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accompagnée de 4 tourelles plus petites sur les angles. Elle était couronnée par 13 croix et couverte de cierges (1).

à ce

Nous apprenons par un compte du 24 avril 1518, que, moment, Dominique dirigeait à Amboise les travaux suivants. 1o Dans le château, l'établissement des «eschaffaux es galeries>>... pour le baptême du Dauphin.

2° « La salle pour les nopces de Mgr le duc d'Urbin ».

3o Le Bastillon ou grand marché d'Amboise pour le tournoi du baptisement, qui dura huit jours; ce travail pressait beaucoup; Dominique y travailla 26 jours et 10 nuits, et reçut 6olivres (outre son traitement fixe!)

Il y a peut-être un rapprochement à faire entre ces travaux et le projet de Leonard de Vinci que nous reproduisons p. 48. Dominique de Courtonne, architecte (3) reçoit de François I un cadeau de 900 Livres, à cause des grandes pertes qu'il avait subies dans des travaux exécutés de 1516 à 1531 par ordre du Roi. Cette somme équivaut presque à quatre années de son traitement (en 1495). Il semble que c'étaient des modèles de bois pour la ville et le château de Tournay, pour Ardres et Chambord, pour des ponts, moulins à vent, à manège et à main (ou a roues mues par 2 hommes) (4).

Le 8 mars 1531, Michel Cosson déclare que que la maison à Blois, qui depuis 1512 appartenait à Dominique de Cortonne, est devenue sa propriété (5).

1531, 3 Mai: Pour le couronnement d'Eléonore d'Autriche, le maître érige sur l'ordre du roi, dans l'abbaye de St-Denis, les échaffaudages et tribunes pour les cérémonies et exécuta les travaux dans la Salle du pallays de la ville de Paris, pour le banquet à l'occasion de l'entrée de la reine. Pour ces

(1) Communication aimable de M. de Champeaux. tiree des Comptes des obsèques et funérailles du roi Louis XII Archives nationales K. K 89 (2) Voyez de Croy. op cit p. 22 et 105.

(3) Et non pas architecteur comme l'indique L. de Laborde (Voyez Archives nationales 960 No 3, 261. Le Vicomte François Delaborde a eu l'amabilité de contrôler pour moi cette forme. M. J. de Croy avait, de son côté, déjà rectifié cette

erreur.

(4) Patrons, en levée de boys tant de la ville des Chasteau de Tournay, Ardres, Chambord, patrons de ponts à passer rivières, moulins à vent, à chevaulx et à gens (Voyez Archives nationales J. 960 et les Comptes des Bâtiments du Roy, par le Marquis de Laborde, publiés par Guiffrey, II p 204.)

(5) De Croy. I. op. cit. p. 105.

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deux travaux, y compris la valeur du bois employé à l'abbaye, il reçut 200 Livres (1).

au

Entre Septembre 1532 et Mars 1533, pendant la somptueuse entrevue de François I et de Henri VIII, Camp du drap d'or, nous retrouvons Dominique en activité. Nous voyons mentionné l'achèvement d'un grand buffet en menuiserie, de plus le Grand maître de Montmorency le fait venir exprès de Paris à Boulogne, afin qu'il dispose, exécute et hâte différents travaux dans l'Abbaye (2). M. de Champeaux suppose qu'il s'agissait du logement royal dans l'Abbaye.

Quelles conclusions peut-on déduire des indications précédentes? La pensée que

(1) Ibidem, p. 104. (2) L de Laborde. La Renaissance des Arts, etc. I 290.

Dominique de Cortone n'était qu'un charpentier technicien habile, est tout à fait inadmissible; car dans ce cas on ne l'aurait pas amené en France, où, ne fut-ce qu'à cause des données plus compliquées, les charpentiers étaient en moyenne probablement beaucoup plus habiles qu'en Italie. Il faut sans doute le considérer comme Legnajuolo, tel que l'étaient les deux Sangallo, c'est-à-dire à la fois architectes et ingénieurs militaires, et qui, débutant par le métier de charpentiers, avaient passé par toutes les branches de l'architecture.

Evidemment M. de Croy a raison quand il parle des qualités de Dominique comme metteur en scène et comme improvi

sateur.

Le rôle important qu'il joua dans des cérémonies aussi importantes que les funérailles de Louis XII (1515), le baptême et le mariage à Amboise (1518), le couronnement d'Eléonore d'Autriche (1531) et au Camp du drap d'or (15311532), dans chacun de ces cas en des localités éloignées du lieu de son domicile de Blois, prouve que le roi le considérait comme l'artiste le plus approprié à mettre en lumière avec honneur, en de telles circonstances, les somptuosités de la Cour.

Le dédommagement important que lui accorda François I en 1531, ainsi que l'indiquent dépenses secrètes, pour différents travaux qu'il avait exécutés par ordre du roi, pendant les 15 dernières années, le fait apparaître à maintes fois comme l'architecte personnel du roi et de la cour, que le roi voulait avoir sous la main pour préparer la réalisation de ses propres idées.

Si à côté d'une telle situation nous voyons Dominique, à partir de 1512 et pendant 18 années, propriétaire de maison à Blois, c'est-à-dire jusqu'au moment, à peu près, où François I commençait à songer à la reconstruction de l'Hôtel de Ville et du Louvre, ce fut sans doute parce que c'était à Blois qu'il pouvait être le plus utile au roi,

Ensuite, notre attention doit être attirée au plus haut degré, lorsque dans une pareille situation le maître confectionne aussi un modèle pour le château de Chambord, et que l'on songe à la parenté qui existe entre l'organisme des piliers dans les escaliers des châteaux de Blois et de Chambord (voyez les figures 81 à 83), que l'on songe aussi à d'autres éléments de parenté de style, ainsi qu'au caractère des

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profils qui indiquent une influence créatrice commune.

Il est aisé de comprendre que J. de Croy considère comme probable que le modèle en bois pour le château de Chambord, que Félibien avait vu dans une maison à Blois et décrit, avait été fait par Dominique

de

Cortone. La dis

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position de l'es

calier à rampes droites, à cette époque, à elle seule, ainsi que le remarque M. de Croy, rend probable une composition ou une étude italienne du modèle (1). Les diffférences entre le modèle et l'exécution, tout en étant, dans la description et les paroles de

(1) Encore en 1548, au Louvre cette forme d'escalier (celui dit de Henri II), est désignée comme italienne.

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