Oeuvres du Comte de Adrien de Sarrazin

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Librairie de Charles Gosselin, 1841 - 492 pages
 

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Popular passages

Page 78 - ... qu'elle hait ou qu'elle redoute. Ainsi, tandis que le pauvre, rongé tout vivant par un de ces maux affreux qui rendent celui qui en est atteint insupportable à lui-même et aux autres, conserve encore le désir de vivre, même après qu'il a dû perdre tout espoir de guérir...
Page 16 - Caché dans le cabinet d'où il a pu voir le réveil de son visir, il n'a pu le suivre dans le jardin. Déjà même il a repris le chemin de Bagdad, après avoir chargé un esclave d'observer avec soin Abdélazi, et de venir lui rendre un compte exact de toutes les actions et de tous les discours du visir. Cependant Abdélazi continue sa promenade. Il jouit de sa...
Page 225 - ... connaissait les gens de lettres les plus distingués de la capitale; il se disait leur ami et même quelquefois leur conseil. D'ailleurs, adroit, insinuant, flatteur, encensant les riches, décriant les pauvres, vendant la louange et le blâme dans les journaux, où ses importunités lui avaient procuré quelque crédit, il était parvenu à soutenir sans fortune une assez forte dépense, ayant d'ailleurs assez de philosophie pour se passer de l'estime des gens dont il n'avait pas besoin. La...
Page 458 - Kadib, entouré •d'une centaine de personnes richement vêtues, élait couché sur une ottomane et fumait des aromates. Rustaf tremble 'comme une feuille agitée par le vent. Il se met à genoux dès la porte de l'appartement et s'avance ainsi jusqu'aux pieds du visir, qu'il n'ose regarder en face et qui lui tend négligemment' sa jambe , sans lui dire un seul mot.
Page 262 - Forval les engagements qu'il a pris la veille avec madame de Mazières. « Je n'ai pu voir, dit-il, je n'ai pu voir couler les larmes de cette femme respectable, sans en être profondément touché. Sur le bord du tombeau, elle voyait sa fille dans le plus affreux isolement, dans l'abandon et la pauvreté. Elle ne demandait au ciel qu'un appui, qu'un protecteur pour cette jeune et malheureuse orpheline. Je n'ai rien calculé ; j'étais trop ému pour raisonner, je n'ai suivi que le premier mouvement...
Page 225 - II débutait dans la carrière des lettres et s'il manquait des talents nécessaires pour s'y procurer une réputation durable, il avait assez d'esprit d'intrigue et d'audace pour obtenir des succès momentanés dans les cercles où il avait soin de se répandre. Valrose y passait pour un oracle; et, en effet, si, comme les oracles, il ne savait souvent ce qu'il disait, il n'en était pas moins cru sur parole. Il connaissait les gens de lettres les plus distingués de la capitale; il se disait leur...
Page 261 - ... connais beaucoup et depuis longtemps madame de Jumilly ; j'ai même été chargé par elle d'affaires très-importantes; j'étais avec elle en correspondance réglée. Elle m'entretenait sans cesse de l'avenir de sa fille, et du désir qu'elle avait de la voir bien mariée. Ma fille, me mandait-elle , est assez riche pour deux ; ce n'est donc point à la fortune que je m'attacherai dans le choix que je ferai de l'homme à qui je veux confier son bonheur. Mais si je trouve un jeune homme qui joigne...
Page 255 - Clainville ; nous le reconnaissons. Si quelqu'un racontait un événement assez extraordinaire pour trouver des incrédules, il n'avait qu'à ajouter: Je le tiens de Clainville ; dès cet instant il n'y avait plus de doute, le fait était avéré. Cet aimable jeune homme jouissait de l'estime et de l'amitié de tout le monde, et pourtant il n'était pas riche. Mille écus de rente, voilà tout ce qu'il possédait. Comment, diront les égoïstes, comment se donne-t-on les airs d'être généreux avec...
Page 224 - A cette passion impétueuse de l'amour avait succédé un sentiment moins vif sans doute, mais plus doux et plus durable, ce sentiment éclairé par la raison, qui semble tenir un juste milieu entre l'amour et l'amitié, et que l'on nomme tendresse ; il était heureux et semblait devoir lêtre toujours.
Page 194 - Ces tableaux tantôt si riants et si gracieux, tantôt si imposants et si sauvages , n'étaient point en harmonie avec mes forces physiques ; j'étais trop faible pour éprouver des émotions vives et variées, et cependant je ne pouvais rester indifférent à ces scènes brillantes de la nature. Ainsi ce qui eût été pour tout autre une source de plaisirs devenait pour moi une source de souffrances. » Cependant le lendemain matin, à mon réveil, je sens pour la première fois depuis bien long-temps,...

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