Attendu qu'à défaut de convention, d'un quasi-contrat ou d'un pacte faisant naître la responsabilité de son auteur, l'hospice, en recevant le malade, accepte par cela même les conséquences directes, indirectes, prévues ou imprévues de son admission; Qu'il doit surtout en être ainsi lorsqu'il s'agit de ces malheureux enfants abandonnés, à qui nos lois, s'inspirant de la charité d'un grand homme de bien, ont entendu faire trouver au sein des hospices non-seulement un asile, mais encore des tuteurs ; Altendu, enfin, qu'on ne peut reprocher à la demoiselle Gassin d'avoir seule empêché l'admission définitive de Villermain parmi les enfants assistés, admission subordonnée, par l'autorité administrative supérieure, à la condition unique de la déclaration de la mère, en refusant obstinément de faire connaître son nom, parce qu'en gardant le secret professionnel elle n'a fait que remplir un devoir qui lui était imposé par la loi sous une sanction pénale; Attendu que toute partie qui succombe doit être condamnée aux dépens; Par ces motifs : Le Tribunal, oui M. Bosquet, juge suppléant, occupant le fauteuil du ministère public, en empêchement de MM. les officiers du parquet, en ses conclusions; Déboute les membres de la commission administrative des hospices civils de Toulon de toutes leurs fins, et les condamne aux dépens. La morale de tout ceci, c'est que le rétablissement des tours, partout où ils ont été supprimés, est une mesure de haute et patriotique humanité. CLINIQUE MÉDICALE Rapport SUR UNE OBSERVATION DE PARACENTÈSE DU PÉRICARDE; CONSIDÉRATIONS PRATIQUES SUR LES GRANDS ÉPANCHEMENTS PÉRICardiques et suR LEUR TRAITEMENT CHIRURGICAL ; Lu à l'Académie de médecine, Par M. Henri ROGER, secrétaire annuel. M. le docteur Chairou, médecin en chef de l'asile du Vésinet, a lu à l'Académie (1) une observation fort détaillée de péricardite, dans laquelle l'abondance de l'épanchement et la gravité des symptômes généraux l'avaient décidé à pratiquer la ponction du péricarde; au récit de ce fait, il a joint une note intéressante dont je vais avoir l'honneur de vous rendre compte, (1) Dans la séance du 22 octobre 1872. demi-séculaires; car, voyez les conséquences de cette suppression ou de ce retard de la séance annuelle : Les concurrents pour les prix de 1875 ignorent leur sort; Les lauréats ne reçoivent pas les sommes allouées aux prix qu'ils ont obtenus; Les prix et les médailles accordés pour la vaccine, pour les épidémies, pour les eaux minérales restent inconnus ; Et, chose plus grave et qui peut placer l'Académie dans un grand embarras, les sujets des prix à décerner en 1878 ne sont pas déterminés. Je m'arrête dans ce petit exposé, fait sans esprit de critique, sans malveillance et avec le désir sincère de voir l'Académie rentrer, s'il en est encore temps, dans ses habitudes d'exactitude et de régularité. Autre avertissement. L'inspectorat des eaux minérales est de nouveau très-menacé dans son existence. M. Parent, qui semble avoir voué à cette institution une haine implacable, a représenté à la Chambre des députés le projet de loi qui ne put pas aboutir à l'Assemblée nationale, et qui supprime formellement les inspecteurs de nos thermes. On assure que la commission nommée pour l'examen de ce projet de loi se montre très-favorable à son adoption, et cette commission assure à son tour qu'elle trouvera une majorité considérable dans la Chambre des députés. C'est à bon escient que je donne cet avertissement. Que les intéressés avisent, si c'est possible. Pour moi, je crois que l'inspectorat est condamné. Il ne trouvera guère de défenseurs dans les cinquante et quelques confrères qui font partie du Parlement. Il faut que l'expérience se fasse et elle se fera, à moins que le Parlement ne s'aperçoive enfin qu'à cette question, en définitive minime, de l'inspectorat, se rattache la question plus impor en qualité de rapporteur et au nom d'une commission composée de MM. Legouest et Marrotte. Comme, dans ces dernières années, j'ai moi-même fait cette opération chez trois enfants placés dans des conditions à peu près analogues, je mettrai à profit cette occasion pour exposer quelques considérations pratiques sur les grands épanchements du péricarde et pour discuter l'opportunité de l'intervention chirurgicale; dans ce travail, je viserai principalement la péricardite infantile, qui m'est mieux connue. Auparavant, je rappellerai en peu de mots l'observation de M. Chairou; j'en indiquerai les traits saillants, afin d'en faire mieux ressortir les conséquences nosographiques et thérapeutiques. Thomirel (François), âgé de 23 ans, soldat au 7° régiment d'artillerie, d'une constitution native médiocre (suffisante néanmoins pour qu'il ait pu faire la campagne de la Loire sans accidents sérieux), commença, sept semaines avant son arrivée à l'asile du Vésinet (le 31 juillet 1872), à ressentir un peu de gêne de la respiration. Jamais il ne souffrit d'un point de côté; il y eut seulement de la toux, une légère constriction à la poitrine, et surtout une diarrhée assez persistante, qui fit croire d'abord à une maladie intestinale. Le début fut donc insidieux, et même la péricardite fut réellement latente. Lors de son entrée au Vésinet, le jeune homme présentait déjà un certain degré de cachexie : ' l'amaigrissement était prononcé; les membres inférieurs, le scrotum et la paroi abdominale étaient œdématiés; on percevait une notable quantité de liquide dans la cavité péritonéale. L'habitus extérieur était plutôt celui d'un phthisique avancé que d'un individu atteint de maladie du cœur. La respiration était courte et fréquente; tantôt survenaient de véritables crises d'asphyxie, et tantôt des syncopes; les mouvements respiratoires se faisaient presque exclusivement aux dépens des muscles intercostaux, et le diaphragme semblait n'y prendre, pour ainsi dire, aucune part. L'auscultation permettait d'entendre aux deux sommets de la poitrine, surtout à gauche, de nombreux râles sibilants et muqueux; à la base, du même côté, les mouvemente respiratoires étaient très-faibles et le murmure vésiculaire à peine sensible; la voix prenait, en cette région, un timbre égophonique. La percussion manifestait inférieurement une matité absolue qui remontait, en arrière, au-dessus du quatrième espace intercostal, et s'étendait latéralement, en avant, jusqu'à la région précordiale; là, elle devenait considérable : elle dépassait de deux centimètres le bord droit du sternum et remontait jusqu'au troisième espace intercostal; en bas, elle occupait tout le creux épigastrique. Malgré cette matité étendue, il n'y avait point de voussure appréciable, et la mensuration du thorax donnait, au contraire, à droite, une augmentation de volume (de deux centimètres). A la palpation, l'on ne percevait pas le moindre frémissemet cardiaque, et le choc était nul. Les bruits du cœur pourtant continuaient à être entendus, surtout au voisinage du sternum, et même jusqu'au cinquième espace intercostal gauche; mais ils étaient sourds, faibles, et semblaient lointains. Le foie ne paraissait point malade (il fut trouvé, à l'autopsie, excessivement congestionné, ainsi que la rate); ics urines ne contenaient pas d'albumine. En résumé, il y avait là un état pathologique fort complexe : l'abondance des râles mu tante de la protection et de la conservation de nos sources d'eaux minérales, partie considérable de notre richesse publique. Vous remarquerez sans doute cette tendance actuelle d'un grand nombre d'esprits à étendre la liberté de l'exercice des professions libérales, tandis que, au contraire, on cherche à revenir au système des maîtrises et des corporations pour l'exercice des professions manuelles. Il y a là une contradiction dans les idées d'économie sociale dont on aurait peine à se rendre compte, si . tout, en ce moment, n'était pas contradiction, antithèse et confusion. Vous verrez bientôt, croyez-le, se produire au sein de notre Parlement ce qui vient de se produire au sein du Parlement de la Belgique, où un homme considérable, un ancien ministre, un orateur d'un puissant talent, M. Frère-Orban, a plaidé avec une grande éloquence en faveur de la liberté professionnelle pour l'exercice de la médecine et du barreau. Certes, non, le député belge ne m'a pas convaincu, mais j'ai éprouvé une impression douloureuse en lisant son discours, parce qu'il peut séduire et entraîner un grand nombre d'esprits. M. Frère-Orban a oublié sans doute que cette liberté pour l'exercice de la médecine a existé pendant dix ans en France, et il ne s'est pas souvenu du navrant tableau peint par Fourcroy des déplorables conséquences produites par cette liberté professionnelle. Mais tout s'oublie et tout est à recommencer. ÉCOLE DE PHARMACIE DE NANCY. D' SIMPLICE. Il y aura lieu de pourvoir à la chaire d'histoire naturelle vacante à l'École supérieure de pharmacie de Nancy. Un délai de vingt jours, à dater de la publication du présent arrêté, est accordé aux candidats pour la production de leurs titres. queux, aux deux sommets de la poitrine, rendait presque certaine l'existence de tubercules pulmonaires; d'autre part, l'étendue de la matité, l'égophonie et la diminution du murmure vésiculaire, la grande faiblesse des battements du cœur, donnaient à penser qu'il s'était fait un épanchement double, occupant à la fois la plèvre gauche et le péricarde. En raison de la gravité des phénomènes généraux et de la répétition des syncopes, il y avait urgence d'intervenir : M. Chairou, jugeant que l'evacuation simultanée des deux collections ne pouvait s'effectuer sans provoquer de sérieux accidents, et peut-être une syncope mortelle, préféra pratiquer d'abord la thoracocentèse, dans l'espoir de rétablir le péricarde et le cœur dans leurs rapports normaux avec les organes environnants. La ponction fut faite le 2 septembre, au moyen de l'aspirateur Dieulafoy, et donna issue à 1,430 grammes d'un liquide jaune trèsfoncé. Il ne s'ensuivit aucun soulagement appréciable: immédiatement après l'opération, la matité précordiale s'étendait encore depuis le bord droit du sternum jusqu'à 5 ou 6 centimètres en dehors du mamelon gauche, c'est-à-dire sur une largeur de près de 20 centimètres. De même, les dimensions verticales de la matité restaient sensiblement identiques, en sorte que l'existence d'un épanchement énorme, occupant la région antérieure et médiane de la poitrine et débordant le creux épigastrique, devenait tout à fait évidente. Deux jours plus tard, les phénomènes asphyxiques augmentant, la paracentèse du péricarde fut décidée. L'état général était alors fort mauvais : le malade ne pouvait rester couché sans être pris de suffocation; il avait une dyspnée et une angoisse extrêmes, ainsi qu'une sensation de constriction permanente à la base de la poitrine. La ponction fut pratiquée dans le cinquième espace intercostal, à 2 centimètres en dehors du mamelon, point où l'on ne sentait aucunement battre la pointe du cœur et où l'auscultation montrait que les bruits cardiaques étaient très-éloignés. L'aiguille (n° 2 et pompe moyenne) fut poussée d'avant en arrière et de dehors en dedans, jusqu'a une profondeur de 6 centimètres. Un flot de sérosité rougeâtre, analogue à de l'eau de groseilles, très-chargée en fibrine, se précipita dans le réservoir; on en tira un peu plus de mille grammes. L'opération dura une demi-heure; pendant tout ce temps, le pouls demeura le même, petit et dépressible. Il y eut une légère tendance à la syncope; mais finalement aucun accident ne survint. Les battements du cœur restèrent toujours faibles et lointains; la seule modification apparente fut la diminution d'étendue de la matité. La mensuration totale de la poitrine donnait 2 centimètres de moins qu'avant les deux ponctions. Quoique la respiration fût encore très-fréquente, le malade accusa un soulagement notable, et, pour la première fois depuis plus d'un mois, il put se coucher et dormir quelques heures. Le lendemain même il commit l'imprudence de se lever et de se promener dans les galeries, sans en éprouver d'ailleurs ni gêne ni fatigue. Mais cette amélioration ne fut pas de longue durée. Le 7 septembre, quatre jours seule ment après l'opération, l'on constatait la reproduction de l'épanchement dans le péricarde et aussi dans la plèvre; le pouls, d'abord tombé de 150 à 110, était remonté à 140; l'œdème des membres n'avait nullement diminué; l'inertie du diaphragme persistait, et avec elle la dyspnée qui en était la conséquence. Les jours suivants, il se fit pourtant une détente assez marquée dans les principaux symptômes, et, quoique l'issue finale ne parût guère douteuse, on put espérer de voir se prolonger quelque peu la vie du malade. Mais, au bout de deux septénaires, la diarrhée colliquative qui s'était montrée au début de l'affection reparut plus intense, et la mort survint sept semaines après la ponction du péricarde. Nécropsie (quarante-trois heures après le décès). A l'ouverture de la poitrine, on est d'abord frappé de l'énorme capacité du péricarde, qui occupe, pour ainsi dire, toute la cavité thoracique et déprime le diaphragme du côté de l'abdomen. Les poumons, refoulés en haut et en arrière, sont en partie atrophiés; ils adhèrent presque partout par des brides fibreuses, sauf le poumon gauche qui est soulevé et appliqué contre la gouttière vertébrale par un épanchement d'un litre environ. Le parenchyme pulmonaire, des deux côtés, est farci de tubercules à tous les degrés de leur évolution. Le feuillet fibreux du péricarde, en avant, est libre d'adhérences; mais, en arrière, il est intimement soudé aux deux poumons et ne peut en être détaché qu'au moyen d'une dissection attentive. La ponction post mortem du sac péricardique donne encore issue à plus d'un litre de liquide qui, cette fois, n'est plus rouge comme après la paracentèse faite pendant la vie, mais jaunåtre et franchement purulent. En incisant la paroi du sac, on la trouve doublée d'une masse énorme de couches fibrineuses, d'une épaisseur d'un centimètre au moins. Cette masse englobe complétement le cœur et l'origine des gros vaisseaux. Des capillaires nombreux pénètrent sur certains points les néomembranes, et probablement ils avaient été la source de l'hémopéricarde constaté à la première ponction. L'examen au microscope (1), tout en confirmant ces lésions anatomiques, montra de plus qu'il existait un grand nombre de granulations tuberculeuses, surtout à la face externe du feuillet pariétal du péricarde et au niveau du point de réflexion de la séreuse sur les gros vaisseaux. Entre les lamelles fibrineuses se voyaient de nombreux leucocytes. (1) Fait avec soin et compétence par M. le docteur Rendu, lauréat des hôpitaux (médaille d'or), un de mes internes les plus distingués. Tel est le fait intéressant qu'a présenté avec talent M. le docteur Chairou. Je veux, pour le moment, me borner à quelques remarques. Et, d'abord, voilà une affection très-compliquée, caractérisée à l'autopsie par des lésions considérables, qui cependant aurait pu, sur le vivant, passer presque inaperçue, si l'exploration n'avait porté au delà des désordres fonctionnels: un peu de constriction et d'anxiété précordiales, une dyspnée modérée, un affaiblissement progressif qui pouvait dépendre de la tuberculisation au moins autant que de la péricardite, tels sont les troubles de fonctions qui traduisaient des altérations organiques profondes et qui les traduisaient si imparfaitement. Celles-ci n'étaient positivement révélées que par les signes physiques au moyen desquels il fut possible de diagnostiquer avec certitude la phthisie pulmonaire, la pleurésie et la péricardite. Un second point fort important, c'est l'amélioration qui suivit immédiatement la paracentèse du péricarde tandis qu'après la thoracocentèse le soulagement avait été presque nul, dès que le sac péricardique est débarrassé du liquide compresseur, la dyspnée diminue; le décubitus horizontal devient possible, et un sentiment de bien-être général succède à l'angoisse des jours précédents. Ce sont là certainement des effets très-remarquables; et l'on peut, sans exagération, attribuer la prolongation de l'existence, pendant sept semaines, à cette intervention opportune. Mais, d'un autre côté, il faut reconnaitre que la reproduction de l'épanchement n'a point tardé à se faire (trois jours seulement après la ponction), résultat d'ailleurs inévitable en présence des conditions anatomo-pathologiques du péricarde créées par la phlegmasie. Si donc l'opération a rendu un service signalé au malade, en éloignant la cause immédiate d'une mort certaine, elle a été impuissante pour arrêter effectivement le cours de la maladie et pour en empêcher la terminaison fatale. L'observation de M. Chairou et les trois faits que j'ai recueillis (et dont il sera question plus loin) montrent bien dans quel cas le praticien doit agir, et dans quelle mesure il peut compter sur la ponction du péricarde comme ressource thérapeutique; si dans ces exemples de péricardite l'opération était indiquée, c'est qu'il s'agissait de grands épanchements, et aussi que les accidents asphyxiques menaçaient. En effet, il ne faudrait pas croire que la paracentèse du péricarde fût devenue une opération facile, innocente, souvent opportune et souvent salutaire, depuis les progrès dans la diagnose physique et le perfectionnement réel apporté au procédé opératoire, par M. Dieulafoy; sous prétexte de quelques demi-succès obtenus par les ponctions aspiratrices, il ne faudrait pas être tenté de la prodiguer, comme on l'a fait dans ces derniers temps pour la thoracocentèse qu'on n'a pas seulement réservée aux empyèmes (où elle est nécessaire), aux vastes et rapides épanchements séreux (où elle peut être nécessitée), mais qu'on a appliquée aux collections moyennes et même petites, avec de nombreux mécomptes et parfois avec des résultats funestes : grandeur de l'épanchement, urgence d'accidents qui menacent la vie, telles doivent être pour l'opérateur les deux conditions décisives. Je vais maintenant examiner à la lumière des faits: 1° quelles sont les indications et contreindications de la paracentèse du péricarde; 2o quel est le meilleur mode opératoire; 3o quels ont été les résultats de l'opération et quelle en est la valeur thérapeutique. (A suivre dans un prochain numéro.) ACADÉMIES ET SOCIÉTÉS SAVANTES ACADÉMIE DES SCIENCES M. Leymerie adresse une note relative à l'existence du mercure natif dans les Cévennes. La communication faite à ce sujet par M. Thomas, au mois de mai dernier, a trouvé quelques incrédules. M. Leymerie rappelle que, dès l'année 1843, il avait signalé le fait à M. Elie de Beaumont. « Dès cette époque, dit-il, j'exprimais la conviction que j'avais acquise, non par mes yeux, il est vrai, mais par une enquête minutieuse faite sur les lieux en compagnie d'un avocat de Toulouse, M. Bouloumié, que du mercure coulant avait été observé à diverses époques et même récemment par les habitants de Saint-Paul-des-Fonts (Aveyron), village situé au pied du plateau jurassique du Larzac, qu'ils en avaient plusieurs fois recueilli, qu'ils avaient constaté sa fâcheuse influence sur la végétation, et qu'ils en avaient fait usage pour guérir certaines maladies de leurs moutons. Je ne reproduirai pas ici les dépositions frappantes de vérité et de sincérité faites par les paysans que nous avons interrogés et qui se trouvent consignées dans la lettre que je viens de citer. Je me contenterai de rappeler que j'avais cru trouver la cause de ce fait, que sa généralité dans les dépendances des Cévennes rend beaucoup plus remarquable, dans la sublimation de gites mercuriels situés au sein de terrains plus anciens, à une profondeur plus ou moins considérable. » Le point de départ de ces recherches consiste dans une observation antérieurement faite dans la commune de Mont-Laur, canton de Belmont (Aveyron), par M. Bouloumié, alors en tournée comme substitut du procureur du roi à Rodez. Ce magistrat remarqua sur la cheminée d'un paysan une assez grande quantité de mercure contenu dans une fiole. Étonné de trouver dans une pauvre chaumière, et en aussi grande abondance, une substance si précieuse et dont le principal usage paraissait être d'amuser les enfants de la maison, il adressa quelques questions au paysan, qui lui apprit que l'on n'achetait pas cette matière à Mont-Laur, qu'elle n'était pas. rare du côté de Larzac, et que, à Saint-Paul, par exemple, plusieurs habitants, en faisant des rigoles dans la terre, s'en étaient procuré en quantité notable. - M. Salathé envoie le résultat d'expériences entreprises pour enregistrer les mouvements du cerveau. « Après avoir pratiqué sur le crâne de l'animal une trépanation de 2 centimètres de diamètre, nous adaptons à l'orifice ainsi obtenu un tube de verre de même diamètre, dont la partie inférieure est fixée au moyen d'une garniture en laiton, munie d'un pas de vis. Ce tube est fermé supérieurement par un bouchon de caoutchouc que traverse un petit tube de verre, se continuant par un tuyau de caoutchouc, lequel vient aboutir à un tambour à levier. Nous versons du liquide dans l'appareil, de telle sorte que son niveau corresponde à la partie moyenne du petit tube de verre. De la sorte, on observe les moindres oscillations que présente le liquide, oscillations qui se traduisent d'autre part par les mouvements de la plume du tambour à levier, qui les inscrit sur un cylindre enregistreur, sur lequel nous pouvons noter en même temps le tracé de la respiration ou du cœur. Les détails de nos expériences, exécutées dans le laboratoire du professeur Marey, trouveront place dans un travail que nous publierons prochainement. Nous nous bornons, pour le moment, à énoncer les principaux résultats obtenus : 1. Les oscillations du liquide, en rapport avec la respiration, faibles et parfois nulles dans la respiration calme, deviennent très-prononcées dans les efforts, les cris, etc. 2. Les oscillations respiratoires, observées simultanément au crâne et au râchis, sont synchrones. 3. La respiration artificielle renverse l'ordre des oscillations, le liquide s'élevant alors en inspiration, s'abaissant en expiration. 4. Les oscillations dépendant de la systole cardiaque, qui peuvent être en partie ou complétement masquées, dans le cas de respiration exagérée, donnent un tracé assimilable à celui du pouls. 5. Les attitudes exercent sur la pression intra-crânienne une grande influence qu'indiquent les changements considérables du niveau du liquide, qui monte notablement quand on élève l'arrière-train de l'animal, qui baisse dans la manœuvre inverse. 6. Les anesthésiques peuvent modifier les phénomènes des deux façons, soit en supprimant brusquement la respiration et par suite les oscillations qui en dépendent, soit en supprimant ces dernières et régularisant la respiration. » — M. L. SOCIÉTÉ DE CHIRURGIE Séance du 31 mai 1876. Présidence de M. HOUEL. Pansement de Lister. Rapports de la grossesse et du traumatisme. Élection d'un membre titulaire. M. Lucas-Championnière offre en hommage un petit volume qu'il vient de publier sous ce titre Chirurgie antiseptique; principes, modes d'application et résultats du pansement de Lister. Dans la dernière séance, ainsi que nous l'avons dit, M. Félix Guyon a présenté un malade à qui il a pratiqué l'amputation sus-malléolaire le 28 avril, et qui était complétement guéri le 15 mai, c'est-à-dire dix-sept jours après, grâce au pansement de Lister. M. Guyon a présenté également la statistique des opérés qu'il a traités par ce même pansement. A l'occasion de cette présentation, M. Desprès a cru devoir déclarer, qu'à ses yeux, la statistique de M. Guyon ne prouvait rien en faveur du pansement de Lister. Suivant lui, les résultats qu'elle donne ne sont pas supérieurs à ceux que fournit la chirurgie ordinaire. Quant au malade guéri en dix-sept jours d'une amputation sus-malléolaire, c'est là un fait exceptionnellement heureux comme on en rencontre, d'ailleurs, par tous les modes de pansement, quels qu'ils soient. MM. Azam (de Bordeaux), Bourgade (de Clermont-Ferrand), A. Guérin, e ont cité des cas dans lesquels la guérison a été obtenue au bout de cinq, huit, treize jours, par les modes de pansement particuliers qu'ils préconisent. etc., En ce qui concerne la guérison par première intention, M. Desprès ne voit pas que le panse |