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Traité des indulgences et du jubilé (1). L'auteur, qui s'est caché sous les initiales J. M. J., traite d'abord des indulgences, de leur nature, de leurs effets, du pouvoir de l'Eglise à cet égard, des conditions requises pour gagner l'indulgence, et des principales indulgences. Le tableau qu'il donne de ces indulgences pourra intéresser la piété. La seconde partie du Traite roule sur le jubilé et en explique la nature, l'institution, les cérémonies, les oeuvres, les prérogatives, etc. Le volume est terminé par les méditations de Bossuet pour le temps du jubilé, par le serinon de Bourdaloue, et enfin par ta bulle de Léon XII: seulement je regrette que l'auteur se soit servi pour cette bulle d'une traduction fort imparfaite, pour ne rien dire de plus, qui avoit paru dans quelques journaux (2).

Les exercices et instructions pour le jubilé sont commencés dans toutes les églises où ils doivent avoir lieu. A Notre-Dame, il y a trois exercices par jour : à six heures du matin, la prière du matin, lecture méditée, instruction et explication de la doctrine chrétienne, par M. l'abbé Tresvaux, chanoine, et autres ecclésiastiques de l'archevêché, A une heure, lecture et courte explication de l'Evangile du jour, par M. l'archevêque ou par quelqu'un des grandsvicaires; ensuite sermon alternativement par MM. Borderies, Boudot, Rauzan et autres ecclésiastiques. Le soir, à six heu

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instruction par M. Levasseur, missionnaire de France. Chaque instruction est accompagnée de prières, et les saintes reliques qui se conservent à Notre-Dame sont exposées à la vénération des fidèles. A Sainte-Geneviève, il y a aussi des exercices pour le jubilé; M. l'abbě Menoust fait une instruction le matin, et MM. Fauvet et Caillau le soir. Aux Invalides, M. l'abbé Rauzan, M. l'abbé Goudin et deux autres missionnaires, donnent des instructions tous les jours, à huit heures du matin et à deux heures. Aux Mis

(1) In-12. A Paris, chez Pihan Delaforet.

(2) Dans cette traduction, rédigée sans doute fort à la hâte, on fait dire par le pape aux évêques, qu'ils ne doivent point cesser de travailler que lorsque le Christ leur dira de régner et de triompher en tout lieu. Le saint Père ne dit rien de semblable. Ne cessez pas, ditil, jusqu'à ce que le Christ régnant en vous, vous le fassiez régner partout et partout triompher; ce qui est fort différent.

sions-Etrangères, il y a trois exercices par jour; le matin, M. l'abbé Busson fait une instruction; à deux heures, sermon par les missionnaires de France, MM. H. Aubert, Saint-Yves et Abeil; les autres jours le sermon par le prédicateur du carême. Tour les soirs, à six heures, les missionnaires donnent encore un exercice, et de temps en temps dans l'église basse. A Saint-Germain-des-Prés, MM. Rodet, Mercier et Cadiergues font des instructions, et à SaintLouis-en-l'Ile, MM. Paraudier en La Haie. Il n'y aura point d'instruction extraordinaire dans les églises où la visite pastorale a eu lieu les années précédentes. Plusieurs missionnaires ont commencé des exercices à Versailles, dans les paroisses Saint-Louis et Notre-Dame; ce sont MM. Polge, Bach, Poncelet, Auvergne, Beaucé et Magdeleine.

La société pour le soulagement et la délivrance des prisonniers tiendra, le vendredi 24, sa réunion annuelle dans l'église de Saint-Thomas-d'Aquin; le sermon sera prononcé, à deux heures, par M. l'abbé Fayet, prédicateur du Roi, et la quête sera faite par Mmes les baronnes de Vitrolles et de Montaillens. Après le sermon, qui sera sur la nécessité de la pénitence publique pour les crimes publics, M. l'archevêque de Paris, président de la société, donnera la bénédiction du St-Sacrement. Le même jour, l'association de charité établie sur la paroisse de Saint-Vincent-de-Paul, aura, à deux heures, son assemblée de charité; M. l'abbé Bonnevie, chanoine et grand-vicaire de Lyon, fera le discours. Mme la Dauphine a promis de se trouver à cette réunion, et a nommé pour faire la quête Mmes la duchesse de Mahon et la marquise de La Fare. Le lendemain, à 9 heures, il sera dit une messe basse pour les bienfaiteurs de l'établissement.

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- Aux mandemens pour le carême que nous avons cités, nous pouvons joindre celui de M. de Boisville, évêque de Dijon, qui contient une réclamation vigoureuse contre l'esprit du siècle et contre les maux de l'Eglise. Nous n'en don nerons qu'un extrait, où on retrouvera à la fois le style ferme d'un écrivain plein de verve, et l'ame et le zèle d'un évêque :

« En effet, N. T. C. F., levez la tête, et voyez ce qui se passe autour de vous: quel siècle et quelles moeurs! quel monde que celui au milieu duquel nous sommes condamnés à vivre! D'un côté, toutes

les vérités méconnues, tous les principes révoqués en doute; de l'autre, la liberté des opinions professée hautement, et sa compagne inséparable, la licence des mœurs, affichée sans pudeur. Partout, en un mot, la raison humaine en plein délire répudiant avec dédain la sagesse de nos pères, et rejetant avec orgueil celle de Dieu

même.

» Encore si cette déplorable frénésie ne régnoit que dans certaines parties de la société; si cette fièvre délirante n'agitoit que cette classe d'hommes superbes qui se croient supérieurs à tous; mais l'immoralité est descendue de rang en rang dans les dernières classes, et l'impiété a fait explosion chez le peuple. Partout, dans les hameaux solitaires comme dans les cités populeuses, tout ce qui compose la nation est travaillé du même délire; chez les petits comme chez les grands c'est partout une enfance sans retenue, une jeunesse sans frein, un âge mûr sans réflexion, une vieillesse sans prévoyance; partout enfin un peuple égaré, une multitude frappée d'aveuglement, marchant au hasard vers un sombre avenir qu'elle ne veut pas même entrevoir, et se précipitant sans effroi dans un abîme sans fond que ne soupçonne pas sa stupide insouciance.

» Eh! comment la multitude pourroit-elle échapper à la séduction, et ne seroit-elle pas entraînée par le torrent des mauvaises doctrines? Elle est abandonnée à la merci d'hommes insensés et furieux

qui se sont arrogé le droit d'instruire le peuple pour le corrompre et de le pervertir pour le perdre. On a souffert que des écrivains, ennemis jurés de tout ce qui est bien, fissent circuler périodiquement, et d'un bout de l'empire à l'autre, des écrits incendiaires, assaisonnés d'atroces calomnies et d'audacieux blasphèmes. On a voulu que régulièrement, et jour par jour, ils pussent impunément exciter les sujets à la révolte et le peuple au mépris des choses saintes: dès-lors osant et bravant tout, ils n'ont plus connu ni frein ni mesure. On diroit que, renouant la trame infernale d'une conspiration plutót endormie qu'étouffée, ils ont juré de déchirer une seconde fois le sein de leur malheureuse patrie, et de recommencer le cours sanglant de la plus affreuse révolution. Dès-lors ces hommes, aussi incorrigibles que pervers, fiers de l'impunité et forts du nombre, se sont fait un jeu d'affronter la censure et d'insulter l'autorité même. Que leur importe la clameur impuissante des sages indignés? vous les verrez professer effrontément leurs dogmes irreligieux et leurs maximes anarchiques jusque dans le sanctuaire des lois : que dis-je? c'est là, c'est en présence même des tribunaux que triomphera plus insolemment leur audace! ... »

On vient de donner à Lille une nouvelle édition du Sage dans la solitude (1), par l'abbé Pey, avec une petite notice sur l'auteur. Cet écrit parut en 1787, chez Guillot,

(1) 1 vol. in-18, prix, go c. et 1 fr. 25 cent. franc de port. A Lille, chez Lefort; et à la librairie ecclésiastique d'Adr. Lè Clere et compagnie, au bureau de ce journal.

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avec le nom de l'abbé Pey, et une approbation de l'abbé de La Hogue. Il est dit dans la préface que l'ouvrage est en partie imité de celui d'Young sous le même titre. Nous avouons que nous avions conçu d'abord quelques soupçons sur l'attribution de ce livre à l'abbé Pey; il nous sembloit que ce style ne ressembloit guère à celui de ses autres écrits, et nous trouvions dans les pensées quelque chose de vague. Le Sage dans la solitude parle de Dieu, de la Providence, de l'immortalité de l'ame; rien dans cet opuscule n'annonce précisément un catholique et un prêtre qui faisoit profession de piété. Toutefois l'édition de 1787 n'est point une édition furtive; elle porte le nom de l'abbé Pey et celui du libraire, et l'abbé Pey n'a point réclamé comme il l'avoit fait pour l'Association aux SS. Anges, opuscule qu'on lui attribuoit. L'éditeur de Lille, M. Lefort, étoit donc autorisé à publier cette nouvelle édition sous le nom de l'abbé Pey. Il y a d'ailleurs de légers changemens dans le style, et on a ajouté une méditation qui ne se trouve pas dans l'édition de 1787, et qui a pour titre : Pensées de la nuit. En tête du volume est une courte notice sur l'abbé Pey, extraite de celle qui à paru dans le 4 volume de nos Mémoires. Nous nous proposons d'en donner une plus étendue dans ce journal, et déjà nous avons recueilli quelques renseignemens peu connus sur ce laborieux et estimable écrivain. Nous avons appris, entr'autres, qu'il est mort, non à Constance comme nous l'avions dit d'abord, mais à Venise, en 1797. Il étoit alors accompagné d'un neveu qui l'avoit suivi dans son exil, et qui lui rendoit les plus tendres soins. Si ce neveu, ou tout autre ecclésiastique qui se seroit trouvé à Venise vers ce temps, avoit la bonté de nous procurer quelques documens sur les dernières années de l'abbé Pey, et spécialement nous faire connoître la date précise de sa mort, ils auroient des droits à notre reconnoissance et nous mettroient à même de payer un tribut plus complet à la mémoire d'un prêtre non moins recommandable par sa haute piété que par son zèle ct

ses travaux.

-M. Charles -Clément de Gruben, évêque de Paros, suffragant d'Osnabruck, et administrateur apostolique de ce diocèse, a donné, en cette qualité, des lettres pastorales adressées aux catholiques des districts nouvellement réunis au diocèse d'Osnabruck. Nous avons vu que le Pape régnant,

par une bulle du 26 mars 1824, qui commence par ces mots : Impensa romanorum pontificum, avoit réuni au diocèse d'Osnabruck quelques parties d'anciens diocèses, comme le bas comté de Lingen, les districts de Meppen et d'Emsbuhr, l'Oost-Frise et le comté de Bentheim. M. l'évêque de Paros a pris en main l'administration spirituelle de ce territoire, et a adressé au clergé une lettre pastorale, le 12 février de l'année dernière. Il donne quelques avis à ses coopérateurs, et afin que le changement de juridiction ne produise ni doutes ni embarras, il trace quelques règles que l'on devra suivre. Les statuts et réglemens observés dans le diocèse de Munster continueront d'être en vigueur; les pouvoirs donnés subsistent jusqu'à révocation; on ne changera rien jusqu'à nouvel ordre aux livres liturgiques et à la célébration des fêtes. Tout ce qui a rapport au for ecclésiastique doit être adressé à l'administrateur apostolique, et il exhorte les curés à détourner les fidèles des mariages dans les degrés prohibés. M. de Gruben est né à Bonn, en 1764, et a été fait, en 1795, évêque de Paros et suffragant d'Osnabruck. Ce prélat fut obligé de venir à Paris en 1811, et assista au concile de cette année, ainsi que M. Droste de Vischering, suffragant de Munster, et aujourd'hui évêque de ce même siège.

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PARIS. Le Roi a fait remettre à M. le préfet de Lot-et-Garonne un secours de 2000 fr, pour ceux de ses administrés qui ont le plus souffert des inondations. Mme la Dauphine a donné pour le même objet 2000 fr. Mgrs les ducs d'Orléans et de Bourbon chacun 200 fr.

-S. A. R. Mme la Dauphine a fait repartir entre douze sociétés maternelles un secours de 6,800 fr., indépendamment des sommes que toutes les sociétés reçoivent chaque année de son inépuisable charité.

S. A. R. Mme la Dauphine vient d'accorder 560 fr. aux incendiés de Vaude court. S. A. R. MADAME a, de son côté, envoyé 400 fr. aux mêmes incendiés.

- S. A. R. Mme la Dauphine a fait remettre à M. le curé de Xousse (Meurthe) une somme de 300 fr., destinée aux réparations de l'église de Kemoncourt.

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Le Roi a bien voulu accorder une somme de 600 fr. à la commune de Cély, pour l'aider à racheter son presbytère.

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