Sa vie et sa correspondance ...Hachette et cie, 1904 |
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amis analyses année Aristote Bezanson cause Charlotte Brontë cher ami chose classe Cornelis de Witt CORRESPONDANCE crois Crouslé Descartes Dieu dire Écris-moi écrit Édouard de Suckau élèves entré à l'École esprit études Faculté fais Fontaine Garnier Gréard grec Guizot Hegel heures heureux Hippolyte Taine homme humaine ibid idées j'ai j'aurai j'en j'espère jeune jours Jules Simon l'agrégation l'âme l'an prochain l'École normale l'ennui l'esprit l'histoire l'homme latin Leçon lettre liberté littérature Marc-Aurèle métaphysique Mlle Virginie Taine moi-même mois monde Monsieur morale mort n'ai nature Nevers note Octave Gréard opinions out-law pages grand format pages petit format parle passer passion pensée peut-être philosophie plaisir Planat Poitiers politique premier Prévost Prévost-Paradol professeur psychologie qu'un raison recteur reste Rethel rhétorique rien sais Saisset science sensations sentir sera seul Simon Sophie Taine sorte Spinoza substance système théorie thèse tion Tite-Live travail trouve Vacherot vais veux Voilà vois Vouziers vrai Washington Irving
Popular passages
Page 278 - ... solitaires? Les meilleurs fruits se gâtent quand on les tient enfermés. Et, au fond, y at-il un bonheur dans la vie, excepté les causeries? Peut-être maintenant en ai-je moins besoin qu'un autre : le monde où je vis est si abstrait et si peu fréquenté que j'ai dû renoncer à y trouver de la compagnie. Mais toutes les fois que je le quitte, quand je me retrouve seul sur ma chaise, ou que le soir je suis au piano, nos soirées me reviennent en mémoire et j'ai besoin de causer avec vous....
Page 57 - ... accompagné d'une ignorance complète de ce que sont la philosophie et la science modernes; mais comme je me jetterais plutôt dans un puits que de me réduire à faire uniquement un métier, comme j'étudie par besoin de savoir et non pour me préparer un gagnepain, je veux une instruction complète. Voilà ce qui me jette dans toutes sortes de recherches et me forcera, quand je sortirai de l'École, à étudier en outre les sciences sociales, l'économie politique et les sciences physiques...
Page 273 - Qui me charme toujours et jamais ne me lasse. De l'aimable vertu doux et puissants attraits ! Tout respire en Esther l'innocence et la paix. Du chagrin le plus noir elle écarte les ombres, Et fait des jours sereins de mes jours les plus sombres ; Que dis-je?
Page 26 - Voir note 1, p. 20. ce que je crois avoir trouvé ; mais en ce moment même je prends l'engagement de continuer mes recherches, de ne m'arrêter jamais, croyant tout savoir, d'examiner toujours de nouveau mes principes; c'est ainsi seulement qu'on peut arriver à la vérité 1.
Page 21 - Ce qui tomba d'abord devant cet esprit d'examen, ce fut ma foi religieuse. Un doute en provoquait un autre; chaque croyance en entraînait une autre dans sa chute.... Je me sentis en moi-même assez d'honneur et de volonté pour vivre honnête homme, même après m'être défait de ma religion...
Page 54 - H ya plus : j'y ai renoncé ; cette tristesse calme, ce découragement raisonné qui m'a pris à l'endroit de la pensée me prend aussi à l'endroit de l'amour ; je n'espère pas. Nul homme réfléchi ne peut espérer.
Page 226 - J'y trouve des idées à défrayer tout un siècle, et si ce n'étaient mes inquiétudes au sujet de l'agrégation des lettres que je vais tenter l'année prochaine, je trouverais un repos et une occupation suffisante dans la compagnie de ces grandes pensées.
Page 151 - L'homme qui, parcourant les lois de l'esprit et de la matière, s'aperçoit qu'elles se réduisent toutes à une loi unique, qui est que l'Être tend à exister; qui voit cette nécessité intérieure, comme une âme universelle, organiser les systèmes d'étoiles, pousser le sang de l'animal dans ses veines, porter l'esprit vers la contemplation de l'infini; qui voit le monde entier sortir vivant et magnifique d'un unique et éternel principe, ressent une joie et une admiration plus grandes que...
Page 82 - ... en silence, et, comme un mineur, je fouille toujours plus avant, et je tombe dans des puits nouveaux. Je saurai, je croirai! Je sais déjà et je crois! Ah! si tu voulais! Si tu avais la raison de retarder ta vie politique, d'attendre jusqu'à ton entrée à l'École, et là de travailler avec moi! Je n'en désespère pas encore; aujourd'hui tu m'écris malade de corps et d'esprit. D'ailleurs, pourquoi m'accuser d'être un spéculatif et un rêveur? Crois-tu que je veuille dévouer ma vie entière...
Page 91 - J'ai donc un fond de tristesse permanente et nécessaire ; et ma seule consolation est la pensée que tout cela n'est qu'un jeu de quarante ou cinquante ans, tout au plus encore, qu'au bout de tout cela est le repos, l'éternel sommeil, j'espère, et qu'on peut bien s'agiter un peu sur la route, quand on a à l'hôtellerie un si bon lit pour vous recevoir 1.