L'Annee Philosophique, Volume 13

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F. Alcan, 1903
 

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Page 162 - Entre mes pensées, quelques-unes sont comme les images des choses, et c'est à celles-là seules que convient proprement le nom d'idée : comme lorsque je me représente un homme, ou une chimère, ou le ciel, ou un ange, ou Dieu même.
Page 162 - Car par l'entendement seul je n'assure ni ne nie aucune chose , mais je conçois seulement les idées des choses que je puis assurer ou nier.
Page 42 - Mais l'étendue intelligible n'est que la substance de Dieu, en tant que représentative des corps, et participable par eux avec les limitations ou les imperfections qui leur conviennent, et que représente cette même étendue intelligible, qui est leur idée ou leur archétype.
Page 43 - Il n'ya point deux corps de la sorte dans l'étendue infinie et indivisible : donc il n'ya point en elle d'impénétrabilité. Ces principes posés, il s'ensuit que tout le positif de l'étendue se trouve en Dieu , sans ,que Dieu soit ni figuré , ni capable de mouvement, ni divisible, ni impénétrable, ni par conséquent palpable, ni par conséquent mesurable.
Page 32 - Dieu soit en un sens étendu, parce qu'il est partout, je le veux bien. Mais je nie qu'en Dieu, dans les anges, dans notre âme, enfin en toute autre substance qui n'est pas corps, il y ait une vraie étendue, et telle que tout le monde la conçoit; car par un être étendu on entend communément quelque chose qui tombe sous l'imagination ; que ce soit un être de raison ou un être réel, cela n'importe. Dans cet être on peut distinguer par l'imagination plusieurs parties d'une grandeur déterminée...
Page 78 - ... moins parfaites. Comme les divers degrés du thermomètre marquent le plus ou le moins de chaleur dans l'air, les divers degrés de l'être font le plus ou le moins de perfection des natures. C'est ce qui constitue tous les genres et toutes les espèces. Enfin on ne peut jamais concevoir dans aucune nature que l'être et sa restriction. Elle n'a rien de réel et de positif que l'être : et il n'ya jamais rien d'ajouté à l'être que sa restriction ou borne, qui n'est qu'une négation d'être...
Page 81 - ... nombre. Dès qu'on mettrait la moindre distinction ou divisibilité, c'est-à-dire le moindre nombre ou répétition d'unités , dans l'infini , on le détruirait; car on pourrait retrancher une unité après laquelle l'infini amoindri ne serait plus infini , et par conséquent il ne l'aurait jamais été; car un tout qui est fini après le retranchement d'une partie bornée ne pouvait être infini quand cette partie bornée y était. Deux finis ne peuvent jamais faire un infini.
Page 42 - L'immensité de Dieu , c'est sa substance même répandue partout, et partout tout entière, remplissant tous les lieux sans extension locale. Voilà tout ce que je prétends être tout à fait incompréhensible.
Page 44 - Dieu n'opere : mais il ya une grande différence entre opérer sur un corps, ou correspondre à un corps. Je ne puis concevoir la présence locale que par un rapport local de substance à substance : il n'ya aucun rapport local entre une substance qui n'a ni borne ni lieu, et une substance bornée et figurée : il est donc manifeste que lorsque nous disons de Dieu qu'il est dans un corps , il faut entendre cela de son action sur ce corps ; car il ne peut avoir aucun rapport local par sa substance...
Page 57 - Prétendre que l'espace infini est sans parties, c'est prétendre que les espaces finis ne le composent point, et que l'espace infini pourrait subsister quand tous les espaces finis seraient réduits à rien.

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