; mais le meurtre de Num.xxxv.6. guet-à-pens eft digne de mort. Vous l'arrache- Ex. xxl. 14. rez de mon autel, dit Dieu dans la loi, pour Matt. xxv. 3 L. le faire mourir. Tous ceux qui prendront le glaive, dit Jefus-Chrift, périront par le glaive. Il est toutefois permis aux juges de faire mourir, fuivant les loix, ceux qui ont commis de grands crimes, afin de mettre en fureté les

gens de bien; &, par la même raifon, il eft permis de tuer les ennemis de l'état, en guerre légitime, obéiffant à fon prince. Mais il n'eft Rom. XII.11. jamais permis de fe venger; Dieu s'eft réservé

XII.15.

la vengeance, & il a établi des princes & des magiftrats pour l'exercer fur la terre. De-là vient que le duel eft un grand crime, parceque le particulier y cherche à fe faire justice à luimême; & d'ailleurs, il expofe fa vie témérai.Cor.vi. 20. reinent. Or, nous ne sommes pas à nous, mais à Dieu; il ne nous eft point permis d'attenter à notre vie, fous quelque prétexte que ce foit ; il faut attendre en patience que Dieu nous retire Ex. xx1, 28. de deffus la terre, où il nous a mis. Ce commandement défend auffi tout ce qui tend à la Matt, v. 21. mort, comme de bleffer ou de frapper. Il dé

&c.

fend la haine ou la colere, qui en eft la fource, & tout ce qu'elles produifent, comme les in¬ jures de paroles, les affronts, les querelles & les difputes trop aigres. Au contraire, il ordonne de conferver, autant qu'il nous eft poffible, la vie & la fanté de notre prochain, même de ceux qui nous haïffent. On rapporte à ce commandement le fcandale, qui eft comme un meurtrefpirituel, par lequel on tue l'ame du prochain, la faisant tomber dans le péché. Ainfi, un eccléfiaftique scandaleux eft celui qui, par fa vie déréglée, donne occafion aux laïques de vivre mal, à fon exemple. Ainfi ceux qui apprennent à des enfans le mal qu'ils ignofent; ceux qui composent on débitent des livres pernicieux; les femmes qui fe parent pour fe faire aimer, tous ceux-là donnent scandale & participent aux péchés de ceux Matth. v. 5. qui le prennent. Ce péché eft fi grand, que Jefus-Chrift dit, qu'il vaudroit mieux être jetté avec une pierre au cou au fond de la mer, que de fcandalifer le moindre des fideles.

LE

LE CON XXVII.

Du fixieme commandement.

E fixieme commandement défend aux créa

10.

tures raisonnables d'imiter les bêtes fans raison, Tho. 18. 13 qui fe mêlent indifféremment, & d'abufer, pour VI. 17. VIRA le plaifir, de ce que Dieu a fagement inftitué 9. pour la multiplication du genre hamain: car l'ouvrage de Dieu eft bon en toutes les parties; Greg. Niff.or cathech.c.28 il n'y a rien de mauvais ni de honteux, que le péché & la concupifcence, qui nous porte à ufer de nos corps contre la volonté du créateur. En défendant l'adultere, il défend auffi l'in- Gen. xxv11 cefte, la fornication, & toutes les autres efpeces Levit. XVI d'impudicités, qui font défendues nommément Eph. iv, 31. en divers endroits de la fainte écriture, pour montrer combien elles font abominables devant Dieu, mais dont il ne devroit pas même être mention parmi les Chrétiens, hors la néceffité de les condamner. Il fuffit de favoir que rien n'eft permis, finon dans les faintes regles du mariage. Les plaisirs criminels font la fource de Prov. 11. 18 plufieurs maux très-férieux, de maladies incu- 19. v. 4. &c. rables, de diffipations de biens, de haines mortelles, de jaloufies, de mauvais ménages entre 18. les maris & les femmes, d'abandonnement des enfans, de fuppofitions de part, d'avortement, d'empoisonnemens, de meurtres, de toutes fortes de crimes. Pour éviter la débauche, Dieu défend auffi tout ce qui y méne; toutes les ac- Ezech. xvII. tions, les attouchemens, les regards & les pa- 49. roles deshonnêtes, même jusques aux pensées arrêtées & délibérées. En cette matiere, bien plus qu'en aucune autre, il faut être foigneux de fuir les occafions du péché, qui font, l'oifiveté, la curiofité, la compagnie des débauchés, les

VI. 32. &c.

VII. 23. IXa

2. Cor. 5.9.

Eph. v. 18.

Ifa. 111. 16. 1. Pet.111.

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